A la demande du Président de la République, les députés ont débattu le 21 janvier de la question de la « fin de vie ». François Hollande avait soigneusement évité de prononcer le mot « euthanasie ». Un projet de loi devrait ensuite être voté en mars. Pendant ces mois, on parlera de ce sujet grave, partout en France, y compris dans les cours de récréation des écoles. Ces débats seront utiles à la condition que les mots soient bien définis.

Analyse publiée dans « Actuailes n°29 »

De quoi s'agit-il ?

Le mot euthanasie est généralement défini comme une action qui donne la mort ou qui répond à l'intention de supprimer ainsi toute douleur.

« Mourir dans la dignité » ?

Les partisans de l’euthanasie souhaite que la loi permette à toute personne de « choisir les conditions de sa propre fin de vie, conformément à ses conceptions personnelles de dignité et de liberté ». Restent à définir le sens des mots dignité et liberté. Chacun comprend qu’une personne malade peut se sentir humiliée et avoir le sentiment que sa dignité est diminuée. Mais un sentiment n’est pas forcément la réalité. La véritable dignité d’un individu est autre chose : elle ne se mesure pas à la quantité de ses « avoirs ». On ne dit pas d’une personne qu’elle « est » handicapée, mais qu’elle « a » des capacités handicapantes. On ne devrait pas dire qu’elle « est » dans le coma, mais qu’elle « a » perdu sa conscience. C’est toute la différence entre les verbes « être » et « avoir ». Une personne âgée peut « avoir » perdu beaucoup de capacités qui se mesurent avec des machines (spiromètres, encéphalogrammes, ..), mais sa dignité ne se mesure pas avec une machine mais seulement au fait qu’elle « est » toujours un « être humain ».

Mais, dira-t-on, chacun est libre de mourir comme il le souhaite. Toutefois, est-on vraiment libre quand on soufre ? La demande de mort n'est, la plupart du temps, que l'expression d'un appel « au secours » désespéré. La vraie liberté serait celle de choisir entre la vie et la mort, et cela en l'absence de toute contrainte liée aux circonstances de l'existence (maladie, deuil, rupture affective,...). Or, la demande de mort émane toujours d'une personne pour qui la vie est devenue insupportable, et qui a le sentiment qu'elle n'a pas d'autre choix que de l'interrompre. C'est tout à fait le contraire d'une liberté. C’est toute la question de la liberté sur laquelle il faut réfléchir :

Est-on libre de faire ce qu’on veut ? 

Mourir dans la dignité, c’est donc permettre à un malade de vivre, autant que possible, sa liberté d’être homme jusqu’à la mort, en lui apportant les soins indispensables. A un stade avancé de la maladie, il existe des services hospitaliers spécialisés dans les "Soins Palliatifs" qui visent à soulager la douleur et à sauvegarder la dignité du malade.
Mais il ne faut pas faire de confusion : il est possible d'agir pour soulager la douleur (avoir mal) et la souffrance (être mal). Malheureusement, certains médicaments destinés à atténuer les grandes souffrances, la morphine, par exemple, peuvent accélérer la mort. Tout est alors une question d’intention. On doit se poser la question du « moindre mal ». 
Un des derniers recours pour alléger les grandes souffrances peut consister à donner des médicaments qui endorment le malade, qui le place dans une sorte de coma. C’est ce qu’on appelle avoir recours à la sédation. Pendant les débats sur l’euthanasie, on en parle beaucoup. Il faut alors se demander s’il s’agit d’une sédation transitoire et réversible, ou si elle serait profonde et irréversible.

Faut-il donc changer la loi ? Une loi dite "loi Léonetti", du nom de celui qui l’avait promue, a été votée en 2005, à l’unanimité de tous les députés. Elle est équilibrée et présente de nombreux avantages. Avant cette loi, le médecin pouvait être accusé de « non assistance à personne en danger ». Face à ce risque, il était tenu de pratiquer une forme d’acharnement thérapeutique que beaucoup de malades et de familles refusent de plus en plus souvent.

