C’est à une telle vision de l'écologisme que Mgr Vingt-Trois tourne le dos. Dans son superbe discours de clôture de l’assemblée des évêques à Lourdes du 4 au 9 novembre 2011, il a conclu: « Si l'écologie est une œuvre spécifiquement humaine qui ressortit à la responsabilité singulière de l'homme dans l'univers, elle doit être aussi une œuvre au service de l'homme. Elle est un des éléments du développement intégral de l'homme comme le Saint-Père l'a rappelé à plusieurs reprises. L'écologie au service de l'homme n'est pas un vague naturalisme, c'est un engagement pour défendre la qualité de la vie … de tous les hommes, la qualité de vie de tout l'homme dans toutes les dimensions de son existence ».
Le site "les2ailes.com" se réjouit de voir que l’Eglise de France ne se laisse pas abuser par les slogans du monde temporel. Ce discours nous montre que, selon les conseils de Saint-Paul à Timothée, l’Eglise ne marche pas à la suite de « quantité de maîtres » soi-disant experts en écologie qui, « au gré de leur passions et l’oreille les démangeant, … détournent l’oreille de la vérité ». L’Eglise, en rappelant les concepts du magistère de « développement intégral » et d’ « Ecologie de l’homme », montre qu’elle refuse de « se tourner vers les fables ». (2 tm 4, 3-4)
Malheureusement certains chrétiens ont "l'oreille qui les démange" si on en croit l'appel qu'ils avaient publiés dans "La Vie" le 2 novembre dernier et qui n'a pas vraiment été suivi...

Source : site de la Conférence des Evêques de France
appel de Chrétiens paru dans "la Vie" du 2 nov. 2011

Commentaire "les2ailes.com"

A- Nous reprenons ci-dessous le texte intégral du discours de Mgr Vingt-Trois à Lourdes.

"L'Écologie et l'environnement est un thème sur lequel nous travaillons depuis deux ans. Au cours de cette assemblée nous avons approfondi notre réflexion sur la responsabilité de l'homme à l'égard du monde dont il a reçu la gérance. Contrairement à certaines visions catastrophistes qui dépeignent l'homme comme le principal ennemi de la nature, nous vivons dans la confiance. Nous savons que les comportements humains peuvent compromettre ou même détruire des équilibres fragiles de l'univers. Mais nous croyons aussi que l'humanité est dotée des moyens de surmonter de grandes difficultés. Elle l'a montré dans le passé. Elle peut encore le faire dans l'avenir. Cela dépend de notre capacité à maîtriser l'usage que nous faisons des biens dont nous disposons. Cela dépend aussi de notre capacité à ouvrir notre réflexion au-delà de nos débats hexagonaux. Ne laissons pas croire que le souci de l'environnement serait un esthétisme de luxe pour pays développés. Faisons de notre recherche d'un développement durable un vecteur de notre volonté de partager les biens de la terre entre tous les hommes. La responsabilité à l'égard de l'environnement est aujourd'hui indissociable de la crise dans sa dimension universelle.

L'accident nucléaire consécutif au raz-de-marée japonais a donné une acuité particulière au débat sur les centrales nucléaires dans nos pays avec des enjeux économiques et politiques dont nous avons bien conscience. Nous souhaitons que la réflexion sur les choix à venir dépasse chez nous le niveau de la surenchère électorale. Il n'est pas certain que les informations nécessaires soient totalement fournies, si elles ont été sérieusement établies et vérifiées. Quelles seraient les énergies alternatives ? Seraient-elles réellement moins polluantes ? Pour combien de temps et à quel prix ? Qu'en est-il dans les pays émergents à très fortes populations et dont le développement économique suppose une forte consommation d'énergie ? Autant de questions sur lesquelles il serait intéressant d'avoir des réponses. En tout cas, la raréfaction des sources d'énergie non-renouvelable nous acculera à des choix de consommation. Lesquels ? Nul n'ignore que, derrière l'angoisse nucléaire, rôde la question des armes atomiques, de leur dispersion et de leur dangerosité. Où en sommes-nous de la régulation internationale dans ce domaine ?

