L’ONU a adopté en septembre 2015, les "Objectifs de développement durable" (ODD) pour les années 2015-2030. Le 2nd ODD prévoit que "tous les pays ont droit au développement qui respecte les limites planétaires, ... et qui contribue à stabiliser la population mondiale d’ici le mi-siècle".
Les nos 40 et 42 d’Actuailes, ont commencé à réfléchir à deux questions :
- Les "neuf dimensions critiques" dont parle l’ONU sont-elles des limites fondées scientifiquement ?
- Ou bien ces limites planétaires sont-elles un prétexte à justifier une "stabilisation de la population mondiale" par des moyens plus ou moins moraux ?
Certains climatologues veulent fixer une limite de teneur de gaz carbonique dans l’air au motif que son augmentation serait la cause de la période chaude qu’a connue notre époque. Or la question climatique est certainement le plus symbolique des sujets écologiques actuels parce qu’elle fait l’objet de communications quasi-quotidiennes et qu’elle est l’objet d’une conférence mondiale qui va se tenir à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015 : la COP21.
Que penser de cette conférence et de la question climatique ?

Analyse publiée dans « Actuailes n°43 »

De quoi s'agit-il ?

Qu’est ce que la COP21 ?

Le mot COP est le sigle anglais de "Conference of the parties", c’est à dire une conférence internationale des pays qui font "partie" de la convention sur le changement climatique adoptée à New-York le 9 mai 1992. Depuis sa signature, les états se réunissent chaque année pour prendre des décisions sur ce sujet. La réunion de Paris sera la 21ème du genre.

L’enjeu scientifique

Un "Groupe Intergouvernemental d’Étude sur le Climat" (GIEC) prétend que l’augmentation de gaz carbonique (CO2) dans l’air serait la cause de la période chaude observée entre 1975 et 2000. Or cette augmentation de CO2 est, pour une grande part le résultat de la combustion du pétrole ou du charbon liée aux activités humaines. Le GIEC propose donc de limiter planétairement à 450 parties par million (ppm) de gaz carbonique dans l’air (c’est à dire 0,045% au lieu de la moyenne récente de 0,040%). Toutefois cette thèse ne fait pas l’unanimité. Pourquoi ?
- Unanimement, on constate que depuis 2000, la tendance au réchauffement s’est arrêté. 2014 a peut-être été l’année la plus chaude du siècle, mais largement en dessous de ce qu’elle aurait été si la tendance s’était poursuivie. Or le GIEC n’a été capable ni de prévoir ce plafonnement ni de l’expliquer. Les climatologues du GIEC font en effet leur calculs sur la base de statistiques sur seulement 150 ans. Or les variations depuis 1000 ans s’expliquent par les variations d’activité du soleil (Pour en savoir plus: ICI).
Malheureusement, la COP21 ne sera pas l’occasion d’une confrontation scientifique contradictoire. (Pour en savoir plus, cliquer ICI)

L’enjeu politique 

Chacun des pays devra remettre à la COP21 une "feuille de route" sur deux sujets :
- La "mitigation" (ou "atténuation"). C’est un mot anglais qui évoque le mitigeur qui alimente nos baignoires. Il suffit de régler la manette pour avoir plus ou moins d’eau chaude. La mitigation y ressemble. Il s’agirait de régler les émissions de gaz carbonique pour changer la température de la planète... Ce concept n’a de sens que si on suppose que ces limitations d’utilisation de pétrole et de charbon ont bien un effet sur le climat.
- L’ "adaptation". Il s’agit des décisions qu’il faudrait prendre pour se protéger des conséquences du réchauffement climatique s’il redémarrait.
Pour agir sur ces deux sujets, il faut des budgets et les fonctionnaires de la COP21 proposent de créer un "Fonds vert pour le Climat" destiné à recevoir les budgets nécessaires. Toute la question est de savoir qui aura la gestion de ces sommes et quel en sera le montant. C’est toute la question de l’efficacité d’une "gouvernance mondiale" qui est en jeu. Les problèmes sont-ils globaux et nécessitent-ils un gouvernement mondial ? Est-ce, en quelque sorte, la fin du rôle des états sur certains sujets ? La réponse relève de la morale politique et de l'idée qu'on se fait de la démocratie. 

