Les circulaires programmes du ministère commencent à arriver dans les écoles pour imposer l'enseignement du Gender dans les écoles dès la prochaine rentrée scolaire.
Il faut appeler les associations familiales à mobiliser les parents de la France entière. Chaque parent doit se préparer à exiger de connaître le contenu du programme et des ouvrages utilisés pour les cours de SVT dispensés à leurs enfants[1].
En cas de contenu évoquant le gender, les parents doivent s'organiser pour retirer  leurs enfants des cours de SVT. Il s'agit d'exercer une véritable objection de conscience.

Commentaire "les2ailes.com"

La volonté gouvernementale en France

Cette volonté ressort également du récent rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociale qui recommande que l’école s’engage dans la « lutte contre les stéréotypes de genre » « dès le plus jeune âge », qu’elle déconstruise « l’idéologie de la complémentarité » homme-femme pour « tendre vers une société » égalitaire. A cette fin, ce rapport recommande notamment aux enseignants de remplacer les appellations « garçons » et « filles » par les termes neutres « amis » ou « enfants », de raconter des histoires dans lesquels les enfants ont deux papas ou deux mamans, etc. Il s’agit, dit le rapport, d’empêcher la « différenciation sexuée » et l’intériorisation par les enfants de leur identité sexuelle.

L'expérience espagnole

Ce sont 55.000 familles qui se sont déclarées « objectrices de conscience » et ont refusé la participation de leurs enfants à ces cours. Les parents ont formé plus de 70 associations locales et régionales pour soutenir les objecteurs et lutter contre cet enseignement. De nombreux parents ont été poursuivis par les autorités, près de 2300 procédures judiciaires ont été initiées. Dans près de neuf cas sur dix, en 2007 et 2008, les tribunaux locaux et régionaux ont condamné le gouvernement pour atteinte aux droits des parents. Les parents ont cependant échoué devant la Cour suprême espagnole qui n’a pas reconnu leur droit fondamental de s'opposer à cet enseignement, bien qu’elle ait reconnu l’existence d’un risque d’endoctrinement. Le 19 mars 2010, 305 parents ont saisi la Cour européene des droits de l’homme[2] (avec l’aide de l’ECLJ) sur le fondement de la Convention européenne des droits de l’homme qui énonce que « L’Etat, dans l’exercice des fonctions qu’il assumera dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, respectera le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques » (Protocole additionnel 1er, Art. 2). La Cour européenne ne s’était pas encore prononcée en avril 2013. Elle devra juger si le cours d’éducation à la citoyenneté poursuit ou non un « but d'endoctrinement qui pourrait être considéré comme ne respectant pas les convictions religieuses et philosophiques des parents »[3] et vérifier que « les informations ou connaissances figurant au programme scolaire [sont] diffusées de manière objective, critique et pluraliste, permettant aux élèves de développer un sens critique à l'égard du fait religieux dans une atmosphère sereine, préservée de tout prosélytisme intempestif »[4]. Il n’est pas dit que la Cour condamnera l’Espagne. Cela étant, suite à la mobilisation populaire, le nouveau gouvernement de droite de Mariano Rajoy  a annoncé dès son élection vouloir réformer ce cours, ce qu’il a commencé à faire.

L'expérience  allemande

Des parents ont préféré être condamnés à des peines de prison ferme plutôt que d’envoyer leurs enfants à des cours d'éducation sexuelle. Le programme de ces cours, obligatoires dans toutes les écoles primaires privées et publiques, varie selon les Länder. Dans plusieurs régions des parents ont demandé que leurs enfants âgés entre 7 et 9 ans soient dispensés de ce cours dont ils avaient pu préalablement prendre connaissance du contenu. Face au refus de l’école, certains parents ont passé outre et ont été condamnés à des peines d’amendes pour avoir gardé leurs enfants à la maison. Allant au bout de leur objection de conscience en refusant de payer ces amendes, qu’ils considéraient comme des violations de leurs droits parentaux, des parents ont finalement été condamnés à passer 43 jours en prison. C’est le cas de plusieurs familles à Salzkotten, en Rhénanie. Certains parents, ayant plusieurs enfants, ont fait plusieurs séjours en prison.

Ces parents ont saisi la Cour européenne des droits de l’homme qui a jugé que l'Allemagne pouvait obliger les parents à soumettre leurs enfants à ces cours dans le but « d'intégrer les minorités et d'éviter la formation de ''sociétés parallèles'' motivées par la religion ou l'idéologie ». Concernant l’enseignement de la théorie du genre aux enfants, la Cour a estimé, d’accord avec le gouvernement allemand, que « l'éducation sexuelle devrait encourager la tolérance entre les êtres humains quelque soit leur orientation identité sexuelle »[5].
Dans d’autres affaires, la Cour européenne a validé la condamnation de parents qui avaient refusé la participation de leurs enfants à des cours obligatoires d’éthique laïque[6], mais à l’inverse, elle a jugé à propos de parents humanistes[7] que le caractère obligatoire de cours de culture religieuse viole leurs droits.

