C'était une urgence: avoir une maison, c'est dangereux pour la planète! Le parlement vient d'adopter une mesure "zéro phyto" ce 23 janvier 2014!
On est en plein messianisme: "suivez le programme écologique et vous aurez le salut ici bas"! Les mécanismes sont bien connus. On commence par mettre en place des discours de peur, de menaces, de mensonges et de cynisme, de violence verbale contre les dissidents, mais surtout les décisions servent progressivement à assouvir les populations. Les premières mesures prises paraissent mesquines et insignifiantes: on avait déjà le "zéro brulis" dans les jardins, le "zéro feu" dans nos cheminées. On a maintenant le "zéro phyto" dans les jardins. A quand le "zéro tondeuse" sur les pelouses, car ces outils sont consommateurs de pétrole ?
Et si nous passons outre, nous serons passible d'une double peine: "deux ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende"! Excusez du peu!
De quoi s'agit-il?

Commentaire "les2ailes.com"

Que dit la nouvelle loi ?

Les articles suivants sont extraits de la "loi  n° 280 de 2014 visant à mieux encadrer l'utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national". Cette loi qualifiée de "petite loi".
Article 2

I- " La mise sur le marché, la délivrance, l’utilisation et la détention des produits visés au premier alinéa de l’article L. 253-1 [produits phytopharmaceutiques et adjuvants] pour un usage non professionnel sont interdites"
III- "Les infractions relèveront de l'article L253-15 du code rural" et seront, à ce titre, punies "de deux ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende".
Article 3
- Cet article nous appelle à faire confiance au gouvernement: il doit remettre à l'Assemblée nationale, d'ici fin décembre 2014, "un rapport sur le développement de l’utilisation des produits de bio-contrôle et à faible risque".
Nul doute que sa compétence ira jusqu'à nous recommander le désherbage thermique, largement répandu dans les municipalités. Mais cette technique est émettrice de gaz à effet de serre. Comprenne qui pourra! Et un jour, pour être cohérent, on nous imposera le "zéro désherbage thermique" consommateur de gaz.
Il nous restera l'épandage de l'eau chaude de cuisson nos pommes de terre pour tuer les mauvaises herbes. La commune d'Arzon, dans le Morbihan, a obtenu le "trophée Phyto" pour en avoir fait la promotion!
Et pourquoi pas l'usage du gros sel? A moins que le gouvernement ne considère que cela porte atteinte à la préservation des marais salants! A quand alors le "zéro gros sel"
Et, bien entendu, tout le gouvernement s'abrite derrière l'Europe en indiquant que ces mesures intègrent "l’article 3 de la directive 2009/128/CE du Parlement européen et du Conseil, du 21 octobre 2009, instaurant un cadre d’action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable".
Article 4

"L’article 2 entre en vigueur à compter du 1er janvier 2022".

L'opposition ne s'est pas vraiment opposée à cette mesure, malgré une déclaration remarquée:  "Ce n'est pas de l'écologie que vous faites, c'est de l'éco-lobotomie", a lancé Jean-Charles Taugourdeau ;député du Maine et Loire, (Saumur Nord). Il a raison: La lobotomie est une opération chirurgicale du cerveau qui apparemment rend nos écologistes proche de l'amnésie!

2- Le messianisme écologiste : les mécanismes de peur et d’assouvissement

Le messianisme écologique met  en place des discours de peur, de menaces, de mensonges et de cynisme, de violence verbale contre les dissidents, l’avance masquée derrière des dissidents autorisés ou derrière la manipulation d’ « idiots utiles », mais surtout l’asservissement des populations. Quelle description dira-t-on ! Reprenons chacune de ces techniques pour nous en convaincre :

  • · La mise en œuvre de mécanismes de peur

Le discours anxiogène fonctionne très bien avec les phytosanitaires: Il faudrait pourtant y regarder de près: Peur ou réalité?

-  Les mécanismes de la peur.
Ces mécanismes cherchent à convaincre les opinions que la situation actuelle est si radicalement différente des situations passées que toutes les philosophies passées, toute la tradition rationaliste, ne valent plus rien et qu'il est même peut-être impossible de penser notre devoir moral sans recours à  l’écologisme. La vieille idée que la peur serait le commencement de la sagesse est érigée en principe fondateur. Il n'est pas certain, pourtant, que cela traduise une grande élévation de la pensée ! Et il faudrait donc admettre "la priorité du mauvais diagnostic sur le bon" ou encore "d'avantage prêter l'oreille à  la prophétie de malheur". On effraie avec des apocalypses annoncées.
La notion de « développement durable », comme le dit Sylvie Brunel, « cache une peur des pays émergents. On joue de cette peur et du catastrophisme. Nous sommes face à une nouvelle religion de la planète avec de grands prédicateurs de la peur.»[1]

-  La peur… par précaution !
Certains théoriciens justifient l’utilisation de la peur au nom du principe de précaution. Nos écologistes s’emploient donc à nous « faire croire », même si leur « savoir » est faible.

