Une étude française publiée dans la revue Jama Internal Medicine le 22 octobre 2018 associe la consommation d’aliments issus de l’Agriculture biologique avec une baisse du risque pour deux cancers « L’hypothèse qui nous semble la plus plausible est que les pesticides de synthèse jouent un rôle » explique Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche à l’INRA et coauteur de l’étude.
Près de 70.000 personnes de la cohorte NutriNet ont été interrogées sur leur consommation d’aliments biologiques, puis suivies pendant 7 ans.
Notre attachement au recours à des études épidémiologiques avant de diffuser des allégations santé nous a incité à aller voir de près le protocole de l’étude.
Nous comprenons alors pourquoi le communiqué de l’INRA  a dû reconnaître que « le lien de cause à effet ne [peut pas] être établi sur la base de cette seule étude ».
Pourquoi cette difficulté ?

Commentaire: "les2ailes.com" 

1- Une problématique biaisée qui induit un message sociétal

Les auteurs, dès le premier paragraphe, confondent « un régime alimentaire à base d’aliments biologiques » et un « régime moins susceptibles de contenir des résidus de pesticides ». L’objectif sous-jacent est donc bien de vouloir entretenir l’idée du risque que feraient courir à la société l’usage des pesticides. Les auteurs admettent d’ailleurs qu’il existe des « pesticides naturels autorisés dans l'agriculture biologique ». Mais une affirmation ne prouve rien consistant à dire que les pesticides naturels ont « des effets toxiques bien moins importants que les pesticides synthétiques utilisés dans l'agriculture conventionnelle ». Des produits comme la bouillie bordelaise sont-ils si anodins ?
Par ailleurs, la difficulté qu’a l’agriculture biologique à lutter contre les mico-toxines n’est pas sans risque ? L’approche de l’étude tombe dans ce qu’on appelle les « biais cognitifs », ou biais de confirmation, qui consistent à privilégier les informations confirmant des idées préconçues.
En définitive, faut-il parler de « risque relatif », c’est-à-dire la différence de cas de cancer entre ceux qui consomment davantage de bio et ceux qui en consomment le moins (25%) ou de « risque absolu », c’est-à-dire par rapport à l’ensemble de l’échantillon (0,6 %) ?
Certes, les pesticides sont des produits dangereux comme le seraient des produits pharmaceutiques ou l’usage de la drogue. Mais cette réalité se résume-t-elle dans une formule incantatoire : « une étude récente conclu que le rôle des pesticides dans le risque de cancer ne pouvait être mis en doute ». Or les études qu’ils citent confondent risque et danger. Les auteurs reconnaissent d’ailleurs que « les réponses à la dose de ces molécules ou les effets cocktail possibles ne sont pas bien connus ».
Malgré le sérieux apparent du questionnaire utilisé, celui-ci ne permet pas d’établir ni surtout de quantifier, des relations de cause à effet.
Les auteurs devinent le risque de confusion puisqu’ils écrivent : « En raison de leur plus faible exposition aux résidus de pesticides, on peut émettre l’hypothèse que les grands consommateurs d’aliments biologiques risquent moins de développer un cancer ». Il ne s’agit que d’une hypothèse émise.

2- La nature du questionnaire utilisé

Il s’agit d’une étude menée sur la base d’un questionnaire rempli par des Nutrinautes volontaires . Cinq questionnaires étaient disponibles pendant 6 semaines dans l’espace de chaque  membre volontaire

  • Un questionnaire alimentaire (3 enquêtes)
    3 jours d'enquêtes alimentaires (sur une période de 2 semaines), pour lesquelles il était demandé de saisir ses consommations. 
  • Un questionnaire activité physique.
    Les questions portent sur le temps passé à être actif physiquement pendant la semaine précédente. Cela comprend les sept jours écoulés jusqu'à la veille incluse (y compris le week-end). Les « activités physiques » intenses regroupaient les activités qui ont demandé, pendant au moins 10 minutes consécutives, un effort physique important et ont fait respirer beaucoup plus difficilement que normalement. Les « activités physiques » modérées ont fait respirer un peu plus difficilement que normalement. Sont également évalués les temps consacrés à la marche et à être assis
  • Un questionnaire anthropométrique
    concernant le poids, la taille, etc…
  • Un questionnaire santé
    sur toutes les maladies, la prise actuelle ou non de médicaments (incluant somnifères, contraceptifs oraux, patchs…) , mais sans question sur leur durée d’utilisation,
  • Un questionnaire socio-démographique
    permettant de connaître le nombre d’enfants, de petits enfants, profession, tabagisme, y compris exposition à la fumée d’autres personnes, consommation d’alcool, consommation de produits de la mer,

L’éditorial accompagnant l’article, souligne certaines faiblesses de l’étude, notamment la difficulté de mesurer la part de l’alimentation biologique avec le type de questionnaire utilisé, et de l’isoler d’autres comportements favorables à la santé. 

3- Des biais qui retirent à cette étude son caractère épidémiologique

Malgré le qualificatif utilisé par les auteurs, cette étude présente plusieurs lacunes pour revêtir un caractère épidémiologique. Au plan méthodologique, il y a, en particulier, l’absence de représentativité de l’échantillon et l’absence de suivi longitudinal des individus étudiés. Par ailleurs, certains conflits d’intérêts ont été déclarés, d’autres non.