L’enjeu économique

Toute activité économique nécessite de l’énergie, par exemple pour produire de l’acier ou pour évaporer l’eau de nos productions agricoles. Or chaque pays est en concurrence avec les autres et n’apporte pas la même réponse à la question posée par la COP21.
- l’Europe prétend être le bon élève du monde en ayant réduit ses consommations d’énergie. En fait, son efficacité énergétique cache un échec industriel puisque ses usines ont déménagé à l’étranger. On le constate avec le taux de chômage actuel.
- Les pays très peuplés, Chine et Inde, négocient sur la base d’une réduction d’énergie par habitant. Mais comme leur population augmente, ils n’hésitent pas à remettre des "feuilles de route" avec des doublement d’émissions de CO2 d’ici 2030 !
- Les USA envisagent une baisse mais refusent tout contrôle et pénalité s’ils ne respectaient pas leurs objectifs.
- Les pays les plus pauvres sont prêts à tout signer à condition que les pays riches financent leurs objectifs. Haïti est ainsi prêt à installer 1 million d’ampoules basses calories... comme si c’était une priorité pour ce pays !
On voit donc qu’il y a beaucoup d’hypocrisies derrière cette grande réunion mondiale. Tout cela n’aurait pas grande importance puisque la réalité climatique est très probablement plus liée à l’activité du soleil qu’à celle de l’homme... Mais... 

L’enjeu en matière de justice.

Certaines autorités morales et religieuses posent, à juste titre, le problème autrement. Elles tiennent deux discours:
- un discours moral
Ces sujets sont un prétexte à réduire la population mondiale dans la mesure où l’usage d’énergie est proportionnel à la population mondiale. Or les problèmes mondiaux ne sont pas la conséquence de la démographie.
- un discours de justice
Quand la communauté internationale réclame une réduction des utilisations d’énergie, elle sait qu’il y a, en réalité, une grande part d’égoïsme de la part des plus riches. En effet, proposer un modèle de décroissance nuira d’abord aux pays les plus pauvres. 

Il importe donc, quand on lit l’actualité de ne pas être dupe des divers enjeux.

Pour aller plus loin...

a) Pourquoi ne pas croire ce que dit le GIEC ?

Le mot "croire" est le bon mot. Faut-il être "crédule" ou "sceptique" ? Le scepticisme consiste à se poser des questions pour devenir adulte et essayer de se faire sa propre idée. Quand on se contente d’être crédule, on risque de rester longtemps comme un enfant ! Quand on est sceptique, il ne s'agit pas de douter de l'existence d'un réchauffement entre 1975 et 2000, mais de douter que la cause soit d'origine humaine. Or, on ne peut malheureusement pas se fier à ce que répètent les radios.
Pourtant, le GIEC reconnait :
- que la température n’augmente plus.
- qu’il ne s’explique pas le plafonnement actuel.
- que ses probabilités sont subjectives
- que les modèles du Giec ne répondent pas aux hypothèses formulées
- qu’il a tendance à annoncer une catastrophe pour justifier sa politique.
Pour se faire une idée, il faut lire le détail des rapports officiels du Giec.

Mais, peut-on douter de ce que disent des milliers de scientifiques du GIEC ? Or qui sont ces scientifiques ? Ce ne sont, en fait, qu’une vingtaine de spécialistes d’une cinquantaine de disciplines : chacune a sa logique. Certains cherchent à expliquer les causes de la période chaude du 20ème siècle grâce à la thermodynamique, la physique, la chimie,... D’autres étudient les conséquences avec l’étude de l’océanographie, la glaciologie, la biologie, l’agronomie, la pédologie, l’entomologie. Tous utilisent des sciences pour essayer de chiffrer les phénomènes avec l’informatique, les mathématique, les statistiques, la modélisation, etc... Chacune est utile au progrès des connaissances, mais cette diversité nécessite une méthodologie robuste pour juger l'adéquation entre la théorie et les observations. Existe-t-il uns science qui pourrait assurer la cohérence des réponses ? Il en existe une qui s’appelle la « systémique » qui analyse les systèmes complexes et peut identifier les relations de cause à effet entre les facteurs. 

b) La cause solaire parait une évidence. Pourquoi le GIEC ne retient-il pas cette conclusion?