En conclusion

A notre époque où la technique nous donne la possibilité de résoudre de plus en plus de problèmes, la vulnérabilité de l’homme est considérée comme un « non sens ». Il faut alors redonner un « sens » à la mort.

Par ailleurs, la loi est faite pour protéger le faible contre le fort. Elle doit donc aussi me protéger contre moi-même quand je suis faible: ce n'est pas parce que quelqu'un demande l'euthanasie quand il est faible qu'il faut lui en donner la possibilité.

Pour aller plus loin...

Quand on parle d'euthanasie, on aborde les questions essentielles de la vie et de la mort. Il y a des aspects philosophiques et des questions techniques quelquefois embrouillées. Essayons, malgré tout, d'approfondir quelques uns d'entre eux.

a) Quand perd-on sa dignité ?

La dignité, on l’a compris, ne se mesure pas au seul fait d’avoir telle ou telle capacité. physiologiques. Il y a également des capacités sociales qu’on peut perdre, par exemple celle d’avoir un projet de vie. Mais, l'embryon humain perdrait-il son droit à la dignité faute de parents qui n’auraient plus de projets sur lui ? La personne âgée perdrait-elle son droit à la dignité sans un projet de vie porté par ses enfants ? Si c’était le cas, pourquoi, demain, ne pas retirer sa dignité à une personne isolée parce qu'elle n'aurait pas de projet fraternel porté par ses voisins ? Doit-on retirer sa dignité à une personne parce qu'elle n'a pas de futur, et à la personne âgée qui n'aurait plus que son passé ? Serions-nous dans une civilisation du présent sans recul ni vision ? Le droit à la dignité d’une personne âgée, lui est du simplement parce qu’elle est un « être humain », fut-elle très handicapée ou souffrante. Or, le droit à la dignité, c’est d’abord le droit à la vie. La mort nous atteindra tous. Tous nous aurons, à des degrés différents, à passer par des étapes psychologiques douloureuses : le refus de mourir, la colère, la tristesse de se voir mourir, la peur de la mort. Mais on peut aider aussi la personne à aller jusqu’à une forme d’acceptation de la mort, ou d’offrande de sa vie. Mourir dans la dignité, c’est parvenir dignement à franchir ces étapes, avant que la douleur soit telle qu’elle ne place le malade dans un état de perte de conscience. 

b) La liberté de choix?

La liberté, dans l’esprit de chacun, consiste à choisir ce qu’on veut. Mais la liberté est-elle toujours le moteur de nos décisions ? Notre liberté nous permet-elle de faire le bien ou le mal ? Les enfants savent bien que c’est le contraire : quand ils font un acte bon, ils se sentent tout légers. Ils seraient prêts à s’envoler de bonheur, comme un oiseau sort libre de sa cage ! Au contraire, quand un enfant fait un acte mauvais, il se sent, au fond de lui, très lourd. Il baisse la tête car il se sent prisonnier de son mensonge ou de sa désobéissance. Il est esclave de sa colère ou de son orgueil. Esclave, il est tout sauf libre. On comprend que c’est plus la volonté qui est à l’origine de nos décisions et la liberté qui est la conséquence de nos actes.
C'est dans ce sens que Bossuet disait: "La liberté n'est pas de faire ce que l'on veut, mais de vouloir ce que l'on doit".

Par ailleurs, peut-on parler de liberté dans le cas de l’euthanasie quand celui qui déclare vouloir mourir a besoin des autres pour lui fournir le poison ou l’aider à lui faire une injection mortelle ? Il est curieux de voir que celui qui se croit libre de demander l’euthanasie va, en quelque sorte, rendre celui qui va l’aider, prisonnier de cet acte de mort qu’il aura contribué à donner. 

c) Les "soins palliatifs"

Dans certains hôpitaux, il y a des services spécialisés en "soins palliatifs" pour apporter aide, soutien, réduction de la douleur et des autres symptômes, écoute des malades et de leurs familles.

d) L'euthanasie est-elle un "moindre mal"?

