"La vérité ne se définit pas comme étant l'opinion de la majorité : 
la vérité est ce qui découle de l'observation des faits
".

(Maurice Allais, prix Nobel d'économie)

Dans une interview diffusé sur  « Kernews », radio locale de la Baule et Le Croisic, Stanislas de Larminat a déclaré: "le consensus, ce n’est pas une vérité qui ne prêterait pas à discussion. C’est au contraire un processus qui a pour but d’occulter la vérité pour faciliter un accord". Ce thème renvoie à l'analyse développée dans un article "Consensus? vous avez dit Consensus!"

Cette interview est accessible en audio et transcrite intégralement.

Transcription "les2ailes.com"

Kernews : Certains ont cru comprendre que l’Eglise adoptait la doctrine écologique telle qu’elle était présentée dans les médias, à savoir la COP 21 dans sa globalité. Votre livre nous incite à être plus sceptiques puisque vous expliquez que l’Eglise « constate » la pensée dominante en nous amenant à davantage de réflexion sur ce sujet…

Stanislas de Larminat : Dans l’encyclique, le Pape dit bien qu’il y a un consensus scientifique qui dit un certain nombre de choses et, en même temps, il dit qu’il n’appartient pas à l’Eglise de prendre des positions scientifiques, et il appelle à un dialogue transparent et honnête. Effectivement, il y a les deux approches, mais c’est assez classique dans les textes de l’Eglise que de dire une chose et de la nuancer en disant des choses légèrement contradictoires. Ce n’est pas vraiment nouveau…

Lors d’une rencontre à la Maison des évêques de France, entre les évêques et plusieurs experts du GIEC, vous révélez que les experts du GIEC ont admis qu’ils n’étaient pas certains des théories qu’ils avancent, en précisant qu’il n’y a aucune vérité scientifique…

C’était l’une de mes grandes surprises dans la confrontation que nous avons eue avec deux membres du GIEC. Nous avions demandé des questions écrites préalables, pour gagner du temps dans les échanges que nous pouvions avoir, et nous leur avions posé cette question : vous dites qu’il y a 95% de probabilités que la cause du réchauffement climatique soit d’origine humaine, pouvez-vous nous dire où est le calcul dans les 1500 pages du rapport du GIEC ? La réponse a été tout à fait stupéfiante, puisqu’ils nous ont dit que ce n’était pas une probabilité calculée, mais une probabilité subjective, qui représente l’intime conviction de 95 % des experts qui sont cooptés entre eux ! C’est très surprenant parce que, dans un autre rapport du GIEC, ils parlent de degré de croyance. Souvent, il y a des gens qui se font traiter de climato-sceptiques, or je me demande s’il n’y a pas aussi des climato-crédules ! Je me plais à dire que la crédulité est le propre de l’enfance et que c’est lorsque l’on commence à douter que l’on devient adulte. Je pense avoir dépassé ce stade, je ne suis même pas sceptique… Je suis convaincu maintenant que c’est vers le soleil qu’il faut tourner nos regards, parce qu’il y a des mécanismes complexes qui ne sont pas tous expliqués et qui sont à l’origine des variations climatiques.

Vous écoute-t-on davantage aujourd’hui, alors que tout le monde peut constater que ce réchauffement climatique s’est apaisé ?

Pendant nos échanges avec le GIEC, nous avons passé pratiquement une heure, sur une douzaine d’heures au total, non pas à remettre en cause le fait que depuis quinze ans le réchauffement s’est stabilisé, mais à étudier les raisons de cette non-progression du réchauffement climatique. Donc, pour eux, il n’y a aucun doute. Vous avez une grande professionnelle, Valérie Masson-Delmotte, qui a fait état, en novembre dernier dans Le Monde, de nombreuses publications qui sont en train d’être publiées pour essayer d’expliquer ce hiatus. Elle dit elle-même que l’activité solaire a été moins importante au cours de cette période. Est-ce à dire que les chercheurs du GIEC reconnaissent que c’est du côté du soleil qu’il faut regarder ? Tout cela est bourré de contradictions !

La baisse de l’activité solaire est-elle mesurable ?

Il y a l’activité que l’on appelle radiative, celle qui permet d’avoir des effets caloriques et il y a unanimité pour dire que cela ne suffit pas à expliquer les choses. Mais quand vous allez chercher dans le magnétisme et dans le rayonnement, il y a des choses très compliquées que les scientifiques n’expliquent pas et qui pourraient très bien expliquer ce phénomène. Toutefois, ce n’est pas parce que l’on n’explique pas un phénomène en sciences, que ce phénomène n’existe pas.

On désigne l’homme comme responsable de ce réchauffement climatique. Peut-il y avoir d’autres arrière-pensées dans ces arguments visant à toujours culpabiliser l’homme ?

Il est assez classique de parler des conséquences des inondations, mais la question n’est pas de parler des conséquences, mais des causes. Une conséquence n’a jamais expliqué une cause. Pour les arrière-pensées, c’est très difficile… Je suis absolument opposé à la théorie du complot et, si des mensonges sont colportés, ce n’est pas le fait d’un complot, mais ce sont des thèses qui profitent à beaucoup de gens qui ont des intérêts contradictoires, qui sont dans des guerres financières et qui ont intérêt à ce que ces mensonges se colportent. J’observe un retour du malthusianisme sous cette forme. Si l’on explique qu’il y a un problème global, c’est que globalement il y aurait trop de monde sur la planète… C’est en train de renaître en ce moment. Si l’on fait apparaître l’idée qu’il y aurait un problème global, il faudrait une gouvernance mondiale. Là, vous avez tous les intérêts mondialistes qui tournent autour de l’ONU et qui ont intérêt à la fin des États. J’ai lu récemment le programme d’un candidat potentiel à la présidence de la République dans lequel il explique que la progression galopante de la démographie mondiale justifierait que l’on organise une espèce de COP 21 chaque année au sujet de la croissance de la démographie pour la maîtriser… On ne va pas commencer à faire des réunions sur la manière dont il faudrait réduire la population. Ça suffit !

