Les discours de Donald Trump sur le climat sont volontiers ridiculisés par les médias européens. Mais personne n’a fait état d’auditions d’experts très sérieuses qui ont été menées devant la Commission « Science, Espace et Technologie » de la Chambre des représentants, le 29 mars 2017.
On rêverait pourtant que soit organisées, devant le parlement français, des auditions de cette qualité, à la fois publiques et contradictoires.
On a donc tort de considérer comme impulsive les décisions de Donald Trump de relancer la production de combustibles fossiles et d’avoir nommé un « climato-sceptique » à la tête de l'Agence de protection de l'environnement.
Que s’est-il dit à Washington ? Nous résumons ici et transcrivons intégralement ces interventions pour montrer que la stratégie des USA, certes intéressée, n’est probablement pas dénuée de fondements scientifiques. 

Source : Site de la Chambre des représentants - 29 mars 2017

Commentaires « les2ailes.com »

La Commission « Science, Espace et Technologie » de la Chambre des représentants aux USA, a auditionné quatre experts du climat sur la thématique suivante :  « Science du climat: hypothèses, implications politiques et méthode scientifique ». Ces auditions se sont déroulées, sous la présidence de Lamar Smith, le 29 mars 2017 au House Office Building de la Chambre des représentants dans le quartier du Capitole à Washington.

 

1- Que retenir de l’audition devant le parlement américain?

1.1- Le caractère public et contradictoire de l’audition.

L’intégralité des auditions est accessible sur le site de la Chambre des représentants. La commission a su faire appel à un des chercheurs les plus connus du GIEC :

- Michael Mann, auteur de la fameuse courbe de températures en « Crosse de Hockey »

Mais la commission a été capable d’inviter également des auteurs contestés par le même GIEC :

- Judith Curry, présidente du « Climate Forecast Applications Network »
- John Christy, Professeur de Sciences Atmosphériques à l’ « Alabama State Climatologist University »
- Roger Pielke Jr., Professeur à l’Environmental Studies Department de l’University of Colorado

En France, l’Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a pratiqué de telles auditions, qui, toutes, avaient pour objet de confirmer la pensée dominante en matière de climatologie, n'invitant que des représentants du GIEC et en particulier Jean Jouzel :

- Le 11 mai 2004 : « Science et Parlement », avec, à propos du climat, Jean Jouzel, Directeur de l'Institut Pierre Simon Laplace (IPSL) et Gérard Mégie, Président du CNRS, et fondateur du dit IPSL.
- le 24 septembre 2015 « l’innovation et de l’évaluation scientifique et technologique »
- le 24 novembre 2016 : « L’apport de l’innovation et de l’évaluation scientifique et technologique à la mise en oeuvre des décisions de la COP21», séance ouverte par M. Jean Jouzel, membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), prix Nobel de la paix 2007 au nom du GIEC, médaille d’or du CNRS - Mme Laurence Tubiana, ambassadrice pour les négociations climatiques.

Quand la ministre Valérie Pécresse avait demandé en avril 2010 à l'Académie des Sciences un état des lieux des connaissances sur cette question, c’est à huis clos , le 20 septembre 2010, qu'elle a fait appel à des contradicteurs comme Claude Allègre ou Vincent Courtillot !

Quand verra-t-on le parlement français s’ouvrir à la contradiction? 

1.2- Le caractère non scientifique des consensus.

1.2.1- Qu’est ce qu’un consensus?

Dans son audition, John Christy explique qu’« on aura souvent recours au terme «science du consensus» comme arguments relatifs aux changements climatiques pour renforcer une assertion. C'est une forme de «argument de l'autorité». Le consensus, cependant, est une notion politique, et non une notion scientifique. »

Il dit souvent comparer le GIEC à un «establishment  climatique» - qui, au fil des ans, en est venu, à mon avis, à tenir un rôle de gardien d'avis scientifique et d'information plutôt que d’intermédiaires. Les voix de ceux d'entre nous qui s'opposent à diverses déclarations et mises en évidence dans ces évaluations sont en grande partie rejetées plutôt que discutées »

1.2.2- Conséquence de ce poids du consensus :

a) Une perte au plan de la science

Judith Curry, dans son exposé explique que « les progrès accomplis dans la compréhension du système climatique sont entravés par un effort institutionnalisé visant à étouffer cette tension créative, au nom d'un «consensus» que les humains ont provoqué des changements climatiques récents ». Il en résulte que « les progrès accomplis dans la compréhension du système climatique sont entravés par un effort institutionnalisé visant à étouffer cette tension créative, au nom d'un «consensus» que les humains ont provoqué des changements climatiques récents ... Les théories prématurées imposées par un processus explicite de construction de consensus nuisent au progrès scientifique en raison des questions qui ne sont pas posées et des enquêtes qui ne sont pas entreprises ».

Tout cela, dit-elle, a « élevé de façon prématurée une hypothèse scientifique au rang d’une théorie dominante » (Judith Curry § 2.2.1.2)

A l'appui de son discours, Judith Curry cite l'expert en politique scientifique, Daniel Sarewitz, pour décrire le processus:

"À l'instar d'un champ magnétique qui permet d'aligner les mémoires de fer, une croyance culturelle puissante aligne de multiples sources de biais scientifiques dans la même direction. La croyance est que le progrès scientifique signifie la production continue de résultats positifs. Tous les participants ont bénéficié de résultats positifs et de l'apparition de progrès. Les scientifiques sont récompensés à la fois intellectuellement et professionnellement, les administrateurs scientifiques sont habilités et la volonté du public pour un monde meilleur est satisfaite” [1].

Elle cite également le philosophe des sciences, Thomas Kelly :

"Au fur et à mesure que de plus en plus de pairs pèsent sur un problème donné, la proportion de la preuve totale qui consiste en des preuves psychologiques d'ordre supérieur [de ce que les autres personnes croient] augmente, et la proportion de la preuve totale qui consiste en une preuve de premier ordre diminue... À un moment donné, lorsque le nombre de pairs se développe suffisamment, la preuve psychologique de l'ordre supérieur va transformer la preuve du premier ordre en une insignifiance virtuelle”[2].

Malheureusement, le communiqué de presse de l’IPCC n° 2015/19 du 6 octobre 2015 reconnait que le GIEC a reçu mission de « travailler par consensus ».

Judith Curry conclut à ce sujet que « les scientifiques et les institutions individuelles sont devenus des militants et des défenseurs des politiques de réduction des émissions. Les scientifiques ayant une perspective qui n'est pas compatible avec le consensus sont au mieux marginalisés  (difficulté à obtenir des fonds et à obtenir des articles publiés par des éditeurs de journaux «d’alerte») ou, au pire, écartés par des étiquettes de « négationniste » ou d’«hérétique».» (Judith Curry § 2.2.1.2).

b) Une hyper-politisation de la science

C'est la première conséquence qu'évoque Judith Curry: « Le processus de recherche par consensus du GIEC et ses liens avec les politiques de réduction des émissions de la CCNUCC ont eu une conséquence imprévue de l'hyper-politisation de la science et de l'introduction de biais dans les processus de prise de décisions scientifiques et connexes. Le résultat de ce cadre simplifié d'un problème grave est que nous manquons de l'information nécessaire pour mieux comprendre la variabilité climatique et les vulnérabilités sociétales ».

Or, c’est, dit-elle, de la responsabilité des politiques et du « mandat qu'ils donnent aux groupes d'experts scientifiques. Dans le cas du changement climatique, la CCNUCC a exigé du GIEC une trop grande précision où la complexité, le chaos, le désaccord et le niveau de compréhension actuelle résistent à une telle précision. Demander aux scientifiques de fournir des réponses simples aux politiques pour des questions complexes entraîne une situation impossible pour les scientifiques et des résultats trompeurs pour les décideurs. À moins que les décideurs politiques ne souhaitent que les experts confirment leurs préjugés préconçus, les groupes d'experts devraient traiter les controverses et les incertitudes en évaluant ce que nous savons, ce que nous ne savons pas et où résident les incertitudes majeures ».

c) Une véritable « guerre des sciences »

Avec l’avènement de l’administration Trump, des scientifiques ont organisé une Marche pour la Science le 22 avril 2017[3]. Judith Curry se demande : « pourquoi les scientifiques se mettent-ils à défiler ? »

Elle répond que « la grande préoccupation des scientifiques est de «faire taire les faits». Cette préoccupation découle apparemment de leur volonté d'avoir leurs «faits» négociés - comme le consensus du GIEC sur le changement climatique - dictat des politiques publiques. Ces scientifiques ont également peur des coupures de fonds et des défis pour la communauté scientifique académique et les institutions d'élite qui l'appuient ».

Judith Curry explique fort bien que « il y a une contradiction dans l’expression même « Scientifiquement prouvé » : la science ne prouve rien. Les scientifiques ont une vision de la réalité qui est la meilleure qu'ils ont trouvés jusqu'à présent, et il peut y avoir des désaccords individuels importants entre les scientifiques. La science fonctionne bien quand il y a plus d'une hypothèse pour expliquer quelque chose - en fait, le désaccord stimule le progrès scientifique par des tensions créatives et des efforts pour résoudre le désaccord. La science est motivée par l'incertitude, le désaccord et l'ignorance - les meilleurs scientifiques cultivent activement le doute. Les scientifiques ne se concentrent pas sur ce qu'ils savent, mais plutôt sur ce qu'ils ne connaissent pas ».

1.2.3- Comment faire pour rétablir plus de rigueur scientifique dans la climatologie ?

Les intervenants ont rappelé le rôle essentiel des « Red Teams » et de la nécessité de généraliser les test d’hypothèses dans l’exploitation des modèles climatologiques.

a) Le financement de « Red Teams »

Plusieurs intervenants ont souligné l’apport indispensable, en science, de véritables « Red Team ». Ce type d’équipes ad’hoc est utilisée dans l'industrie, mais également dans les cabinets politiques. Dans une approche « Red Team », l’objectif de l’équipe "attaquante" est de tracer un chemin partant d’une personne extérieure jusqu’à la réalisation d’une ou plusieurs actions critiques au sein du système. Jutih Curry évoque, pendant son audition, le rôle bénéfique des « Red Teams » pour surmonter les biais scientifiques.

Elle cite un exemple : « En 2014, la American Physical Society (APS) a organisé un atelier pour examiner sa déclaration sur le changement climatique. Un comité d'éminents physiciens, chacun sans expertise particulière dans la science du climat ou candide pour aboyer dans le débat public, a sélectionné six scientifiques du climat avec des perspectives diverses (Isaac Held, Ben Santer, William Collins, Judith Curry, Richard Lindzen, John Christy) pour aborder des questions spécifiques préparées par le comité qui étaient liées au 5e rapport d'évaluation du GIEC. L'APS a produit une transcription complète du groupe de travail[4]. Cette transcription est un document remarquable: elle fournit, à mon avis, la représentation la plus précise des débats scientifiques entourant le changement climatique ».

Judith Curry insiste pour que soient dégagés des budgets pour le financement de« Red Teams ».

Dans son intervention, John Christy dit la même chose : « Une façon d'aider le congrès à mieux comprendre le problème climatique que ce qui est produit par des groupes "officiels" biaisés de l'établissement climatique est d'organiser et de financer des «Red Teams» crédibles qui abordent des problèmes tels que la variabilité naturelle, l'échec des modèles climatiques Et les avantages énormes pour la société à partir d'énergie abordable, à base de carbone et autrement. Je m'attends à ce qu'une telle équipe offrirait au congrès des conclusions très différentes concernant les impacts humains sur le climat ».