Le moindre mal est un principe qui répond à une situation de conflit entre deux maux physiques ou moraux. Il faut alors réfléchir aux résultats de chacun des actes qui peuvent se présenter. Par exemple, dans le cas d’une grande souffrance en fin de vie, faut-il choisir de souffrir ou administrer un antalgique qui accélère la mort ? Dans les deux cas, il s’agit d’un cas de conscience qui est celui du soignant vis à vis d’autrui, le malade. Nous ne serions pas dans le cas d’un « moindre mal »
- s’il fallait choisir entre un mal pour moi et un mal pour autrui.
- s’il fallait choisir entre un bien et un moindre mal. Dans ce cas, il faut choisir le bien ! 

Pour juger d’un moindre mal, il faut d’abord être guidé
- par le but de l’acte : quelle va être la conséquence matérielle de mon choix ?
- par la proportionnalité des effets de l’acte : Soigner la douleur est-il un plus grand bien... au risque d’abréger la vie ?
- Vérifier l’absence de solution alternative sans effets négatifs : Existe-t-il d’autres moyens de guérison ?

e) En savoir plus sur la "sédation"

La sédation vient du mot latin "sedatio" qui veut dire apaiser. C’est donc une technique d’apaisement en utilisant un médicament sédatif. Elle pourrait ressembler à une euthanasie lente si on ne précise pas ce dont il s’agit. 
La sédation risque d’être irréversible surtout si le médecin confirme cette pratique en supprimant l’alimentation et de l’hydratation artificielles chez des malades en état de somnolence provoquée. Sauf dans des cas particuliers où cette alimentation provoque des nuisances extrêmes, on peut considérer que l’alimentation artificielle est un soin et non un traitement médical.

f) Que prévoit la loi Léonetti de 2005 ?

La loi Léonetti a considéré que l'acharnement thérapeutique n’était plus un devoir du médecin et que le refus de cet acharnement était un droit du malade, à condition qu’il soit informé des conséquences de son refus. En cas de refus, la loi prévoit que le malade a un véritable droit à l’accès à des services de soins palliatifs, ce qu’on oublie souvent de dire dans les débats. Au cas où un malade serait dans l’impossibilité de préciser son choix, il peut rédiger des « directives anticipées » indiquant ses souhaits en fin de vie concernant l’acharnement thérapeutique. Il peut aussi désigner une « personne de confiance » pour le suppléer en cas de besoin dans l’expression de ses souhaits en fin de vie. La loi a également protégé le médecin en lui donnant la possibilité d’administrer un antalgique même si ce médicament a pour effet secondaire d’abréger la vie. Dans ce cas le médecin doit informer le malade

Conclusion 

La dépénalisation de l’euthanasie ne risque-t-elle pas de remettre en cause le principe de l’interdit de tuer? Nul doute que cela provoquerait des traumatismes graves dans les familles qui auraient faciliter l’euthanasie d’un de leurs proches. On pourrait parler du traumatisme des survivants.

Pour approfondir...

Si on t'annonçais une maladie grave, comment réagirais-tu ?

Personne ne peux prévoir la manière dont il réagirait à l’annonce d’une mort imminente. Toutefois, les psychologues expliquent qu’un malade en fin de vie passe généralement par un certain nombre de stades successifs :

1- Le «Leurre», C’est une phase ou le malade tient des raisonnement faux pour refuser la réalité. L’animal ne réagit pas ainsi. Le médecin peut alors être accusé de se tromper, de n’être pas compétent. ou alors on a la conviction qu’on "s’en sortira".
A ce stade la famille ou le soignant doit essayer de ne pas mentir : la Vérité est dans la parole, mais aussi dans le regard de l’autre.

2- La «Colère», répond à un sentiment violent d’injustice. le malade se tourne contre tous, contre l’ordre des choses, contre les médecins, contre la science, contre des êtres chers, contre soi-même, contre ceux qui lui refuse une euthanasie, et même contre Dieu.
La famille doit alors aider le malade à admettre cette colère, en discuter. Étouffer la colère par des illusions (en disant « Chut, ce n’est rien! »), engendre la tristesse.