Si l'écologie est une œuvre spécifiquement humaine qui ressortit à la responsabilité singulière de l'homme dans l'univers, elle doit être aussi une œuvre au service de l'homme. Elle est un des éléments du développement intégral de l'homme comme le Saint-Père l'a rappelé à plusieurs reprises. L'écologie au service de l'homme n'est pas un vague naturalisme, c'est un engagement pour défendre la qualité de la vie des hommes. La qualité de la vie de tous les hommes, la qualité de vie de tout l'homme dans toutes les dimensions de son existence, non seulement physique, mais aussi psychique, morale et spirituelle. C'est dans cette ampleur que se déploie l'implication des chrétiens dans la défense de la vie".

B- Appel de Chrétiens paru dans "la Vie" du 2 nov. 2011

Cet appel est issu de la rencontre de chrétiens réunis lors de la fête de la Nature le 20 mai 2011. Il a été rendu public le 2 novembre, la veille de la tenue de la conférence des Evêques à Lourdes qui devait traiter des questions d'environnement et d'écologie.
Le discours de Mgr Vingt-Trois montre que l'Assemblée des Evêques de Lourdes n'a pas jugé utile de suivre "leurs fables" pour reprendre l'expression de Saint-Paul (2 tm 4, 3-4).

Cet appel a été promu par Laura Morosini, ancienne porte parole des Amis de la Terre. L'idée est née lors de la fête de la Nature, organisée le 21 mai dernier qui avait réunit, notamment, les animateurs du groupe de réflexion de la Communauté vie Chrétienne "CVX), proche des jésuites, et les rersponsables des Cahiers de Saint-Lambert, une revue sur l'écologie. 
Qui est le groupe Saint-Lambert? Son site situe ses rédacteurs "à la croisée des traditions chrétiennes et humanistes". De quelles références "humanistes" s'agit-il? Ses rédacteurs ne sont présentés que sous des prénoms: Fabrice, Dominique et Olivier. On reconnait rapidement qu'il s'agit du père Dominique Lang, assomptionnsite et journaliste à "La Croix",  de Fabrice Nicolino, chroniqueur à la Croix et à Charlie Hebdo, de Olivier Duron, journaliste et graphiste. Les amis des cahiers de Saint-Lambert regroupent des représentants de WWF, de Goodplanet (Nicolas Hulot), et d'autres ONG.

Le journal "la Vie", semble indiquer que Mgr Stenger, évêque de Troyes et président du groupe de travail "Ecologie et environnement" des évêques de France", se serait déclaré "en phase avec cet appel".

Au vu des quinze propositions de ce groupe de chrétiens on est en droit de se poser un certain nombre de questions:

Célébrer la Terre! 

1.   "Commencer par le plus saint, c’est-à-dire des hosties et du vin de messe issus de l’agriculture biologique est un premier pas essentiel. Le corps et le sang du Christ qui apportent la vie ne peuvent plus contenir des substances dont nous savons à présent qu’elles sont susceptibles de la détruire. Soutenir par un accompagnement la conversion des communautés qui s’engageront dans cette voie est nécessaire" ;

N'est-on pas en plein syncrétisme? Proposer une eucharistie avec "des hosties et du vin  de messe issus de l'agriculture biologique" revient à laisser imprégner nos rites sacrés par des idéologies ambiantes! C'est un syncrétisme que la Congrégation pour la doctrine de la foi qualifiait en 1989 de "pernicieux". Par ailleurs, de tout temps, le droit canon prévoit (article 924) que le "le pain doit être de pur froment et confectionné récemment en sorte qu'il n'y ait aucun risque de corruption. Le vin doit être du vin naturel de raisins et non corrompu.... selon l'ancienne tradition latine, le prêtre utilisera du pain azyme" (c'est à dire sans levain). Est-il donc besoin de faire appel à un label comme le bio qui est celui d'intérêts économiques et idéologiques?

