Les députés ont adopté définitivement, le 28 janvier 2015, un article de loi donnant aux animaux de compagnie et d'élevage le statut d’"êtres vivants doués de sensibilité". Sauf si cette loi était déclarée contraire à la Constitution de la France, les animaux en question ne seront plus considérés, dans le code civil, comme des "biens meubles". Ce vote était demandé par de nombreuses organisations écologistes.

Que peut-on dire à ce sujet ? La vraie question est de savoir ce qu’est la réalité animale. Comme toute réalité, on peut l’éclairer sous différents angles.

Analyse publiée dans « Actuailes n°30 »

De quoi s'agit-il ?

Le projet de loi éclaire une réalité exacte : un animal a une sensibilité. Mais le risque de cette loi est, peut-être, de trop insister sur la sensibilité animale et de générer des dérives dangereuses dans l’application de cette loi qui va modifier le code civil.
Voyons chacun de ces deux points :

Une réalité exacte : l’animal a une sensibilité

La loi a raison : L’animal est un « être vivant », car ce n’est pas une « chose », et il est « doué de sensibilité », car il est capable de souffrance et d’instincts. Mais dire que l’animal a une sensibilité ne signifie pas qu’il ait le même type de sensibilité que celle d’un être humain. Les philosophes ont longtemps analysé la différence entre une plante, un animal et une personne humaine. Aristote disait que tous les êtres vivants ont une âme, mais qu’elles ont des qualités différentes (lire "pour aller plus loin").
Mais alors, pourquoi ne pas avoir reconnu cette sensibilité à tous les animaux plutôt qu’aux seuls animaux domestiques et d’élevage ? Parce que l’objet de la loi n’est pas seulement de reconnaître la sensibilité animale. Le Code civil va classer ces animaux domestiques et d’élevage dans la catégorie des « biens corporels » et non plus dans celle des « biens meubles ». (Lire "pour aller plus loin")...
Il y a des biens qui peuvent, à la fois, être « bien meuble » et « bien corporel ». L’animal en est un bon exemple car il peut se transporter d’un lieu à l’autre (bien meuble), et il est à la fois palpable puisqu’on peut le caresser: c’est un bien corporel.
La classification d’un bien dans une catégorie ou une autre a des conséquences juridiques. C’est une décision politique. Pour protéger l’animal domestique ou d’élevage, la loi a décidé de le classer en « bien corporel » pour le mettre plus facilement hors de portée de son propriétaire, en cas de besoin. 

Les risques de dérives de la nouvelle loi

Le risque de donner des droits aux animaux.

En classant les animaux dans les « biens corporels », on leur donne indirectement des « droits supplémentaires ». Or un droit ne se conçoit qu’avec un corollaire de devoirs. On ne voit pas bien à quels devoirs les animaux devraient répondre puisqu’ils n’ont pas d’intention. 

Le risque de l’anthropomorphisme

On s’imagine souvent que les animaux, avec lesquels nous sommes proches, ont les mêmes sentiments que nous. Ce qu’on appelle l’anthropomorphisme (Lire "pour aller plus loin") consiste à prêter aux animaux des sentiments qu’ils n’ont pas.
Un autre risque consisterait à pénaliser de manière disproportionnée les personnes qui portent atteintes à la sensibilité animale. On est quelque fois surpris des peines infligées pour un comportement agressif vis à vis de l’animal souvent plus importantes que lorsqu’il s’agit d’agressions comparables sur des êtres humains.

Le risque obsessionnel de la souffrance animale

Un dernier risque de dérive, consisterait à attacher une importance obsessionnelle à la souffrance animale. Quand on risque de faire souffrir un animal, il faut réfléchir à l'intention qu'on a face à cette souffrance (lire "pour aller plus loin) . 

Conclusion

La loi votée n’est pas contre nature en elle-même. Il faudra simplement être vigilant pour que l’application juridique qui en sera faite n’en n’arrivent pas à donner les mêmes droits aux hommes et aux animaux.

Pour aller plus loin...

Quand on parle de l'animal, il faut réfléchir en quoi un homme est différent d'un animal. Comme l'homme, l'animal a un corps, une âme. Comme lui il peut souffrir. C'est pour cette raison que, souvent, on est très tenté d'attribuer à l'animal des sentiments humains qu'on transfert à l'animal des comportements humains. C'est un grand risque de confusion qu'on appelle l'anthropomorphisme. Voyons tout cela petit à petit:

a) La différence entre biens corporels et biens meubles ?