Proposition de résistance en France

- Information
Il faudra d’abord faire comprendre aux parents l’amplitude du problème. Ce qui est en jeu n'est ni personnel, ni isolé, mais concerne la liberté de tous, le droit des parents à choisir la formation morale de leurs enfants.
Nous devrons expliquer ensuite que le meilleur moyen de défendre les droits des parents est l’objection de conscience aux cours de SVT qui comprennent des enseignements idéologiques. L’objection suppose que l’élève n’assiste pas au cours.

- rassemblement
Il faudra créer des associations locales permettant aux parents de ne pas être isolés. En effet, les écoles et les administrations s’y opposeront. Il y aura des pressions, y compris physiques, pour que les enfants assistent à ces cours, des menaces, des mensonges, etc. Il faudra que l’immense majorité des parents reste ferme face aux directeurs d’école, à l’administration et à l’inspection académique. Il faudra des exemples d'école où l'« objection » fera masse : 100 % des parents et des professeurs refuseront de recevoir ou d’assurer les cours de SVT.
Les associations devront trouver des permanences pour assurer la sécurité lorsque les enfants sortiront des cours. Il faudra être inventif.L'expérience à l'étranger a montré que des cotisations de l'ordre de 50€ par famille permettent d'organiser la défense juridique.

- communication

Il faudra mettre en oeuvre tous les réseaux sociaux. Organiser des blogs de partage d'expérience. Il faudra éditer un "guide pour les parents" sous formes de questions réponses permettant:
- de percevoir la gravité du danger, la nécessité de se soulever contre celui-ci
- de préciser la façon de faire tout en incluant quelques notions juridiques élémentaires.
L'édition de ce Guide pour parents sera l'occasion d'une conférence de presse de présentation, car on sait que la présence continue dans les moyens de communication est décisive.
Il faudra prévoir un tirage massif sur papier et en organiser la diffusion du Guide pour parents avec l'appui de tous les réseaux associatifs: Associations familiales, paroisses, grands parents,... L'objectif est que les parents aient leur guide dans leur sac à main.
Il faudra organiser des réunions dans les régions.

- assistance juridique
Il y aura des procès. Les associations pourront se fédérer pour assurer leur défense: la liberté de conscience sera au-dessus des tribunaux.
Il faudra, dès le début, que les associations décident de rester solidaires pour que le mouvement ne se divise pas entre :
- ceux qui accepteront les premières  décisions juridiques qui ne manqueront pas de donner tort au mouvement. La tentation sera grande de retourner en classe et d'abandonner la lutte
-  et ceux qui décideront de mener le combat jusqu’au bout y compris en cour européenne, avec les risques encourus. Les épreuves fortifieront le mouvement, comme on l'a vu quand les veilleurs se sont fait mettre en garde à vue.
La division interne  sera la cause des défaites.  L’ennemi le sait et attaque toujours ainsi. Mais il ne faut jamais se rendre. Il y a des hauts et des bas et il faut savoir profiter de toutes les occasions pour avancer. Ne pas se rendre, et s’appuyer toujours les uns sur les autres sans jamais laisser quelqu’un seul, sans perdre l’espérance, la vérité triomphe toujours. Il faudra gérer  les tensions internes, y compris dans les écoles catholiques.

- Patience
Il faudra être convaincu que ce combat s'inscrira dans la durée. Si nous sommes solidaires, il faudra plusieurs années pour que l'objection de conscience ait une ampleur suffisante.


[1] Cet appel est inspiré par de nombreux écrits dispersés dont les auteurs sont en particulier:
- Association pour la liberté de conscience en France
- Divers articles de Gregor Pupinck (ECLJ)

[2] affaire Ramos Bejarano et Autres c. Espagne, n° 15976/10

[3] Johanna APPEL-IRRGANG et autres contre l'Allemagne (no 45216/07)

[4] Affaires Johanna APPEL-IRRGANG et autres contre l'Allemagne (no 45216/07), Décision.

[5] Affaires Konrad contre l’Allemagne no. 35504/03 du 11 septembre 2006, et DOJAN et autres contre l’Allemagne du 13 Septembre 2011 N° 319/08, 2455/08, 7908/10, 8152/10, 8155/10 du 13 septembre 2011

[6] Johanna APPEL-IRRGANG et autres contre l'Allemagne (no 45216/07)

[7] Folgero et autres contre Norvège, GC, no 15472/02, 29 juin 2007