Les apiculteurs sont souvent les premiers à accuser les OGM de polluer leur miel. Pourtant, jamais n’a été mis en évidence le moindre danger des OGM dans le miel. En revanche, le CNRS a trouvé des résidus d’antibiotiques dans le miel ! Qu’en est-il ?

Source : CNRS, service central d’analyse   

Commentaire "les2ailes.com"

Le Varroa, un parasite bien connu, prédateur des abeilles

La fédération Nationale des Organisations sanitaires apicoles départementales sensibilise les apiculteurs sur le risque que font courir aux abeilles certains parasites, et un insecte, le Varroa, qui décime de nombreuses colonies d’abeilles. Il est clairement indiqué que certains produits de traitements sont autorisés. Les traitements chimiques ont le désavantage d’avoir une efficacité décroissante au fur et à mesure des années d’utilisation, notamment du fait de la capacité de varroa à développer un phénomène de résistance à ces produits.
Elle recommande l’utilisation d’un produit de la maison Bayer, l’Asuntol 50, dont la matière active est le « coumaphos ». Pourtant les risques de ce produit sont bien précisés: « Attention au risque que l’utilisation du coumaphos représente :
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accumulation dans les cires démontrée et non dégradation lors de l’élaboration des cires gaufrées (cumul des concentrations).
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toxicité sublétale larvaire et contamination de la gelée royale servant au nourrissement des larves ».

Le « coumaphos » est un organophosphoré qui provoque l'inhibition des cholinestérases des parasites, et leur destruction. Le système cholinergique des puces, poux, tiques et acariens est très sensible aux esters organo-phosphoriques:

L’utilisation d’antibiotiques dans les ruches

Il faudrait parler des miels importés de Chine : certains d’entre eux contiennent des antibiotiques, notamment du chloramphénicole. Interdit aux États-Unis et en Europe, cet antibiotique est utilisé par de nombreux apiculteurs chinois afin de protéger leurs ruches contres certains pathogènes.

Mais les miels importés ne sont pas les seuls à être sur la sellette : selon une enquête réalisée par le Centre d’études techniques de Moselle (Cetam), et dont les résultats ont été confirmés par la très officielle Afssa, près de 10 % du miel français présenté au Concours Général Agricole (CGA) de 2008 et à la Foire aux Miels de Montauban contiennent des résidus non négligeables de tétracyclines – une famille d’antibiotiques déconseillés aux femmes enceintes car ils peuvent altérer et changer la configuration de la dent en formation chez le fœtus. La note de service de la Direction générale de l’Agriculture sur l’usage de tétracyclines dans le traitement des ruchers atteints de loque, datée du 11 février 2005, est d’ailleurs très claire à ce sujet : « Sur le plan réglementaire, le miel doit être considéré comme impropre à la consommation humaine », avertissent ses auteurs.

Conclusion :

Il n’y a donc rien d’étonnant à lire les conclusions de l’analyse réalisée par le service central d’analyse de 69- Vernaison. Cette étude intitulée « multi-résidus de traces de pesticides et d’antibiotiques dans les miels » dit : « Produit de grande importance dans la chaîne alimentaire, le miel est réputé comme un produit naturel. Cependant, il est soumis à diverses sources de contamination comme les traitements antibiotiques et antiparasitaires des ruches ».
Notre objectif, en diffusant cette information, n’est pas de faire peur. Si ces traitements sont indispensables, et si leurs applications sont pratiquées avec les précautions d’usage, pourquoi pas ? Mais il est regrettable que les apiculteurs n’arrêtent pas d’accuser les OGM qui pollueraient le miel. La profession devrait plutôt être transparente et reconnaître qu’elle ne peut se passer de pesticides dans ses propres ruches.