3.1- Ne pas confondre taille de l’échantillon et représentativité de l’échantillon

Malheureusement, les personnes n’ont pas été sélectionnées pour être représentatives de la population française. Il s’agissait d’un appel au volontariat de ce que les auteurs appellent des « nutrinautes ».
Il en ressort des biais potentiels importants :

  • Les femmes représentent 78% de l’échantillon. Est-on sûr que les femmes n’ont pas une propension supérieure à celle des hommes à se sacrifier au mépris de leur santé ? Quel est leur rapport à la contraception ou à d’autres modes de vie susceptible de générer une propension à développer un cancer ? Quel est le lien des volontaires vis-à-vis de l’utilisation des compléments alimentaires ? Il y est question dans l’étude, mais sont-ils facteurs aggravants ou accroissants de risques ?.
  • Certains volontaires peuvent avoir été des militants qui se sont sentis sensibilisés aux questions nutritionnelles. Le caractère hautement sociétal du sujet étudié n’a pas échappé à certaines ONG. Ainsi,  par exemple, la Société végane française avait en 2015 appelé les véganes à s’inscrire : « Nous n’encouragerons jamais assez à participer à l’étude Nutrinet-santé, dans l’intérêt général ».

Quant à la taille de l’échantillonnage, avec 69.000 personnes interrogées, on pourrait estimer disposer d’une base suffisante de données. En réalité, étant donné le nombre de cancers observés,  les auteurs ont bien été obligés de reconnaître que « d'autres études prospectives utilisant des données d'exposition précises sont nécessaires pour confirmer ces résultats et devraient intégrer un grand nombre d'individus ». 

3.2-  Ne pas confondre durée d’étude et longitudinalité

L’étude NutriNet-Santé a été menée sur une durée moyenne de suivi de 4,56 ans.  Outre le fait qu’il s’agit d’une durée courte pour ce type d’étude, le protocole n’a pas prévu de « suivi longitudinal », c'est-à-dire d’évaluation de la consommation pendant une dizaine d’année et vérification des cas de cancers apparus APRÈS un éventuel changement de comportement vers une alimentation « Bio ».  
Pour postuler une relation de cause à effet, il faut en effet démontrer l’antériorité d’un facteur sur l’effet. Une étude transversale n’aura pas le même potentiel explicatif (« étiologique ») qu’une étude longitudinale.  Il serait étonnant que l’analyse des « antécédents familiaux de cancer » suffisent à contrebalancer ce déficit d’analyse longitudinale. 

3.3-  Concernant les conflits d’intérêt

L’étude en signale un sur la personne du Dr Lairon qui a été expert scientifique de deux ONG, la « Fondation Bjorg, Bonneterre et Citoyens» et  le «Fond de dotation, Institut de l'Alimentation Bio » faisant toutes les deux la promotion de l’alimentation bio.
Nous nous interrogeons sur le cas du coordinateur général de l’étude, Serge Hercberg,  qui, bien sûr, se présente comme MD, PhD , mais qui est emblématique d’un grand mélange de genres.

  • D’abord, il préside le Programme national nutrition santé qui n’a pas fait l’unanimité parmi les professionnels de la nutrition. Cela n’empêche pas l’étude d’avoir introduit des critères qualitatifs issus, sans preuve, de ce PNSS. Ainsi il est écrit que « la qualité de l'alimentation a été évaluée à l'aide d'une version modifiée du score de recommandation du Programme National Nutrition Santé ».
  • Malgré sa position de président du PNSS, il a été au « conseil scientifique » de Candia, siégeait dans le « Comité scientifique du pain », un organisme mis sur pied par une agence de communication, a participé aux travaux de l’Institut Danone Cela l’amenait à prendre des postions diététiques qui lui ont été reprochées par des observateurs attentifs, par exemple sur la charcuterie.
  • Enfin, Serge Hercberg, a participé à de curieuses expertises politico-scientifiques en participant au passage au crible les intentions de sept candidats à la présidentielle. Il était l’expert de référence pour juger des 20 questions soumises aux candidats dont seulement quelques unes portaient sur l'alimentation pour conclure que Jean-Luc Mélenchon était le mieux noté, devant Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et François Fillon (AFP 11 avril 2017)

Il ne faut pas s’étonner que, dès l’introduction, les auteurs affichent leur objectif sociétal : il s’agit d’une « stratégie » de santé publique consistant à « promouvoir la consommation d'aliments biologiques auprès de la population en général ».
On ressent cet a priori sociétal des auteurs dans la dernière ligne de l’étude : « Bien que nos conclusions doivent être confirmées, promouvoir la consommation d'aliments biologiques auprès de la population en général pourrait être une stratégie préventive prometteuse contre le cancer ». Que voilà une conclusion digne de celle du médecin malgré lui de Molière disant « voilà pourquoi votre fille est muette » ! 

4- Allégation d’hypothèse ne vaut pas preuve

On pourrait imaginer que les biais sur la représentativité de l’échantillon et de l’absence de suivi longitudinal ne porte pas à conséquence grave. Or, il faut noter que seulement 459 cancers du sein ont été identifiés. C’est un très petit nombre, et, en quelque sorte, on peut s’en réjouir. Mais les biais peuvent remettre en cause l’allégation finale qui voudrait que « une fréquence plus élevée de consommation d'aliments biologiques, était associé à une diminution du risque de développer un cancer du sein chez les femmes et un cancer du sein post-ménopausique, alors qu'aucune association n'était détectée pour les autres types de cancer ». Rien n’est dit de la durée de pratique contraceptive ni de l’éventuelle association entre des préoccupations nutritionnelle et contraceptive.
Il y a pourtant là une question qui mériterait d’être approfondi. En effet l’étude précise : « Comme les pesticides perturbant le système endocrinien imitent la fonction des œstrogènes, ces propriétés peuvent également être impliquées dans la carcinogenèse du sein ». Pourquoi ne pas inverser le propos en s’interrogeant sur le caractère cancérigène des contraceptifs puisqu’ils « imitent » les processus impliqués par les pesticides ?
On reste dans l’expectative sur l’idéologie sous-jacente des auteurs. Par exemple lorsqu’il s’interrogent sur une association éventuelle entre cancer et personnes obèses :
- d’un côté, ils reconnaissent un déficit de la taille de leur modèle : « L'absence de résultats significatifs dans certaines strates peut être associée à un pouvoir statistique limité ».
- mais cela ne les empêche pas d’« émettre l’hypothèse que les personnes obèses présentant des troubles métaboliques pourraient être plus sensibles aux perturbateurs chimiques potentiels, tels que les pesticides ». On suggère toujours des hypothèses qui trahissent indirectement un système de pensée !Il ne suffit pas d’en appeler à des « voies mécanistes sous-jacentes possibles reliant les résidus de pesticides et la cancérogénicité ». On est plus dans l’allégation d’hypothèse possibles sous-jacentes que dans celle d’une démonstration épidémiologique.