La cause solaire n'est pas si évidente. L'activité solaire quand elle augmente, provoque directement un afflux de chaleur avec des rayons solaires plus actifs. Or les rayons solaires sont une réalité complexe avec des rayons visibles, d'autres invisibles, qu'on appelle les ultra-violets et d'autres les infra-rouges. Or les rayons qui apportent le plus de chaleur sont ceux qui sont visibles. Les spécialistes calculent que leur augmentation, quand le soleil est très actif, ne suffirait pas à expliquer l'augmentation de température de la planète.
Pour comprendre il faut étudier les effets magnétiques du soleil qui peuvent avoir des effets sur tous les rayonnements qui viennent du cosmos et qui peuvent être déviés quand le soleil est très actif. On imagine que les rayons cosmiques peuvent avoir un effet sur le nombre de nuages, et donc sur le climat. Mais toute ces sciences liées au soleil et au cosmos sont très nouvelles.
La grande tentation est de dire que si on ne peut pas expliquer un phénomène, c'est qu'il n'existe pas. Or c'est une attitude qui n'est pas scientifique.
Malheureusement, c'est ce que le GIEC a prétendu dans certaines circonstances.

c) Y a-t-il tout de même quelque chose de bon dans les décisions que prendra la COP21 ?

Si les spécialistes de "systémique" ont raison et que la principale explication du réchauffement est le soleil, alors, dépenser mille milliards de dollars à limiter le réchauffement sera le plus grand gaspillage du siècle.
En revanche, il peut y avoir de bonnes décisions :
Par exemple,
- On envisage d’améliorer les programmes d'alerte d'événements climatiques violents. C’est une mesure salutaire. Il faut toutefois éviter de les justifier en disant que c'est le changement climatique qui en augmente la fréquence des tornades et des typhons puisque c'est faux.
- Tout ce qui permettra le développement des pays les moins avancés est également une nécessité. Il est, par exemple salutaire, de les aider à investir dans des énergies de type solaire ou éolien. En effet, ce sont des équipements rentables pour eux car ils évitent, à court terme, des investissements dans des réseaux filaires très coûteux pour des régions à habitat dispersés. Mais, pourquoi le justifier au motif qu'il s'agirait d'énergies non émettrices de CO2 si les gaz à effet de serre n'ont pas de rôle dans le réchauffement.
Il ne faut donc pas justifier des investissements économiquement justifiés par des arguments écologiquement faux. Il faut que les problèmes soient bien posés. Sinon, on investira, par exemple dans des protections inutiles contre une éventuelle hausse du niveau des océans qui est surtout liée à leur dilatation sous l'effet de leur température. Est-il utile d'investir dans des programmes de protection qui se révéleront inutiles?
Il ne faut donc pas confondre ce qui est écologique et ce qui est économique car, lorsque les problèmes sont mal posés, on ne parvient pas, en général, à les résoudre.

d) Comment imaginer que cause humaine du changement climatique puisse être un mensonge ?