Le code civil tient à classer les biens:
- soit dans les « biens meubles » quand leur propriété peut facilement se transporter
- soit dans les « biens corporels », quand leur propriété peut être limitée dans l’espace ou dans le temps.
Quelquefois la distinction est subtile. Par exemple, un pigeon est qualifié de bien meuble, mais le code civil le classe comme « immeuble » parce qu’on le déplace difficilement de son pigeonnier.

b) L'animal a-t-il une âme ?

Un enfant m'a dit un jour: "l'âme, c'est moi dans moi". C'est une définition simple, mais très belle. On pourrait définir l'âme comme "ce qui fait que la vie est vie". A partir de cette définition, puisque les plantes sont vivantes, elles ont une âme. Les animaux également. Ce qui distingue les plantes, les animaux et les hommes, c'est la qualité de leur âme. On mesure la qualité de cette âme, par sa capacité à gérer des activités, celles qui viennent de lui, et qu'il parvient à améliorer par lui-même.
- Les végétaux ont une activité qui consiste à se nourrir, grandir, se reproduire. La plante a une âme qu'on qualifie de "végétative".
- L'animal a les mêmes capacités, mais il a, en plus, la capacité que lui donne sa sensibilité, celle que la loi vient d'ailleurs de leur reconnaître. Cette capacité sensorielle qui va lui permettre de gérer ses activités mieux qu'une plante. Mais l'animal n'a pas d'intention. C'est pourquoi on parle d'une âme "instinctive" chez l'animal.
- L'homme a les mêmes capacités que l'animal, mais il a, en plus, celle de son esprit: il a une conscience et donc est capable d'intentions, ce qui lui donne une liberté qui est très différente de l'instinct de l'animal. C'est pourquoi on dit que l'homme a une âme "spirituelle". C'est ce qui fait la très grande beauté de l'homme, tellement admirable qu'on en arrive à croire que l'homme est le seul être à avoir une âme. Oui! l il est le seul à avoir une âme spirituelle. La culture chrétienne parle même d'une âme à la ressemblance de Dieu.
On comprend alors que la terre n'a pas d'âme. Elle contient des êtres vivants qui ont des âmes, ce qui n'est pas la même chose. Ce serait confondre un contenant (une ruche) et ce qu'elle contient (des abeilles). La ruche n'a pas d'âme ! 

Contrairement à ce qu'on pense, l'âme n'est donc pas une idée religieuse. C'est une réalité qui est décrite par la philosophie. Aristote disait que toute réalité se définit à partir de quatre causes. Pour lui l'âme est "la cause formelle de la vie". 
Certains philosophes ont très bien compris ce qu'est l'âme, mais on eu tort de dire qu'elle se distingue complètement du corps. C'est ce qu'on appelle le dualisme parce qu'il sépare en deux la vie: le corps et l'âme. On ne devrait pas dire "j'ai une âme", ou "j'ai un corps". On devrait plutôt dire: "je suis mon corps" et "je suis mon âme". C'est la différence entre le verbe avoir et le verbe être!

c) Quels risques anthropomorphiques y a-t-il dans la nouvelle loi ?

L'anthropomorphisme est une philosophie consistant à attribuer des caractéristiques du comportement humain à d'autres entités comme des dieux, des animaux, des objets, des phénomènes, voire des idées.
Par exemple, on ne peut pas dire d’un animal qu’il « aime » son maître. Il a des instincts qui le poussent à s’approcher de lui parce qu’il a fait l’expérience instinctive que son maître contribue, par des caresses ou de la nourriture, à satisfaire ses instincts de recherche d’une sensibilité de bien être. La sensibilité n’a rien à voir avec un sentiment. L’instinct et l’intention n’ont rien à voir. Confondre ces concepts relève de l’anthropomorphisme.
Il y a des philosophies écologistes qui attribuent à la terre des sentiments. La terre aurait une âme ! Elle se vengerait contre l’homme quand elle se sentirait agressée. La terre aurait une conscience. Ces philosophies, développées par un philosophe écologiste, James Lovelock, relèvent typiquement de l’anthropomorphisme et vont contre toute raison.
Le principal risque de dérive serait de placer l’animal au même plan que l’homme. Ainsi, on parle de manière confuse de solidarité avec la nature. On oublie que la solidarité est un concept liant les personnes, et que l’homme est le seul vivant à être une personne. On ne peut pas parler de solidarité avec un objet et toute solidarité avec une plante ou un animal relève de l'anthropomorphisme
Prenons un autre risque de dérive: on a vu la justice argentine reconnaître en décembre 2014 le statut de "personne non humaine" à un orang-outan ! Dès lors, la loi donnait à ce singe les mêmes droits qu'une personne, qu'elle soit humaine ou non-humaine! On voit qu'il est toujours important de bien comprendre le sens exact des mots. Car le mot personne définit l'homme lui-même. C'est un peu comme si on disait que les océans ont le droit à la dignité! Or la dignité ne se fonde que sur le fait d'être un être humain (lire la définition de la dignité dans l'article de Actuailes n°29) 
Si l'animal a les mêmes droits qu'une personne, on aurait envie de dire qu'il n'aurait pas le droit d'être emprisonné sans jugement. Le zoo et le cirque sont-ils des prisons ? Une écurie est-elle une prison pour les poneys montés par tous les enfants du monde ? Pourquoi ne pas redonner leur liberté à tous les chats et les chiens de compagnie ? Les réponses à ces questions seront fausses si on se laisse aller à l'anthropomorphisme.