Compte tenu de ces défauts intrinsèques à cette étude, les auteurs reconnaissent eux-mêmes l’insuffisance des preuves avancées. Ainsi, dès l’introduction, les résultats sont prétendus clairs : « une réduction significative du risque de cancer a été observée chez les gros consommateurs d'aliments biologiques ». Mais il est aussitôt ajouté : « si les résultats sont confirmés….». Le doute persiste donc. 

5- Pourquoi un tel relais médiatique ?

On peut s’interroger sur la parution de tant d’articles le jour même de la sortie de l’enquête… les journalistes ont pu avoir accès à l’étude quelques jours avant, mais pourquoi cette étude, et pas une autre ? Le journal Le Monde y est allé de ses gros sabots avec un titre mensonger « L’alimentation bio réduit significativement les risques de cancer », ajoutant en exergue de son article une allégation explicative qui ne se réfère pas au cœur de l’étude même : « L’alimentation bio réduit de 25 % les risques de cancer. Selon une étude menée sur 70 000 personnes, la présence de résidus de pesticides dans l’alimentation conventionnelle explique ce résultat ». Cinq jours plus tard, le journal justifiait le caractère idéologique d’un tel titre en prétendant que, « en matière de santé publique, le rigorisme scientifique est une posture dangereuse » 

6- Texte de l’étude

Nous proposons ci-dessous, sous toute réserve, une traduction provisoire de l’étude.

« Association entre la fréquence de consommation d'aliments biologiques et le risque de cancer Résultats de l'étude de cohorte prospective NutriNet-Santé »

Julia Baudry, PhD; Karen E. Assmann, PhD; Mathilde Touvier, PhD; et al Benjamin Allès, PhD 1 ; Louise Seconda, MSc; Paule Latino-Martel, PhD; Khaled Ezzedine, MD, PhD; Pilar Galan, MD, PhD; Serge Hercberg, MD, PhD; Denis Lairon, PhD; Emmanuelle Kesse-Guyot, PhD

JAMA Intern Med.
Publié en ligne le 22 octobre 2018.

Question Quel est le lien entre un régime alimentaire à base d’aliments biologiques (c’est-à-dire un régime moins susceptible de contenir des résidus de pesticides) et le risque de cancer?
Résultats Dans une étude de cohorte en population de 68 946 Français adultes, une réduction significative du risque de cancer a été observée chez les gros consommateurs d'aliments biologiques.
Signification Une fréquence plus élevée de consommation d'aliments biologiques était associée à une réduction du risque de cancer. Si les résultats sont confirmés, promouvoir la consommation d'aliments biologiques auprès de la population en général pourrait constituer une stratégie préventive prometteuse contre le cancer.

6.1- Résumé

Importance Bien que les aliments biologiques soient moins susceptibles de contenir des résidus de pesticides que les aliments conventionnels, peu d'études ont examiné l'association entre la consommation d'aliments biologiques et le risque de cancer.
Objectif Étudier de manière prospective le lien entre la consommation d'aliments biologiques et le risque de cancer dans une large cohorte d'adultes français.
Conception, cadre et participants Dans cette étude de cohorte prospective réalisée auprès de la population adulte française et basée sur la population, des données ont été incluses auprès des participants avec les informations disponibles sur la fréquence de consommation d'aliments biologiques et l'apport alimentaire. Pour 16 produits, les participants ont indiqué leur fréquence de consommation d'aliments biologiques étiquetés (jamais, à l'occasion ou la plupart du temps). Un score d'aliments biologiques a ensuite été calculé (plage de 0 à 32 points). Les dates de suivi étaient du 10 mai 2009 au 30 novembre 2016.
Principaux résultats et mesures Cette étude a estimé le risque de cancer en association avec le score des aliments biologiques (modélisé sous forme de quartiles) à l'aide de modèles de régression à risques proportionnels de Cox ajustés pour les facteurs de risque de cancer potentiels.
Résultats Parmi les 68 946 participants (78,0% de femmes; âge moyen [DS] au départ, 44,2 [14,5] ans), 1 340 premiers cas de cancer ont été identifiés au cours du suivi, les plus fréquents étant 459 cancers du sein, 180 cancers de la prostate, 135 cancers de la peau, 99 cancers colorectaux, 47 lymphomes non hodgkiniens et 15 autres lymphomes. Les scores élevés des aliments biologiques étaient inversement associés au risque global de cancer (ratio de risque pour le quartile 4 par rapport au quartile 1, 0,75; IC à 95%, 0,63 à 0,88; P pour la tendance = 0,001; réduction du risque absolu à 0,6%; ratio de risque pour une augmentation de 5 points, 0,92; IC 95%, 0,88-0,96).
Conclusions et pertinence Une fréquence plus élevée de consommation d'aliments biologiques était associée à une réduction du risque de cancer. Bien que les résultats de l'étude doivent être confirmés, promouvoir la consommation d'aliments biologiques dans la population en général pourrait être une stratégie de prévention prometteuse contre le cancer. 