-       L’approche apocalyptique.
L’apocalypse fait partie du discours écologiste. … oubliant que « apokalupsis », en grec, veut dire : « révélation de Dieu ». Quand l’Apocalypse, évoque[2] le retour de Jésus-Christ : « mais voici … le temps… de perdre ceux qui perdent la terre », certains écologistes y voient le retour d’un Dieu vengeur qui « vient pour détruire ceux qui détruisent la terre »[3].

On est loin du célèbre : « N’ayez pas peur ! », de Jean Paul II exhortant les Polonais à sortir de l’emprise du communisme? Qui osera faire front aux écologistes en disant : « N’ayez pas peur » ?

Malheureusement, la peur incite au silence, à l’absence de critique, à la perte de la raison la plus élémentaire: l’émotivité est érigée en principe, non seulement de gouvernement, mais aussi de lien social, sans autre justification que ces arguments qui signent un retour à des réflexes archaïques. La peur finit par avoir des « vertus » agglutinantes de nos sociétés, ce qui n’est pas pour déplaire à nos messianistes.

  • · Le mensonge

C’est un outil du messianisme qui accompagne la peur pour essayer de lui donner une apparence de fondement. On répète les mensonges qui sont colportés de bouche à oreille. Personne n’a jamais lu les textes scientifiques relatifs aux phytosanitaires, mais chacun en parle d’un air entendu. Les grands prêtres écologistes partent de l’idée que personne ne les lira. Car, dire le contraire serait passible d’une vindicte grave.
Le mensonge consiste, aussi, à falsifier certaines données, en particulier la "représentativité" des études mises en avant.

  • · L’asservissement du peuple

La meilleure des techniques pour installer un messianisme, consiste à asservir le « Moi psychique » des individus. C’est cela qui permettra à la peur et au mensonge de jouer leur rôle.
L’écologisme, lui aussi, fait régresser le « Moi » des personnes qu’il asservit, et c’est la raison principale de la pauvreté affligeante de son discours.
Pour comprendre ce mécanisme d’action, rappelons que :
-  le « Moi », concept introduit par Freud, est un organe qui sert de support à la conscience de soi.
-  le « Surmoi » représente les pressions et les demandes sociales à l’intérieur du système psychique, d’où viennent les sentiments de culpabilité.
-  le « Ça » est la source des pulsions instinctives et inconscientes.

Le Moi se construit dès la plus petite enfance et permet l’autonomie psychologique vis-à-vis d’autrui et également vis-à-vis de ses propres pulsions. Plus le Moi est faible, moins on est capable de lutter contre ses doubles pressions, internes et externes.
Un système totalitaire ne peut se maintenir durablement que si la majorité des personnes est incapable de définir ses propres buts. C’est pourquoi, les systèmes totalitaires organisent systématiquement la régression psychique des personnes qu’elles asservissent. Lorsque le système s’effondre, bien des personnes, trop infantilisées, ne peuvent plus vivre sans voter pour ceux qui les ont asservis[4].
L’humiliation joue ici un rôle majeur. De bonnes âmes commencent à nous expliquer que la bonne solution pour éliminer les herbes dans les jardins passent par "l'huile de coude"! On commence par de petites mesures sans portée, par exemple en vous empoisonnant l’existence avec la suppression des sacs à la sortie des caisses de super marchés. Ou bien,  celle des brulis! Le consommateur se dit inconsciemment : « Si cela leur fait plaisir… », et un jour on proposera la suppression des tondeuses à gazon !

  • · La « soumission » et l’asservissement de l’homme.

La soumission est la règle morale conséquente à l’asservissement. Si, dans le cas de l’écologisme, la destruction du Moi est un outil, cela ne passe pas forcément par le modèle ultime d’un homme unique, d’un Messie ou d’un dictateur, car celui-ci posséderait un Moi. Pour conduire les personnes à détruire elles-mêmes leur Moi, il faut leur fournir un modèle ultime dépourvu de Moi, c'est-à-dire une force impersonnelle. Et, en même temps, cette force doit être cosmique et écrasante pour forcer à la soumission en rendant vaine non seulement la révolte, mais même l’idée de révolte. Ainsi le sens de l’histoire, l’ordre cosmique ou le destin relèvent d’une nature des choses qui est censée fournir le modèle unique. Au lieu de maitriser la terre, il conviendrait de se soumettre à ses impératifs !

  • · Le primat du « collectif » et la répression de l’initiative individuelle.

La destruction du Moi, par noyade dans le collectif, est un moyen employé par toutes les machines politiques de destruction. On remplace le Moi par le Nous[5].
Les personnes, dont le Moi a été ainsi délibérément écrasé, ne sont plus capables d’initiatives nécessaires au changement. Le progrès est alors impossible. Le nucléaire, les OGM, tout sera condamné pour participer à l’immobilisme. L’idée est de créer des sociétés formées d’ « hommes nouveaux », au Moi atrophié, incapables de créer une innovation qui risquerait de faire évoluer la société. Aucune évolution n’est donc possible. La lutte contre le  concept de « croissance » conduira à un appauvrissement inexorable des peuples. Mais est-ce innocent ? Un peuple appauvri n’est-il pas, d’une certaine manière, plus facile à asservir ?