Ce type de mensonge existe dans d’autres domaines.
Par exemple, on répète depuis 30 ans que la recherche sur l’embryon permettra de mettre au point des techniques médicales permettant de guérir des maladies. Or tous les biologistes honnêtes savent que c’est faux, parce que les tissus provenant de l’embryon peuvent se développer vers toutes sortes de tissus, ce qui est la caractéristique des cancers. C’est pourquoi, malgré des milliards dépensés depuis 30 ans, aucune expérience médicale n’a été un succès avec ces techniques. Il existe de nouvelles techniques innovantes proches qui permettent de donner des résultats remarquables sans nécessiter la destruction d’embryons. Pourquoi ce mensonge climatique ?
Dans le monde, de nombreuses forment d’exercice du pouvoir sont en opposition, quelquefois violentes. On pense à l’ONU ou aux états entre eux, aux ONG ou aux multinationales, aux leaders d’opinions, gourous ou scientifiques en recherche de budgets, aux intellectuels et moralistes athées ou religieux, etc... Si l’un d’eux profite seul d’un mensonge, les autres vont dénoncer ce mensonge. En revanche, si ce mensonge profite à tous, il va se développer. 
Comment la question climatique peut-elle profiter à tous ? Si elle est constitue un problème global, l’ONU en tire un argument pour la gouvernance mondiale. Les ONG rêvent d’influence à l’ONU. Les multinationales également et financent donc les ONG pour déstabiliser les états. Les états jouent des quotas d’émissions de CO2 pour se faire la guerre économique, les uns pour vendre leur industrie nucléaire, les autres en s’appuyant sur une population importante en plaidant pour les quotas CO2. Les malthusiens plaident pour la décroissance alors que les philosophes personnalistes font la promotion de la défense de la vie. Les scientifiques deviennent de plus en plus des militants en fonction de leurs sensibilités philosophiques ou politiques. Et dans ces luttes, ce sont les opinions publiques qui ne retiennent qu’une chose : la peur. Elles sont paralysées intellectuellement, en venant à soutenir politiquement ceux qui leurs mentent.
Pour la recherche embryonnaire, ces luttes sont très comparables. Sauf que les opinions ne sont pas émues par la peur d’une apocalypse climatique, mais par un rêve d’immortalité pour vaincre la maladie ou la mort.
Face à ces mécanismes, seuls le recul de chacun par rapport à ses émotions permet d’échapper à l’emprise des mensonges. Car seule la vérité rend vraiment libre. Douter est déjà le début d’une forme de sagesse.

Pour approfondir...

Les médias disent-ils la même chose que le GIEC ?

C’est dans les rapports les plus officiels du Giec qu’on peut mesurer l’écart entre ce qui est écrit et ce qui est repris par les médias.
Or le GIEC reconnait :
- que la température n’augmente plus.
"La plupart des simulations de la période historique ne reproduisent pas la réduction observée dans la tendance au réchauffement de surface moyen sur les derniers 10 ou 15 ans" (IPCC -WG1-AR5 - Chap 9 p. 743).
- qu’il ne s’explique pas le plafonnement actuel.
Valérie Masson Delmotte, co-présidente du groupe 1 du GIEC reconnait, dans une vidéo publiée par Le Monde le 8 octobre 2015, que, depuis le dernier rapport du GIEC, "30 articles scientifiques... continuent à essayer de comprendre" ce hiatus. Aveu qu’ils n’y parviennent pas vraiment.
- que ses probabilités sont subjectives
Le Giec en appelle à des "probabilités subjectives" et des "degrés de croyance" : "Ces niveaux de confiance ne sont pas des statistiques fréquentistes mais "probabilités subjectives» qui représentent des degrés de croyance qui sont basés sur une combinaison de sous-composantes objectives et subjectives de l'ensemble du système... La probabilité d'un événement est le degré de croyance qui existe parmi les auteurs principaux et les réviseurs que l'événement va se produire, compte tenu des observations, des résultats de la modélisation et la théorie actuellement disponibles, qui toutes contribuent à une estimation de probabilité "avant" de l'occurrence d'un résultat". (rapport AR5 GT2, § 2.6.2). S'il s'agit de probabilités subjectives pourquoi dire que la cause humaine a un degré de certitude de 95% ? Il n'existe, nulle part dans le rapport de 1500 pages du GIEC, le moindre calcul pour fonder ce chiffre. Est-ce de la science?
- Que ses modèles ne répondent pas aux hypothèses formulées
Toute cette complexification a conduit le GIEC à reconnaître lui-même ses "erreurs de forçage et une surestimation, par certains modèles, de la réponse à l’augmentation de forçage par les gaz à effet de serre". (IPCC -WG1-AR5 - Chap 9 p. 743). Le GIEC le reconnait lui-même : "la moindre complexité ajoutée, bien que destinée à améliorer certains aspects du climat simulé, introduit aussi de nouvelles sources d’erreur possible" (FAQ 9.1 § 9, p. 76) !
- qu'il faut annoncer une catastrophe pour justifier une "bonne" politique.
La citation précédente est d'autant plus intéressante qu'elle fonde le concept de "probabilités subjectives" sur les travaux de 1997 de Stephen H. Schneider (1945-2010), figure marquante du GIEC, fondateur et éditeur du prestigieux journal Climatic Change, auteur ou co-auteur de plus de 450 publications scientifiques, rédacteur coordinateur du troisième rapport du groupe II du GIEC, rédacteur de recommandations aux auteurs des rapports du GIEC. Cette personnalité affirme : "Cela suppose, bien sûr, d’obtenir un maximum de couverture médiatique. Pour cela, nous devons proposer des scénarios effrayants, faire des déclarations simplifiées et dramatiques et éviter de mentionner le moindre doute que nous pourrions avoir. Cette « double contrainte éthique », nous nous sommes parfois trouvé ne pas pouvoir la résoudre par quelque formule. Chacun de nous doit décider quel est le juste équilibre entre être efficace et être honnête".