6.2- Introduction

À l'échelle mondiale, le nombre de nouveaux cas de cancer était estimé à plus de 14 millions[1]-[2] en 2012 et le cancer reste l'une des principales causes de mortalité en France. Parmi les facteurs de risque de cancer liés à l’environnement, on s’inquiète de l’exposition à différentes classes de pesticides, notamment lors d’une exposition professionnelle[3]. Une étude récente[4] conclu que le rôle des pesticides dans le risque de cancer ne pouvait être mis en doute, étant donné le nombre croissant de preuves reliant le développement du cancer à l'exposition aux pesticides. Bien que les réponses à la dose de ces molécules ou les effets cocktail possibles ne soient pas bien connus, une augmentation des effets toxiques a été suggérée même à de faibles concentrations de mélanges de pesticides[5].
Parallèlement, le marché des aliments biologiques continue de croître rapidement dans les pays européens[6] poussé par des préoccupations environnementales et sanitaires[7]-[8]-[9]-[10]. Les normes relatives aux aliments biologiques ne permettent pas l'utilisation d'engrais synthétiques, de pesticides ni d'organismes génétiquement modifiés et limitent l'utilisation de médicaments vétérinaires[11].  En conséquence, les produits biologiques sont moins susceptibles de contenir des résidus de pesticides que les aliments conventionnels[12]. Selon un rapport publié en 2018 par l'Autorité européenne de sécurité des aliments[13], 44% des échantillons d'aliments produits de manière conventionnelle contenaient un ou plusieurs résidus quantifiables, tandis que 6,5% des échantillons de produits biologiques contenaient des résidus de pesticides mesurables. Conformément à ce rapport, les régimes comprenant principalement des aliments biologiques étaient associés à des niveaux de pesticides urinaires inférieurs à ceux des «régimes classiques» dans une étude d'observation menée[14] aux États-Unis auprès d'adultes (la concentration médiane en dialkyphosphate était de 163 nmol / g de créatinine, tandis que chez les consommateurs réguliers d’aliments biologiques, il a été réduit à 106 nmol / g de créatinine). Ce résultat était plus marqué dans une étude clinique[15] menée en Australie et en Nouvelle-Zélande (une réduction de 90% des biomarqueurs urinaires totaux de dialkyphosphate a été observée après une intervention de régime biologique) chez l'adulte.
En raison de leur plus faible exposition aux résidus de pesticides, on peut émettre l’hypothèse que les grands consommateurs d’aliments biologiques risquent moins de développer un cancer. En outre, les pesticides naturels autorisés dans l'agriculture biologique dans l'Union européenne[16] ont des effets toxiques bien moins importants que les pesticides synthétiques utilisés dans l'agriculture conventionnelle[17]. Néanmoins, à ce jour, une seule étude[18] porte sur l’association entre fréquence de consommation d’aliments biologiques et risque de cancer, faisant état d’un risque moins élevé de lymphome non hodgkinien (LNH). Cependant, la consommation d'aliments biologiques n'a été évaluée qu'à l'aide d'une question de base. Plusieurs études[19]-[20]-[21]-[22]-[23]-[24] ont rapporté une forte association positive entre la consommation régulière d'aliments biologiques et des habitudes alimentaires saines et d'autres modes de vie. Par conséquent, ces facteurs doivent être soigneusement pris en compte dans les études étiologiques menées dans ce domaine de recherche. Dans la présente étude de cohorte basée sur la population parmi des volontaires français adultes, nous avons cherché à examiner de manière prospective le lien entre la fréquence de consommation d'aliments biologiques, évaluée à l'aide d'un score évaluant la fréquence de consommation de catégories d'aliments biologiques, et le risque de cancer dans le contexte actuel, à grande échelle. Cohorte française NutriNet-Santé. Les dates de suivi de l'étude étaient du 10 mai 2009 au 30 novembre 2016. 

6.3- Les méthodes - Population étudiée

L’étude NutriNet-Santé est une cohorte prospective basée sur le Web en France qui vise à étudier les associations entre nutrition et santé, ainsi que les déterminants des comportements alimentaires et de l’état nutritionnel. Cette cohorte a été lancée en 2009 et a déjà été décrite en détail[25]. Les volontaires ayant accès à Internet sont recrutés parmi la population en général et remplissent des questionnaires en ligne auto-administrés à l'aide d'un site Web dédié.
L'étude NutriNet-Santé est menée conformément aux principes de la Déclaration d'Helsinki[26].  Il a été approuvé par le comité d'examen institutionnel de l'Institut français de la santé et de la recherche médicale et par la Commission nationale de l'informatique et des libertés. L'étude est enregistrée à ClinicalTrials.gov (NCT03335644). Le consentement éclairé électronique a été obtenu de chaque participant. 