Il propose, puisque l'activité du GIEC est financée par les contribuables américains, « que cinq à dix pour cent des fonds soient alloués à un groupe de scientifiques bien accrédités pour produire une évaluation qui exprime des hypothèses légitimes et alternatives qui ont été (à leur avis) marginalisées, falsifiées ou ignorées dans les précédents rapports du GIEC »

b) L’utilité essentielle des « tests d’hypothèses » dans les modèles scientifiques

Les auditions devant la chambre des représentants ne se sont pas limitées à des discours de philosophie des sciences. Les intervenants ont expliqué que « le processus scientifique peut se résumer comme suit: poser une question ou poser une hypothèse, mettre en place un test ou une expérience objective, et faire un argument scientifique » (Judith Christy). John Christy insiste, lui aussi, sur la méthode : « une "affirmation" ou "hypothèse" est indiquée de sorte que des tests rigoureux pourraient être utilisés pour tester la demande afin de déterminer sa crédibilité. Si la réclamation échoue à un test, la demande est rejetée ou modifiée puis testée à nouveau ».

John Christy démontre, devant la chambre des représentants, que  « le consensus des modèles échoue, avec une marge significative, au test qui fait correspondre aux observations du monde réel ». Comment cela ?

Il s’est concentré « sur la température de la couche atmosphérique de la surface à environ 50 000 pieds... Cette couche est particulièrement importante car elle capture la région atmosphérique qui devrait se réchauffer rapidement et sans ambiguïté si la théorie de l’effet de serre est bien comprise. En tant que tel, si l'impact d’un accroissement des gaz à effet de serre (GES) doit être détecté, il devrait l’être à cet endroit ».

Explication des courbes et des tests utilisés à l’appui, John Christy  conclut : « La conclusion scientifique ici, si l'on suit la méthode scientifique, est que la tendance moyenne du modèle ne représente pas la tendance actuelle des 38 dernières années par un montant très important. En conséquence, en appliquant la méthode scientifique traditionnelle, on accepterait cet échec et ne favoriserait pas les tendances du modèle comme une vérité sur le passé récent ou le futur. Dès lors, le scientifique retournerait au projet et chercherait à comprendre pourquoi l'échec s'est produit. La réponse la plus évidente est que les modèles sont tout simplement trop sensibles aux GES supplémentaires qui sont ajoutés à la fois au modèle et au monde réel».

John Christy a bien précisé qu'il n'avait pas utilisé la température de la surface comme une mesure vérifiable  « car les modèles, à des degrés divers, sont accordés pour être déjà d'accord avec les observations de température de surface - c'est-à-dire qu'ils ont reçu la réponse à l'avance - donc une comparaison de la surface ne serait pas un test scientifique valable »

Les modèles du GIEC ont donc échoué, et pourtant, une lecture attentive du rapport AR du GIEC le reconnait. C’est ce qu’explique John Christy : « Assez curieusement, un résultat aussi important (c'est-à-dire que les modèles échouent sur le test de représentation de la tendance de la température globale) était disponible dans le plus récent rapport AR5 du GIEC. Malheureusement, il a été enterré dans le document complémentaire du chapitre 10 sans commentaire. Dans la Fig. 4, je présente le chiffre figurant dans cette section du GIEC. J'étais un critique (une position relativement mineure dans ce rapport) dans l'AR5 et j'ai insisté pour que ce chiffre soit montré dans le texte principal en raison de sa profonde importance, mais les auteurs principaux désignés par le gouvernement ont décidé le contraire. Ils ont choisi de le placer dans le Matériel Complémentaire, à où on lui  accorderait peu d'attention et de façonner le graphique de manière à en rendre difficile la compréhension et l'interprétation ...
Que cette information n'ait pas été clairement et ouvertement présentée dans le GIEC est la preuve d'un processus politique qui n'était pas représentatif de l'examen impartial des éléments de preuve requis par la méthode scientifique...
Ce qui est incroyable, c’est que le changement de température globale atmosphérique tropicale est mieux modelé quand aucun supplément de GES n'est inclus ! C’est en  contradiction directe avec la conclusion du GIEC que les changements observés ne peuvent être modélisés que si des GES supplémentaires étaient inclus ».

c) La systémique : une science maitrisant les tests d’hypothèses

 Les test d’hypothèses sont le cœur d’une science bien établie qui a un nom : la systémique.

Or Judith Curry, dans son intervention, regrette que, « avec la science du climat axée sur les résultats du modèle climatique plutôt que sur la dynamique et la théorie du climat, nous avons perdu une génération de systémiciens, de ressources intellectuelles, pour comprendre des problèmes importants et stimulants tels que: les effets du soleil sur le climat, le réseau de variabilité interne naturelle sur les échelles de temps multiples, les mathématiques des événements extrêmes et la prévisibilité d'un système complexe caractérisé par un chaos spatio-temporel ».

On rappellera, dans cet article, qu’un systémicien français, a exploité ses connaissances en « identification des systèmes complexes », pour attribuer l’essentiel du réchauffement à l’activité solaire.

1.4- Le caractère non scientifique des conséquences du réchauffement climatique.

Dans son intervention, Roger Piekle a montré qu’il n’y avait pas que les causes du réchauffement qui étaient biaisées. Il a montré qu’« il y a peu de base scientifique pour soutenir que les phénomènes météorologiques extrêmes - en particulier les ouragans, les inondations, la sécheresse, les tornades - et que leurs dégâts économiques ont augmenté au cours des dernières décennies en raison de l'émission de gaz à effet de serre ».

Il a expliqué que ce « manque de preuves pour soutenir les demandes de fréquence ou d'intensité croissante des ouragans, des inondations, de la sécheresse ou des tornades sur les délais climatiques est également soutenu par les évaluations les plus récentes du GIEC et la littérature élargie par les pairs sur laquelle repose le GIEC » !

1.5- Celui qui se justifie souligne ses faiblesses !

On aurait pu penser que l’expert du Giec, Michael Man, s’emploie, comme John Christy à faire une démonstration scientifique.

Au lieu de cela, il s’est présenté comme l’auteur de la fameuse courbe de reconstruction de températures en forme de « crosse de hockey ».

Il a longuement détaillé les complots de discrédits dont il aurait été victime de la part des « intérêts particuliers de l'industrie, qui se sentent menacés par des découvertes scientifiques - qu'il s'agisse du tabac et du cancer du poumon, ou du combustible fossile », de chantages et de pressions de la part de sénateurs. Il a évoqué le Climate Gate qui avait précédé le Sommet de Copenhague, prétendant que « au moins 10 enquêtes et examens avaient établi[5] qu'il n'y avait pas de fautes de la part des scientifiques ». Or la réalité des faits met en doute la neutralité des dites enquêtes. Il s’est défendu contre des accusations selon lesquelles il aurait « manipulé les données sur le réchauffement planétaire" dans l'article de 2015 de Karl et al ».

Il s’est justifié par son appartenance au consensus, méprisant « cette minuscule minorité qui rejettent ce consensus ou minimisent sa signification ».

Mais ce que Michaël Man n’a pas précisé, c’est que cette fameuse courbe en cross de Hockey avait complètement disparue du rapport AR5 du GIEC tant elle a été reconnue par ses pairs du GIEC comme contraire aux réalités.

 

2- Transcription intégrale des auditions :

Le surlignage en caractère gras a relevé de notre appréciation 

2.1- Déclarations d'ouverture

2.1.1- Déclaration du Président  Lamar Smith (R-Texas)

Le président Smith: Aujourd'hui, nous examinerons la méthode scientifique en ce qui concerne le changement climatique. Nous devons veiller à ce que la science sous-jacente qui informe les décisions politiques repose sur une méthodologie scientifique crédible.

Je crois que le climat change et que les humains jouent un rôle. Cependant, je crois également que des questions importantes subsistent quant à l'étendue de ce rôle.

Nos actions doivent être basées sur des sciences solides. C'est la seule façon d'aborder le changement climatique.

Avant d'imposer des règlements gouvernementaux coûteux, nous devrions évaluer les incertitudes scientifiques et déterminer dans quelle mesure il est difficile de quantifier la contribution des humains aux changements climatiques.

Trop souvent, les théories alarmistes sur la science du climat proviennent de scientifiques qui opèrent en dehors des principes de la méthode scientifique.

La méthode scientifique est un processus simple qui a été utilisé pendant des siècles. Il s'agit d'identifier une question, d'élaborer une hypothèse, de construire une expérience et d'analyser les résultats. Si les résultats ne s'harmonisent pas avec l'hypothèse initiale, l'hypothèse doit être réexaminée.

La méthode scientifique admet les critiques afin que les théories puissent être affinées. Et elle évite la spéculation sur les événements lointains pour lesquels il n'y a pas de preuve solide.

Les prédictions alarmistes ne représentent que des suppositions sauvages. La capacité à prévoir loin dans le futur est impossible. Quiconque indique ce que le climat sera en 500 ans ou même à la fin du siècle n'est pas crédible.

Trop souvent, les scientifiques ignorent les fondements basiques de la science afin de justifier leurs revendications. Leur but ultime semble être de promouvoir un agenda personnel, même si les éléments de preuve ne le soutiennent pas.

La méthode scientifique est considérée comme le «fondement de la science moderne». Elle garantit que l'expérimentation scientifique n'est ni arbitraire ni subjective, et que les résultats peuvent être reproduits.

Dans le domaine de la science du climat, il existe une préoccupation légitime que les scientifiques soient biaisés en faveur d'une conclusion prédéterminée.

Cela conduit inévitablement à des constatations alarmistes qui sont signalées à tort comme des faits.

La méthode scientifique exige également que, pour qu'une hypothèse devienne une théorie, une validation répétée des résultats - appelée reproductibilité - devrait être possible. Cependant, une étude récente a révélé que 70% des chercheurs scientifiques ont essayé et n'ont pas reproduit les expériences menées par d'autres scientifiques.

Le manque de reproductibilité est une alerte sur le fait que la méthode scientifique n'est pas suivie et que la théorie peut manquer de crédibilité.

Pour restaurer la confiance dans la science, nous devons respecter les principes de l'intégrité scientifique. Par exemple, le Comité scientifique a entendu des dénonciations selon lessquelles les employés de l'Administration nationale de l'océan et de l'atmosphère (NOAA) ont mis leur « pouce sur l'échelle » lors de l'analyse des données.

Cela a été fait pour obtenir des résultats politiquement corrects pour dicréditer l'absence de hausse de la température mondiale de 1998 à 2012.

Plus récemment, la NOAA a admis au personnel du Comité qu'il n'y avait aucune justification légale de ne pas se conformer à la citation à charge légalement émise par le Comité en demandant des informations.

En fait, nous avons appris qu’il s’agissait simplement d’une décision politique d'arrêter tout autre débat sur le sujet. C'est une faute professionnelle, sinon pire.

Un événement similaire s'est déroulé en 2009. Les courriels des scientifiques de l'Université East Anglia ont été découverts et ont révélé qu'ils violaient fréquemment les principes d'intégrité scientifique et tentaient d'arrêter le débat sur la science climatique.

Une grande partie de la science du climat semble aujourd'hui être davantage axée sur les exagérations, les agendas personnels et les prédictions douteuses que sur la méthode scientifique. Ceux qui s'engagent dans de telles actions font un mauvais service au peuple américain et à leur propre profession.

Ce n'est que lorsque les scientifiques suivent la méthode scientifique que les décideurs sont convaincus qu'ils prennent les bonnes décisions. Jusque-là, le débat devrait se poursuivre.

2.1.2- Déclaration du président de la sous-comission Environment,  Andy Biggs (R-Ariz.)