d) A-t-on le droit de faire souffrir un animal?

Faire souffrir un animal peut ne pas avoir de conséquences morales. Par exemple, quand je marche, il peut m'arriver d'écraser une coccinelle, et elle en aura souffert au point d'en mourir. Cela ne porte pas à grande conséquence morale. En revanche, si j'attrape la même coccinelle et que je m'amuse à lui arracher les pattes, elle en éprouvera également une souffrance. Paradoxalement, si j'éprouve du plaisir à cette dissection, c'est probablement à moi-même que je ferai le plus grand tort, plus qu'à la coccinelle elle-même. En effet, si j'éprouve de la satisfaction à voir souffrir un animal, j'endurcit ma propre sensibilité et je serai ensuite moins capable de compassion vis vis de la souffrance d mes proches.

Conclusion

Par leur simple existence, les animaux sont une bénédiction pour l'homme. Aussi les hommes leur doivent-ils bienveillance. Les animaux sont en quelque sorte confiés à la gérance de l'homme. Il est donc bien de se servir des animaux pour la nourriture et la confection des vêtements. Mais il est contraire à la dignité humaine de faire souffrir inutilement les animaux et de gaspiller leurs vies. On peut enfin trouver du plaisir à vivre avec des animaux, mais on doit éviter de leur porter des sentiments d'affection, c'est à dire d'amour, qu'on doit aux seules personnes humaines.

Pour approfondir...

C'est quoi les causes d'Aristote?

Le philosophe Aristote pensait que toutes les réalités du monde s'expliquaient par quatre causes principales: 

a) La cause matérielle.

Il s'agit de la cause la plus évidente. C'est elle qui permet à l'intelligence humaine de mesurer la hauteur, la largeur et la longueur d’une matière, ce qui rend possible la connaissance de la réalité observée.
Si on applique cette théorie à une statue, on dira que sa cause matérielle est le marbre. On pourra le qualifier et dire qu’il est plus ou moins dur.
Si on l'applique à la vie, elle est faite de matière biologique: de l'eau, de l'azote, du carbone, du phosphore, etc.. 

b) La cause efficiente (ou motrice)
C'est ce qui rend efficace le changement de matière. Pour Aristote, le changement ne résulte pas d'un désordre, mais obéit à des lois accessibles à l'intelligence.
Appliquée à une statue, on dira que la cause efficiente est le sculpteur qui travaille le marbre.
Pour la vie, on dira que la cause efficiente est celle des parents sans qui il n'y aurait pas de vie.

c) La cause formelle
C'est l’ordre introduit par l’agent. Cette cause est ce qui fait que la réalité est ce qu'elle est. La forme d'un objet n'est pas que sa forme géométrique. La cause formelle est ce qui rend l'objet définissable.
Pour une statue, la cause formelle est l’explication de l’ordre introduit par le sculpteur à travers le fait qu’il s’agit de la statue d’un homme. On ne pourra pas dire si la statue est « plus ou moins statue ». Un portail peut être en pierre taillée par un sculpteur, mais ce n'est pas une statue. La cause formelle du portail n'est pas la même que celle d'une statue.
Pour la vie, on dira que la cause formelle de la vie, c'est l'âme. (voir "pour en savoir plus")

d) La cause finale
C'est ce vers quoi le changement est réalisé. La cause finale est souvent confondue avec la cause formelle. Or, la cause finale est la raison d'être de la chose, ce en vue de quoi elle existe.
Pour une statue, la cause finale est ce pourquoi est faite la statue, par exemple de représenter un dieu grec ou telle épisode de la vie d'un roi. Cette volonté constitue la réalité même de cette statue.
La finalité est un concept capital de la philosophie d'Aristote. Par exemple, on peut se demander pourquoi l'homme existe. C'est une question que tout le monde peut se poser et les réponses sont très personnelles. Pour les chrétiens, par exemple, la cause finale de l'homme est de rendre gloire à Dieu.