3- La « Tristesse » est une phase de dépression. La famille doit réconforter, donner une sorte d’ « autorisation » de pleurer devant la famille: ce « laisser aller » fraternel et solidaire, est vital pour partager son chagrin.

4- La «Peur», Mais comment ne pas avoir peur de la mort…?

5- Le «Marchandage» sur le passé le malade peut se dire "Qu’aurai-je dû faire? Maintenant, je vais changer!" Le marchandage sur le futur consiste, par exemple à promettre un pèlerinage.
La famille et le soignant doivent alors aider à comprendre que la maladie peut être une communion de tendresse dans cette maladie partagée. Si le malade se sent coupable, il prive la société en laissant inemployée cette forme de solidarité essentielle.

6- L’«Acceptation» c’est une Phase qui n’est plus dramatique pour le malade, sans être pour autant joyeuse. C’est une forme de résignation devant le destin.
La famille peut alors montrer que consentir, ce n’est pas capituler, mais que c’est ouvrir les yeux sur une nouvelle forme d’action (aimer, témoigner,…)

7- La «Transition» : Elle consiste à se rattacher à ceux qui ont précédés le malade dans la mort, aux parents décédés. C’est « son tour ».

8- Le « Pardon »: Le malade veut pardonner avant sa mort. Il a besoin de faire la paix. Le pardon devient un « don par » la souffrance offerte . Le pardon qui paraissait impossible peut devenir un impératif et s’imposer soudainement.

9- L’«Offrande»: A ce stade, le corps est affaibli, mais ce n’est pas la maladie qui est dans le malade, car le malade n’est pas contenu dans cette maladie.

Le mourant passe successivement par toutes ces étapes. La famille aussi. Dans la réalité, les timing ne sont pas rythmés parallèlement. Que se passe-t-il si le "pardon" est souhaité par le malade pendant la "colère" de la famille ? Or, c’est, en général, lors d’une des trois premières étapes
- que l’Euthanasie est proposée au malade. c’est assimilable à de la "non assistance à personne fragile",
- que l’Euthanasie est souhaitée par la famille. Cela ressemble à de la "non assistance à société en détresse".

Quels sont les soins qu'on donne dans les hôpitaux spécialisés en "soins palliatifs" ?

Un psychologue, qui s’appelait Abraham Maslow, a représenté les besoins qu’il faut satisfaire pendant toute une vie, sous la forme d’une pyramide qu’il faudrait escalader. Il en décrivait cinq marches :
- Les besoins physiologiques : Même un embryon a besoin de nourriture et de chaleur,
- Les besoins de sécurité : On comprend qu’un bébé en a besoin,
- Les besoins d’amour : L’enfant en a besoin très tôt,
- Les besoins d’estime : ils sont indispensables à l’adolescent pour qu’il se construise,
- Le besoin d’accomplissement : il permet à l’adulte de devenir autonome.

Pour arriver au sommet, de la pyramide, il faut avoir franchi toutes les étapes de satisfaction de ces besoins.
Or la personne mourante a le sentiment de ne plus être adulte car il perd son autonomie. Elle va redescendre, très rapidement, pendant sa maladie, les marches de cette pyramide. Or, comme on l’a vu pour définir la dignité, tous ces besoins relèvent de l’«avoir». Quand le mourant perd ces "avoirs", il n’a en rien perdu son état d’« être». Il n’a donc pas perdu sa dignité.