Le président Biggs: Merci, Président Smith, d'avoir appelé cette importante audition. À mesure que nous progressons en tant que décideurs politiques dans ce nouveau Congrès et avec une nouvelle Administration, il est important que nous disposions des meilleures données disponibles pour prendre des décisions éclairées. Il est également important que ces données soient fondées sur des sciences solides qui ne soient pas biaisées ou fasse partie d'un programme politique plus large.

La politique de changement climatique de notre pays ne peut être prise à la légère, car les enjeux sont énormes. Nous devons simplement éliminer des règlements coûteux et injustifiables. Par exemple, les actions du président Obama sur le changement climatique, telles que le Clean Power Plan, ont été estimées à coûter des milliards par an, tout en ayant un impact négligeable sur l'environnement. C'est pour cette raison que le président Trump a émis un décret exécutif hier qui oblige l'EPA à revoir ce règlement.

Non seulement l'administration précédente a étouffé des discussions honnêtes qui ont opposé l'héritage politiquement évident d'Obama, mais elle a également perpétué le scandale dans l'industrie. Les préoccupations du Dr Bates concernant l'étude Karl à la NOAA sont une de ces instances. Notre économie n'est pas un jouet avec lequel on s’amuse. Si nous voulons élaborer des lois et des règlements de grande envergure, les résultats de la recherche sur le climat doivent être clairs, pas confus avec de mauvaises connaissances scientifiques, des insultes ou des scandales.

Malheureusement, cette confusion a terni la réputation de la science et m'a rendu méfiant pour soutenir les règlements sur le changement climatique, craignant que la recherche sous-jacente ne soit manipulée. Un débat scientifique rigoureux ne doit jamais être réduit au silence, et nous devons affronter vigoureusement les cas où l'intégrité scientifique est insuffisante. Je suis impatient d'avoir aujourd'hui une discussion honnête et équilibrée, pas seulement sur ce que nous savons sur le changement climatique, mais aussi sur les incertitudes qui doivent encore être abordées. Je remercie le président Smith et je laisse mon temps de parole.

2.2- Témoignages

2.2.1- Dr. Judith Curry

Président du  « Climate Forecast Applications Network » et Professeur émérite au « Georgia Institute of Technology »

2.2.1.1- Points clefs

  • Le progrès scientifique est motivé par la tension créative provoquée par le désaccord, l'incertitude et l'ignorance.
  • Les progrès accomplis dans la compréhension du système climatique sont entravés par un effort institutionnalisé visant à étouffer cette tension créative, au nom d'un «consensus» que les humains ont provoqué des changements climatiques récents.
  • Motivé par le mandat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la communauté climatique a prématurément élevé une hypothèse scientifique sur le changement climatique causé par l'homme à une théorie dominante par des revendications de consensus.
  • Les théories prématurées imposées par un processus explicite de construction de consensus nuisent au progrès scientifique en raison des questions qui ne sont pas posées et des enquêtes qui ne sont pas entreprises. En conséquence, nous ne disposons pas de l'information nécessaire pour mieux comprendre la variabilité climatique et les vulnérabilités sociétales.
  • Les défis de la recherche sur le climat ont été exacerbés par:
  • Attentes déraisonnables des décideurs politiques
  • Les scientifiques qui jouent de la politique de pouvoir avec leur expertise et qui tentent de calmer le désaccord scientifique par des scientifiques qui ne sont pas d'accord avec eux
  • Les sociétés professionnelles qui supervisent l'examen par les pairs dans les revues professionnelles rédigent des énoncés de politique approuvant le consensus et préconisant des politiques spécifiques
  • Les décideurs assument la responsabilité du mandat qu'ils donnent aux groupes d'experts scientifiques. La CCNUCC a formulé trop étroitement le problème du changement climatique et a exigé du GIEC une trop grande précision - où la complexité, le chaos, le désaccord et le niveau de compréhension actuelle résistent à une telle précision.
  • Une logique plus disciplinée est nécessaire dans le processus d'évaluation des changements climatiques qui identifie les incertitudes les plus importantes et introduit une évaluation plus objective des niveaux de confiance.
  • Des panels d'experts avec des perspectives variées peuvent gérer les controverses et les incertitudes en évaluant ce que nous savons, ce que nous ne savons pas et où se situent les principaux domaines de désaccord et d'incertitude.

2.2.1.2- Audition

Je remercie le Président et la commission d’offrir aujourd’hui l'opportunité d’un témoignage sur « Méthode scientifique en ce qui concerne le changement climatique ». Je suis professeur émérite de l'École des sciences terrestres et atmosphériques de l'Institut de technologie de la Géorgie. J'ai consacré quatre décennies à la recherche de divers sujets liés au climat et au climat. Ces dernières années, j'ai mis l'accent sur l'incertitude et l'interface entre les sciences et les politiques du climat. En tant que président du Climate Forecast Applications Network LLC, j'ai travaillé avec les décideurs pour utiliser les informations météorologiques et climatiques pour réduire la vulnérabilité aux événements météorologiques et climatiques extrêmes.

Je suis de plus en plus préoccupé par le fait que le problème du changement climatique, et sa solution, ont été largement simplifiés. Le résultat de cet encadrement simplifié d'un problème complexe et méchant est que nous ne disposons pas de l'information nécessaire pour mieux comprendre la variabilité climatique et les vulnérabilités sociétales.

Motivé par le mandat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC) pour lutter contre les dangereux changements climatiques causés par l'homme, la communauté climatique a travaillé pendant plus de 20 ans pour établir un consensus scientifique sur le changement climatique causé par l'homme, qui a élevé de façon prématurée une hypothèse scientifique au rang d’une théorie dominante. Les théories prématurées imposées par un processus explicite de construction de consensus nuisent au progrès scientifique en raison des questions qui ne sont pas posées et des enquêtes qui ne sont pas entreprises.

Les défis de la recherche sur le climat ont été exacerbés par:

  • Les attentes des décideurs politiques
  • Des scientifiques qui, avec leur expertise, exercent un pouvoir politique et tentent de calmer le désaccord scientifique en dénigrant des scientifiques qui ne sont pas d'accord avec eux
  • Des sociétés professionnelles (supervisant l'examen par les pairs dans les revues professionnelles) qui écrivent des déclarations de politique approuvant le consensus et plaidant pour des politiques spécifiques.

Motivé par ces préoccupations, mon témoignage met l'accent sur les questions suivantes d'importance centrale pour les questions de la science climatique et de la méthode scientifique:

  • La méthode scientifique pour les systèmes environnementaux complexes
  • Comment les scientifiques se trompent ?
  • Désaccord et raisonnement sur l'incertitude climatique
  • L'interface entre la science climatique et la politique

Méthode scientifique pour les systèmes environnementaux complexes

Mon point de vue sur la méthode scientifique repose sur quatre décennies en tant que scientifique et sur des lectures approfondies sur la philosophie et la sociologie de la science. Au cours des sept dernières années, j'ai exploré ces questions en ce qui concerne les sciences du climat dans une série de publications de blogs[6] et de plusieurs publications[7]. Mon point de vue est résumé ci-dessous.

La science est un processus pour comprendre comment la nature fonctionne. Le processus scientifique peut se résumer comme suit: poser une question ou poser une hypothèse, mettre en place un test ou une expérience objective, et faire un argument scientifique - puis répéter. Un argument scientifique utilise la logique pour combiner les hypothèses et les preuves. La science est souvent mal interprétée comme l'assemblage et l'organisation des données et comme une collecte de faits sur lesquels les scientifiques sont d'accord. La science est correctement caractérisée comme un processus dans lequel nous continuons à explorer de nouvelles idées et à changer notre compréhension du monde, pour trouver de nouvelles représentations du monde qui expliquent mieux ce qui est observé. Une partie de la science est de faire des calculs et de faire des prédictions, mais une autre partie de la science est de poser des questions approfondies sur la manière dont la nature fonctionne.

Il y a une contradiction dans l’expression même «Scientifiquement prouvé» : la science ne prouve rien. Les scientifiques ont une vision de la réalité qui est la meilleure qu'ils ont trouvés jusqu'à présent, et il peut y avoir des désaccords individuels importants entre les scientifiques. La science fonctionne bien quand il y a plus d'une hypothèse pour expliquer quelque chose - en fait, le désaccord stimule le progrès scientifique par des tensions créatives et des efforts pour résoudre le désaccord. La science est motivée par l'incertitude, le désaccord et l'ignorance - les meilleurs scientifiques cultivent activement le doute. Les scientifiques ne se concentrent pas sur ce qu'ils savent, mais plutôt sur ce qu'ils ne connaissent pas. La science est un processus continu de révision qui peut être incrémenté, se construit sur des allers et retours, ou sur une percée inattendue. Les scientifiques s'attaquent à l'ignorance dans la formulation de leur approche de recherche à travers des hypothèses et des présupposés, la curiosité, l'imagination, l'identification des liens avec d'autres recherches et la révision des questions apparemment réglées.

Comment évalue-t-on les théories scientifiques, qui sont des collections d'hypothèses? Toutes les théories sont sous-déterminées par des données. Les théories sont évaluées en fonction de la corroboration indépendante, de l'efficacité de l'explication des phénomènes et de la réalisation de prédictions. Les aspects de la science qui sont raisonnablement réglés sont utilisés de manière fiable comme hypothèses pour d'autres recherches scientifiques et entrent souvent dans le domaine de l'ingénierie.

Quel est le statut de la science du climat en ce qui concerne la nature et les causes des variations sur les délais de décennies à siècles?

Le fondement de la science du climat repose sur des lois fondamentales telles que les lois du mouvement de Newton, la loi de Planck et la loi Stefan Boltzmann, la première et la deuxième loi de la thermodynamique, les lois idéales sur le gaz, la gravitation et la conservation de la masse et de l'énergie. Il existe de nombreuses théories sur les processus complexes (collections d'hypothèses) qui contribuent à notre compréhension des sciences du climat, y compris la théorie des fluides rotatifs, la théorie des couches limites, la théorie de la spectroscopie à infrarouge gazeux et le transfert radiatif. Ces théories sont largement acceptées.

La méta-théorie du réchauffement du système climatique par effet de serre comprend de nombreuses hypothèses et théories sur la façon dont les composants du système climatique fonctionnent. C'est un fait empirique selon lequel le climat de la Terre s'est réchauffé globalement depuis au moins le siècle passé. Cependant, nous ne savons pas chiffrer la contribution des humains à ce réchauffement et il existe un désaccord entre les scientifiques quant à savoir si les émissions de gaz à effet de serre causées par l'homme sont la cause dominante du réchauffement récent, par rapport aux causes naturelles.

Complexité

Les arguments scientifiques en physique, en chimie et en biologie cellulaire sont généralement basés sur des expériences de laboratoire contrôlées, où l'explication et la prédiction peuvent être basées sur quelques variables. Il existe des éléments de la science du climat qui peuvent être abordés en utilisant ces méthodes, notamment dans la chimie atmosphérique et la physique et la chimie des aérosols et des particules de nuages.

Cependant, les recherches scientifiques sur la dynamique de l'ensemble du système climatique sont plus communes à la biologie et à l'économie des systèmes qu'à la physique et la chimie des laboratoires, en raison de la complexité des systèmes étudiés et de l'incapacité de mener des expériences contrôlées. La complexité du système climatique provient du comportement chaotique et de la non-linéarité des équations pour les mouvements dans l'atmosphère et l'océan, une grande multi-dimensionnalité du système (beaucoup de variables différentes, variant en trois dimensions et dans le temps) et la liaison de plusieurs sous-systèmes (par ex. Atmosphère, océans, surface terrestre, calotte glaciaire).