Qu'est-ce qu’on appelle la "systémique" ?

La "systémique" aussi appelée "identification" est la science des systèmes complexes.
Le CNRS définit ainsi cette science : "L’identification, ou recherche de modèles à partir de données expérimentales, est une des préoccupations commune à la plupart des disciplines scientifiques. (sauf du Giec) . Elle désigne à la fois une démarche scientifique et un ensemble de techniques visant à déterminer des modèles mathématiques capables de reproduire aussi fidèlement que possible le comportement dynamique d’un système physique, chimique, biologique, environnemental ou de télécommunication…
Cette méthodologie, généralement développée au sein de la communauté automatique, est utilisée par d’autres domaines. Elle s’appuie sur la théorie des systèmes et utilise différents outils issus des mathématiques appliquées, du traitement statistique du signal, de la théorie de l’information ainsi que de la physique. Elle se concrétise par des algorithmes de traitement de données expérimentales".

Les spécialistes de cette discipline sont des milliers regroupés dans une fédération internationale, l’IFAC (International Federation of Automatic Control), structurée autour d’une cinquantaine de pays. L'IFAC publie notamment 9 des meilleurs journaux internationaux en automatique et contrôle des systèmes. En 2017, se tiendra le 20ème Congrès mondial de l’IFAC. Son président est depuis 2011 un français, Janan Zaytoon.
Au CNRS, les spécialistes sont regroupés autour d’un GdR MACS (Groupe de Recherche - Modélisation, Analyse et Conduite des Systèmes dynamiques). Ce groupe rassemble 2500 membres.
On ne peut donc pas dire qu’il s’agisse d’une science accessoire ou insignifiante. 

Une procédure d’identification d’un système complexe comme le climat se déroule en quatre temps :

1 - Définition de la structure du modèle.

Dans le cas de l’étude climatique, elle s’articule autour d’un modèle « à bilan énergétique » (EBM : Energy Balance Model), loi simple et robuste qui assure la cohérence de la conservation d’énergie dans toutes les relations entre les divers paramètres. Dans la « structure », est fait le choix fondamental des grandeurs d’entrée et de sortie du modèle. Pour les entrées, les signaux retenus sont la teneur en CO2 atmosphérique, l’activité solaire, et l’activité volcanique. L’unique signal de sortie retenu est l’historique de la température globale sur une période donnée.

2 - « L’observation » du comportement du système.