6.4- Collecte de données

Les questionnaires de base portant sur les données sociodémographiques et les modes de vie, l'état de santé, l'activité physique, l'anthropométrie et l'alimentation ont été testés puis comparés à des méthodes d'évaluation traditionnelles ou objectivement validés[27]-[28]-[29]-[30]-[31]-[32].  Deux mois après leur inscription, les volontaires ont été invités à fournir des informations sur la fréquence de consommation de 16 produits biologiques étiquetés (fruits, légumes, produits à base de soja, produits laitiers, viande et poisson, œufs, céréales et légumineuses, pain et céréales, etc.). farine; huiles et condiments végétaux; plats cuisinés; café, thé et tisanes; vin, biscuits secs, chocolat, sucre et marmelade; autres aliments; et suppléments diététiques). Les fréquences de consommation d'aliments biologiques ont été signalées selon les 8 modalités suivantes: (1) la plupart du temps, (2) à l'occasion, (3) jamais («trop cher»), (4) jamais («produit non disponible»), ( 5) jamais ("je ne m'intéresse pas aux produits biologiques"), (6) jamais ("j'évite de tels produits"), (7) jamais ("sans raison particulière"), et (8) "je ne sais pas". Pour chaque produit, nous avons attribué 2 points pour« la plupart du temps » et 1 point pour « occasionnellement »(et 0 sinon). Les 16 composants ont été additionnés pour donner un score pour les aliments biologiques (plage de 0 à 32 points).
À l'inclusion de l'étude, l'apport alimentaire a été évalué à l'aide de trois enregistrements de 24 heures, alloués au hasard sur une période de 2 semaines, y compris 2 jours de semaine et un jour de week-end, avec une méthode validée. 30 participants ont rapporté tous les aliments et boissons consommés à chaque occasion. Les tailles des portions ont été estimées à l'aide de photographies d'un livret illustré[33] préalablement validé ou directement saisies en grammes, en volumes ou en unités achetées. La consommation d'alcool a été calculée à l'aide des enregistrements 24 heures ou d'un questionnaire de fréquence pour les personnes identifiées comme abstinents au cours des trois jours d'enregistrement 24 heures. De même, la consommation hebdomadaire de fruits de mer a été évaluée par une question de fréquence spécifique. La consommation alimentaire quotidienne moyenne a été calculée à partir des trois enregistrements de 24 heures complétés au départ et pondérés pour le type de jour (jour de la semaine ou du week-end). La consommation d'aliments ultra-transformés a été évaluée en utilisant la classification NOVA[34]-[35].
Les apports en nutriments ont été dérivés des apports alimentaires des individus évalués via les enregistrements sur 24 heures et ont été calculés à l'aide du tableau de composition des aliments NutriNet-Santé[36]. Les déclarants ont été identifiés et exclus à l'aide de la méthode par Black[37].
La qualité de l'alimentation a été évaluée à l'aide d'une version modifiée du score de recommandation du programme national Nutrition Santé validé sans composante d'activité physique (mPNNS-GS), reflétant le respect des recommandations nutritionnelles françaises en vigueur[38].  Les composants, les seuils et la notation sont résumés dans la Table électronique 1 du Supplément .
Au départ, des données sur l'âge, le sexe, le statut professionnel, le niveau d'éducation, l'état matrimonial, le revenu mensuel par unité de ménage, le nombre d'enfants et le statut tabagique ont été collectées. Le revenu mensuel par unité de ménage a été calculé en divisant le revenu mensuel total du ménage par le nombre d'unités de consommation[39].  Les catégories suivantes de revenu mensuel par unité de ménage ont été utilisées: moins de 1200 € (moins de 1377,46 USD), 1200 à 1800 € (1377,46 USD à 2066,18 USD), supérieur à 1800 € à 2700 USD (supérieur à 2066,18 USD US $ 3099,28) et supérieur à 2700 € (supérieur à 3099,28 US $). L'activité physique a été évaluée à l'aide du questionnaire international sur l'activité physique[40].
Les questionnaires anthropométriques ont fourni des informations sur le poids et la taille. L'utilisation de compléments alimentaires (oui ou non) et l'exposition au soleil ont été évaluées à l'aide de questionnaires spécifiques. Pour l'exposition au soleil, la question était formulée comme suit: « À l'âge adulte, t'es-tu régulièrement exposé au soleil? » (Oui ou non). 

6.5- Évaluation des participants

Les participants ont auto-déclaré des événements sanitaires par le biais d'un questionnaire annuel sur leur état de santé ou via une interface du site Web de l'étude permettant la saisie d'événements de santé à tout moment. Pour chaque cas de cancer signalé, un médecin de l’étude (le PG et d’autres non-auteurs) a demandé aux individus de fournir leurs dossiers médicaux (diagnostics, hospitalisations, etc.). Les médecins de l'étude ont contacté le médecin traitant des participants ou les hôpitaux respectifs pour recueillir des informations supplémentaires si nécessaire. Toutes les informations médicales ont été examinées collégialement par un comité d'experts médicaux indépendants pour la validation d'événements médicaux majeurs. Dans l’ensemble, les dossiers médicaux ont été obtenus pour plus de 90% des cas de cancer auto-déclarés. Le couplage de nos données (autorisation par décret du Conseil d’État n ° 2013-175) aux registres médico-administratifs du système national d’assurance maladie (bases de données du Système national d’assurance maladie [SNIIRAM]) a permis de événements de santé. Les données de mortalité ont également été utilisées dans la base de données du Centre français d'épidémiologie pour causes médicales de décès (CépiDC). Les cas de cancer ont été classés selon la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, 10e révision, modification clinique[41].  Dans cette étude, tous les premiers cancers primitifs diagnostiqués entre l'inclusion à l'étude et le 30 novembre 2016 étaient considérés comme des cas, à l'exception du carcinome de la peau baso-cellulaire, qui n'était pas considéré comme un cancer. 

6.6- Analyses statistiques

Pour la présente étude, nous avons utilisé les données de volontaires inscrits avant décembre 2016 ayant rempli le questionnaire sur les aliments biologiques (n = 95 123) et ne présentant pas de cancer prévalent (sauf pour le carcinome de la peau basocellulaire) (n = 89 711), avec une population finale de 68 946 adultes disposant des données disponibles pour le calcul de la nNP-GS et les données de suivi. L'échantillon étudié a été comparé à des participants appartenant à la population éligible mais exclus pour des données manquantes (tableau électronique 2 du supplément). À ce jour, le taux d'abandon dans la cohorte NutriNet-Santé est de 6,7%.
Les caractéristiques de base sont présentées par quartile (Q) du score des aliments biologiques. Des modèles de régression des risques proportionnels de Cox avec l'âge en fonction du temps ont été utilisés pour estimer les ratios de risque (HR) et les IC à 95%, reflétant l'association entre le score pour les aliments biologiques (en tant que variable continue, tout en modélisant le HR associé à chaque augmentation de 5 points, et quartiles, avec le premier quartile comme référence) et l'incidence du cancer dans son ensemble. Un incrément de 5 points correspond à la moitié de la plage interquartile. Les tests de tendance linéaire ont été effectués en utilisant les quartiles du score des aliments biologiques comme variable ordinale. Les détails complets sur la modélisation du risque de cancer sont fournis dans l'annexe e du supplément, avec des informations supplémentaires incluses dans les tableaux 3 à 6 du supplément.
Tous les tests statistiques étaient bilatéraux et P <0,05 était considéré comme statistiquement significatif. Un logiciel statistique (SAS, version 9.4; SAS Institute Inc) a été utilisé pour les analyses. 