Les propriétés globales et les changements de systèmes complexes ne peuvent être déterminés à partir de la somme des composants individuels, en raison des interactions entre les composants et les différentes échelles d'organisation dans le système. Les systèmes complexes sont étudiés à l'aide de la théorie de l'information et des modèles de simulation par ordinateur (par exemple, les modèles climatiques mondiaux). Bien que certaines des équations dans les modèles climatiques soient basées sur les lois de la physique, de nombreux processus clés du modèle ne sont que approximatifs et ne sont pas directement liés à la physique lois.

Les modèles climatiques mondiaux sont utilisés par les scientifiques pour représenter les aspects du climat difficiles à observer, pour expérimenter les théories d'une manière nouvelle en permettant des calculs jusqu'alors inévitables, pour comprendre un système d'équations qui seraient autrement impénétrables et pour explorer le système, pour identifier les résultats inattendus. En tant que tel, les modèles climatiques mondiaux sont un élément important de la recherche sur le climat. Pour les modèles d'un système complexe, la notion de modèle correct ou incorrect n'est pas bien définie. La question pertinente est de savoir si le modèle «fonctionne» et est adapté à son but.

Évaluation des modèles climatiques

Dans un récent rapport «Modèles climatiques pour profanes »[8], j'ai décrit comment les modèles climatiques sont des outils utiles pour mener des recherches scientifiques pour comprendre le système climatique. Cependant, j'ai soutenu que les modèles actuels du climat mondial ne sont pas adaptés pour attribuer les causes du réchauffement récente ou pour prédire les changements climatiques mondiaux ou régionaux sur les délais de décennies et siècles, avec un niveau de confiance élevé. Les préoccupations concernant l'utilité des modèles climatiques comprennent:

▪ Les prévisions de l'impact de l'augmentation du CO2 sur le climat ne peuvent pas être rigoureusement évaluées à l’échelle d'un siècle.

▪ L'échec des modèles climatiques pour fournir une explication cohérente du réchauffement du début du 20ème siècle et du refroidissement du milieu du siècle.

▪ L'incapacité des modèles climatiques de simuler l'ampleur et l'échelonnement des oscillations océaniques à grande échelle à des échelles de temps décennales à centaines.

▪ L’exploration insuffisante des incertitudes du modèle climatique.

▪ Un nombre extrêmement élevé de choix sans contraintes en termes de sélection des paramètres et paramétrages du modèle.

▪ L’évaluation des modèles climatiques contre les mêmes observations utilisées pour le réglage du modèle.

▪ Préoccupations concernant un manque fondamental de prévisibilité dans un système non linéaire complexe.

Comment les scientifiques se trompent !

Avant 2010, j'ai accepté et soutenu les conclusions consensuelles tirées des rapports d'évaluation publiés par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) - Je pensais que c'était une chose responsable à faire. Cependant, à la suite des révélations de ClimateGate[9], je me suis rendu compte que j'avais été victime d'un «groupe de pensée» - un modèle de pensée caractérisé par la conformité aux valeurs de groupe et la fabrication d'un consensus qui aboutit à l'aveuglement. J'ai entrepris une enquête sur les façons dont les scientifiques peuvent se tromper, en examinant les déceptions d'autres domaines de la science et des analyses de lecture des points de vue de la psychologie et de la philosophie et de la sociologie de la science. Voici mes réflexions sur la façon dont les scientifiques du climat peuvent se tromper et ce qu'ils peuvent faire à ce sujet.

Contraintes cognitives

En raison de la complexité du problème climatique, les scientifiques utilisent différents modèles mentaux pour évaluer les données interconnectées. Les biais peuvent abondent lors du raisonnement et des jugements sur un problème aussi complexe. Le biais peut se produire par une dépendance excessive à une preuve particulière, la présence de biais cognitifs dans les raccourcis de raisonnement, le défaut de tenir compte de l'indétermination et de l'ignorance, et les faux et les erreurs logiques, y compris le raisonnement circulaire. Les biais cognitifs concernent l'auto-intoxication.

Les biais cognitifs particulièrement pertinents pour la science du changement climatique comprennent:

  • Le biais de confirmation: la tendance à rechercher ou à interpréter l'information d'une manière qui confirme ses idées préconçues
  • Le biais d’autonomie: une tendance pour les gens à évaluer l'information d'une manière qui profite à leurs intérêts
  • Le biais de croyance: évaluer la force logique d'un argument basé sur la croyance en la vérité ou le faux de la conclusion
  • L’encadrement: en utilisant une approche étroite qui prépare la conclusion
  • La confiance excessive: croyance injustifiée et excessive
  • Les corrélations illusoires: identification fausse des relations avec des événements rares ou nouveaux

Un article récent du statisticien Regina Nuzzo in Nature résume le problème:

Voilà le gros problème de la science dont personne ne parle: même une personne honnête est un maître de l'auto-intoxication. Dans l'environnement d'aujourd'hui, notre talent pour tirer des conclusions rend trop facile de trouver des motifs fausses dans le hasard, d'ignorer des explications alternatives pour un résultat ou d'accepter des résultats «raisonnables» sans aucun doute, c'est-à-dire de nous égarer sans relâche sans s'en rendre compte[10].

Simplement, les scientifiques sont humains et soumis à des préjugés. En outre, ils ont des enjeux personnels et professionnels dans les résultats de la recherche - leur réputation professionnelle et leur financement sont en jeu. En supposant que les scientifiques individuels ont une diversité de points de vue et de biais différents, alors les contrôles et les équilibres dans le processus scientifique, y compris l'examen par les pairs, verront éventuellement les biais des scientifiques individuels. Cependant, lorsque les préjugés se retrouvent dans les institutions qui soutiennent la science - les sociétés professionnelles, les revues scientifiques, les universités et les organismes de financement - alors ce sous-domaine de la science peut être égaré pendant des décennies et faire peu de progrès.

Théories prématurées et consensus fabriqué

Un argument scientifique peut évoluer prématurément dans une théorie dominante si les forces culturelles sont suffisamment fortes et alignées dans la même direction. L'expert en politique scientifique Daniel Sarewitz décrit le processus:

"À l'instar d'un champ magnétique qui permet d'aligner les mémoires de fer, une croyance culturelle puissante aligne de multiples sources de biais scientifiques dans la même direction. La croyance est que le progrès scientifique signifie la production continue de résultats positifs. Tous les participants ont bénéficié de résultats positifs et de l'apparition de progrès. Les scientifiques sont récompensés à la fois intellectuellement et professionnellement, les administrateurs scientifiques sont habilités et la volonté du public pour un monde meilleur est satisfaite” [11].

J'ai soutenu que les biais cognitifs, dans le contexte du processus de création de consensus du GIEC entourant le changement climatique provoqué par l'homme, ont abouti à ce que le consensus devienne de plus en plus confirmé de manière autonome, au détriment du processus scientifique[12].

Le philosophe de Princeton Thomas Kelly fournit quelques idées générales sur les sources du biais de confirmation et la polarisation des croyances[13] qui expliquent le consensus sur le changement climatique. Kelly soutient que la croyance tenue prématurément peut fausser la preuve totale qui sera disponible plus tard, grâce à des mécanismes de polarisation caractéristiques, dans une direction favorable à la croyance initiale. Tout le reste étant égal, les individus ont tendance à être nettement meilleurs à détecter les fausses dans un argument pour une conclusion qu'ils ne croient pas, que lorsque la même erreur se produit dans un argument pour une conclusion qu'ils croient. Une attention particulière pour le consensus du GIEC sur les changements climatiques provoqués par l'homme:

"Au fur et à mesure que de plus en plus de pairs pèsent sur un problème donné, la proportion de la preuve totale qui consiste en des preuves psychologiques d'ordre supérieur [de ce que les autres personnes croient] augmente, et la proportion de la preuve totale qui consiste en une preuve de premier ordre diminue... À un moment donné, lorsque le nombre de pairs se développe suffisamment, la preuve psychologique de l'ordre supérieur va transformer la preuve du premier ordre en une insignifiance virtuelle”[14].

Dès lors, quelles sont les implications des arguments de Kelly pour le consensus du GIEC sur les changements climatiques provoqués par l'homme? Les biais cognitifs dans le contexte d'un processus de construction de consensus institutionnalisé ont permis de faire en sorte que le consensus se confirme de plus en plus de manière auto-renforcée. Un groupe étendu de scientifiques détient leur confiance dans le consensus d'une manière secondaire par l'autorité institutionnelle du GIEC et le caractère insistant dans lequel le consensus est dépeint. Cette «main invisible» marginalise les perspectives sceptiques et détériore considérablement les sciences du climat, et biaise des politiques qui sont éclairées par les sciences du climat.

Les théories prématurées imposées par un processus explicite de construction de consensus nuisent au progrès scientifique en raison des questions qui ne sont pas posées et des enquêtes qui ne sont pas entreprises. Les assertions excessives confèrent aux chercheurs la motivation nécessaire pour contester le consensus, en particulier lorsqu'ils peuvent s'attendre à être appelés un « négationniste » pour leurs efforts et voir diminuer leurs chances d’une reconnaissance professionnelle et d’un financement de recherche. À la suite du consensus forcé, il y a peu de pensée indépendante qui cherche à faire progresser la compréhension fondamentale ou à développer une compréhension globale indépendante de la façon dont fonctionne le système climatique.

Quand un domaine scientifique s'emmêle avec la politique et les débats sur les politiques publiques - comme la science du climat -, les enjeux de diverger du point de vue du consensus deviennent beaucoup plus élevés. Plutôt que d'encourager le débat scientifique, les scientifiques, les médias et les politiciens tentent de mettre fin au débat en insistant sur le fait qu'une grande majorité de scientifiques appuient un consensus en se référant à ceux qui ne sont pas d'accord en tant que «négationnistes». Une théorie solide n'a pas besoin de diaboliser ses adversaires; Il s’agit plutôt de tactiques d'élevation au rang de dogme d’une théorie prématurée et de son imposition à des fins politiques.

Surmonter les biais

Le travail d'un scientifique consiste à contester continuellement ses propres préjugés et à demander « Comment puis-je me tromper? ». Jouer «l’avocat du diable» aide un scientifique à examiner comment ses conclusions pourraient être mal orientées et comment elles pourraient être fausses. Surmonter ses propres préjugés est difficile; Un avocat du diable externe peut jouer un rôle utile dans l'interrogation et la critique de la logique de l'argument.

La méthode de T.C. Chamberlain des «multiples hypothèses de travail» [15] est une stratégie qui met en lumière toutes les explications rationnelles des phénomènes. La valeur de plusieurs hypothèses de travail repose en grande partie sur la suggestivité des lignes d'enquête qui pourraient autrement être négligées. Les méthodes plus formelles comprennent les approches «Red Team»[16] et «Team B» qui fournissent des analyses concurrentielles pour contester les principales. J'ai participé à deux expériences intéressantes dans ce sens pour la science du climat, qui sont décrites ci-dessous.

En 2014, la American Physical Society (APS) a organisé un atelier pour examiner sa déclaration sur le changement climatique. Un comité d'éminents physiciens, chacun sans expertise particulière dans la science du climat ou candide pour aboyer dans le débat public, a sélectionné six scientifiques du climat avec des perspectives diverses (Isaac Held, Ben Santer, William Collins, Judith Curry, Richard Lindzen, John Christy) pour aborder des questions spécifiques préparées par le comité qui étaient liées au 5e rapport d'évaluation du GIEC. L'APS a produit une transcription complète du groupe de travail[17]. Cette transcription est un document remarquable: elle fournit, à mon avis, la représentation la plus précise des débats scientifiques entourant le changement climatique.

