Titre : « Climat: 15 vérités qui dérangent »
Année de parution : 2014
Auteur : E. Marko ISTVÀN
Editions : Texis
Préface : néant
 
CV de l’auteur : Hongrois, professeur de chimie organique à l'université de Louvain
Derniers ouvrages :
« La faillite du climatisme » (2015)

Résumé

Nous reprenons ici les notes de lecture publiée par François Garczynski sur son blog, et qui reprend lui-même une analyse de l'Institut Turgot:

Istvan Marko fait partie d'un groupe de scientifiques belges, issus de différentes disciplines, qui ont uni leurs efforts pour montrer que, contrairement à ce que l'on voudrait nous faire croire, le débat sur le réchauffement climatique est loin d'être clos.

Résultat de ce travail, un livre choc qui fait la synthèse des arguments climato-sceptiques, et dont Istvan Marko a fait une présentation lors d'une conférence organisée à l'Assemblée nationale sur le thème : "climat: vers la fin du réchauffisme ?".

Nous sommes reconnaissants aux auteurs de nous avoir autorisé à reproduire l'introduction qui, à elle seule, résume bien l'état du problème posé.

Le livre poursuit deux objectifs. Le premier est de déverrouiller le débat sur la question du changement climatique et, face à une pratique systématique d’accaparement de la vérité au détriment d’une authentique approche scientifique, de restaurer le débat démocratique.

Ce livre est le fruit d’une démarche scientifique citoyenne et bénévole initiée et menée par des scientifiques et intellectuels de tous horizons. Cette démarche est spontanée, n’est commanditée par aucune organisation et ne bénéficie de financement d’aucun ordre.

Lors de la conférence de Durban qui s’est tenue en décembre 2011, les pays participants ont adopté des engagements internationaux minimalistes. Ils ont convenu d’une feuille de route qui doit déboucher en 2015 sur un traité prolongeant le Protocole de Kyoto et dont le caractère juridiquement contraignant est encore à débattre. L’Union européenne s’est, pour sa part, d’ores et déjà engagée à poursuivre ce protocole après son expiration.

Pareil traité, s’il était adopté, exercerait une influence considérable sur l’économie mondiale. Dès lors, il fera l’objet d’intenses discussions dans les mois et les années qui viennent. Le « groupe Durban » (« Ad Hoc Working Group on the Durban Platform for Enhanced Action »), dont les travaux ont débuté en 2012, devra s’appuyer sur le prochain rapport du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

La récente conférence internationale de Doha en décembre 2012 a confirmé cette tendance au désengagement de la communauté internationale. La situation économique mondiale explique probablement que la lutte contre le réchauffement climatique soit passée à l’arrière-plan des préoccupations des grandes puissances économiques mondiales. Néanmoins, la crise n’explique pas tout. Le report des décisions d’engagement, le retrait du Canada, le refus du Japon, de la Chine, de l’Inde et de la Russie d’adhérer au Protocole de Kyoto, ainsi que les réticences diplomatiquement exprimées par certains doivent aussi beaucoup à une remise en cause de l’efficacité du protocole de Kyoto et à une analyse critique des travaux du GIEC.

Poursuivre l’actuelle politique de lutte contre le changement climatique est, pour l’Union européenne en général, la France et la Belgique en particulier, une décision qui n’est pas sans conséquences. Il serait politiquement irresponsable de refuser de s’interroger activement sur la pertinence de cette politique et sur le bien-fondé des rapports du GIEC qui la sous-tendent.

Or, la question du changement climatique est aujourd’hui verrouillée en Europe. La raison en est, d’une part, le lobbying constant et agressif du GIEC qui prétend détenir le monopole de la vérité sur cette question et, d’autre part, que de trop nombreux décideurs et médias, aveuglés par cet activisme, considèrent que cette question est soustraite, de facto, tant au débat scientifique qu’au débat démocratique. En effet, toute observation critique, toute contestation, toute remise en cause des travaux du GIEC sont considérées comme une agression faite à la « Science » et celui qui les formule passe automatiquement pour une personne suspecte.

Certes, les médias laissent parfois (quoique très rarement) la parole aux « climato-sceptiques » pour exprimer leur point de vue par écrit, sur les ondes et sur des plateaux de télévision. Toutefois, on assiste rarement à un débat équilibré. Pourquoi ? Pour trois raisons :

- Les représentants du GIEC (et, au sens large, les partisans de la lutte contre le changement climatique) refusent le plus souvent de prendre part à un débat avec des scientifiques opposés aux thèses qu’ils défendent ;

- L’idée même d’un débat est perçue comme indécente car les représentants du GIEC sont parvenus à accréditer l’idée que s’opposer aux thèses du GIEC revient à être considéré, aux yeux de beaucoup, comme un ennemi de la Science, de la Nature et des générations futures. Au mieux, cela passe pour de la fantaisie provocatrice, au pire pour une opération de manipulation téléguidée par des lobbys pétroliers ;

- L’une des conditions préalables et indispensables de tout débat argumenté et équilibré n’est pas garantie : le postulat de respectabilité réciproque des différents intervenants.

Dans le débat démocratique, on remarque que les principaux partis politiques n’osent pas critiquer les travaux du GIEC et que les politiques en matière d’énergie, de logement, de mobilité, d’économie, d’environnement, d’aménagement du territoire, etc. s’appuient toutes, d’une manière ou d’une autre, sur les travaux du GIEC. Considérant comme acquise la thèse du réchauffement climatique d’origine anthropique, les journalistes - quand il s’agit de rendre compte de ces travaux ou d’interroger des représentants de cette institution - semblent abdiquer tout esprit critique et se contentent de relayer les affirmations de cette institution. Le monde académique et le secteur associatif font preuve de la même complaisance.

Origine du livre

L’élément déclencheur de cette initiative à la fois scientifique et citoyenne est la démarche de Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du GIEC, consistant - le 1er septembre 2011 - à exercer une pression simultanée sur le président de la Société Européenne des Ingénieurs et Industriels et sur le directeur de la Fondation Universitaire afin de faire interdire à Bruxelles une conférence des professeurs Fred Singer et Claes-Goran Johnson planifiée ce jour-là dans les locaux de cette institution. Cette action, qui a conduit à l’annulation de la conférence dans les locaux de la Fondation Universitaire, constitue une atteinte inacceptable de la part du vice-président du GIEC à la liberté d’expression, à la liberté académique, aux exigences de la démarche scientifique et à l’objet social du GIEC lui-même, à savoir la recherche de la vérité sur les causes du changement climatique.1

Les objectifs

Il faut non seulement que pareils débats puissent se tenir mais qu’à l’instar des autres débats de société, ils puissent se tenir dans un cadre où est respectée « l’éthique de discussion » théorisée par les penseurs de la fameuse Ecole de Francfort (notamment Jürgen Habermas et Karl-Otto Apel). Il faut respecter des normes garantissant les conditions de possibilités minimales de compréhension mutuelle des hommes en situation d’échange verbal et permettre ainsi à un débat de se dérouler de manière satisfaisante. Cela implique l’observation de certains principes tels que le respect des intervenants, le postulat de probité intellectuelle, l’absence de procès d’intention, la possibilité laissée à chacun d’exposer son point de vue, l’équilibre des débats, la neutralité du modérateur, la règle du meilleur argument, etc.

Parmi ces principes figure aussi celui d’appliquer les mêmes règles à tous les intervenants. Quand certains scientifiques expriment un point de vue critique sur les thèses du GIEC, on met systématiquement leur crédibilité en doute s’ils ne sont pas climatologues, alors que cette objection n’est jamais formulée à l’encontre des personnes qui, sans être climatologues ni même scientifiques (Al Gore, Nicolas Hulot, etc.), confortent le point de vue du GIEC.

Cette restauration doit s’opérer à un double niveau :

_ au niveau du débat scientifique : les scientifiques devraient pouvoir s’exprimer librement sur la réalité et les causes du changement climatique sans voir remises en cause leur intégrité et leur crédibilité, et sans devoir craindre des représailles sur leur carrière scientifique et le financement de leurs recherches ;

_au niveau du débat politique : une nécessaire sérénité des débats implique que tout citoyen, scientifique ou non, puisse s’exprimer publiquement sur les décisions qu’il convient de prendre en matière de lutte contre le changement climatique sans que le fait de s’écarter, ne fût-ce que partiellement, des recommandations du GIEC ne l’expose ipso facto à la suspicion et au mépris publics.

Le second objectif de ce rapport est d’exprimer de manière argumentée et étayée les raisons d’un triple questionnement :

  1. sur le caractère scientifique du GIEC ;
  2. sur les thèses scientifiques constituant le cœur du dernier rapport du GIEC ;
  3. sur la réception politique, médiatique et économique des rapports du GIEC.

Le présent ouvrage ne se contente pas d’expliquer les raisons de son désaccord (synthétisées dans les 15 affirmations reprises infra et développées une à une) et d’appeler à la restauration du débat scientifique et politique. Il formule également plusieurs propositions constructives figurant dans les conclusions de ce document.

Les quinze vérités

  1. Le GIEC n’est pas un organisme scientifique. Sa composition, ses compétences et son fonctionnement attestent clairement qu’il s’agit d’un organisme politique.
  2. Le GIEC entretient constamment une habile confusion des registres entre science et politique, clamant publiquement sa neutralité mais oeuvrant activement pour l’adoption de mesures politiques idéologiquement orientées.
  3. Le GIEC est au coeur d’une puissante coalition d’intérêts particuliers.
  4. Le GIEC refuse le débat scientifique argumenté avec les scientifiques opposés à ses thèses.
  5. Le GIEC dénigre, calomnie et entrave la liberté d’expression de ceux qui ne partagent pas ses thèses.
  6. Il n’est pas scientifiquement établi par les observations que les concentrations atmosphériques mondiales de dioxyde de carbone aient fortement augmenté en conséquence des émissions de dioxyde de carbone liées à l’utilisation des combustibles fossiles depuis 1750.
  7. L’élévation de la température moyenne globale du demi-siècle passé n’est pas atypique par rapport aux 1300 dernières années.
  8. Le CO2 provenant des combustibles fossiles ne contribue pas, en tout cas pas significativement, à la hausse de température depuis le milieu du 20ème siècle.
  9. La théorie du « changement climatique dû à l’homme » se base sur des modèles ou simulations numériques avec tous les aléas, hypothèses et approximations que de tels modèles comportent. Les modèles sont une aide à l’analyse mais ils ne constituent en aucun cas une preuve scientifique.
  10. Les observations mettent en évidence d’autres facteurs majeurs (soleil, volcans, courants océaniques, nuages, aérosols, etc.) dans l’évolution du climat, dont le GIEC ne tient pas ou pas suffisamment compte.
  11. Les thèses du GIEC ne font pas l’objet d’un consensus scientifique.
  12. La presse ne traite pas de la problématique du réchauffement climatique avec tout le recul critique, l’objectivité et l’impartialité qu’on est en droit d’attendre.
  13. En dépit de l’indication selon laquelle il est régulièrement remis à jour, le site du Service Fédéral de l’État belge www.climat.be contient des documents erronés et périmés (depuis près de dix ans), dont la lecture induit automatiquement le citoyen en erreur, manquant ainsi à sa mission d’information du citoyen.
  14. En raison de la popularité des thèses du GIEC résultant de leur diffusion médiatique complaisante, les partis politiques avalisent les thèses du GIEC et ne contestent pas, sur le principe, la nécessité de réduire les émissions de CO2.
  15. Les milieux économiques et financiers ont été contraints de s’adapter aux politiques de lutte contre le changement climatique qui affectent durement leur productivité et leur compétitivité alors que d’aucuns ont réussi à se ménager des rentes de situation au détriment de leurs concurrents et des contribuables.