Le 20 mars 2010, le Comité pour la Santé du Parlement égyptien a approuvé un projet de loi dont l'un des articles autorise "l'avortement et la stérilisation d'une femme si sa santé ou sa situation financière ne lui permet pas d'avoir d'enfants"….

Source : Alarabiya.net-  23/03/10

Commentaire de «les2ailes.com»

Hamdi al-Sayed, chef du Comité pour la Santé et président du syndicat des médecins, a défendu ce projet de loi comme nécessaire compte tenu de la situation économique actuelle: "beaucoup de femmes n'ont pas les moyens d'élever leurs enfants… Nous devons faire de notre mieux pour prendre en compte les conditions difficiles que ces familles doivent traverser" a-t-il affirmé lors des débats devant l'Assemblée du Peuple, la chambre basse du Parlement égyptien.
Il a précisé que l'avortement et la stérilisation seraient autorisés suivant des circonstances spécifiques. L'application de cette loi exigera le consentement du mari et de la femme et la remise d’un rapport par "une commission médicale composée de trois médecins… " . Il est précisé que « le nombre d'enfants que la femme a déjà jouera également un rôle important dans la décision ». On voit donc que la question démographique n’est pas absente des objectifs sous-jacents.

Le principe du consentement des parents est mis en avant, mais on connait toutes les formes de pressions dont peuvent être l’objet des familles les plus pauvres face à des services du Planning Familial International.

Ce projet sera-t-il adopté ?

Les enseignants de l’université d’Al-AZHAR se sont insurgés contre ce projet. Al-AZHAR est l'une des plus anciennes universités au monde depuis la construction de la mosquée en 969 selon le calendrier chrétien Cette université joue un rôle considérable dans la diffusion et l’enseignement des sciences islamiques. Ils ont qualifié ce projet d’anti-islamique et d’anti-constitutionnel.

  • Anti-islamique car il s‘agit d’ « une intervention contre la volonté de Dieu », a déclaré le Dr Souad Saleh, professeur de droit islamique à l'université Al-AZHAR. "Au lieu de proposer une telle loi, le gouvernement devrait éliminer la pauvreté et s’occuper des enfants des pauvres", a-t-il ajouté.
  • Anticonstitutionnelle car,  "selon la constitution, la loi islamique est la source principale de législation et donc la nouvelle loi viole la loi islamique ; elle viole la constitution". C’est ce qu’a précisé Hamed Abu Taleb, doyen de la Faculté de droit islamique à l'université Al-AZHAR, qui s’est rallié au Dr Souad Saleh et a soutenu que toute personne impliquée dans cette loi "serait considérée comme un pécheur".

Sheikh Ali Abul Hassan, ancien chef du comité de la fatwa à Al-AZHAR, a soutenu que la femme n’est autorisée à faire un avortement que lorsque sa vie est menacée. Tout autre point de vue est totalement illégitime.