6.7- Résultats

La durée moyenne de suivi (DS) dans notre échantillon d'étude était de 4,56 (2,08) années; 78,06 des 68 946 participants étaient des femmes et l'âge moyen (DS) au départ était de 44,2 (14,5) ans. Au cours du suivi, 1340 premiers cancers recensés ont été identifiés, les plus fréquents étant 459 cancers du sein (34,3%), 180 cancers de la prostate (13,4%), 135 cancers de la peau (mélanome et carcinome spinocellulaire) (10,1%), 99 cancers colorectaux. cancers (7,4%), 47 LNH (3,5%) et 15 autres lymphomes (1,1%). 

6.8- Caractéristiques de base de l'échantillon

Les scores plus élevés concernant les aliments biologiques étaient positivement associés au sexe féminin, à un statut professionnel élevé ou à un revenu mensuel par unité de ménage, au niveau d'études supérieur du postsecondaire, à l'activité physique et au statut de fumeur antérieur (tableau 1). Des scores plus élevés pour les aliments biologiques ont également été associés à un nPNS-GS plus élevé. Les caractéristiques alimentaires par quartile de score pour les aliments biologiques sont résumées dans le tableau 7 du supplément. Des scores plus élevés pour les aliments biologiques étaient associés à une alimentation plus saine, riche en fibres, en protéines végétales et en micronutriments. Des scores plus élevés pour les aliments biologiques ont également été associés à une consommation plus élevée de fruits, de légumes, de noix et de légumineuses et à une consommation plus faible de viande transformée, de viande, de volaille et de lait.

6.9- Score des aliments biologiques en relation avec le risque de cancer

L'association entre le score d'aliments biologiques et le risque global de cancer est résumée dans le tableau 2. Après ajustement pour tenir compte des facteurs de confusion (modèle principal), les scores élevés des aliments biologiques étaient linéairement et négativement associés au risque global de cancer (HR pour le T4 par rapport au premier trimestre, 0,75; IC à 95%, 0,63 à 0,88; P pour la tendance = 0,001; risque absolu réduction, 0,6%; HR pour une augmentation de 5 points, 0,92; IC à 95%, 0,88-0,96). La prise en compte d'autres facteurs alimentaires supplémentaires n'a pas modifié les résultats. Après élimination des cancers précoces (tableau 5 du supplément), l'association globale est restée significative (HR pour le T4 par rapport au T1, 0,70; IC à 95%, 0,56 à 0,88; P pour la tendance = 0,004).
L'association d'un régime alimentaire de qualité et d'une fréquence élevée de consommation d'aliments biologiques ne semblait pas être associée à une réduction du risque de cancer en général par rapport à un régime alimentaire de qualité médiocre et à une faible fréquence de consommation d'aliments biologiques. Des associations négatives ont été mises en évidence entre le risque de cancer et l'association d'un régime alimentaire de qualité médiocre à modérée et d'une fréquence élevée de consommation d'aliments biologiques (tableau 6 du supplément).
Les risques attribuables à la population (RAP) ont été calculés[42] à partir des ressources humaines ajustées multivariées (modèle principal) en relation avec le score des aliments biologiques et des antécédents familiaux de cancer, afin de déterminer quelle part du risque était spécifiquement attribuable au score des aliments biologiques. Ici, PAR représente la proportion de cas de cancer pouvant être attribués à n’importe quel facteur de risque étudié. En comparaison, le nombre de cancers évités (tous types de cancers) en raison d’une fréquence élevée de consommation d’aliments biologiques était légèrement inférieur au nombre estimé de cas en raison d’antécédents familiaux de cancer (score PAR élevé pour les aliments biologiques de −6,78 par rapport à%). PAR antécédents familiaux de cancer de 8,93) sous l'hypothèse de causalité.
Les associations par type de cancer sont résumées dans le tableau 3. Nos résultats ont révélé une association négative entre les scores élevés des aliments biologiques et le cancer du sein post-ménopausique, le LNH et tous les lymphomes. Aucune association n'a été observée avec d'autres sites de cancer. 

6.10- Analyse de sensibilité

Lors de l'application d'un score simplifié pour les aliments biologiques d'origine végétale, nos principales conclusions n'ont pas été sensiblement modifiées, sauf pour le cancer du sein post-ménopausique, pour lequel l'association avec le score pour les aliments biologiques n'est pas restée significative (Tableau 4). Lors de la stratification selon divers facteurs, des associations significatives ont été détectées chez les femmes, les personnes âgées, les personnes ayant un niveau d’instruction faible et supérieur, les personnes ayant des antécédents familiaux de cancer, celles ayant une qualité nutritionnelle globale faible à moyenne, toutes les couches de l’indice de masse corporelle et les anciens fumeurs. (Figure). 

