Il est de bon ton, dans le petit monde de l’écologie d’accuser les phytosanitaires ou les OGM d’être responsables de la régression du nombre des colonies d’abeilles. Ce type de discours sert, indirectement, la cause des ONG écologistes qui aiment mettre en avant une dite impossibilité de la planète à nourir la population mondiale, sauf à faire appel à une agriculture intensive dangereuse pour la planète, … et ses abeilles. Une très vaste recherche environnementale a été lancée à l’échelle européenne par le Centre Helmholtz pour la recherche environnementale, en Allemagne. Les premiers résultats montrent la complexité du problème….

Source : Agra-presse Semaine du 22 février 2010 – N° 3240 (page 49)

Commentaire : «les2ailes.com»

L’étude est publiée dans présentée dans le Journal de la recherche apicole et a été menée projet ALARM (Assessing large-scale environmental risks with tested methods). On peut considérée cette étude comme sérieuse étant donné  les 200 chercheurs de 35 pays et 68 organisations partenaires engagés dans cette étude et le budget engagé : le 6e programme cadre de recherche de l’UE a octroyé, à lui seul,  un financement de 12,5 millions d’euros. Cette étude couvre la majeure partie de l’UE (à l’exception de l’Espagne, de la France et de quelques nouveaux Etats membres).

Il en ressort que l’Europe centrale comme celle de l’ouest enregistrent depuis 1965 une forte réduction du nombre de colonies d’abeilles, alors que celui-ci a augmenté dans l’Europe du Sud entre 1965 et 2005, en particulier en Grèce, en Italie et au Portugal. Le nombre de petits éleveurs qui font de l’apiculture un véritable hobby semble être considérable. Or ce nombre diminue depuis 1985 dans l’ensemble de l’Europe. Pourquoi cette régression ?

Les abeilles mellifères ne sont pas les seules à lutter pour leur survie, les abeilles sauvages et les syrphes subissant elles aussi des pressions. D’où une régression de la pollinisation.

« Le coût du traitement des maladies des abeilles a augmenté au point qu’il équivaut ou dépasse le revenu tiré d’une colonie sur une année entière, rendant de ce fait non rentable l’activité apicole sur une petite échelle », estime le directeur de cette recherche, Simon G. Potts, de l’université de Reading au Royaume-Uni. De plus, ajoute-t-il, « l’effort demandé pour traiter les maladies, en particulier le Varroa destructeur (acarien parasite des abeilles mellifères), a probablement réduit aussi l’attrait de l’apiculture en tant que hobby ».
Malgré tout, les auteurs de l’étude pensent que l’enquête mérite d’être approfondie : « Avec les quelques données disponibles, il n’est possible ni d’identifier le principal facteur des pertes d’abeilles mellifères en Europe, ni de fournir une réponse complète en ce qui concerne les tendances pour les colonies et les apiculteurs », explique un co-auteur de l’étude, Josef Settele, du Centre Helmholtz. Selon lui, « une demande pressante pour une normalisation des méthodes d’évaluation, s’agissant notamment du nombre de colonies », car « une telle harmonisation sera de toute évidence l’épine dorsale de toute recherche visant à comprendre et à atténuer les pertes de colonies d’abeilles mellifères ».