2. "Inviter à célébrer La Fête Œcuménique de la Création entre le 1er septembre et le 4 octobre de chaque année, fête de saint François d’Assise, patron des écologistes. Cette fête est une proposition du Réseau chrétien européen pour l’environnement. Elle pourra donner lieu à un temps de prière, d’échange et pourra aussi être l’occasion de réactiver la tradition des « rogations », bénédiction des fruits de la Terre avec les paysans qui le souhaitent afin de donner une vision cosmique de la Création, néanmoins sans tomber dans la magie du sacré".

Après la fête de la Déesse Raison, on voudrait nous imposer une fête de la Déesse Gaïa pour  "célébrer la Terre"! On note en effet que cet appel a souligné le mot "Terre" avec la majuscule d'une divinité.
Quant à vouloir réactiver des "jours des Rogations" , c'est oublier qu'il s'agissait d'une liturgie de trois jours précédant l'Ascension et que le mot "Rogation" vient de "rogare" c'est à dire demander. Il ne s'agissait pas d'une "fête de la nature", mais d'une supplication  qui commençait le dimanche précédent par la lecture de l'évangile de Saint-Jean (15,7): "demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé". Les rogations étaient une période de jeûne précédant la fête de l'Ascension. Ces jours étaient suivis de prières d'action de grâce. Faudrait-il remercier Gaïa?
Certes, les prêtres avaient repris la tradition de bénir les récoltes, tradition qui date des années 470. Le peuple chrétien, très rural, avait l'habitude, en des temps de fréquentes famines, de "demander" de bonnes récoltes.
Le Concile a aboli la tradition des Rogations, laissant aux conférences épiscopales locales le soin de fixer de nouvelles disciplines locales. Aujourd'hui, on pourait plus utilement proposer des "jours de rogations" pour "demander" que le monde ait plus le souci du bien commun en matière de développement des pays les moins avancés. On pourrait aussi donner plus d'echo à des "veillées de prières  pour la vie" comme le propose Benoit-XVI. Ce sont des enjeux autrement plus urgents que de "célébrer la terre".

3. "Mettre en évidence la dimension cosmologique dans la liturgie et valoriser une dimension solidaire et écologique des sacrements. Chaque eucharistie réitère un mystère dont la portée dépasse infiniment celle de l’Église pour s’étendre au cosmos car, comme le rappelle Benoît XVI dans Caritas in Veritate : « La nature est destinée à être “récapitulée”dans le Christ à la fin des temps ». L’humanité ne se sauve pas seule : souligner cette solidarité de l’Homme avec toutes les créatures dans le plan de Dieu apporterait un motif spirituel fondamental pour encourager les Chrétiens à des changements d’attitudes concrets favorisant la préservation des écosystèmes" 

Certes, "l'Humanité ne se sauve pas seule". Mais c'est le Christ qui sauve l'humanité. Ce n'est pas, comme le laisse entendre le texte, on ne sait quelle "solidarité de l'homme avec toutes les créatures" qui sera la source de notre salut. Par ailleurs, il n'y a rien à introduire dans la liturgie puisque, dans la prière de l'offertoire, toute la création est déjà associée à la prière eucharistique: "Tu es vraiment saint, Dieu de l’univers, et toute la création proclame ta louange..." (prière n° 3) et "Tu as fait l'homme à ton image et lui a confié l'univers afin qu'en te servant, Toi son Créateur, il règne sur la création".(prière n° 4). Elle se termine même par : "nous pourrons, avec la création tout entière, enfin libérée du péché et de la mort, te glorifier.." (prière n°4).  Est-il vraiment prudent de laisser nos liturgies innover en la matière avec le risque de voir fleurir des inspirations peu conforme à la théologie de la Création.