Organisé sous les auspices du ministère néerlandais de l'Infrastructure et de l'Environnement, Climate Dialogue[18] a offert une plate-forme de blog pour les discussions entre scientifiques sur des sujets climatiques importants qui intéressent tous les autres scientifiques et le grand public. L'objectif était d'explorer toute la gamme des points de vue que les scientifiques ont sélectionné sur le sujet. Chaque discussion a été initiée par une courte introduction rédigée par la rédaction, suivie d'essais invités par deux ou plusieurs scientifiques invités. Les scientifiques ont réagi aux essais de l'autre et aux questions posées par le personnel de la rédaction. Le public (y compris d'autres scientifiques du climat) pouvait commenter un fil distinct. Après la discussion en ligne, les rédacteurs du Dialogue climatique ont rédigé un résumé décrivant les domaines d'accord et de désaccord entre les intervenants. J'ai participé au dialogue inaugural sur la mer de glace de l'Arctique, et il y avait, au tota,l six dialogues avant que l'effort ne soit terminé. Chacun de ces dialogues témoigne de l'importance de ce type de dialogue scientifique et de débat en termes éclairant et clarifiant les problèmes scientifiques et les incertitudes.

Au-delà de la partialité, la nature dialectique de la science peut jouer un rôle important dans la résolution des problèmes de pertinence sociétale. Lorsque l'apport scientifique est recherché sur une question socialement pertinente, nous devons reconnaître qu'il existe des hypothèses et des théories concurrentes qui sont d'une conséquence pratique. La résolution de problèmes sociétaux bénéficiera grandement des forums qui rassemblent les partisans de ces enquêtes concurrentes pour le débat et la résolution conjointe des problèmes.

Le désaccord et le raisonnement sur l'incertitude climatique

Au cours de mon enquête sur les arguments et les preuves utilisés pour étayer la déclaration du GIEC sur les causes des changements climatiques récents, il est apparu qu'il y avait des raisons rationnelles de désaccord sur de nombreux aspects de ces arguments. J'ai conclu que le raisonnement à propos d'un système complexe avec de nombreuses incertitudes n'est pas du tout simple. Mes recherches sur ce sujet comprenaient la lecture de l'argumentation et du désaccord d’un point de vue philosophique et juridique, ainsi que de l'inférence logique et de la théorie des réseaux. J'ai publié deux articles sur ces sujets. [19],[20]  Mes réflexions sur le désaccord, l'incertitude et le raisonnement sur le problème climatique complexe sont résumés ci-dessous :

Désaccord

La science passe très bien avec des conclusions indéfinies, des désaccords et des hypothèses multiples. En fait, la science fonctionne mieux sous la tension créative des hypothèses concurrentes. Le désaccord entre les scientifiques et le soutien des hypothèses concurrentes peuvent découler:

  • de preuves d'observation insuffisantes et insuffisantes
  • d’un désaccord sur la valeur des différentes classes de preuves (par exemple, reconstructions paléo-climatiques, modèles climatiques globaux)
  • d’un désaccord sur le cadre logique approprié pour lier et évaluer les preuves
  • d’une confiance excessive et évaluations différentes des domaines d'ambiguïté et d'ignorance
  • de la polarisation des croyances à la suite de pressions culturelles et la politisation de la science

Dans le contexte du désaccord, il est important de distinguer entre l'incrédulité - croyant qu'un argument est faux - et la non-croyance - croyant que l'argument n'est pas vrai. L'incrédulité est en fait un cas de croyance, alors que la non-croyance est un état de jugement suspendu de ne pas croire l'argument vrai ni le croire faux. L'échec de cette distinction a été la récente couverture médiatique des déclarations faites par l'administrateur de l'EPA Scott Pruitt:

"Je pense que mesurer avec précision l'activité humaine sur le climat est quelque chose de très difficile à faire et il y a énormément de désaccord sur le degré d'impact, donc non, je ne suis pas d'accord pour dire que c'est un contributeur principal au réchauffement climatique que nous voyons. Mais nous ne le savons pas encore. Nous devons continuer le débat et poursuivre l'examen et l'analyse"[21].

Les médias ont commenté la déclaration « Le chef de l'EPA, Scott Pruitt, ne croit pas que le dioxyde de carbone provoque un réchauffement climatique » [22]. La déclaration de Pruitt était mal qualifiée comme une déclaration d'incrédulité, alors qu'il s'agissait clairement d'une déclaration de non-croyance.

Raisonnement sur l'incertitude climatique

Le raisonnement sur un système complexe avec de nombreuses incertitudes n'est pas du tout simple. Le raisonnement général sous-jacent aux arguments du GIEC pour les changements climatiques causés par l'homme est décrit par Oreskes[23] comme un argument de «constance de la preuve», qui consiste en des éléments de preuve indépendants qui s'expliquent par le même compte théorique. Oreskes établit une analogie pour l'approche de la conformité de la preuve avec ce qui se passe dans un cas juridique. En poursuivant l'analogie juridique, l'érudit juridique James Johnston[24] a caractérisé les arguments du GIEC comme ceux d’un mémoire juridique, conçu pour persuader, contrairement à une note juridique destinée à évaluer objectivement les deux parties. Dans le cadre d'une note juridique, l'argument de la constance de la preuve n'est pas convaincant à moins d'inclure des analyses parallèles fondées sur des preuves pour des hypothèses concurrentes. Tout argument fondé sur des preuves qui est plus enclin à admettre un type de preuve ou d'argument plutôt qu'un autre tend à être biaisé. Plusieurs lignes de preuve qui produisent un niveau de confiance élevé pour chacun des deux arguments opposés sont appelées «ambiguïté des certitudes concurrentes». Si l'incertitude et l'ignorance sont reconnues de manière adéquate, les certitudes concurrentes disparaissent. Le désaccord et la clarification des incertitudes deviennent alors la base pour concentrer la recherche dans une certaine région, ce qui fait avancer la science.

La complexité du système climatique rend le concept de «défaillance de la consistance» plutôt difficile. Si l'une des lignes de preuve s'avère faussée, alors, comment cela influence-t-il l'argument global? Les interprétations «pas d'importance» et «sonner le glas» s'expliquent par l'utilisation de deux logiques différentes représentées par «l'analogie du puzzle» [25]  et l'analogie du « château de cartes » [26]. Considérez un puzzle partiellement complété, avec de nombreuses pièces en place, quelques pièces provisoirement en place, et quelques pièces manquantes. Le raisonnement par défaut vous permet de déduire toute l'image d'un puzzle incomplet s'il n'y a pas une autre image compatible avec le casse-tête dans son état actuel. Sous une logique monotone, ajouter de nouveaux morceaux et bloquer des pièces existantes augmente ce qui est connu de l'image. Pour un scientifique climatique ayant un modèle mental complexe de preuves interconnectées et de processus représentés par le puzzle, les preuves dans le Rapport Nord[27] critiquant les reconstructions de paléo-températures (appelées «crosse de hockey») ont simplement remis quelques pièces de puzzle mais n'ont pas modifié l'image globale. Les sceptiques, dépourvus du même cadre de puzzle, mais axés sur les conclusions spécifiques du Rapport Nord, considéraient la preuve comme un effondrement de la maison de cartes et justifiant une révision majeure des croyances sur le sujet. Quel cadre est «correct»? Eh bien, les deux sont des heuristiques trop simplistes utilisées en l'absence d'arguments logiques formels.

Les moyens de combiner les preuves et les incertitudes et les logiques associées deviennent essentiels pour déterminer comment on pourrait même envisager de falsifier la théorie ou de déduire quoi que ce soit de la théorie à partir de la comparaison des prédictions et des observations du modèle. J'ai constaté que la plupart des désaccords sur les sujets liés au changement climatique sont associés à différents modèles mentaux pour évaluer et combiner les preuves pour faire des inférences. Une logique plus disciplinée est nécessaire pour évaluer les mérites relatifs des différents arguments en identifiant les incertitudes les plus importantes et en introduisant une évaluation plus objective des niveaux de confiance.

Dans le «Raisonnement sur l'incertitude climatique» [28], j'ai soutenu qu'une approche utile consisterait à développer des modèles d'hypothèses logiques hiérarchiques qui fournissent une structure pour assembler les preuves et les arguments à l'appui des principales hypothèses ou propositions. Une hiérarchie d'hypothèse logique (ou arbre) relie l'hypothèse racine à des preuves et à des hypothèses de niveau inférieur. Tout en développant une hypothèse logique, l'arbre est quelque peu subjectif et implique des jugements d'experts, les jugements de preuve sont établis à un niveau inférieur dans la hiérarchie logique. Les jugements essentiels et les opinions relatives aux éléments de preuve et aux arguments qui sous-tendent les éléments de preuve sont donc explicitement explicités, la structure de prêt et la transparence de l'évaluation. Dans la mesure où la hiérarchie de l'hypothèse logique décompose les arguments et la preuve aux propositions les plus élémentaires, les sources de désaccord sont facilement éclairées et potentiellement minimisées.

Une question d'importance centrale pour l'utilisation de la recherche scientifique dans l'élaboration des politiques est la gestion de l'incertitude et l'élucidation des éléments d'incertitude. Mon article «Raisonnement sur l'incertitude climatique» [29]  décrit plusieurs de ces approches qui décrivent de manière exhaustive le pedigree et la qualité des ensembles et méthodes de données pertinents et caractérisent l'incertitude d'une manière qui couvre la portée de la formalisation numérique complète des probabilités à l'ignorance et comprend la possibilité D'événements non précisés mais surprenants.

L'interface entre science climatique et politique

J'ai d'abord été pris dans le débat politique sur le changement climatique après la publication de notre document en 2005 concernant l'intensité des ouragans avec le réchauffement climatique[30]. La publication de cet article tombait à un moment étrange, trois semaines après que l'ouragan Katrina ait dévasté la Nouvelle-Orléans. Bien que le réchauffement climatique ne soit mentionné que de façon oblique dans le document, la presse s'est concentrée sur l'angle de réchauffement planétaire et une fuite politique et médiatique s’en suivit. Mes réflexions ont été publiées dans un document intitulé « Mélanger la politique et la science pour tester l'hypothèse selon laquelle le réchauffement par effet de serre entraîne une augmentation globale de l'intensité de l'ouragan» [31]. Ces dernières années, j'ai continué à étudier l'interface entre les sciences et les politiques du climat et je suis de plus en plus préoccupé par son dysfonctionnement.

Dans les années 1990, les nations du monde ont entrepris une voie pour prévenir les changements climatiques anthropiques dangereux par la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre atmosphériques, codifié par le traité de 1992 de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC)[32]. Cet objectif a conduit à mettre l'accent sur l'identification des influences humaines sur le climat, les impacts environnementaux et socio-économiques dangereux du changement climatique et la stabilisation des concentrations de CO2 dans l'atmosphère. Le GIEC est devenu conflictuel par sa composition et son mandat de l'ONU - pour se concentrer sur un changement de climat qui est attribué à l'activité humaine. Si le GIEC a constaté que le changement climatique n'était pas affecté par l'altération humaine de l'atmosphère ou qu'il n'était pas «dangereux», la CCNUCC n'aurait pas besoin d'exister. Les résultats des «changements climatiques dangereux provoqués par l'homme» semblent inévitables dans la formulation du problème du changement climatique et du mandat des décideurs politiques.

