Les algues vertes de Bretagne pourraient ne plus suffire pour satisfaire la demande de production d’amadéite. Il s’agit d’un nanomatériau constitué d'une structure d'argile modifiée par des sucres extraits des algues vertes, les ulvanes. Le marché pourrait atteindre les 1.000 milliards d’euros dans l'industrie de l'automobile, de la plasturgie, de la cosmétique, la cimenterie...

Mais les associations environnementales ne l’entendent pas de cette oreille et émettent toutes sortes de réserves contre ce qui constitue en Bretagne un de leurs leviers de sensibilisation ! La société Olvix, qui développe ce projet, s’implante à Quingdao, en Chine !

De quoi s’agit-il ?

Source : Ouest-France 8.7.2012

Commentaire "les2ailes.com"

L’origine des algues vertes

Ce sont des plantes marines de la famille des ulves ou des enteromorphes. Elles sont réputées produire, par putréfaction,  de l’hydrogène sulfuré (H2S), gaz toxique au-delà de certaines concentrations.
Les associations environnementales accusent l’agriculture intensive de favoriser leur développement ! Pourtant, il n’y a pas de consensus autour de cette hypothèse.
L’azote nécessaire à leurs développements serait tellement important que les apports d’origine agricoles n’y suffiraient pas. Le phénomène est mondial. Il s’agit d’un phénomène classique dans l’histoire de la biodiversité terrestre. Certaines espèces explosent, d’autres disparaissent. Un va et vient incessant !

 

Les algues vertes : une matière première exploitable

La société Olmix, a en effet mis au point un procédé de production d’un nanomatériau  appelé « l’amadéite », qui pourrait intéresser les majors de l'industrie de l'automobile, de la plasturgie, de la cosmétique, la cimenterie... Parmi les autres débouchés : un produit appelé Ecofish, qui sera utilisé dans la nutrition du poisson en aquaculture. Il a déjà été « testé au Vietnam … et des usines vont se monter en Corée, en Chine, au Canada », affirme M. Balusson[1], président-fondateur de l'entreprise.
« L'amadéite permet de transférer aux matériaux auxquels on l'incorpore des propriétés de résistance mécanique, d'étanchéité et de résistance à la chaleur »[2] dit Philippe Le Ray, directeur général délégué de la société Olmix.

Une solution là où il y a des problèmes d’algues vertes ?

« Il faut inverser la vapeur par rapport à tout ce qui a été dit concernant les algues vertes. Si on les prend dans l'eau et si on les raffine dans la journée, il n'y a aucun problème », insiste Hervé Balusson. « C'est plus intelligent que le ramassage et l'enfouissement », ajoute Olivier Le Guernic, consultant financier.

Les associations de protection de l’environnement réticentes ![3]

Dès qu’une solution technique peut venir à bout d’un problème environnemental, beaucoup d’associations de protection de l’environnement émettent toutes sortes de réserves. Dans le cas présent, elles ne voient pas les choses ainsi : « Depuis l’apparition du phénomène des marées vertes, dans les années 1960, nous avons assisté à plusieurs projets de ce type", rappelle Gilles Huet, délégué d’Eau et Rivières de Bretagne. "Pour nous, cela fait partie des vraies fausses solutions qui ne font que retarder la prise de conscience nécessaire pour lutter contre les algues vertes. »
Même son de cloche à la Fédération d’associations de protection de l’environnement et de la nature (Fapen) des Côtes d’Armor, et chez plusieurs associations écologistes, qui craignent en outre qu’Olmix tire profit du ramassage des algues, géré par les collectivités pour alimenter sa chaîne de production. « On veut faire croire aux élus et aux habitants que l’on va tirer de la valeur ajoutée des algues, mais cela ne repose que sur la collecte payée par les contribuables », ajoute Gilles Huet.
Philippe Le Ray ne cache que sa société « aimerait que ses « machines à laver » soient gérées par les collectivités, dans le cadre du traitement des algues ». Le conseil régional de Bretagne et trois départements bretons, sollicités, ne se sont pour l’instant pas prononcés. 
La communauté de communes de Lannion Trégor Agglomération (LTA), qui gère le ramassage des algues à Plestin-les-Grèves, est également prudente. « Nous ne souhaitons pas voir le ramassage des algues dépendre des choix stratégiques d’un industriel", remarque Bénédicte Le Bref, coordinatrice du programme de lutte contre les algues vertes de LTA.

La société Olmix semble en tout cas prête à mener son projet jusqu'au bout : « Si les oppositions sont trop fortes, nous pourrions trouver d’autres gisements d’algues vertes, aux Philippines par exemple, voire même les cultiver !»

Conclusion

On se demande quelle est la logique du raisonnement des associations écologistes? De deux choses l’une : ou bien les algues vertes sont un problème et les municipalités ou conseils régionaux doivent investir pour collecter les dites algues ? Ou bien il n’y a pas de problème et il faut les laisser sur place. Si elles doivent être collectées, mieux vaut les exploiter dans des fermenteurs industriels que de les jeter dans des décharges qui, à leur tour, contribuent à la pollution.  On a le sentiment que c’est le profit qui exaspère le plus les organisations environnementales !

 


 

[1] Source : ouest-France du 6.12.2011

[2] Source : « Sciences ouest » n° 231

[3] Source : « La Gazette de l’Environnement » -     N°61 Octobre 2007 -Editée par l'Association pour la protection de l'environnement dans l'Oriental.