Une église, un jardin! 

4. "Encourager le développement d’espaces de jardinage partagés, grâce à la culture de « simples », plantes ornementales ou par des jardins solidaires et écologiques de production potagère et les mettre à la disposition des fidèles et des voisins du quartier. Cette pratique associative connaît un grand développement depuis une décennie en France et les terrains gérés par les paroisses pourraient y participer activement".

Cette idée de "jardins partagés" ou "jardins solidaires" nous semble excellente. Mais elle relève plus de la pédagogie de Saint-Vincent de Paul que de celle de Saint-François d'Assise qui, relisons attentivement la bulle de Jean-Paul II, n'est pas le patron "de l'écologie", mais celui des "travailleurs de l'écologie". L'écologie, c'est d'abord "cultiver" la terre et non la "célébrer".

5. "Témoigner davantage de notre espérance en faisant de nos cimetières des espaces naturels préservés où pourra s’épanouir la vie des plantes afin de permettre un retour paisible à la Terre. Le cimetière-jardin de Reims est un bon exemple".
Toute cette dialectique ne cache-t-elle pas une forme de déni de la mort qui viendrait réduire la conscience qu'il faut avoir de notre finitude en la cachant au milieu d'une fausse béatitude vécue au milieu de la vie paisible des plantes ?

¨Paroisses et rassemblements responsables! 

6. "Mieux gérer les lieux ecclésiaux en tenant compte de l’effet de serre. Adapter à la taille de l’assistance l’espace consacré aux célébrations, comme c’est le cas dans la cathédrale de Saint-Étienne où, selon les besoins, les fidèles se rassemblent dans une chapelle plus petite. Adapter et diffuser le travail du groupe suisse Oeku** pour l’efficacité énergétique des églises permettrait une meilleure cohérence et de substantielles économies."

Adapter, à l'importance du nombre de fidèles, la taille de nos espaces consacrés aux liturgies
parait une idée qui se révélerait très rentable. Se rassembler, en cas de besoin, dans des petites chapelles permettrait, c'est vrai, de réduire le chauffage. Mais, pourquoi qualifier d'écologique une simple mesure économique? Appartient-il à nos assemblées d'en appeler, pour cela, à un effet de serre et de prendre ainsi parti dans un débat scientifique qui mérite encore d'être éclairé.
Cette idée devrait au moins s'accompagner d'une profonde réflexion: Pourquoi nos grands espaces sont-ils maintenant vides? Assurément, nous tous, chrétiens laïcs et pasteurs, avons dû manquer de sens de l'écologie du salut! Plutôt que de nous refermer dans nos petites chapelles confortables, ne faut-il pas prendre conscience que toutes les chaises vides sont celles d'âmes qui meurent dans leurs quartiers et crient de faim de Vérité et de soif du "Consolateur".

7. "Favoriser la prise en compte de pratiques écologiques lors des nombreux rassemblements en tirant parti de ce qui a été mis en oeuvre par la Communauté Vie Chrétienne lors de son congrès de Nevers en 2010 (co-voiturage, vaisselle durable, limitation des déchets, produits locaux) ou par les Scouts et guides de France lors du jamboree de juillet 2010 en Gironde (limitation de la consommation d’eau...). Une mutualisation et une professionnalisation des expériences permettraient la mise en place de labels ou de conditionnalités des soutiens. Une charte des rencontres chrétiennes pourrait être élaborée et servir d’exemple" ;

Le principe d'une charte des rencontres chrétiennes" fait malheureusement penser "aux guides de bonne pratiques" qui nous inondent. On est en pleine sémantique holistique, car on ne pourra jamais justifier de façon consensuelle le fait d'avoir retenu telle pratique plutôt qu'une autre.

8. "Veiller à ce que les célébrations soient accessibles et accueillantes à tous dans leur diversité et notamment aux personnes porteuses de tout type de handicap" .