Au début des années 1990, on croyait à la faisabilité de réduire les incertitudes dans les modèles de climat et de climat et une approche de recherche par consensus était formalisée par le GIEC. Les modèles climatiques mondiaux ont été élevés dans un rôle central grâce à des enquêtes sur les impacts et les applications des changements climatiques. Des investissements très importants ont été réalisés dans la poursuite du développement des modèles climatiques, dans l'espoir que ces modèles fourniront des informations utiles aux décideurs.

L'espoir et le potentiel des modèles climatiques pour fournir des informations pratiques aux décideurs n'ont pas été réalisés. Avec l'échec des modèles climatiques pour réduire l'incertitude quant à la sensibilité du système climatique au CO2 et à l'impossibilité de simuler de manière précise la variabilité climatique décennale et régionale[33], nous avons sans doute atteint le point de retombées décroissantes de cette voie particulière de la modélisation climatique - pas seulement pour la prise de décision, mais aussi pour la compréhension scientifique du système climatique. La communauté de la modélisation climatique, les organismes de financement et les décideurs politiques se sont enfermés dans un cadre unique de modélisation climatique qui a été très coûteux en termes de financement et de personnel.

Une conséquence involontaire de cette stratégie est qu'il y a eu très peu de ressources pour des innovations réelles du modèle climatique et des recherches fondamentales sur la dynamique et la théorie du climat. Une telle recherche soutiendrait non seulement l'amélioration des systèmes de modélisation du climat, mais servirait également de bases pour des progrès qui dérangeraient notre compréhension du système climatique et notre capacité à prédire les phénomènes émergents tels que le changement climatique brutal. Avec la science du climat axée sur les résultats du modèle climatique plutôt que sur la dynamique et la théorie du climat, nous avons perdu une génération de systémiciens climatiques. En conséquence, nous manquons de ressources intellectuelles pour comprendre des problèmes importants et stimulants tels que: les effets du soleil sur le climat, le réseau de variabilité interne naturelle sur les échelles de temps multiples, les mathématiques des événements extrêmes et la prévisibilité d'un système complexe caractérisé par un chaos spatio-temporel.

Les décideurs qui ont besoin d'informations sur le changement climatique spécifiques à une région reçoivent soit des prédictions potentiellement trompeuses des modèles climatiques qui ne sont pas adaptées à cet effet. Espérer et s'attendre à compter sur l'information provenant des modèles climatiques sur les changements climatiques régionaux prévus pour guider les réponses à l'adaptation a détourné l'attention de l'utilisation de données d'observation, historiques et paléo-climatiques de la région pour développer les bases de scénarios futurs. En outre, l'accent scientifique accru sur les prévisions météo / climat saisonnières (semaines) et saisonnières (mois) [34] pourrait servir de base aux pratiques d'adaptation tactique avec des avantages sociétaux importants.

Comment et pourquoi marche-t-on difficilement entre l’arbre et l’écorce sur la question de la science climatique? Il y a probablement beaucoup de raisons à cela, mais la raison la plus fondamentale et la plus profonde est sans doute que le problème et la solution ont été considérablement simplifiés au début des années 1990 par la CCNUCC, qui a abordé à la fois le problème et la solution comme irréductiblement global en termes de cause humaine du réchauffement climatique. Ce cadre a été bloqué par une approche de recherche de consensus auto-renforcée de la science et une approche de « consensus par rapport au pouvoir » pour la prise de décision qui a mis en évidence un seul cours d'action politique - la réduction radicale des émissions.

La communauté climatique a travaillé pendant plus de deux décennies pour établir un consensus scientifique sur le changement climatique provoqué par l'homme, ce qui a permis à une hypothèse prématurée de devenir une théorie dominante. Le processus de recherche par consensus du GIEC et ses liens avec les politiques de réduction des émissions de la CCNUCC ont eu une conséquence imprévue de l'hyper-politisation de la science et de l'introduction de biais dans les processus de prise de décisions scientifiques et connexes. Le résultat de ce cadre simplifié d'un problème grave est que nous manquons de l'information nécessaire pour mieux comprendre la variabilité climatique et les vulnérabilités sociétales.

La politisation des sciences du climat a contaminé la recherche sur le climat académique et les institutions qui soutiennent la recherche sur le climat, de sorte que les scientifiques et les institutions individuelles sont devenus des militants et des défenseurs des politiques de réduction des émissions. Les scientifiques ayant une perspective qui n'est pas compatible avec le consensus sont au mieux marginalisés (difficulté à obtenir des fonds et à obtenir des articles publiés par des éditeurs de journaux «d’alerte») ou, au pire, écartés par des étiquettes de «négationniste» ou d’«hérétique».

Les décideurs ont la responsabilité du mandat qu'ils donnent aux groupes d'experts scientifiques. Dans le cas du changement climatique, la CCNUCC a exigé du GIEC une trop grande précision où la complexité, le chaos, le désaccord et le niveau de compréhension actuelle résistent à une telle précision. Demander aux scientifiques de fournir des réponses simples aux politiques pour des questions complexes entraîne une situation impossible pour les scientifiques et des résultats trompeurs pour les décideurs. À moins que les décideurs politiques ne souhaitent que les experts confirment leurs préjugés préconçus, les groupes d'experts devraient traiter les controverses et les incertitudes en évaluant ce que nous savons, ce que nous ne savons pas et où résident les incertitudes majeures.

Imaginez que, vers 1990, l'ONU ait abordé le problème du changement climatique de la manière suivante: «Il existe un certain nombre de causes du changement climatique, y compris les causes causées par l'homme. La science du climat devrait permettre de comprendre toutes les causes du changement de la variabilité du climat qui sont pertinentes pour les échelles de décennie et le siècle, et l'impact de la variabilité et du changement climatique sur les sociétés et les écosystèmes ». Un tel cadre aurait probablement permis de mieux comprendre le système climatique et Une approche beaucoup plus rationnelle dans l'élaboration de politiques liées à la réduction de nos vulnérabilités aux variations extrêmes météorologiques et du climat.

Un meilleur cadre de résolution de problèmes sociaux est nécessaire pour gérer les risques dans des conditions d'incertitude profonde, qui utilise une analyse de systèmes plus large et intègre explicitement l'incertitude pour identifier les chemins vers un résultat flexible, robuste et économique. La recherche en sciences sociales est nécessaire pour analyser les moyens d'intégrer la compréhension scientifique avec toutes ses incertitudes dans la prise de décision liées à des problèmes complexes et méchants.

La guerre à la science

J'ai lu le livre de Chris Mooney intitulé «La guerre républicaine sur la science» [35] peu de temps après sa publication en 2005. A l'époque, cela m'a vraiment interpellé, alors que j'étais au milieu des «ouragans et de la guerre du réchauffement climatique». Bien que le livre ait le mot «républicain» dans le titre, la plupart des contenus portaient sur une guerre bipartite sur la science. La «guerre contre la science» se dispute à deux fronts: les politiciens ignorent la science; Et en utilisant une mauvaise science pour justifier un agenda politique. La notion de «guerre des sciences» est aussi une question de naïveté des scientifiques concernant le rôle de la science et la preuve dans l'élaboration des politiques [36].

Avec l'avènement de l'administration Trump, les préoccupations concernant la «guerre sur la science» sont devenues élevées, avec un projet de Marche pour la Science le 22 avril 2017[37]. Pourquoi les scientifiques marchent-ils? [38] La grande préoccupation des scientifiques est de «faire taire les faits». Cette préoccupation découle apparemment de leur volonté d'avoir leurs «faits» négociés - comme le consensus du GIEC sur le changement climatique - dictat des politiques publiques. Ces scientifiques ont également peur des coupures de fonds et des défis pour la communauté scientifique académique et les institutions d'élite qui l'appuient.

La «guerre sur la science» qui me préoccupe le plus est la guerre de la science: les scientifiques et les organisations qui soutiennent la science qui jouent de la politique de pouvoir avec leur expertise et qui ignorent naïvement les notions de risque et les opinions politiques en tant que science. Lorsque le consensus du GIEC est contesté ou que l'autorité de la science climatique dans la détermination de la politique énergétique est remise en question, ces scientifiques et organisations militantes convoquent les demandes «négationnistes » et réclament la «guerre à la science». Ces scientifiques militants semblent moins concernés par l'intégrité du processus scientifique qu'ils ne sont au sujet de leur position privilégiée et leur influence dans le débat public sur la politique climatique et énergétique. Ils ne discutent ni ne débattent de la science, mais ils dénigrent les scientifiques qui ne sont pas d'accord avec eux. Ces scientifiques et organisations militantes pervertissent le processus politique et tentent d'inoculer la science du climat de l'examen - c'est la véritable guerre de la science.

Conclusion

Au milieu du désaccord entre les décideurs au sujet de la réponse à avoir au changement climatique, la science du climat a été prise dans le feu croisé. Les défis de la recherche sur le climat ont été exacerbés par des attentes déraisonnables des décideurs, ainsi que par le comportement des scientifiques du climat et des sociétés professionnelles qui utilisent leur expertise professionnelle et leurs résultats politiques préférés comme base pour tenter de pervertir le processus politique et pour vacciner la science climatique contre un examen et un débat minutieux.

Je crains que l'intégrité et l'objectivité de la recherche climatique ne soient compromises. En conséquence, nous avons simplifié le problème du changement climatique et ses solutions. Cette simplification a:

  • Biaisé les recherches scientifiques par la politisation et les priorités de financement.
  • Amoindri le processus politique et le dialogue nécessaire à des solutions réelles dans un monde très complexe.

Nous devons repenser le contrat social entre les scientifiques et les gouvernements et élaborer un nouveau modèle de sciences pertinentes. Cela est nécessaire pour assurer l'intégrité de la science et pour améliorer la base de la science pour informer le processus d'élaboration des politiques. Voici quelques recommandations:

  • Adopter la science comme un processus itératif, pas une collecte de «faits». Les scientifiques qui engagent le public dans l'ensemble du spectre politique et les invitent à s'engager dans le processus de la science peuvent aider à renforcer le soutien public à la science.
  • Renouveler des structures d'incitation pour les scientifiques qui, dans des domaines politiquement pertinents, peuvent se concentrer sur une gestion minutieuse du biais et de l'incertitude, l'engagement public, les interactions responsables avec les médias et la participation au processus politique en tant qu’intermédiaire honnête.
  • Intéresser les scientifiques à s'engager dans le processus politique et à avoir une meilleure compréhension du processus politique, du rôle que joue la science et de la complexité, du pluralisme et de l'incertitude dans la science dans le processus politique.
  • Les scientifiques ont besoin de meilleures lignes directrices sur les implications éthiques de l'utilisation de leur expertise à des fins politiques et un code de conduite pour communiquer l'incertitude et les responsabilités pour faire des déclarations publiques liées à leur expertise.
  • Le biais et le plaidoyer par des institutions telles que les sociétés professionnelles est une préoccupation majeure pour l'intégrité de la science.
  • Pour les sciences scientifiques et les sciences réglementaires, des méthodes plus formelles de caractérisation et de gestion de l'incertitude devraient être utilisées dans la recherche scientifique et les évaluations.
  • Pour les sciences pertinentes et / ou réglementaires, où il existe une incertitude ou un désaccord important à propos des conclusions clés, une approche de « Red Team » or « Team B » pour les évaluations peut clarifier la force des arguments et des principaux domaines de désaccord. Évitez les approches de recherche par consensus.
  • L'établissement étroit des priorités de recherche sur les sujets où les incertitudes et les débats généralisés peuvent nuire à la recherche. Un financement pour les « Red Team » or « Team B » aiderait à surmonter ces biais systémiques.
  • Les priorités de financement dans la recherche sur le climat qui soutiennent les systèmes d'observation (à la surface et par satellite), la recherche fondamentale sur la dynamique du climat et la recherche pour améliorer les prévisions climatiques à court terme (sous-saisonnières à interannuelles) permettraient d'améliorer les modèles climatiques et de jeter les bases d'un progrès déstabilisant notre compréhension du système climatique et notre capacité à prédire les phénomènes émergents tels que le changement climatique brutal.
  • Un meilleur cadre de résolution de problèmes sociaux qui utilise une analyse de systèmes plus large et intègre explicitement l'incertitude peut fournir des chemins vers des résultats flexibles, robustes et économiques.