La période considérée est celle où l’on dispose de mesures suffisantes, directes ou indirectes, sur tous les signaux énoncés ci-dessus. En l’occurrence, il s’agit d’une période de l’an 843 à nos jours, durée nécessaires pour bénéficier d’un nombre suffisants d’évènements significatifs ; les historiques utilisés sont très largement issus des rapports du GIEC.

3 - L’identification des paramètres du système.

Le modèle est issu du traitement mathématique des données. Du choix d’un modèle à bilan énergétique, il résulte que les résultats du calcul donnent directement les coefficients dit de « sensibilité à l’équilibre » relatifs aux trois entrées (CO2, activités solaire et volcanique), qui se trouvent être également des résultats essentiels des évaluations du GIEC. La différence fondamentale est qu’un modèle « de connaissance » conduit à ces coefficients à partir de modèles physiques d’une extrême complexité, alors que l’identification donne accès aux mêmes élément uniquement à partir de l’observation des données historiques, et ceci sans requérir de connaissances physiques détaillées des mécanismes sous-jacents.
Outre l’évaluation des sensibilités, la méthode permet également d’effectuer de façon rigoureuse le calcul de la probabilité qu’a un paramètre de se trouver dans un intervalle donné. Ceci par opposition aux évaluations de « confiance » ou de « probabilité » du GIEC, qui reconnait lui-même que « la probabilité n'est pas issue d'un calcul statistique. Elle exprime ce qu’on entend par "très probablement". La probabilité donnée indique que les auteurs estiment que, sur 100 affirmations de ce type, plus de 95% sont vraies. C'est une évaluation subjective basée sur un faisceau d'indices » (Mail du GIEC adressé le 13 déc. 2014 au groupe de travail).
Notons également que la méthode d’identification permet de quantifier précisément ce que le GIEC appelle la "variabilité naturelle interne du climat". En identification, elle se traduit par l’écart résiduel irréductible qui apparaît entre les résultats du modèle identifié et la réalité, du fait des phénomènes aléatoires ou non pris en compte dans le modèle.
Notons enfin, ce qui va sans dire, que le modèle d’identification est intrinsèquement un modèle dynamique, c’est-à-dire qu’il prend, de lui-même, en compte le délai entre toute variation d’une donnée d’entrée, et son effet différé et pondéré dans le temps, du fait notamment des inerties thermiques mises en jeu. Le modèle évalue de lui-même les effets de cette inertie par le biais de constantes de temps, là aussi sans qu’il soit besoin de « connaissance » à priori des phénomènes en jeu.
Dans l’ouvrage "Changement climatique - identification et projections" (Ed. Iste), la méthode, telle que très sommairement synthétisée ci-dessus, est appliquée à seize combinaisons de données: quatre chroniques de reconstitutions températures paléo-climatiques, et quatre reconstitutions d’activité solaire. Globalement, on peut en tirer deux types de conclusion. La première est que la période de réchauffement qui conduit à la période chaude actuelle est due, pour l’essentiel, à la conjonction des effets de l’activité solaire et de la variabilité interne naturelle du climat. La seconde est que l’éventuelle contribution de l’activité humaine ne se distingue pas suffisamment des effets ci-dessus pour qu’on puisse affirmer qu’elle soit significative avec le haut degré de certitude que lui attribue le GIEC. 

4 - L’évaluation à posteriori de la validité du modèle.

Les calculs d’incertitude et les tests d’hypothèse apportent toutes les validations académiques requises, mais restent assez abstraits. Une preuve tangible résulte de l’adéquation entre ses résultats et les observations et sur sa capacité prédictive : On se replace dans la situation de l’an 2000, quand personne n’aurait misé sur un possible ralentissement du réchauffement. Or, les simulations effectuées à l’aveugle, sans y incorporer la moindre information de température postérieure à l’an 2000, prédisent avec une exactitude surprenante le palier de température que nous connaissons encore actuellement. La méthode exploite les techniques classiques dite « de reconstruction d’état » (filtrage de Kalman), où l’« état » en question correspond à des combinaisons de quantités de chaleur accumulées dans les inerties océaniques.