Le mot diversité est lâché! On sait pourtant que Mgr Crépaldi, récemment secrétaire du "conseil pontifical justice et paix", a condamné , le 25 novembre 2010, " l'idéologie de la diversité " comme étant une de ces idéologies "insidieuses" dont "le catholique doit se méfier".
Pourquoi en appeler à cette diversité en prétendant qu'elle permettrait l'accueil aux "personnes porteuses de tout handicap"? Il ne s'agit pas d'une mesure écologique, mais d'un simple respect de la dignité humaine. On est en pleine confusion!
Quant à la diversité dans les célébrations, c'est vrai qu'on pourrait la restaurer avec les vêpres, les chapelet, le rite tridentin, etc..., mais est-ce à cette "diversité" là que pense cette recommandation?

9. "Promouvoir dans les lieux collectifs d’Église (maisons diocésaines, séminaires, lieux de formation de retraite spirituelle, enseignement catholique) des repas issus de l’agriculture biologique et/ou locale" .

Promouvoir l'agriculture dite biologique dans les séminaires, lieux de retraites et écoles catholiques!
C'est oublier que l’agriculture bio ne prend aucun engagement de résultat. Il ne prend que des engagements de moyens ! Et encore, la règlementation est basée sur des normes définies par les producteurs eux-mêmes, ce qui est suspect.
Ce pourrait être sympathique, mais ce serait surtout entretenir, auprès du public des lieux retenus, une grave illusion, celle qu'on pourrait nourir les 9 milliards d'habitants de la planète en 2050 avec des techniques qui ont des rendements de 50% inférieurs aux rendements de l'agriculture actuelle.
L’ONU, dont la connivence avec les ONG environnementalistes  n’est plus à démontrer,  a bien été obligée de faire le constat du caractère indispensable des pesticides.  « Les mauvaises herbes, ennemi naturel numéro un des agriculteurs ». C’est ce que dit l'expert de l’ONU en mauvaises herbes, Ricardo Labrada-Romero. « Elles causent des ravages sans faire de bruit, année après année ». Les mauvaises herbes sont à l'origine de quelque 95 milliards de dollars de pertes de production vivrière à l'échelle mondiale.
Cela correspond à environ 380 millions de tonnes de blé, soit plus de la moitié de la production mondiale escomptée pour 2009. Il s'ensuit que si les fermes des pays les plus pauvres veulent accroître leur productivité, une des premières choses à faire est d'améliorer la lutte contre les mauvaises herbes. Et nulle part ailleurs ce n’est plus vrai qu'en Afrique, où les adventices sont une cause principale de stagnation des rendements et de la production.
Monseigneur Vingt-Trois a raison de direqu'avec de telles propositions, "le souci de l'environnement serait un esthétisme de luxe pour pays développés" !

¨Des outils pour réussir! 

10. "Favoriser l’émergence de lieux chrétiens de formation spirituelle et d’initiation à l’écologie pratique".

Favoriser des "lieux chrétiens de formation spirituelle et d'initiation à l'écologie pratique"!
Faudrait-il encore s'entendre sur ce qu'on appelle "l'écologie pratique". Pour reprendre le sujet précédent, cette proposition signifie-t-elle qu'il faudrait proposer, aux séminaristes, aux élèves de nos écoles catholiques et aux bénévoles de nos maisons diocésaines, d’aller manier la binette pour désherber des champs dans une ferme de leur région? Si déjà les signataires de cet appel se fixaient cette règle, peut-être cela leur ouvrirait-il le coeur à une forme de solidarité avec tous, « les petits exploitants africains qui, dit M. Labrada-Romero, ne pouvant compter que sur leurs propres forces, doivent désherber tous les jours", et, de ce fait ne peuvent "physiquement pas traiter plus d'un à 1,5 hectare".

