La revue science a  publié, le 13.1.2012, un article intitulé « Simultaneously mitigating near-term climate change and improving human health and food security » Autrement dit: comment améliorer la santé publique et la sécurité alimentaire au moment où les changements climatiques se ralentissent à court terme ? L’article fait état de la réflexion de l’ONU-PNUE, de la NASA, du "Stockholm Environnement Institut", des scientifiques du CCR. Sa lecture donne le sentiment qu'au cas où la montée des températures s’avérerait beaucoup plus lente que prévu (voire négative), il faudrait bien sauver la face en trouvant une cause humaine à ce ralentissement! L'idée consisterait à inventer de nouveaux objectifs supposés être liés à la santé. Par exemple ceux concernant les émissions de particules de carbone et d'ozone. Ensuite on expliquerait que ce sont les moyens mis en œuvre qui auraient permis de réduire la température. Malheureusement, il était faux de dire que les activités humaines ont fait monter les températures. Il sera tout aussi faux de dire que l’activité humaine les aura réduites.
La commission européenne, comme à son habitude, se met à la remorque des dites réflexions venant de l’ONU!

Source : Commission européenne « Joint Research Centre »  du 13.1.2012

Commentaire les2ailes.com

Le contenu de l’étude parue dans « Science » est surprenant. Elle ne remet pas directement en cause le paradigme des causes humaines du réchauffement climatique, qui serait essentiellement provoqué par les émissions anthropogéniques de CO2 dans l’atmosphère.

Deux prétendus risques pour la santé

L’étude parue dans « Science » se place dans une perspective différente. Elle s’appuie sur un document de l’ONU mettant en avant deux prétendus risques pour la santé :

  • Les émissions de particules de carbone
  • L’ozone troposphérique.

Pourquoi parler de « prétendus risques » ?

  • Concernant, les particules de carbone et les suies
    Elles sont certes connues pour leur effet sur les maladies pulmonaires. On pense en particulier aux mineurs chinois travaillant dans des mines de charbon, ou dans certaines industries des pneumatiques.
    Mais, il y a une nuance entre le risque avéré dans des conditions particulières et le risque épidémiologique au niveau de populations entières, voire de continents entiers. Dans le premier cas, on peut établir une corrélation entre les risques de cancer du poumon. Dans le second cas, laisser entendre qu’une réduction des émissions de particules de carbone contribuerait à l’amélioration de la santé publique mondiale est illusoire. Laisser croire que ces mesures permettraient de sauver 2,5 millions de vies[1] par an est mensonger.
    D’ailleurs, le rapport ne fournit aucune étude à l’appui d’un tel chiffrage.

    Par ailleurs, il faudrait y regarder de plus près. De quel carbone nous parle-t-on ? Le noir de carbone est une poudre formée de particules de carbone ultra fines qui peuvent atteindre les alvéoles pulmonaires et ne doit pas être confondu avec la suie, sous-produit des combustions incomplètes dont la composition est imprécise et variable.