Les soins palliatifs, ont le but d’apporter au mourant la satisfaction de ses besoins essentiels pendant qu’il redescend les marches de cette pyramide :
- Pour satisfaire ses besoins d’accomplissement, les bénévoles vont lui « parler de la mort », lui proposer une aide spirituelle.
- Pour satisfaire ses besoins d’estime, on veillera à la propreté du malade en le parfumant et le coiffant. On respectera son lit sans s’y asseoir car son lit est son dernier lieu de vie.
- Pour satisfaire ses besoins d’amour, il faut lui parler doucement, l’écouter.
- Pour satisfaire ses besoins de sécurité, on lui prendra la main, on penchera la tête dans l’axe de celle du malade, et on évitera les bruits violents.
- Pour satisfaire ses besoins physiologiques, on lui donnera des antalgiques, et surtout on assurera son hydratation et son alimentation)

Pour aider un malade à mourir dans la dignité, il faut redonner au mourant la capacité de s’accomplir, de remonter, à sa mesure, les marches de la pyramide .

Pratiquer la "sédation", est-ce pour le bien du malade?

On peut schématiquement distinguer deux sortes de "sédation":

a) la "sédation palliative" : c’est une technique consistant, en cas de symptômes douloureux qu’on ne peut éteindre, à induire une forme de somnolence du malade, en utilisant des moyens pharmaceutiques adaptés et que ceux qui interviennent dans les hôpitaux de soins palliatifs maîtrisent avec à-propos.
Cela peut répondre à une forme de droit au confort d’un malade en attendant que, peut-être, la maladie puisse prendre le dessus de la vie.
Cette sédation est provisoire car on peut éveiller ultérieurement le malade par la parole ou par une autre stimulation nerveuse. L’intention est de réduire la douleur.

b) la "sédation profonde et continue jusqu'au décès" qu’on appelle quelque fois la «sédation terminale». Elle risque d’être assimilée à l’acte de donner la mort surtout si cette sédation est irréversible, et si le médecin confirme cette pratique en supprimant l’alimentation et l’hydratation artificielles chez ces personnes en état de somnolence provoquée ou si le médicament sédatif est employé à dose crescendo jusqu’au décès. On peut alors se demander quelle est l’intention cachée derrière de telle pratique ?A-t-on le souci du bien du malade, ou celui d’ alléger le coût du soin.

Il faut donc bien distinguer "sédation en phase terminale", la première, de la "sédation terminale" à but euthanasique, la seconde. Or le projet de loi proposé par le gouvernement risque d'autoriser la seconde.

L'alimentation et l'hydratation artificielle sont-elles des soins ou des traitements?

C’est une discussion juridique, mais quelques rappels peuvent éclairer la question. N’importe qui peut comprendre qu’un traitement médical a pour but de « traiter » une maladie et que c’est différend d’assurer un soin de base qui a pour but d’entretenir la vie. La vie n’est pas une maladie. Quand je mange, je prend soin de moi pour vivre.
Une approche plus juridique consiste à regarder ce que prévoit la loi. Il y a d’abord des actes qui nécessitent une prescription médicale, ordonnance à l’appui. Seul le médecin peut les délivrer. D’autres actes entrent dans le cadre du soin infirmier. Le code de santé publique (art. R4311-5) donne comme rôle à l’infirmière d’accomplir visant « visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne » Si un malade refuse de s’alimenter, l’infirmière identifie ce refus comme un risque pour le malade. La loi prévoit que l’infirmière doit « surveiller l’équilibre alimentaire » du malade, « lui administrer de l'alimentation par sonde gastrique, ...et le changement de sonde d'alimentation gastrique ». Autrement dit, assurer l’alimentation est un acte de soin infirmier aussi évident que les autres soins. Imaginerait-on qu’une infirmière n’assure plus ce que la loi lui impose : « L'hygiène de la personne …, l’aide à la prise des médicaments …, l’élimination intestinale et urinaire, la surveillance du repos et du sommeil, l’aspirations des sécrétions d'un patient …intubé ou trachéotomisé, la surveillance de la température, la pression artérielle, le rythme respiratoire, … la prévention et soins d'escarres ».
Ce que la loi prévoit que, dans certains cas particuliers, l'infirmière doit suivre ce que le médecin a précisé, par écrit, dans un protocole qualitatif et quantitatif. Par exemple, un protocole peut expliquer les conditions de mise en place d'une aiguille pour perfusion dans une veine superficielle des membres ou dans une veine du crâne, les modalités de pose de sondes gastriques en vue de tubage, d'aspiration, de lavage ou d'alimentation gastrique. Mais cela ne remet pas en cause le fait que tout cela relève du soin et de la surveillance des fonctions vitales.