e) Conclusion

On voit que sans les deux premières causes, matérielles (marbre) et efficientes (sculpteur), la statue disparaîtrait. Mais l'idée qu'on se fait de la statue demeure avec les deux dernières causes, formelle (ce qui fait qu'elle est ce qu'elle est) et finale (son but).
Pour les chrétiens, Dieu est la seule réalité qui n'a aucune de ces quatre causes: Il n'a pas de cause matérielle (Il est Esprit), pas de cause efficiente (Il n'a été créé par personne), pas de cause formelle (en dehors de Lui-même), ni de cause finale (Il n'a d'autre but que lui-même).

Pourquoi ne pourrait-on pas être "solidaire" d'un animal ?

Pour répondre à cette question, il faut revenir au mot solidarité. Il vient du droit romain. Quand quelqu'un a une dette, on dit qu'il est le débiteur, vis à vis du créancier, qui est la personne qui a accepté de prêter. Les tribunaux romains considéraient que deux créanciers peuvent agir « in solidum » pour récupérer leur dette, c’est à dire qu’ils pouvaient intervenir avec les mêmes droits auprès du débiteur.
De la même manière, les hommes sont solidaires entre eux parce qu’ils ont la même dette vis à vis de la création : ils sont égaux en droit. En revanche, on ne peut parler de solidarité d’un homme avec un animal, car il n’a pas la même dette vis à vis de la création. Chacun ressent bien, en effet, que l’homme a un statut supérieur aux autres créatures, quelles qu’elles soient.

C'est quoi une "personne"?

Le mot personne est très antérieur au mot grec prosopon qui désignait le masque que portaient les comédiens au théâtre. Ces masques donnaient l'apparence, incarnaient chaque « personnage ».
L'idée de "personne" est très difficile à définir. Beaucoup de philosophes ont donné leur propre définition. 

Certains le définissent à partir des droits qu'elle donne, et d'abord le droit à la dignité d'une personne (voir le mot dignité dans "pour en savoir plus"). Mais cela ne définit pas la réalité elle-même de ce qu'est une personne.

D'autres philosophes essaient de le définir par ce que la personne n'est pas: la personne ne se limite pas à
- sa capacité à être consciente du "je",
- ni à celle d'avoir une volonté,
- ni à celle d'avoir une capacité affective,
- ni celle d'avoir une conscience,
- ni celle d'avoir une intelligence: l'animal possède une forme d'intelligence,
- ni celle d'un individu, mot utilisé pour désigner une unité indivisible de n'importe quelle espèce y compris animale 

Le mot "personne" serait un peu ce qui fait que chaque être humain possède une "individualité" capable d'entrer en relation "personnelle" avec une "personne" autre, qu'elle soit humaine ou même une personne divine. Il s'agit de la capacité d'entrer en communion avec quelqu'un avec qui on a un échange réciproque. C'est quelque chose qui dépasse les autres critères de distinction de notre singularité

Mais ce nécessaire éclairage de la dimension relationnelle d'une personne ne définit pas encore complètement la personne. Celui (ou celle) qui est dans le coma perdrait-il sa qualité de personne parce qu'il n'aurait plus la capacité relationnelle ? Cette capacité entre dans une perspective intemporelle (certains disent immortelle):
- perspective passée: une personne âgée, atteinte d'Alzheimer, a eu, avant sa maladie, des relations interpersonnelles.
- perspective future: un embryon, dès son stade le plus précoce, entrera en relation avec sa mère, même dans l'utérus. En tout état de cause, la mère a une relation avec lui dès qu'elle apprend qu'elle est enceinte en parlant de son "bébé" et non d'une "chose". 

Ce concept de "personne" est donc difficile. Même l'Eglise qui a une tradition de 2000 ans de réflexion philosophique, est prête à reconnaître cette difficulté. Dans un document intitulé "Donum vitae"(le don de la vie) "n’a pas défini l’embryon comme personne, afin de ne pas s’engager expressément dans une affirmation de nature philosophique". Elle s'est contentée de dire qu'il existe des indications précieuses "pour discerner rationnellement une présence personnelle dès cette première apparition d’une vie humaine : comment un individu humain ne serait-il pas une personne humaine ?" parce que rien dans "la réalité de l’être humain, tout au long de son existence, avant et après sa naissance, ne permet d’affirmer un changement de nature ...[et que] l’embryon humain a donc, dès le commencement, la dignité propre à la personne".