  • · La « prédication » idéologique

Les grands totalitarismes ont bien compris que la peur n’est pas suffisante. Il faut y ajouter une autre dimension dont la nature cachée est une parodie de spiritualité. Deux grandes citations suffisent à s’en convaincre : « Toute tentative pour combattre un système moral par la force finit par échouer, à moins que le combat ne prenne la forme d’une attaque au profit d’une nouvelle position spirituelle ». Et cette autre citation : « Il faut que les ordres administratifs émis pour maintenir l’ordre dans la société soient également accompagnés d’un travail de persuasion et d’éducation ». La première citation est d’Hitler[6], la seconde est de Mao[7].
Mais, dira-t-on, l’écologisme n’a pas ces pratiques ! Ne faut-il pas, cependant, s’interroger sur l’importance donnée à l’écologie dans l’éducation ? Gardons en mémoire les objectifs de l’ONU quant aux programmes d’éducation destinés au formatage de nouvelles cultures dès l’enseignement primaire ! N’oublions pas, de même, comment le film d’Al Gore a pu être imposé dans les écoles du monde occidental, alors qu’il avait été qualifié de basse propagande par la justice anglaise !

  • · Les « dissidents »

Est « dissident » celui qui se sépare (dis-sidere) de la communauté dont il était membre. En usant du mensonge et de la peur, les messianismes obligent les dissidents à se cacher. Dans le monde chiite, la taquîya est une pratique qui consiste à dissimuler son appartenance à un groupe religieux et à pratiquer en secret sa religion pour échapper à des persécutions. Il s’agit de mentir pour sauver sa vie ! Dans le monde de l’écologisme, il faut dissimuler son incrédulité pour sauver sa notoriété.
La tentation sera grande d'acheter des stocks de round-up ou autres. Mais faudra-t-il l'épandre de nuit pour ne pas être dénoncé? Les dissidents devront se cacher!
Le sort réservé à ceux qui contestent ce type de mesures  est la mort médiatique: ils sont ridiculisés pendant les interview.
La technique du ridicule n’est d’ailleurs pas nouvelle. René Dumont accusait les dissidents : « Irresponsables,… seraient ceux qui persisteraient à ignorer celle des conclusions du Club de Rome qui me paraît irréfutable »[8]. Aujourd’hui, de la même manière, on traite de « négationnistes »[9] ceux qui persistent à comparer les phytosanitaires à tous ces poisons qui sont dans nos pharmacies domestiques. Cela rappelle certains physiciens français qui traitaient les rares scientifiques suivant Einstein de victimes d’avatars d’une « physique juive ». Et David Roberts, rédacteur du magazine américain indépendant « Grist Magazine »[10], appela à ce que soient qualifiés « de crimes de guerre » les propos de ces « salauds du déni climatique » proposant qu’une sorte de « Tribunal de Nuremberg » soit réuni pour les juger !

3- Conclusion

SI ces mesures n'étaient pas signe d'un écologisme messianique, on aimerait en rire. Par exemple on aimerait imaginer un Molière se riant à l'Assemblée nationale d’un Toinette déguisé en Dominique Voinet et criant à Argan, déguisé en déesse Gaïa et souffrant d’une maladie imaginaire : « Les phytos, les  phytos vous dis-je ! C’est des phytos que vous êtes malade » ! Molière lui ferait répéter, à propos de tous les autres jardiniers : « Ignorant, ignorant »! Notre Docteur Voinet parlerait latin : « Sçavantissimi doctores … Salus, honor et argentum,… En moi satis admirari,… Totus mundus, currens ad nostros remedios,… »[11] ! La censure royale de Louis XIV acceptait l’humour ! Serions-nous à une époque de despotisme moins éclairé que la sienne puisqu’elle ne le permet plus ?


 

[1] Sylvie Brunel, ancienne présidente de l’ONG « Action contre la Faim », géographe, économiste, professeur à la Sorbonne, auteur de « Nourrir le Monde, vaincre la faim »- source : conférence Club Demeter 26 mars 2009

[2] Au chapitre 11 et au verset 18

[3] Fernand Legrand « Pollution et avenir de notre planète » dans info-bible.org

[4] Jean-Jacques Walter « Crépuscule de l’Islam » (éditions de Paris- 2007), p.29

[5] Ibid, p.34

[6] Adolf Hitler « Mein Kampf » Paris 1926

[7] Mao Zedong « Petit livre rouge » Paris 1967

[8] Dans son fameux livre « L’utopie ou la mort » (E du Seuil 1973)

[9] Propos tenu par l'Union of Concerned Scientists, un groupe d'experts environnementaux, début 2007, et repris ensuite par Al Gore devant le Global Brand Forum de Singapour, en août 2007. En France, Vincent Courtillot s'est ainsi vu traité de négationniste sur le plateau de « Ce Soir Ou Jamais » le 5 décembre 2009, en présence du ministre Borloo.

[10] 19 septembre 2006. Grist Magazine a été fondé par Chip Giller et a obtenu en 2004 le Prix d'excellence en défense des intérêts publics, de la Fondation Tides,

[11] Extraits du « Malade imaginaire »