6.11- Discussion

Dans cette grande cohorte d'adultes français, nous avons observé qu'un score plus élevé des aliments biologiques, reflétant une fréquence plus élevée de consommation d'aliments biologiques, était associé à une diminution du risque de développer un cancer du sein chez les femmes et un cancer du sein post-ménopausique, alors qu'aucune association n'était détectée pour les autres types de cancer. Les recherches épidémiologiques sur le lien entre la consommation d'aliments biologiques et le risque de cancer sont rares et, à notre connaissance, cette étude est la première à évaluer la fréquence de la consommation d'aliments biologiques associée au risque de cancer à l'aide d'informations détaillées sur l'exposition. Par conséquent, la fréquence de consommation d'aliments biologiques pour divers groupes d'aliments a été évaluée et nos modèles ont été ajustés pour tenir compte de multiples facteurs de confusion importants (socio-démographie, modes de vie et modes d'alimentation). Le contrôle des habitudes alimentaires revêt une grande importance car l'état actuel des recherches en épidémiologie nutritionnelle met en évidence les liens étroits entre les habitudes alimentaires occidentales et saines et le développement de certains types de cancers[43]-[44]-[45].
Nos résultats contrastent quelque peu avec ceux de la cohorte Million Women Study  chez les femmes d'âge moyen au Royaume-Uni. Dans cette vaste étude prospective réalisée auprès de 623 080 femmes, la consommation d'aliments biologiques n'était pas associée à une réduction de l'incidence globale du cancer, tandis qu'une légère augmentation de l'incidence du cancer du sein était observée chez les femmes qui déclaraient manger habituellement ou toujours des aliments biologiques par rapport aux femmes. qui ont déclaré ne jamais manger d'aliments biologiques. En outre, malgré des populations et des méthodes d’évaluation différentes, des résultats similaires ont été obtenus dans le cadre de cette étude et de notre étude concernant le LNH (dans l’étude Million Women, le risque était de 21% inférieur chez les consommateurs d’aliments biologiques habituels par rapport aux non consommateurs).
L’une des explications possibles de l’association négative observée ici entre la fréquence des aliments biologiques et le risque de cancer est que l’interdiction des pesticides de synthèse en agriculture biologique entraîne une fréquence inférieure ou une absence de contamination des aliments biologiques par rapport aux aliments conventionnels[46]-[47]  et entraîne une réduction importante des pertes de pesticides dans l'urine[48].  En 2015, sur la base d'études expérimentales et de populations, le Centre international de recherche sur le cancer[49] a reconnu la cancérogénicité de certains pesticides (le malathion et le diazinon ont été classés comme cancérogènes pour l'homme [groupe 2A], et le tétrachlorvinphos et le parathion ont été classés comme potentiellement cancérogènes). pour l'homme [groupe 2B]). Il existe de plus en plus de preuves soutenant le rôle de l’exposition professionnelle aux pesticides pour divers effets sur la santé et plus particulièrement pour le développement du cancer, [50]-[51]  peu d’études à grande échelle ont été menées dans la population en général, pour qui le régime alimentaire est la principale source d'exposition aux pesticides. Il semble maintenant important d’évaluer les effets chroniques de l’exposition[52] à de faibles doses de résidus de pesticides dans l’alimentation et les effets cocktail potentiels au niveau de la population en général. Des recherches supplémentaires sont notamment nécessaires pour identifier les facteurs spécifiques responsables des effets protecteurs potentiels de la consommation d'aliments biologiques sur le risque de cancer.
Dans notre étude, nous avons observé un risque moins élevé de cancer du sein chez les consommateurs d'aliments biologiques. Cette constatation peut être interprétée à la lumière d'une étude récente sur le lien entre le cancer du sein et divers produits chimiques, qui concluait que l'exposition à des produits chimiques (y compris des pesticides) pouvait accroître le risque de développer un cancer du sein[53].  L'association inverse trouvée entre la consommation de NHL et d'aliments biologiques dans notre étude semble être conforme (dans l'hypothèse de l'innocuité d'un pesticide) à une méta-analyse[54] rapportant que l'exposition au malathion, au terbufos et au diazinon entraînait un risque accru de 22% de la LNH.
Les voies mécanistes sous-jacentes possibles reliant les résidus de pesticides et la cancérogénicité comprennent les dommages structurels à l'ADN, ainsi que les dommages fonctionnels dus aux mécanismes épi-génétiques. D'autres mécanismes, tels que des troubles au niveau de la mitochondrie ou du réticulum endoplasmique ou des perturbations de facteurs impliqués dans le maintien de l'homéostasie cellulaire, sont également fréquemment mentionnés[55]. Comme les pesticides perturbant le système endocrinien imitent la fonction des œstrogènes, ces propriétés peuvent également être impliquées dans la carcinogenèse du sein[56].  
Lorsqu’on a examiné différents sous-groupes, les résultats présentés n’étaient plus statistiquement significatifs chez les adultes plus jeunes, les hommes, les diplômés du secondaire sans antécédents familiaux de cancer, les non-fumeurs et les fumeurs actuels et les participants dont la qualité diététique était élevée, l'association la plus forte a été observée chez les personnes obèses (bien que l'IC à 95% soit élevé). L'absence de résultats significatifs dans certaines strates peut être associée à un pouvoir statistique limité. En ce qui concerne cette dernière association, des données professionnelles antérieures indiquaient une interaction potentielle entre l'obésité et l'utilisation de pesticides sur le risque de cancer[57]. On peut émettre l’hypothèse que les personnes obèses présentant des troubles métaboliques pourraient être plus sensibles aux perturbateurs chimiques potentiels, tels que les pesticides.
Des associations négatives ont été observées dans la présente étude entre le risque de cancer et l'association d'une qualité d'alimentation faible à moyenne et d'une fréquence élevée de consommation d'aliments biologiques. L'association entre le risque de cancer et l'association d'un régime alimentaire de haute qualité et d'une consommation fréquente d'aliments biologiques a une signification statistique. Une hypothèse pourrait être qu'une plus grande consommation de produits contaminés par des pesticides 13 pourrait en partie contrebalancer le rôle bénéfique des aliments de haute qualité chez les personnes dont la qualité de la nourriture est élevée.
Bien que les aliments biologiques (sur confirmation de nos résultats) puissent être importants pour réduire le risque de cancers spécifiques, le prix élevé de ces aliments reste un obstacle important. En effet, les aliments biologiques restent moins abordables que les produits conventionnels correspondants et les prix élevés constituent un obstacle majeur à l’achat d’aliments biologiques. 