J'espère que ces recommandations et cette audition ouvrent un dialogue sur la façon dont le gouvernement fédéral peut mieux soutenir la recherche sur le système climatique complexe qui, à son tour, appuie l'amélioration des résultats stratégiques pour réduire notre vulnérabilité à la variabilité climatique.

Courte biographie de Judith Curry

Judith Curry, professeur, École des sciences de la terre et de l'atmosphère, Georgia Institute of Technology, Atlanta, GA 30332-0349, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Dr Judith Curry est présidente du Réseau d'applications de prévisions climatiques (CFAN) et professeur émérite des sciences terrestres et atmosphériques à l'Institut de technologie de Géorgie. Dr Curry a reçu un doctorat en sciences atmosphériques de l'Université de Chicago en 1982. Avant de se joindre à la faculté de Georgia Tech, elle a occupé des postes de faculté à l'Université du Colorado, à l'Université Penn State et à l'Université Purdue. Les intérêts de recherche du Dr Curry couvrent une gamme de sujets dans les conditions météorologiques et climatiques. Elle a rédigé plus de 180 articles scientifiques et est l'auteur des manuels Thermodynamiques des atmosphères et des océans, et la thermodynamique, la cinétique et la microphysique des nuages. Elle est un porte-parole public éminent sur les questions liées à l'intégrité de la science du climat, et est le propriétaire du blog Climate Etc. judithcurry.com. Le Dr Curry a récemment siégé au Sous-comité des sciences de la Terre du Conseil consultatif de la NASA, au Comité consultatif sur la recherche biologique et environnementale du DOE et au Comité de recherche sur le climat des académies nationales et au Comité d'études spatiales et au Groupe de travail sur le climat de la NOAA. Dr. Curry est membre de l’American Meteorological Society, de l'Association américaine pour l'avancement des sciences et de l'American Geophysical Union.

Déclaration financière de Judith Curry

Les sources de financement pour la recherche de Curry incluent NSF, NASA, NOAA, DOD et DOE. Les contrats récents pour CFAN comprennent un contrat de NOAA pour améliorer les prévisions météorologiques sous-régionales, un contrat de DOE pour élaborer des prévisions de puissance éolienne régionales de portée étendue et un contrat de DOD pour prédire des événements extrêmes associés à la variabilité / changement climatique ayant des implications pour la stabilité régionale. Les contrats CFAN avec le secteur privé et d'autres organisations non gouvernementales incluent les entreprises d'énergie et d'électricité, les sociétés de réassurance, les autres fournisseurs de services météorologiques, les organisations non gouvernementales et les banques de développement. Plus précisément, en ce qui concerne les entreprises énergétiques et énergétiques, ces contrats concernent des prévisions moyennes (jours à semaines) de l'activité des ouragans, des températures de surface, de la production hydroélectrique et de la production d'énergie éolienne. CFAN n'a reçu aucun fonds des sociétés d'énergie liées aux changements climatiques ou de tout sujet lié à ce témoignage. .

Pour plus d'informations:
http://curry.eas.gatech.edu/
http://www.cfanclimate.com/
http://judithcurry.com/about/

2.2.2- Dr. John Christy

Professeur de Sciences Atmosphériques à l’ « Alabama State climatologist University » à Alabama - Huntsville.

2.2.2.1- Résumé

La «Science» n'est pas un ensemble de faits, mais un processus ou une méthode qui permet de découvrir l'information et de tenter de déterminer le niveau de confiance que nous pourrions avoir dans cette information. Dans la méthode, une "affirmation" ou "hypothèse" est indiquée de sorte que des tests rigoureux pourraient être utilisés pour tester la demande afin de déterminer sa crédibilité. Si la réclamation échoue à un test, la demande est rejetée ou modifiée puis testée à nouveau. Lorsque la «méthode scientifique» est appliquée à la sortie des modèles climatiques de l'IPCC AR5, en particulier les tendances de la température atmosphérique globale depuis 1979 (une variable clé avec une réponse théorique forte et évidente à l'augmentation des GES pendant cette période), je démontre que le consensus des modèles échoue, avec une marge significative, au test qui fait correspondre aux observations du monde réel. En tant que tel, la moyenne des modèles est considérée comme intrinsèque pour représenter les décennies récentes de variation et de changement climatiques, et serait par conséquent inappropriée pour la prévision des changements futurs dans le climat ou pour les décisions politiques connexes.

Le GIEC a fourni par inadvertance des informations qui soutiennent cette conclusion en: a) montrant que les tendances tropicales des modèles climatiques avec des gaz à effet de serre supplémentaires ne correspondaient pas aux tendances actuelles et (b) montrant que les modèles climatiques sans gaz à effet de serre supplémentaires étaient d'accord avec les tendances actuelles. Un rapport dont j'ai été co-auteur démontre qu'un modèle statistique qui n'utilise que des influences naturelles sur le climat explique également les variations et les tendances depuis 1979 sans avoir besoin de gaz à effet de serre supplémentaires. Bien qu'un tel modèle (ou tout modèle climatique) ne puisse "prouver" les causes des variations, le fait que son résultat n'est pas rejeté par la méthode scientifique indique qu'il devrait être pris en compte lorsqu'on essaye de comprendre pourquoi le climat évoue comme il le fait. Une réflexion délibérée sur les principales influences par la variabilité naturelle sur le climat a été manifestement absente dans les explications actuelles du changement climatique par l'industrie des sciences du climat bien établie.

Une façon d'aider le congrès à mieux comprendre le problème climatique que ce qui est produit par des groupes "officiels" biaisés de l'établissement climatique est d'organiser et de financer des «Red Teams» crédibles qui abordent des problèmes tels que la variabilité naturelle, l'échec des modèles climatiques Et les avantages énormes pour la société à partir d'énergie abordable, à base de carbone et autrement. Je m'attends à ce qu'une telle équipe offrirait au congrès des conclusions très différentes concernant les impacts humains sur le climat.

2.2.2.2- Audition

Je suis John R. Christy, professeur distingué de science de l'atmosphère, Climatologue de l'état de l'Alabama et directeur du Earth System Science Centre de l'Université de l'Alabama à Huntsville. J'ai servi comme auteur principal, auteur contributeur et relecteur des évaluations des Nations Unies du GIEC, j’ai reçu la médaille de la NASA pour un succès scientifique exceptionnel et en 2002 j’ai été élu membre de la American Meteorological Society.

C'est un privilège pour moi d'offrir mes analyses de la situation actuelle concernant les ensembles de données sur la température atmosphérique et de savoir si la méthode scientifique traditionnelle utilisant ces jeux de données a été appliquée dans les sciences du climat concernant les déclarations concernant les changements climatiques utilisés dans les politiques. J'ai abordé d'autres aspects du changement climatique, y compris les événements extrêmes, la production végétale, l'impact de la réglementation (il n'y en a pas sur le climat) et la confiance des données dans ma dernière audition au Sénat (Commerce, Sciences et Transports, 8 décembre 2015) et et à la chambre des représentants (Science, Espace et Technology, 2 févr. 2016).

Mon domaine de recherche pourrait être mieux décrit comme la construction de jeux de données à partir de zéro pour faire progresser notre compréhension de ce que le climat fait et pourquoi - une activité que j'ai commencé comme adolescent il y a plus de 50 ans. J'ai utilisé des observations de surface traditionnelles ainsi que des mesures de ballons et de satellites pour documenter l'histoire du climat. Beaucoup de nos ensembles de données UAH, générés par moi-même et les collègues de l’UAH, les Drs Roy Spencer et W. Daniel Braswell, sont utilisés pour tester les hypothèses sur la variabilité et le changement climatiques.

a- Application de la méthode scientifique aux modèles climatiques du GIEC (AR5)

Dans ma dernière comparution devant cette commission (2 février 2016), j'ai abordé la campagne active d'assertions négatives faites contre les différentes sources de données que nous utilisons pour surveiller la température globale de l’atmosphère. J'ai démontré que les affirmations principales étaient incorrectes et que nous pouvons avoir confiance dans les observations et l'une des raisons était que nous avons maintenant plusieurs sources indépendantes du monde entier fournissant des données pour inter-comparer. Dans ce témoignage, je me concentrerai sur la température de la couche atmosphérique de la surface à environ 50 000 pieds. - Une couche qui est souvent appelée par son nom de profil hyperfréquence TMT (Temperature of Mid-Troposphere). Cette couche est particulièrement importante car elle capture la région atmosphérique qui devrait se réchauffer rapidement et sans ambiguïté si la théorie de l’effet de serre est bien comprise. En tant que tel, si l'impact d’un accroissement des gaz à effet de serre (GES) doit être détecté, il devrait l’être détecté à cet endroit. Dans la Fig. 1 Je montre l’exemple d'une simulation de modèle climatique (modèle climatique canadien exécuté CanESM2_rcp45_r3i1p1) de la variation de température prévue pour la période 1979-2016.

Figure 1 Tendances de la température (° C / décennie) pour 1979-2016 de la coupe transversale de l'atmosphère, simulée par le modèle climatique canadien. La bande tropicale (20 ° S-20 ° N) est décrite pour la couche en vrac (surface à 50 000 pieds) qui représente la mesure TMT hyperfréquence (Mid-Troposphere de la température). Cette couche décrite est la région du réchauffement important pour la période 1979-2016 telle que représentée dans tous les modèles et est donc la région à examiner par rapport aux observations (figure de Rob Junod, UAH).

La figure 1 indique que, selon la théorie, la région tropicale aurait dû subir un réchauffement significatif au cours des 38 dernières années en raison de GES supplémentaires. (Il y avait 102 modèles pour le vérifier et ils ont tous indiqué une atmosphère tropicale, mais à des degrés différents comme montré plus loin). Pour tester ce résultat, nous suivons la méthode scientifique traditionnelle dans laquelle une réclamation (hypothèse) est faite et ensuite testée contre une information indépendante  pour voir si la réclamation peut être maintenue ou si elle est fausse. Si la réclamation est confirmée, nous recherchons généralement un autre test pour confirmer la demande à nouveau. Si de nombreux tests sont conformes à la revendication, nous pouvons avoir confiance en elle. Si la réclamation échoue à un test, nous en recherchons les raisons, modifions ou rejetons la demande initiale et recommençons. Étant donné que la vision de cette audition est de voir comment la méthode scientifique a été ou n'a pas été appliquée dans les déclarations sur la science du climat, cela servira d'excellent exemple car il traite d'une mesure climatique fondamentale qui devrait révéler des changements importants si la théorie est correcte - la température globale de l'atmosphère.

b- Données d'observation utilisées pour tester les modèles climatiques

Rappelons que les résultats des modèles climatiques ne sont que des hypothèses (revendications) sur la façon dont le climat aurait évolué dans le passé. La revendication ici est: « La tendance de la température globale atmosphérique depuis 1979 du consensus des modèles climatiques ARC du GCPC représente la tendance actuelle depuis 1979 » (1979 est le début de l'ère des mesures de température par satellite). Pour tester cette affirmation, nous comparons le TMT Modèles de tendances contre TMT à partir de plusieurs jeux de données d'observation. Le premier type de datagramme d'observation est construit à partir de satellites qui mesurent directement la température atmosphérique globale par l'intensité des émissions de micro-ondes. Ces données sont essentiellement globales et couvrent la Terre tous les jours. Il existe trois sources, UAH (University of Alabama in Huntsville), RSS (Remote Sensing Systems, San Rafael CA) et NOAA.