Peut-on aussi parler de facilité pour les hommes politiques, car il est plus simple de tenir un discours dans l’air du temps, que de rester près de la vérité en étant plus exigeant intellectuellement ?

D’abord, en sciences, la vérité n’est pas le fait de la majorité et les grands scientifiques ont souvent été des personnes isolées. L’appel au consensus n’a pas sa place en science. Dans le dictionnaire Larousse, le consensus, ce n’est pas une vérité qui ne prêterait pas à discussion. C’est au contraire un processus qui a pour but d’occulter la vérité pour faciliter un accord. Le mot consensus, c’est une tarte à la crème ! Cette affaire est assez triste, parce que l’on utilise ce que j’appelle le catastrophisme éclairé. C’est-à-dire que pour une bonne cause, on me fait peur et on me ment, alors que la vérité me rendrait libre. Or, il y a des bonnes causes derrière tout cela : par exemple, se libérer de l’addiction au pétrole. Je suis pour, pas parce que la réduction des émissions de carbone sauverait la planète – c’est un mensonge – mais je suis pour que l’on s’en libère, parce qu’à chaque fois que je fais le plein de ma voiture, je finance des pays qui, eux-mêmes, financent des terroristes contre des chrétiens d’Orient et ils engrangent de telles réserves financières qu’ils proposent de financer en retour la dette de nos États et nous perdons totalement notre indépendance diplomatique… Se libérer des addictions au CO2, oui, mais pas pour sauver la planète car ce n’est pas vrai ! Si jamais la température se remettait à redémarrer, ce dont je doute, il faut regarder les conséquences et aider au développement des pays les plus faibles, parce que les calamités climatiques et naturelles tombent toujours sur les plus faibles. Pour cela, il faut favoriser le développement économique et il y a des méthodes. Un appel à la responsabilité des opinions publiques est absolument nécessaire, mais il est contre-productif de vouloir nous appeler à nous mobiliser avec des contre-vérités.

Beaucoup de gens ne suivent pas ce dossier. On pourrait faire un parallèle avec bien d’autres sujets, mais ils se contentent de se rallier au consensus au lieu de s’attacher à rechercher la vérité…

Je pourrais citer l’un des fondateurs du GIEC, John Houghton, qui disait que pour faire une bonne politique, il faut bâtir une catastrophe… Quand on nous ment et quand on nous fait peur, nous sommes paralysés et cela anéantit toute la capacité d’une population à se mobiliser pour investir sur des énergies nouvelles. Je parle évidemment des énergies rentables, et non des éoliennes qui relèvent d’un retour aux paradis perdus… Si l’on n’est pas mobilisé par la vérité, on est paralysé et on ne se mobilise pas.

La vérité rend libre et c’est la crédulité qui amène à la soumission…

Cette soumission passe par des petits actes. On commence par vous dire que l’on va vous faire payer quelques centimes d’écotaxe lorsque vous achetez votre rasoir électrique et, petit à petit, on vous fait avancer vers des tas de mesures écologiques. Aujourd’hui, la fiscalité écologique rapporte à l’État plus que l’impôt sur le revenu ! C’est considérable. On devine bien que cette peur, qui est entretenue, est une manière de nous faire avaler des recettes fiscales. Mais ce n’est pas nouveau. Au Moyen Âge, quand nous n’avions pas de réfrigérateur, nous avions le sel pour mettre le cochon et conserver la viande. Nos ancêtres avaient peur de manquer de sel et on avait inventé la gabelle et l’impôt sur le sel… C’est finalement assez classique : on fait peur pour lever des impôts.

D’ailleurs, aucun candidat à la présidence de la République n’oserait remettre en cause la fiscalité écologique…

Il n’y a pas de programme véritablement original en matière d’écologie. L’écologie politique a perdu la bataille électorale, mais elle a gagné la bataille culturelle. Donc, il faut arriver à se libérer de cela, mais on n’est pas très bien parti… Quand je vois le programme dans les écoles, c’est absolument affligeant ! On commence à vous faire des petits dessins en coloriant toutes les thématiques écologiques. On est en train de formater toute une génération et je pense qu’elle aura énormément de mal à se libérer de ce fameux catastrophisme éclairé. Il faut arriver à dire la vérité à tous ces enfants.

L’objectif n’est-il pas de faire accepter dans la bonne humeur une baisse de notre niveau de vie général ?

Je ne crois pas du tout au complot, mais il est vrai que cette histoire de niveau de vie est une vraie question. Certains politiques affirment que la croissance verte va assurer une croissance économique, or c’est absolument faux ! Les fabricants d’ampoules nous ont vendu des ampoules qui coûtent dix fois plus cher, mais cela nous a empêchés de consacrer cette somme à autre chose… Il y a une forme de destruction de l’emploi par la croissance verte.