Constitution

La "Constitution" d'un pays est un texte de loi supérieure à toutes les autres. Elle aussi fixe l'organisation et le fonctionnement d'un État ou d'un ensemble d'États. Le Conseil Constitutionnel est une assemblée de sages qui vérifient qu'aucune loi votée n'est contraire à la Constitution 

Sensibilité

Aptitude d'un être vivant ou un organisme à réagir à des excitations externes ou internes.

Dérive

Fait de s'écarter d'une voie normale, d'aller à l'aventure, de déraper, de s'écarter d'une norme juridique ou d'un cadre moral établi.

Code civil

Ensemble de lois définissant les codes et les règles de la vie d'une cité ou d'un pays.

Instinct:

Ensemble d'aptitudes ou de comportements animaux ou humains, caractéristiques d'une espèce, transmis par voie génétique et qui s'exprime en l'absence d'apprentissage.

Biens corporels / biens meubles:

Les biens corporels désignent les biens ayant une existence matérielle. Juridiquement, on distingue les biens corporels des biens incorporels. Les biens corporels peuvent être meuble (transportable sans le modifier ou le détruire) ou immeuble (ayant vocation à rester à la place où ils ont été installés)

Palpable:

Mot venant du latin palpare ("tâter, toucher"). Une réalité est "palpable" si on peut la palper, examiner en touchant par exemple avec la main.

Corollaire:

Le mot latin corolla était un diminutif de corona ("couronne"). Ce mot évoque quelque chose de circulaire, par exemple une logique qui "tourne en rond" ou une idée qui découle d'une autre

Anthropomorphisme:

Mot dérivant des mots grecs anthrôpos ("être humain") et morphé ("forme"). Il désigne un raisonnement consistant à attribuer des caractéristiques du comportement ou de la forme humaine à des entités animaux, des objets ou des phénomènes.  

Subtile:

Mot composé de deux autres mots latins,  sub ("sous" et tela ("toile"). Il exprime l'idée de quelque chose qu'on doit protéger parce qu'elle est fine, fragile,délicate. Se dit de la finesse d'une idée qui permet de pénétrer en profondeur une réalité complexe.

Obsessionnel:

Mot qui a pris des sens différents au fil des siècles. En latin obsessio signifiait une action militaire consistant à faire un siège ou à établir un "blocus". Vers la fin du XVIe siècle il a évoqué l'état d'une personne assiégée par un démon ou par une  action qui importune sans cesse. C'est de là qu'est né le sens actuel en psychologie évoquant  une idée, une image ou un mot qui s'impose à l'esprit de manière incessante, au point de rendre malade psychologiquement. 

Esprit:

Mot venant du grec Algos qui signifie douleur et Anti qui signifie contre. Les antalgiques, ou analgésiques, sont donc des médicaments utilisés en médecine dans le traitement de la douleur d'un malade.

Orang-Outan:

Mot très probablement empreint de la langue des habitants de l'île de Java en Malaisie, orang signifiant "homme" et ūtan "forêt". Utilisé dès les années 1630 pour désigner un singe ressemblant à un homme, mesurant de 1,20 m à 1,50 m, à longs poils brun acajou et aux membres antérieurs très longs, leur permettant de monter aux arbres pour se nourrir de fruits. 

Dissection

Mot dérivé du verbe latin secare ("couper") et du grec dus ("deux"). C'est un mot utilisé en chirurgie pour désigner une action de  diviser les différentes parties d’un cadavre, soit pour en étudier la nature, soit pour connaître les causes d’une maladie. On pourra aussi disséquer une idée ou un caractère pour en faire une analyse minutieuse ou les critiquer dans leurs moindres détails.

Singularité

Du latin singularitas (« fait d’être unique »).  On parlera de la manière d’agir, de penser, de parler, etc., hors de l’ordinaire, différente de celle de tous les autres.

Alzheimer

Maladie, décrite par un médecin allemand Aloïs Alzheimer (1864-1915) qui atteint le cerveau et entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire.

Intitulé

Du latin titulus : la désignation de quelque chose ou quelqu'un. Un titulus était, par exemple, l'écriteau qu'on plaçait au cou d'un esclave pour le mettre en vente avec son prix. On pouvait, de la même manière racheté un condamné en indiquant le prix de "rachat" sur le titre". On parlait d'un "titre" de propriété pour celui qui les achetait. A l'opposé, on parle d'un titre de gloire, titre d'honneur ou d'un titre de noblesse