11."Programmer dans les Centres de formation diocésains et Facultés de théologie, des sessions de formation à l’écologie théorique (philosophie/sociologie/théologie) et d’autre part dans les centres spirituels des sessions spirituelles axées sur la théologie de la Création afin que des éléments de cette théologie puissent être repris dans le catéchisme dispensé à nos enfants, aux jeunes et aux adultes".

Mettre en place dans l'Eglise un enseignement de la "théologie de la Création".
La question est intéressante, mais faudra-t-il encore que cet enseignement fasse clairement référence aux textes du magistère, en particulier à ceux du "compendium de la doctrine sociale de l'Eglise". Ce document méconnu en France -on se demande pourquoi?- met en exergue l’ « écologie de l’homme » -c'est à dire la famille- et l’« écologie sociale » -c'est à dire le « travail [pour] contribuer au bien commun »-, afin qu’advienne la civilisation de l’amour.

12. "Faciliter la mise en place d’un lieu de représentation des Chrétiens sur l’écologie".

Voilà une idée qui veut insidieusement faire avancer une forme très particulière de la "démocratie" dans l'Eglise. Ces lieux laisseraient-ils beaucoup de place à la diversité des opinions? On peut en douter.

13. "Encourager l’engagement des Chrétiens en faveur de l’environnement en appuyant des outils dédiés (par exemple site internet « Vie simple », réseaux de personnes engagées à l’exemple des « familles zero carbone », bilans carbone)".

De tels sites feront-ils l'éloge des familles nombreuses qui sont les moins consommatrices en carbone? 
Quant à cet appel à la frugalité, il est   "assez fréquent, chez ceux qui partagent une certaine vision "écologiste" de l'existence, de reconnaître, dans les règles monastiques, singulièrement dans les formes de l'ascèse, une des mesures cardinales de l'harmonie, qui leur conviennent…. Cela va du "bon pain des moines" et de toute l'agriculture biologique aux divers naturismes, aux médecines douces et aux multiples méditations "transcendantales" ou "orientales", en passant par les régimes diététiques et les psychothérapies de la sérénité » (analyse est de Jean-Claude Pollet). Non l'ascèse ou la frugalité sont des démarches spirituelles. Ce sont des moyens et non un but.

14. "Réaliser des audits fonciers à l’échelle diocésaine en vue de proposer des terrains en AMAP (Association de Maintien de l’Agriculture Paysanne) ou en jardins solidaires d’insertion".

De tels objectifs ne sont pas clairs mais font allusion à l'idée de proposer des terrains en "Association de Maintien de l'Agriculture Paysane". La seule référence à ces AMAP est suspecte quand on sait que  ses producteurs "s'inspirent de la charte de l'Agriculture paysanne et du cahier des charges de l'Agriculture biologique"  Cette charte est celle de la "confédération paysanne" dont on connait les luttes militantes peu démocratiques.

15. "Mettre en place des outils de découverte de la Création et de sa préservation dans les écoles".

On retrouve là une technique malheureusement fréquente chez les ONG environnementalistes qui consiste à prendre en otage les enfants pour se subsituer aux familles à qui revient l'éducation sur des sujets aussi sensibles que ceux de l'écologie.  
Ces cours dispensés dans les écoles reprendraient-ils la recommandation du pape. Jean-Paul II nous mettait en garde, en 1990, sur  l’éducation à la responsabilité écologique qui ne doit pas  « s'appuyer sur le refus du monde moderne ou le désir vague d'un retour au "paradis perdu" ».

CONCLUSION

Qui retrouve-t-on dans les signataires de cet appel?

- Laura Morosini, ancienne porte parole des Amis de la Terre qui est l'inspiratrice du texte, 
- Quelques intervenants aux Assises chrétiennes de l'environnement: Jean-Maie Pelt, 
- Des représentants de Pax Christi: Anne Camelot, Gérard Valette, 
- Des Jésuites membres de la commission environnement de "Vie chrétienne": François Euvé.
- Des moines et moniales: Monique Valteau,

et d'autres