Les animaux vont être reconnus dans le Code civil comme des "êtres doués de sensibilité" alors qu'ils n'étaient considérés que comme des biens meubles. Ainsi en a décidé la commission des Lois de l'Assemblée Nationale le 15 avril 2014 dans le cadre d'un projet de loi de modernisation et de simplification du droit (sic!), à la demande du député PS, Jean Glavany. Cette loi soumettra les animaux au régime juridique des biens corporels en mettant l'accent sur les lois spéciales qui les protègent.
L'idée était soutenue par des philosophes comme Michel Onfray, Luc Ferry, Erik Orsenna,...
Qu'en penser?

Sources: le Nouvel Observateur-Société.fr du 15.4.2014

Commentaire: les2ailes.com

Les animaux selon Aristote

Aristote définissait l'âme comme étant la cause formelle de la vie, c'est à dire, ce qui fait que la vie est vie. Pour Aristote, l'être vivant a quatre causes:
- la cause matérielle: il est fait de matière biologique
- La cause efficiente: il a des parents sans qui l'animal ne serait pas né
- La cause finale: Le but de la vie sur terre
- La cause formelle: son âme

Ainsi donc, l'homme n'est pas seul à avoir une âme, le végétal et l'animal également. Or un être vivant a la capacité d'être la cause et la fin de sa propre action. Ce qui fonde la différence entre eux, est la capacité de cette âme:
- La plante a une âme végétative: c'est à dire que l'action d'une plante de se nourrir ou de fleuri est , immanente, c'est à dire déterminée et non optionnelle.
- L'animal a une âme sensitive, c'est à dire que sa  vie sensorielle choisit sa propre action grâce à une capacité cognitive et instinctive.
- L'homme est le seul être vivant à avoir une âme spirituelle, c'est à dire qu'il la forme de son activité en fonction de sa finalité[1].

On peut donc conclure que le projet de loi n'a rien de nouveau: un animal est bel et bien doué de sensibilité.
Reste à être bien sûr de ce que signifie "être doué". S'il s'agit d'une capacité instinctive, il n'y a rien à redire. En revanche, s'il s'agit de parler d'une conscience spirituel qu'aurait l'animal de cet instinct, la ligne jaune commencerait à être franchie!

 

Une modification législative qui peut mener à des dérives ?

 

Dans l'esprit de certains courants écologistes, l'idée est de placer l'animal au même plan que l'homme.
Les dérives résultant de ces faux concepts deviennent populaires dans l’opinion. Ainsi, l’idée de solidarité avec la nature a été le maître mot des récentes Assises du vivant[2] organisées par l’UNESCO et l’ONG Vivagora[3]. On oublie que la solidarité est un concept liant les personnes, et que l’homme est le seul vivant à être une personne. On ne peut pas parler de solidarité avec un objet et toute solidarité avec une plante ou un animal relève de l’anthropomorphisme. Faute de reconnaître que, dans la création, Dieu a placé l’homme à une place singulière lui donnant une dignité propre, les intervenants aux dites assises du Vivant ne pouvaient que dériver : Pierre-Henri Guyon[4] parlait d’eugénisme vis-à-vis du vivant et Dominique Bourg[5] évoquait l’idée d’un Nuremberg de la biodiversité !


[1] Sources: Manuel bioéthique » de Mgr Sgreccia , p. 82-83

[2] UNESCO, 30 novembre 2012.

[3] Vivagora est une ONG environnementale faisant « partie des porteurs de "Valeur de Constat d’Impact- VCI" comme inf’OGM, la CRIIRAD, le CRIIGN ou le CRIIREM… », tous financés par la Fondation pour le progrès humain. Les conseillers de Vivagora sont entre autres : Marie-Christine Blandin (Sénateur rapporteur du projet de loi sur les "lanceurs d’alerte", et militante pour le "mariage pour tous"), Corinne Lepage, René Passet (1er président du conseil scientifique d’ATTAC), etc…

[4] Biologiste, membre du comité de veille écologique de la Fondation Nicolas-Hulot et du conseil scientifique du CRIIGEN (Fondé par Corine Lepage).

[5] Dominique Bourg est professeur à l’université de Lausanne et vice président de la Fondation Nicolas-Hulot. Il a été appelé par Mgr Stenger comme expert écologique à la Conférence des évêques de Lourdes des 4-9 novembre 2010 !