    Bien sûr, il ne faut pas conclure que les émissions de particules de carbone ne doivent pas être réduites. Les réglementations occidentales n’ont pas attendu ce rapport pour le faire. Depuis plus de trente ans, les industries ont investi dans des cheminées équipées  de dépoussiéreurs. Elles ont même obligé à installer des systèmes d’aspersion pour dissoudre les gaz toxiques autrefois émis par les cheminées.
    Les photos qui font la une des sites d’ONG environnementales, et montrant des nuages noirs s’échappant des cheminées ne sont en général que des nuages de vapeurs d’eau pris à contre jour. Les photographes savent l’effet que produisent les nuages denses les jours d’orages ! Tout noir n’est pas forcément du « noir animal » !
  • Concernant l’ozone troposphérique(O3),
    La question est également connue : certaines villes évoquent la nécessité de réduire la vitesse automobile en période de hautes pressions et de vents réduits, pour réduire les émissions d’ozone. C’est oublier que, lorsque ces conditions météo sont réunies, le principal producteur d’ozone provient des orages.
    Certes, également, on sait que l’inhalation d’ozone peut être grave pour la santé.  « La gravité des lésions dépend de la concentration d'ozone et de la durée d'exposition. Même une très courte exposition à une concentration relativement faible peut entraîner de graves lésions et  fait augmenter la réactivité des voies respiratoires aux autres substances inhalées … Parmi les… symptômes observés après une exposition aiguë à une concentration de 0,25 - 0,75 ppm, on retrouve : toux, essoufflement, oppression, sensation d'incapacité de respirer, dessèchement de la gorge, sifflement, maux de tête et nausées »[2].
    Alors, le rapport de l’ONUP est-il sérieux quand il met en cause les émissions de méthane? Certes, la décomposition du méthane dans l’atmosphère est productrice d’ozone dit « troposphérique ». Il ne s’agit pas là de l’ozone stratosphérique constituant la fameuse « couche d’ozone», mais d’ozone dégagé dans les basses couches de l’atmosphère. Mais il souligne que l’ozone est un polluant particulièrement nocif pour la santé humaine « lorsqu’il est inhalé » [3]dit le rapport.

    Comme dans le cas précédent, il y a donc une nuance entre le risque avéré dans des conditions particulières « d’inhalation » qui ne fait aucun doute, et le risque épidémiologique au niveau de populations entières, voire de continents entiers. Une fois encore, laisser entendre qu’une réduction des émissions de méthane contribuerait à l’amélioration de la santé publique mondiale est illusoire. Il est mensonger de laisser croire que, grâce à des mesures simples de sauver «  d’ici à 2050, entre 0,7 et 4,7 millions de décès prématurés seraient évités » [4]. Curieusement le résumé pour les décideurs parle de 5 millions de décès! Tout cela est suspect et le rapport ne fournit pas plus de référence à des études épidémiologiques permettant de faire une telle affirmation.

De prétendus avantages pour la sécurité alimentaire

On est tout simplement confondu de voir cet argument avancé dans le titre même de l’étude de l’ONUP. Or que dit le rapport ? Il se limite à une affirmation gratuite : « D’autres pays reconnaissent les avantages en matière de sécurité alimentaire, à savoir une baisse des dommages causés aux cultures dans un monde comptant désormais sept milliards de personnes ». C’est ce qu’aurait affirmé M. Achim Steiner, secrétaire général adjoint de l’ONU et directeur exécutif du PNUE ! Laisser croire que l’enjeu est celui de l’alimentation de l’intégralité de la planète[5].

Les mesures proposées

  • Concernant les particules de carbone

    Seize mesures sont proposées : allant de l’interdiction de la combustion des déchets agricoles,  de la commercialisation de cuisinières plus efficientes en Afrique, Chine et Inde,  fonctionnant au pétrole liquéfié, …
    Comment contester cet objectif ? Pourquoi ne pas rêver de l'atteindre? Mais chacun sait que ce type d’objectif ne peut être atteint que dans le cadre du développement économique de ces pays. Le rapport a beau dire que « ce type d’action est également une mesure peu ou pas coûteuse ». C’est vrai pour les pays développés. C’est inaccessible pour l’Afrique !
    Les ONG environnementales feraient bien de ne pas, à la fois s’appuyer sur un tel rapport, et en même temps condamner la croissance et le développement économique comme un anti-modèle.
  • Concernant l’ozone troposphérique

    Les principales réductions proviendraient, dit le rapport, de la réduction des émissions provenant des mines de charbon et des processus liés à la production et au transport du pétrole et du gaz, ainsi que de la capture du méthane dans les décharges.
    Pourquoi pas ? Les industries occidentales n’ont pas attendu ce rapport pour mettre en œuvre des installations de récupérations de méthane dans certains types de bassins de décantations de rejets industriels, en particulier dans l’agro-industrie. La chose se développe, dans la mesure où c’est rentable !

Pourquoi un tel tapage ?