Leurre

C'est un mot du moyen âge qui désigne quelque chose sur quoi on aurait tort de se fonder. Ce peut être un faux raisonnement, ou un objet artifice qui sert à attirer quelqu'un pour le tromper.

Dépression

La dépression est un trouble de l'esprit. C'est un état un peu ambigu car c'est souvent la personne intéressée qui la ressent. Elle souffre, par périodes, de baisses d'humeur ou de tristesse, accompagnée d'une faible estime de soi et d'une perte de plaisir ou d'intérêt dans des activités habituellement ressenties comme agréables par d'autres personnes.

Spiromètre:

C'est un instrument servant à mesurer les volumes d'air respirés par un patient.

Encéphalogramme:

C'est le résultat, sous forme de courbes, de l'activité électrique de toutes les parties du cerveau. On dit que l'encéphalogramme est plat quand son activité électrique est nulle. Cette inactivité du cerveau n'est pas forcément irréversible. Elle n'est donc pas synonyme de mort. Pour constater la mort d'un patient, il faut qu'il y ait, en même temps, arrêt de la respiration, des battements du coeur et "encéphalogramme" plat.

Symptôme:

ce mot vient d'un mot grec qui signifie "coïncidence". Un symptôme est donc la rencontre entre un signe visible et une maladie. Les symptômes orientent le médecin pour définir la maladie d'un malade. Pour une maladie, il peut y avoir plusieurs symptômes. Par exemple pour certaines maladies du foie, il peut y avoir plusieurs symptômes: de la fièvre, une douleur au foie, le blanc d'oeil qui devient jaune,...

Estime:

Estimer vient d'un mot latin aestimare, qui signifie mesurer. évaluer, apprécier. Lorsqu'un individu accomplit une chose qu'il pense valable, celui-ci ressent une valorisation et lorsqu'il évalue ses actions comme étant en opposition à ses valeurs, il réagit comme « baissant dans son estime ». 

Accomplissement:

Le mot vient du latin complere qui signifie "remplir". L'accomplissement est l'action d'accomplir une action sur le long terme permettant d'achever ce qui est entrepris. En psychologie, l'accomplissement de la personne est une action qui permet de s'épanouir, c'est à dire de devenir réellement ce à quoi on est appelé. Une bonne éducation aide l'enfant à s'accomplir. Une écoute attentive des besoins du malade l'aide à s'accomplir jusqu'au bout.

Autonomie:

Se dit de la situation de quelqu'un qui a une certaine indépendance, qui est capable d'agir sans avoir recours à autrui. La personne est alors autonome

Bénévole:

Se dit d'une personne qui rend un service sans demander de rémunération en retour. Dans les hôpitaux, le personnel soignant comprend les médecins, les infirmiers et toutes sortes de techniciens. Les bénévoles sont des personnes qui viennent rendre service, sans en tirer profit, pour écouter les malades.

Antalgique:

Mot venant du grec Algos qui signifie douleur et Anti qui signifie contre. Les antalgiques, ou analgésiques, sont donc des médicaments utilisés en médecine dans le traitement de la douleur d'un malade.

Hydratation:

En biologie, l'hydratation est l'absorption d'eau par un être vivant, qui se fait en buvant et en mangeant des aliments humides. Cette hydratation est là pour compenser les pertes en eau dues aux rejets (urine, etc...) ou à la transpiration.

