Au cours du « grand débat » organisé sur Radio Notre Dame, le 19 février 2010, Patrice de Plunkett a traité tous les climat-sceptiques d’illusionnistes, de négationnistes, de mystificateurs, les accusant de bidonnage, de vociférations,…
Trop ! C’est trop ! Qui est le mystificateur ?...

Sources: radio Notre Dame 19 février 2010

Commentaire de « les2ailes.com »

Voilà la transcription intégrale de l’éditorial de Patrice de Plunkett pendant le « grand débat » de la semaine du 19 février 2010 sur Radio Notre Dame :

  • Louis Daufresne : Notre sujet de l’actualité concerne le cyclone qui touche l’ONU et le GIEC
  • Patrice de Plunkett : Le GIEC n’est pas un mouvement ni une organisation, c’est le carrefour de plusieurs centaines de spécialistes scientifiques internationaux, les plus grands spécialistes de la climatologie qui est une discipline extrêmement complexe. Par conséquent, la tourmente de controverses qui assiège le GIEC en ce moment, il faut la regarder de plus près, parce que  ce n’est pas aussi simple ni aussi significatif qu’on le dit.
    La démission d’Yvo de Boer. Il va falloir le remplacer. C’était le Monsieur Climat de l’ONU. Il va falloir le remplacer. Le départ de Yvo de Boer, cela n’a aucun rapport avec les polémiques autour du GIEC. Cela vient du fait qu’il considérait qu’il était grillé à la fois des pouvoirs économiques et des gouvernements aux intérêts contradictoires avec lesquels il faisait un véritable bras de fer depuis plusieurs années pour essayer d’arriver à une politique internationale climatique cohérente. Yvo de Boer estime qu’il n’a pas réussi, parce que Copenhague a été une catastrophe. Pourquoi Copenhague a-t-il été une catastrophe ? C’est parce que Copenhague a été saboté, il faut bien le dire,  par le pool des intérêts pétroliers, et des gouvernements qui leurs sont liés. N’oublions jamais que c’est l’Arabie saoudite qui est le grand opérateur du sabotage de Copenhague. Et c’est d’ailleurs l’Arabie Saoudite où étaient basés les ordinateurs qui ont organisés le piratage des soi-disant mails de l’université de...
  • Louis Daufresne : Etes vous sûr de tout cela ?
  • Patrice de Plunkett : On en est absolument sûr. C’est prouvé. La Chine et la Russie également, puisqu’elle avait un ordinateur relais en Sibérie. Des états qui avaient tout intérêt à naufrager la conférence de Copenhague ont été les opérateurs de ce sabordage. Alors, l’offensive générale contre le GIEC, est née dans la perspective de Copenhague.
  • Louis Daufresne : On peut rappeler que le GIEC  est né avec un prix Nobel de la Paix avec une caution scientifique. Comment se fait-il que sa notoriété soit contestée ?
  • Patrice de Plunkett : Par qui est contesté le GIEC ? Par ceux qui contestent l’existence du réchauffement climatique. Certains sont des illuminés qui sont contre l’idée même d’un réchauffement ou l’idée même que l’activité humaine puisse avoir un bout de rôle dans ce réchauffement. Pourquoi ? Parce que ce sont des illuminés. Ou alors ce sont des groupes d’intérêt qui ont tout intérêt à dire qu’il n’y a pas de réchauffement ou que le pétrole c’est formidable et qu’il faut continuer à polluer la planète à tout va parce que la croissance en dépend.
    Mais la légitimité du GIEC est-elle en cause ? Attention ! Qu’est-ce que c’est que ces polémiques que nous avons aujourd’hui ? Oui il y a un bidonnage. Mais il n’est pas là où on le dit ! Le bidonnage, il consiste à dire que les polémiques à propos du GIEC concernent l’essentiel, c'est-à-dire l’existence du changement climatique ! Absolument pas ! Les polémiques concernent un texte, un des rapports de 3000 pages... une erreur dans 3.000 pages, qui ne concernent pas l’existence du réchauffement climatique, mais la rapidité de fonte des glaciers de l’Himalaya. C’est tout à fait secondaire. On organise de véritable vociférations à ce propos, et tout ceux qui depuis 10 ans maintenant, les négationnistes climatiques, disent maintenant : « ça y est, le GIEC est déconsidéré ».  
    Le GIEC a fait, en effet une connerie qui est de ne pas dénoncer plus rapidement les erreurs très marginales de ce rapport. Mais  cette connerie faite, qui encore une fois n’est que celle d’un secrétariat de 7 personnes entourées par une nébuleuse de scientifiques, de premier plan, répandus sur tous les continents. Mais le GIEC n’est pas, comme le disent ceux qui font de l’écolo-phobie ou du négationnisme climatique, pris la main dans le sac. Il y a là une mystification.
    Ou alors il faut admettre que le Pape Jean-Paul II et Benoit XVI ont été manipulés par le GIEC puisque l’un et l’autre disent : « Réchauffement climatique OUI, responsabilité des pays riches OUI, et nécessité de changer notre modèle économique OUI »

Patrice de Plunkett, dans sa conclusion, fait référence à nos papes et rapporte leurs soi-disant propos, sans les citer. De quoi s’agit-il ?

  • « Le réchauffement climatique OUI».
    Peut-être ! Le Magistère a en effet toujours dit qu’il fallait faire face aux conséquences du changement climatique qui, en général, frappe les plus pauvres.
  • « Responsabilité des pays riches OUI ».
    Effectivement ! Nos papes ont toujours dit que les pays riches avait cette responsabilité sociale de solidarité. C’est pour cela que le Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise ne parle que d’ "Ecologie de l’homme" et d’ "écologie sociale".
  • «  Nécessité de changer notre modèle économique OUI ».
    Effectivement ! Même si nos papes ne l’ont pas dit comme cela, ils appellent sans cesse à remettre le bien commun comme principe central de nos modèles économiques.

Faut-il conclure de ces propos pour prouver que les papes auraient cautionné la « CAUSE HUMAINE » du changement climatique ? La mystification est du côté de Patrice de Plunkett. Car le débat concerne la « CAUSE HUMAINE » et rien d’autre. Or en avril 2007, le Conseil Pontifical Justice et Paix a organisé un séminaire sur le changement climatique. Quelles en ont été les conclusions ?

Mgr Crepaldi, secrétaire du Conseil Pontifical Justice et Paix, a parlé avec beaucoup de prudence de cette causalité humaine sur le climat dans un interview de Fides le 4.1.2008 dans les termes suivants : « Pour les uns, où se trouve la fine fleur du monde scientifique, dont les positions aujourd'hui sont indubitablement dominantes, la cause des changements climatiques est attribuée aux activités humaines, surtout industrielles ; l'autre école — qui a moins de visibilité et qui est moins aguerrie — soutient que l'homme pèse marginalement sur les changements climatiques et que la cause est imputable aux cycles naturels du réchauffement et du refroidissement de l'atmosphère. Le Conseil pontifical Justice et Paix a pris acte de ce débat et se réserve de proposer, dans un futur proche, des clés de discernement ».
Autrement dit, ce n’est pas parce qu’existe une école dominante qu’une école, ayant moins de « visibilité », ne peut pas apporter sa contribution au débat. L’Eglise est bien placée pour savoir que ce n’est pas parce qu’une thèse est majoritaire dans une communauté scientifique qu’elle devient vérité.

C’est bien Patrice de Plunket qui est le maître en « bidonnage ». Il prétend que le GIEC n'a fait qu'une seule erreur. Or les débats actuels ne portent ni sur les erreurs, ni sur leur nombre. En ce qui concerne le nombre des erreurs, il ne s’agit pas d’une seule. Il n’y a pas que l’Himalaya. Depuis quelques semaines, les media parlent des terres inondables des Pays-Bas. Ils ne parlent pas du  refroidissement solaire annoncé par le GIEC lui-même lors de sa conférence à Genève le 31 août 2009. Ils ne parlent pas des glaciers des Alpes qui sont étudiés par le GIEC à partir de revues touristiques incapables de parler de corrélations entre les causalités ! Etc…

Mais peu importe le nombre des erreurs. Le débat porte sur les procédures du GIEC. Toutes ces erreurs résultent de sources retenues hors du champ scientifique. Les ONG Ecologiques, les services administratifs d’états, etc…

C’est cela que les « négationnistes » contestent. Comment Patrice de Plunket peut-il traiter d’ « illuminés » les personnalités suivantes :

  • Mr. Henri Atlan- Pr., Head Nuclear Medicine Department, Hôtel-Dieu- Paris- Médecine Nucléaire- France
  • Mr. Etienne Baulieu- Inserm, Ac. of Sciences, France, National Ac. of Sciences, USA, Lasker Prize- Endocrinology- France
  • Mr. Jean Dausset- Prix Nobel (Médecine), Ac. of sciences, France, Pres. U.M.S.R.,W.I.S., Paris- Immunologie- France
  • Mr. Pierre-Gilles de Gennes- Prix Nobel (Physique), Ac. des Sciences, Pr., Collège de France, Paris- France
  • Mr. Francois Gros- Pr., Collège de France, Ac. des Sciences, France, Vice-President W.I.S., Paris- Biology of development- France
  • Mr. Jean-Marie Lehn- Prix Nobel (Chimie), Pr. Collège de France, W.I.S.- Chimie- France
  • Mr. Pierre Lelong- Pr., Ac. des Sciences, W.I.S.- Mathématiques- France
  • Ac. Pontificia dei Nuovi Lincei, President of W.I.S.- Mathematical Physics- France
  • Mr. Louis Neel- Prix Nobel (Physique)- France
  • Mr. A. Prochiantz- Pr., Dir. de recherche, CNRS, Ecole Normale Supérieure, Paris, W.I.S.- Pharmacologie- France
  • Mr. Evry Schatzman- Pr., Ac. des Sciences, France- Astrophysique- France
  • Mr. Rene Truhaut- Pr., Pharmacologie, Faculté des Sciences Pharmaceutiques, Paris- Toxicologie- France
  • Mr. Elie Wiesel- Prix Nobel (Paix), University of Boston- Literature- USA

Cela finit par faire beaucoup d’ « illuminés » ! Or, il ne s’agit, ci-dessus, que des francophones qui ont signé, aux côtés de 3000 autorités du même genre, venant de plus de 100 pays, dont 72 prix Nobel, un texte parlant  « de la naissance d’une idéologie irrationnelle qui s’oppose au progrès scientifique …». Le texte est un véritable appel : « nous exigeons que cet inventaire, ce contrôle et cette préservation soient basés sur des critères scientifiques et non sur des préconceptions irrationnelles ».
Ce document montre donc que le consensus scientifique sur l’affaire du climat n’existe pas malgré ce que veut nous faire croire Patrice de Plunkett. Cet appel disait encore : « Nous prévenons toutefois les autorités en charge de la destinée de notre planète contre les décisions soutenues par des arguments pseudo-scientifiques ou des données fausses et non-pertinentes ».

Dans son livre, Patrice de Plunkett accuse ces « révisionnistes » de ne pas être des climatologues. Le sont-ils moins que Patrice de Plunkett lui-même ou que le Président du GIEC dont la biographie de Wikipedia montre que, ingénieur en Génie mécanique et génie électrique de l’université de Jamalpur en Inde, il avait, lorsqu’il a été nommé Vice-président du GIEC en 1997, consacré l’essentiel de sa carrière à des activités dans la compagnie « Locomotive Works Diesel » !
Patrice de Plunkett veut intimider son auditoire en parlant d’un consensus qui n’existe pas.

Il est maître en amalgame quand il parle de collusion avec des intérêts financiers. Faudrait-il condamner la démarche scientifique de l’Institut Jérôme Lejeune, au motif qu’elle est financée, par exemple, par les hyper marchés Auchan. Car si on parle de conflits d’intérêts, on pourra aussi poser des questions sur les prises d’intérêt de l’entreprise TATA du  Dr Rajendra Pachauri, président du GIEC, soupçonné récemment d’avoir « des liens avec le plus grand empire privé d'affaires de l'Inde, avec des intérêts dans les industries du charbon, de l'acier et de l'énergie renouvelable ». Le financement d’état serait-il indépendant ? On joue sur l’anticapitalisme primaire pour discréditer les discours qui ne sont pas « politiquement correct ». Pour discréditer une science –même financée par des intérêts privés-, il faut prouver que son discours est faux et non simplement accuser son émetteur.

Le débat doit rester au niveau de la science. Les « sceptiques posent des questions : Pourquoi Mars se réchauffe-t-il ? L’augmentation du CO² dans l’atmosphère précède-t-elle (cause) ou suit-elle le réchauffement (conséquence) ? Quelle est la part du dégazage des océans, dans cette évolution du CO² ? Quel est le chiffrage du CO² piégé sous forme de CACO3 au fond des mers sédimentaires en cours de constitution (il y a de monumentaux bassins parisiens crayeux en cours de constitution sous les océans actuellement) ?, etc…

Comme dans tous les messianismes, celui qui ose poser une question est ridiculisé, traité de dissident : Patrice de Plunkett se comporte en totalitariste.

Le problème est, en fait, plus grave encore. C’est que les « sceptiques » actuels célèbres en France (Alègre, Cortillot,…) contestent la « cause humaine du réchauffement climatique ». Mais ils proclament à chaque fois, que cette erreur cache à l’opinion public celui de la « bombe démographique ». Ils appellent à des solutions urgentes, celle de l’éducation des femmes par l’ONU.
Or on sait ce que signifient les recommandations qu’ils préconisent : Gender, santé reproductive, etc… De bons concepts pour cacher la diffusion de la stérilisation, de la pilule RU pour éviter les avortements dangereux (pour les mères),  du préservatif pour éviter le SIDA.
Oui on est dans la fausse compassion évoquée par l’admirable Mgr Schooyans. Or on sait que Patrice de Plunkett perd encore plus les pédales quand l’Eglise dénonce cette culture de mort. Il n'est que de voir la violence de ses propos contre l'Eglise au moment de la triste affaire de l'avortement de la jenue brésilienne en 2009 ! Il ne peut pas en appeler au Pape quand cela l’arrange et attaquer son magistère sur d’autres sujets. Benoit XVI avait bien raison de dire, le jour même de l’ouverture du sommet de Copenhague : « Il y a une « pollution » tout aussi « dangereuse » que la pollution de l'air : « c'est la pollution de l'esprit » » [Mardi 8 Décembre 2009 (ZENIT.org)]

Le GIEC est dans cette affaire un faux prophète.
Le seul vrai prophète, c’est l’Eglise, et son Compendium. On aimerait que Patrice de Plunkett parle du Compendium, et ne cite que le Compendium et ses concepts d’écologie de l’homme, et d’écologie sociale, de solidarité « économique » avec les générations futures, de développement « intégral », du « droit au développement », etc….

Il faudra bien qu’un livre sorte, un jour, sur « Ecologie et Compendium de l’Eglise » !