Comme le titre de l’article, paru dans la revue science, le laisse entendre, le scientifiquement correct a de bonnes raisons de s’inquiéter d’un ralentissement éventuel du réchauffement climatique. Que diront les experts. Il faudra bien qu’ils sauvent la face en disant qu’ils avaient raison, et que le réchauffement s’est réduit grâce à leurs actions.
Or, l’appel à la réduction des émissions de CO² n’est pas vraiment populaire. Ils cherchent de nouveaux arguments avec des raisons relevant, soi-disant, de la santé publique.
Les mesures portant sur le carbone fossile (le noir animal et le méthane- nos prophètes auront beau jeu de dire que les mesures prises auront été efficace également pour le climat.

Malheureusement pour ce raisonnement idéologique

  • Il n’y a déjà aucun consensus pour dire que les émissions de CO² humaines ont contribué au réchauffement climatique.
  • il n’y a aucune étude épidémiologique qui permette d’établir une corrélation potentielle entre la santé publique planétaire et  consensus pour dire qu’il y aura corrélation entre les émissions de particules de carbone et de méthane
  • Il n’y aura aucun consensus pour dire que la réduction de ces émissions aura réduit le réchauffement climatique.

La question de la fonte des glaciers

Quand l'étude du "joint resarch center" parle des particules de carbone émises par l'activité humaine, elle associe cette question avec celle de la fonte des glaciers.
Or pour qu'il y ait fonte des glaciers, il faut deux conditions:
* un certain assombrissement de leur couleur qui, freinant la réverbération de la lumlière, peut contribuer à leur réchauffement et à leur fonte,
* un accroissement du réchauffement en tant que tel.
Or Il ne faut pas négliger la puissance des phénomènes naturels avant d'accuser trop rapidement l'activité humaine.

  • Concernant l'origine des dites poussières.
    Certaines estimations parlent de milliards de tonnes de poussières fines qui sont émises chaque année par les vents de sables et par la soixantaine de volcans en activité autour de la planète. Or chacun sait que c'est autour des micro-particules en suspension que l'humidité se condense pour se transformer en pluie. Cette condensation se déclenche en particulier lors du refroidissement lié aux mouvements ascendants de l'air. Ce refroidissement est d'autant plus important que l'altitude est élevée. Il ne faut donc pas s'étonner que ces phénomènes se rencontrent en particulier sur les flancs exposés des montagnes. Les glaciers de montagne ne représentent que quelques pour cents de la surface de la planète, mais il n'est pas exclu qu'une part importante de ces particules se dépose en particulier sur les glaciers de montagne. Ils sont en quelque sorte les "victimes" naturelles de ces dépots de poussières non moins naturelles.
  • Concernant l'accroissement du réchauffement
    Il ne suffit pas qu'un glacier s'assombrisse pour qu'il fonde. Faut-il encore que l'activité cosmique joue son rôle. Or la fonte des glaciers a commencé à l’époque de la fin du « petit âge glaciaire » (1550-1850). La fonte des glaciers a donc commencé avec le début de l’ère industrielle, et on a vite fait d'accuser cette dernière

Tout cela mériterait d'être étudié, estimé, modélisé. Curieusement, on n'entend jamais parlé de ces données.  Nous n'entendons pas dire par ces interrogations qu'il est inutile de chercher à réduire les émissions de particules de carbonne de nos activités humaines. Mais il y va peut-être d'avantage de notre confort environnemental que d'une fonte des glaciers dont les causes naturelles sont impossibles à faire évoluer.

Conclusion

Il serait plus urgent de se consacrer au développement économique des peuples plutôt que d'investir dans des solutions à de faux problèmes. Le développement économique aura plus d’effets positifs sur les hommes –et seulement accessoirement sur les glaciers-  que la décroissance chère à nos écologistes de l’ONUP.


[1] Source:  Dossier de presse en Français  UNEP- Londres/Nairobi, 25 novembre 2011,  (page 1)

[2] Source : Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail -

[3] Source :  Dossier de presse en Français  UNEP- Londres/Nairobi, 25 novembre 2011,  (page 2)

[4] Source: Commission européenne « Joint Research Centre »  du 13.1.2012

[5] Source : Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail