Le pape a cité, après la prière mariale du Regina Caeli du 12.6.2011, le congrès de journalistes réunis en Italie à Pistoia pour le « Forum de l’information catholique pour la protection de la création ». Ce congrès, a rappelé le pape, est organisé par l’association « Greenaccord » sur le thème « L’espace commun de l’homme dans la création ». « Mes encouragements vont aux journalistes engagés dans la protection de l’environnement », a insisté le pape.
Cette information met au premier rang de l’actualité vaticane une organisation mal connue en France.
De quoi s’agit-il?

Source : Zenit.org du 12.6.2011
Site « Greenaccord »

Commentaire "les2ailes.com"

L’association de journalistes « Greenaccord »

Dr. Gian Paolo Marchetti, President of Greenaccord
Andrea Masullo, président du comité scientifique de Greenaccord
Alfonso Cauteruccio secrétaire général de Greenaccord

Greenaccord est une organisation culturelle, et d'inspiration chrétienne, « créée pour stimuler l'engagement de tous les hommes de bonne volonté de toute foi ou la religion, sur le thème de la conservation de la nature », dit son site internet
Association de journalistes, Greenaccord devient progressivement une agence de presse de l’environnement.
Son siège est Via del Carmine, 3 - 00187 Roma

Les « Forum international des médias »

Un forum précédent, le 8ème, s’était tenu à Cuneo, en Italie, du 13 au 16 octobre 2010.
Le forum du 12 juin 2011 à Pistoia avait pour thème « Les entreprises qui ont misé sur l'innovation et de réduire leur empreinte carbone ».
Ce forum a été l’occasion pour Stefano Zamagni, professeur à l’université de Bologne et un des principaux consultants du Conseil Pontifical Justice et Paix et membre de l’Académie pontificale des sciences sociales, de venir parler de « Caritas in Veritate » : « Il nous faut un modèle économique nouveau pour répondre aux défis environnementaux » a-t-il dit.

Le projet sociétal de « Greenaccord »

Sa création date de 2002
Sa vocation : « il faut trouver le meilleur moyen de communiquer afin de susciter une plus grande prise de conscience des gens vis-à-vis des problèmes écologiques… Le rôle des journalistes, pour faire prendre conscience aux populations qu’elles doivent demander à leurs gouvernements un changement dans leurs politiques environnementales. La soutenabilité écologique demande un changement radical, une révolution dans le domaine des valeurs, des technologies et des stratégies ».
Une conviction : « Nous connaissons les limites de la science et nous savons que le changement ne viendra pas des scientifiques ».
Le souci évident d’éviter le catastrophisme et de proposer des solutions : « on a assez fait en termes de communication par rapport aux données relatives aux désastres et des catastrophes écologiques. Nous devons ouvrir d’autres dossiers ayant trait à l’avenir de notre planète en termes de solutions à apporter ».
Un mouvement chrétien : « la religion peut jouer un rôle important parce qu’elle touche les cœurs et les âmes des gens et qu’elle a cette capacité de le faire à une très large échelle »[1].
Un constat : « Ce sont les journalistes qui influencent l’opinion publique en mettant l’accent sur la conscience environnementale et qui, partant, peuvent avoir un impact sur les politiques environnementales. » [2].

Rôle des medias

Cette actualité nous met face à la question du rôle des medias.
-  Les medias créent-ils l’évènement ou se contentent-ils de les amplifier ?
-  La presse est-elle un pouvoir ? Si oui, en que tel, elle devrait être confrontée à  des contrepouvoirs ? Chacun des contrepouvoirs classiques judiciaire, exécutif et législatif s’exercent en toute liberté, et pourtant, ils constituent des contrepouvoirs les uns pour les autres ! Quels contrepouvoirs faudrait-il mettre en face de la « liberté de la presse » ? On ne peut pas se contenter de dire qu'une presse est un contrepouvoir pour une autre. C'est insuffisant. 
-  La presse est-elle un contrepouvoir ? Elle s’est toujours targuée d’être une forme de contrepouvoir, face aux pouvoirs politiques et économiques. Aujourd’hui, les ONG jouent ce rôle, et on peut se demander si les pouvoirs économiques et politiques ne sont pas devenus fragiles par rapport à ceux des ONG. Trouve-t-on, dans les partis politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche, un seul discours original et différent de celui des ONG en matière écologique ? Dans ce contexte, la presse ne devrait-elle pas, aujourd’hui, se poser en contrepouvoir des ONG et informer davantage sur les les vérités cachées derrières ces ONG ?

Telles sont les questions qu’il faudrait développer, en particulier dans une association comme « Greenaccord » qui se veut proche de l’Eglise.

Malgré son inspiration chrétienne, « Greenaccord » reprend beaucoup des discours des ONG, utilise la sémantique qu’elles imposent mondialement, voire n'est pas suffisemment critique vis à vis des "contrevérités de l'écologisme"


[1] Source : Interview du 29.10.2010 de Andrea Masullo, président du comité scientifique de Greenaccord

[2] Source : Interview du 29.10.2010 de Alfonso Cauteruccio secrétaire général de Greenaccord