6.12- Limites

Certaines limites de notre étude doivent être notées. Premièrement, nos analyses ont été basées sur des volontaires qui étaient probablement des individus particulièrement soucieux de leur santé, limitant ainsi la possibilité de généralisation de nos résultats. Les participants à NutriNet-Santé sont plus souvent des femmes, sont bien éduquées et affichent des comportements plus sains par rapport à la population française. 7 , 8 Ces facteurs peuvent avoir conduit à une incidence du cancer moins élevée ici que les estimations nationales, ainsi qu’à des niveaux plus élevés de consommation d’aliments biologiques dans notre échantillon.
Deuxièmement, bien que les fréquences des aliments biologiques dans notre étude aient été collectées à l'aide d'un questionnaire spécifique fournissant des données plus précises que les études précédentes, les données de consommation strictement quantitatives n'étaient pas disponibles. Certaines erreurs de classification dans les quartiles intermédiaires du score des aliments biologiques ne peuvent pas être exclues.
Troisièmement, notre temps de suivi était court, ce qui peut avoir limité l'inférence causale ainsi que la puissance statistique de sites spécifiques, tels que le cancer colorectal. Cependant, plus de 1300 cas de cancer ont été enregistrés dans cette étude. L'étude des effets à long terme, tout en tenant compte du changement d'exposition, sera utile dans le cadre du suivi de la cohorte. Néanmoins, les analyses effectuées en éliminant les cas survenus au cours des deux premières années de suivi n’ont pas sensiblement modifié nos résultats.
Quatrièmement, les associations observées peuvent avoir été influencées par une confusion résiduelle. Bien que nous ayons pris en compte un large éventail de co-variables, y compris les principaux facteurs de confusion associés à la consommation d'aliments biologiques (par exemple, les habitudes alimentaires et d'autres facteurs liés au mode de vie), les facteurs de confusion résiduels résultant de facteurs non mesurés ou d'imprécision dans l'évaluation de certaines co-variables ne peuvent être totalement exclus. Les co-variables nutritionnelles, telles que le mPNNS-GS ou les facteurs de régime alimentaire, ont été évaluées sur la base d'un niveau de précision élevé (59 groupes d'aliments), tandis que l'exposition d'intérêt a été calculée à l'aide d'une méthode de notation simple. Cela peut avoir entraîné un biais potentiel en faveur d'associations atténuées de l'exposition d'intérêt. L’analyse de sensibilité réalisée en appliquant un score simplifié d’aliments organiques dérivés de plantes (pour tenir compte des variations de l’exposition aux pesticides entre les groupes d’aliments) n’a pas montré de différences strictes par rapport au score original d’aliments biologiques, sauf pour le cancer du sein.
Cinquièmement, nous ne pouvons pas exclure la non détection de certains cas de cancer. Ceci malgré l'utilisation d'une stratégie multi-source pour la détermination des cas.
Les points forts de notre étude incluent son plan prospectif et la taille importante de son échantillon, ce qui nous permet de réaliser des analyses stratifiées pour différents sites de cancer. De plus, nous avons utilisé un questionnaire détaillé sur la fréquence des aliments biologiques et la validation clinique des cas de cancer.

6.13- Conclusions

Nos résultats indiquent qu'une consommation élevée d'aliments biologiques est associée à une réduction du risque de cancer en général. Nous avons observé une réduction des risques de cancers spécifiques (cancer du sein post-ménopausique, LNH et tous les lymphomes) chez les personnes consommant plus d'aliments biologiques. D'autres études prospectives utilisant des données d'exposition précises sont nécessaires pour confirmer ces résultats et devraient intégrer un grand nombre d'individus. Bien que nos conclusions doivent être confirmées, promouvoir la consommation d'aliments biologiques auprès de la population en général pourrait être une stratégie préventive prometteuse contre le cancer. 

6.14- Informations sur l'article

Accepté pour publication le 10 juillet 2018.
Auteur correspondant: Julia Baudry, PhD, Centre de recherche en épidémiologie et statistique Sorbonne Cité de Paris, Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) U1153, Institut national de la recherche agronomique (INRA) U1125, Conservatoire national des arts et métiers , Université Paris 13, Equipe de Recherche en épidémiologie nutritionnelle, 74 rue Marcel Cachin, 93017 Bobigny, France ( Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ).
Publié en ligne: le 22 octobre 2018. doi: 10.1001 / jamainternmed.2018.4357
Contributions des auteurs: le Dr Kesse-Guyot avait un accès complet à toutes les données de l'étude et assumait la responsabilité de l'intégrité des données et de l'exactitude de l'analyse des données.
Concept et design: Touvier, Galan, Hercberg, Lairon, Kesse-Guyot.
Acquisition, analyse ou interprétation des données: tous les auteurs.
Rédaction du manuscrit: Baudry, Kesse-Guyot.
Révision critique du manuscrit pour contenu intellectuel important: Assmann, Touvier, Allès, Seconda, Latino-Martel, Ezzedine, Galan, Hercberg, Lairon, Kesse-Guyot.
Analyse statistique: Baudry, Kesse-Guyot.
Obtention du financement: Galan, Hercberg, Kesse-Guyot.
Aide administrative, technique ou matérielle: Galan, Kesse-Guyot.
Supervision: Touvier, Galan, Hercberg, Kesse-Guyot.
Informations sur les conflits d'intérêts: le Dr Lairon a déclaré servir depuis 2018 en tant qu'expert scientifique, sans honoraires ni financement personnel, dans deux fondations à but non lucratif récemment financées en France («Fondation Bjorg, Bonneterre et Citoyens» et «Fond de dotation, Institut de l'Alimentation Bio ”). Aucune autre divulgation n'a été rapportée.
Financement / Soutien: L'étude NutriNet-Santé est financée par le Ministère français de la santé, Institut français de surveillance de la santé, Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, Institut national de la santé et de la recherche médicale, Institut national de la recherche agricole, Conservatoire national des arts. et Artisanat, et Université Paris 13. Le Dr Baudry a été financé par la subvention ANR-13-ALID-0001 de l'Agence nationale de la recherche (France) dans le cadre du Programme de recherche en systèmes alimentaires durables de 2013.
Rôle du bailleur de fonds / sponsor: Les sources de financement n’ont joué aucun rôle dans la conception et la conduite de l’étude; collecte, gestion, analyse et interprétation des données; préparation, révision ou approbation du manuscrit; et décision de soumettre le manuscrit pour publication.


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