Des conclusions qui s’opposent aux scénarios-catastrophe du GIEC

En s’appuyant sur ses résultats d’identification, un spécialiste de systémique a pu arriver aux conclusions suivantes : "Non seulement il n’est pas possible d’estimer avec quelque précision la sensibilité au CO2, mais on ne peut même pas détecter avec certitude l’existence d’une relation de cause à effet. … L’hypothèse d’un impact insignifiant de l’ensemble des gaz à effet de serre et de l’activité humaine en général ne peut pas être écartée. … On doit considérer comme un fait établi que l’activité solaire, en tant que variable explicative causale, constitue effectivement l’explication première du "changement climatique". … Dans le scénario envisageable d’un retour aux faibles activités solaires des années 1700 ou 1800, les modèles identifiés font craindre, au contraire, une baisse des températures qui pourrait annuler la hausse du siècle dernier. Cette éventualité est ni plus ni moins probable que la reprise alarmante que nous promet le GIEC".
Le Professeur qui l’affirme dans un livre, "changement climatique- Identification et projection" (Ed Iste), est un pionnier dans l’application des techniques de l’identification au processus climatique terrestre. Nul doute qu’il sera suivi, avec toute la fécondité qui sortira de traitements croisés par d’autres chercheurs.

Des conclusions qui appellent à la plus extrême prudence. 

Ces conclusions doivent, d’ores et déjà, inciter les observateurs à une extrême prudence. Rien n’indique que la période chaude contemporaine corresponde à un changement climatique d’origine humaine, ni qu’elle puisse devenir catastrophique. Quand le GIEC assure le contraire avec les accents d’une certitude qu’il qualifie de « jugement d’expert » (à 95%), ce n’est pas vrai et c’est grave. Si l’avenir lui donne tort, comme tout le laisse prévoir, on va vers une perte de confiance généralisée dans la Science, dans les medias qui colportent le catastrophisme, et même dans les religions dont les pasteurs cautionneraient l’erreur.

Pourquoi le GIEC n'utilise-t-il pas les méthodes universellement reconnues, comme l'identification des systèmes ? Cet isolement conduit à des lacunes graves consistant à:
- se limiter à des données portant sur les seules 150 années récentes (IPCC -WG1-AR5 - Chap 10 - Fig. 10.1- p. 107). L’imprécision des reconstructions antérieures ne peut justifier d’occulter 1000 ans d’histoire.
- et à inverser des causalités : l’effet « El Niño South Oscillation » est traité comme une cause.


Climatologue

Le mot vient du grec "logos" qui signifie "étude". La climatologie est donc la science du climat

Feuille de route

En langage militaire, c'est un ordre de mouvement. L'expression est couramment employée dans divers domaines pour désigner les grandes lignes, et surtout les étapes, d'une politique, d'une stratégie.

Mitigeur

Du latin mitigare, "adoucir". On parlera ainsi d'une opinion mitigée, c'est à dire où des points de vue contraires sont mélangés. Le mot mitigeur n'est plus utilisé qu'en robinetterie. 

Fonds

Le mot vient du latin "fundus" qui a de nombreux sens: "fond", "base", mais aussi, "bien" au sens de "propriété". En finance, ce mot prend le sens d'une somme accumulée sur un compte sous le nom de son propriétaire.

Sceptique

Le mot vient du verbe grec sképtomai qui signifie "considérer, examiner avec soin". Les philosophes grecs "sceptiques" pensaient qu’il n’y a rien de certain. A notre époque, il a pris le sens de celui qui doute de tout ce qui n’est pas prouvé d’une manière évidente. Ce mot n'a rien de péjoratif.

Subjective

Le mot latin subjectivus était utilisé en grammaire pour désigner un mot "qui se rapporte au sujet". Aujourd'hui, on l'utilise pour désigner une idée qui relève du jugement ou du goût personnel de celui qui l'exprime. Le mot s'oppose à "objectif" qui qualifie une idée qui ne dépend que de la réalité et non de la personne qui l'énonce.