Morphine:

La morphine est un mot qui fait allusion à Morphée, dieu grec du sommeil et du rêve. La morphine est un produit extrait d'une plante, le pavot. Il a d'abord été utilisé comme une drogue au début du XXe siècle mettant leur consommateur dans des situations de dépendance à toutes sortes d'illusions ou d'hallucinations. C'est à cause de la grande difficulté de s'en passer que la morphine a été listée domme stupéfiant interdit à la consommation en dehors des usages médicaux.  La morphine est en effet aussi utilisée comme médicament contre la douleur (analgésique) par les médecins et infirmiers. Ceux-ci doivent informer le malade des risques d'accoutumance en cas de traitement long. Il existe d'autres types d'antalgiques qui, à doses très élevées chez un grand malade, peuvent abréger sa vie.  

Coma:

Ce mot vient du grec kôma signifiant « sommeil profond ». En médecine, il s'agit d'une perte de conscience difficilement réversible par des stimulations mêmes fortes. Le coma est le résultat d'un mauvais fonctionnement du cerveau à la suite d'un choc, d'une blessure ou de la consommation d'un produit toxique.  On parlera d'un "coma artificiel" s'il est provoqué par le médecin à l'aide d'un médicament "sédatif" (voir le mot sédation" dont la fonction est d’endormir le patient. Le coma artificiel peut durer de quelques heures à quelques jours et permet de traiter une personne gravement malade.

Sédation

Le mot sédation vient du latin : sedatio qui signifie apaisement. En médecine, la sédation est obtenue par des médicaments spécifiques pour que le malade ne souffre pas et n'aie pas conscience de ce qui lui arrive pendant un certain laps de temps.

Code:

Un code est un ensemble de règles de règles pratiques ou de conventions en société. Ces règles peuvent être non écrites, par exemple si on parle d'un code de "savoir vivre" ou de politesse. Elles peuvent être écrites dans une loi. Dans ce cas le code est le livre qui rassemble l'ensemble des lois concernant un sujet donné, par exemple, le "code de santé publique" rassemble toutes les règles en matière de médecine.

Escarres:

Ce mot vient d'un mot grec qui signifie brasier (où il y a de la braise) ou foyer (dans lequel on fait du feu). Par extension, en médecine, il s'agit d'une plaie qui brûle la peau. Les escarres arrivent, le plus souvent, à des grands malades qui ont des difficultés à changer de position dans leur lit. Leur peau fragile peut frotter sur les draps: on appelle les escarres des "plaies de lit".

Acharnement thérapeutique

L’acharnement thérapeutique désigne, dans le domaine médical, l'emploi de thérapies exagérément lourdes pour le patient, disproportionnées par rapport à l'amélioration attendue.

Vulnérabilité

La vulnérabilité équivaut à faiblesse. Mais cette faiblesse peut donner du courage au vulnérable pour surmonter une situation de faiblesse. Elle peut aussi inspirer amour et compassion pour un proche en situation de vulnérabilité. La faiblesse peut alors devenir une source de force.

Traumatisme

Le mot vient du mot grec trauma qui signifie blessure. Ce sens ne concerne pas que les blessures du corps, mais peuvent aussi concerner des difficultés morales ou psychologiques.

Physiologie

Ce mot vient de deux mots grecs: Phusis signifiant la nature et Logos signifiant connaissance. La physiologie est donc la science qui étudie le rôle, le fonctionnement et l'organisation mécanique, physique et chimique des organismes vivants.

Cas de Conscience

On parle de cas de conscience lorsqu'une personne se trouve en présence d’un conflit ente deux valeurs auxquelles elle tient ou entre ce que lui dicte sa conscience et ce qu'impose une loi qu'il désapprouve moralement.

Soins Palliatifs

En latin le mot pallium désignait un « manteau qui protège et réconforte ». L’objectif des soins palliatifs est de réconforter le malade, d'écouter ses souffrances psychologiques et de soulager les douleurs physiques quand tous les autres soins ne permettent plus de guérir une maladie. Ces soins, donnés à domicile ou en hôpital, s'adressent à la personne malade en tant que personne, ainsi qu'à sa famille et à ses proches.

Dépénalisation

La dépénalisation accordée par une loi consiste à ne pas punir l'auteur d'un acte mauvais. C'est différend d'une légalisation qui autoriserait l'acte.