Le deuxième type de mesure provient de l'ascension des ballons qui portent divers instruments, y compris les thermistances (qui surveillent la température de l'air) à mesure que le ballon monte à travers cette couche. A partir de ces mesures, une valeur équivalente au profil satellite TMT est calculée. Les stations de ballonnet ne sont pas uniformément espacées dans toute la Terre, mais parce que l'air supérieur est beaucoup plus horizontalement cohérent dans ses caractéristiques que la surface, quelques ballons peuvent représenter une très grande surface en termes de variabilité de température. Les sources de ces jeux de ballons sont RAOBCORE et RICH (Université de Vienne, Autriche), NOAA et UNSW (Université de Nouvelle-Galles du Sud, Australie).

Enfin, les grands centres météorologiques du monde entier génèrent des conditions atmosphériques toutes les six heures environ de la Terre entière à plusieurs niveaux verticaux, appelés Reanalyses. Ces produits utilisent de nombreuses sources de données, y compris les satellites et les ballons, et fusionnent les observations avec un modèle de circulation générale en continu. À partir des informations aux niveaux verticaux, la quantité TMT est générée pour une comparaison à l’identique avec des modèles, des satellites et des ballons. Les sources de Ré-analyses sont ERA-I (Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) - ReAnlaysis-Interim), NASAMERRAv2 et JRA-55 (Japan ReAnalyses). Ces trois types de systèmes - satellites, ballons et ré-analyses - représentent des moyens très différents de calculer la température atmosphérique globale et sont fournis par des entités indépendantes et internationales qui nous donnent confiance dans les résultats d'observation.

c- Test de la réclamation - application de la méthode scientifique

Sur la figure 2, nous montrons l'évolution de la température TMT tropicale depuis 1979 pour les 102 modèles de modèles climatiques regroupés en 32 courbes par établissement. Certaines institutions ont contribué à une seule simulation, d'autres d'environ 18 personnes. Des séries multiples de la catégorie modèle d'une seule institution ont été calculées en moyenne dans une seule série chronologique ici. Les courbes montrent l'évolution de la température de l'atmosphère dans la boîte tropicale illustrée à la Fig. 1.

Nous avons ici des résultats du modèle climatique (c.-à-d. «Réclamations» ou «hypothèses») pour comparer avec les ensembles de données d'observation dans un test pour vérifier si la moyenne du modèle est conforme aux données observées (c.-à-d. la «revendication» ou «hypothèse»)... Moyenne du modèle car elle représente le consensus des modèles théoriques et est utilisé pour développer une politique qui est incorporée dans les produits liés aux politiques, tels que le coût social du carbone, l'évaluation nationale du climat et la recherche sur les menaces de l'l'Agence de protection de l'environnement (EPA).

J'ai fourni le modèle et l'information d'observation comme des anomalies annuelles de la température (à la fois tropicales et mondiales) au Dr Ross McKitrick (Université de Guelph) qui a largement publié comme économétrique appliqué sur l'application de techniques statistiques au test des hypothèses climatiques. Il a appliqué la méthode Vogelsang-Franses F-Test à ces données comme décrit dans McKitrick, Ross R., S. McIntyre et C. Herman (2010) «Panel and Multivariable Methods for Tests of Trend Equivalence in Climate Data Sets», Atmosph. Sci. Lett., 11. DOI: 10.1002 / asl.290. Cette méthode est particulièrement appropriée pour déterminer si les tendances de deux séries chronologiques sont équivalentes ou significativement différentes. 

[Le résultat trouvé dans leur article de 2010 indique que les tendances du modèle étaient significativement plus chaudes que les observations pour les ensembles de données antérieurs disponibles à ce moment-là.] Ce que nous testons vraiment ici, c'est les taux de réchauffement représentés par les modèles et les observations pour la période 1979-2016. J'ai simplifié une représentation du test de la figure 3, de sorte que le taux du réchauffement est directement vu, montrant ce que le test mesure.

La question de test de base est: «La ligne rouge est-elle significativement différente des autres?» Les résultats sont présentés dans le tableau 1 en reconnaissant qu'il n'y a pas d'équivalence entre la tendance moyenne du modèle et les jeux de données d'observation chaque fois que la valeur du test est supérieure à 84 et cela à un niveau <1%. Comme indiqué, toutes les valeurs d'essai dépassent 84 et, par conséquent, la tendance moyenne du modèle est significativement différente des observations.

La conclusion scientifique, si l'on suit la méthode scientifique, est ici que la tendance moyenne du modèle ne représente pas la tendance actuelle des 38 dernières années par un montant très important. En conséquence, en appliquant la méthode scientifique traditionnelle, on accepterait cet échec et ne favoriserait pas les tendances du modèle comme une vérité sur le passé récent ou le futur. Dès lors, le scientifique retournerait au projet et chercherait à comprendre pourquoi l'échec s'est produit. La réponse la plus évidente est que les modèles sont tout simplement trop sensibles aux GES supplémentaires qui sont ajoutés à la fois au modèle et au monde réel.

[Nous n'utilisons pas la température de la surface comme une mesure vérifiable car les modèles, à des degrés divers, sont accordés pour être déjà d'accord avec les observations de température de surface - c'est-à-dire qu'ils ont reçu la réponse à l'avance - donc une comparaison de la surface ne serait pas un test scientifique valable (Hourdin, FT et al., "The art and science of climate model tuning", 2016, doi: 10.1175 / BAMS-D-00135.1. Et Voosen, P., "Les scientifiques du climat ouvrent leurs boîtes noires à Scrutin ", 2016, Science, 354, pp 401-402. DOI: 10,1126 / Science.354.6311.401).]

d- Le rapport AR5 du GIEC (2013) a affiché un résultat similaire - les modèles ont échoué

Assez curieusement, un résultat aussi important (c'est-à-dire que les modèles échouent sur le test de représentation de la tendance de la température globale) était disponible dans le plus récent rapport AR5 du GIEC. Malheureusement, il a été enterré dans le document complémentaire du chapitre 10 sans commentaire. Dans la Fig. 4, je présente le chiffre figurant dans cette section du GIEC. J'étais un critique (une position relativement mineure dans ce rapport) dans l'AR5 et j'ai insisté pour que ce chiffre soit montré dans le texte principal en raison de sa profonde importance, mais les auteurs principaux désignés par le gouvernement ont décidé le contraire. Ils ont choisi de le placer dans le Matériel Complémentaire, à où on lui  accorderait peu d'attention et de façonner le graphique de manière à en rendre difficile la compréhension et l'interprétation.

J'ai pris les mêmes informations dans la Fig. 4 (IPCC AR5 Fig. 10.SM.1) et j’ai simplifié la présentation de manière à être plus claire à la Fig. 5 ci-dessous.

Les tendances ici représentent les tendances à différents niveaux de l'atmosphère tropicale de la surface jusqu'à 50 000 pieds. Les lignes grises sont les limites de la gamme d'observations, le bleu pour la gamme des résultats du modèle IPCC sans GES supplémentaires et le modèle rouge pour IPCC Résultats avec des GES supplémentaires.

Ce qui est immédiatement évident, c'est que les tendances du modèle dans lesquelles sont inclus les GES supplémentaires se situent complètement en dehors de la portée des tendances d'observation, indiquant à nouveau que les modèles, en tant qu'hypothèses, ont échoué à un simple test de «méthode scientifique» appliqué à ce climat fondamental -change variable. Que cette information n'ait pas été clairement et ouvertement présentée dans le GIEC est la preuve d'un processus politique qui n'était pas représentatif de l'examen impartial des éléments de preuve requis par la méthode scientifique. En outre, (et cela a pris de l'importance), le GIEC a alors accordé une grande confiance au sujet de la connaissance de la cause d’évolution du climat au cours des dernières décennies (les humains comme principale cause) ignorant le fait que les modèles sur lesquels cette affirmation était basée avaient échoué à un test de validation évident et plutôt facile à utiliser.

Ce qui est incroyable, c’est ce que montre Fig. 5, à savoir que le changement de température globale atmosphérique tropicale est mieux modelé quand aucun supplément de GES n'est inclus - une contradiction directe avec la conclusion du GIEC que les changements observés ne peuvent être modélisés que si des GES supplémentaires étaient inclus.

e- Un modèle statistique simple qui a passé le même test "méthode scientifique"

Les modèles climatiques du GIEC se sont révélés meilleurs par rapport aux observations lorsqu'ils n'incluent pas de GES supplémentaires et ce résultat peut être démontré avec un modèle statistique. J'étais co-auteur d'un rapport qui a produit une telle analyse (Wallace, J., J. Christy et J. D'Aleo, «Sur l'existence d'un « Point chaud tropical » et de la validité de la recherche d'endommagement du CO2 de l'EPA - Abrégé Rapport de recherche ", août 2016 (disponible ici https://thsresearch.files.wordpress.com/2016/09/ef-cpp-sc-2016-data-ths-paper-ex-sum- 090516v2.pdf).

Dans ce rapport, nous examinons les estimations annuelles de nombreuses sources de températures de couches profondes mondiales et tropicales depuis 1959 et depuis 1979, en utilisant des variables explicatives qui n'incluent pas la hausse des concentrations de CO2. Nous avons appliqué le modèle aux estimations de la température globale et tropicale des sources du satellite et du ballon, individuellement, montrées à la Fig. 2 ci-dessus. Les variables explicatives sont celles connues depuis des décennies, telles que les indices d'oscillation El Niño-Sud (ENSO), l'activité volcanique et une activité solaire (p. Ex., Christy et McNider, 1994, « Satellite greenhouse signal », Nature, 367, 27Jan). [L'une des variables explicatives de l'ENSO a été le MEI cumulé (Multivariate ENSO Index, voir https://www.esrl.noaa.gov/psd/enso/mei/) dans lequel l'indice a été résumé dans le temps pour fournir une indication de son Impact accumulé. Ce «MEI cumulé» a été considéré comme un facteur potentiel dans les températures mondiales par Spencer et Braswell, 2014 («Le rôle de l'ENSO dans les changements globaux de la température de l'océan en 1955-2011 simulé avec un modèle climatique 1D», APJ.Atmos.Sci 50. (2), 229-237, DOI: 10.1007 / s13143-014- 001-z.). Fait intéressant, les travaux ultérieurs ont montré que ce «MEI cumulé» a pratiquement le même impact que l'indice solaire cumulé, tous deux ont généralement été parallèles à la hausse des températures dans les années 80 et 90 et le ralentissement au 21ème siècle. Ainsi, notre rapport aurait la même conclusion avec ou sans le "MEI cumulé".]

Le résultat fondamental de ce rapport est que la tendance à la température de plusieurs ensembles de données depuis 1979 peut s'expliquer par des variations dans les composants qui affectent naturellement le climat, tout comme le GIEP l’a indiqué par inadvertance dans la Fig. 5 ci-dessus. L'avantage du traitement statistique simple est que les processus compliqués tels que les nuages, l'interaction océan-atmosphère, les aérosols, etc., sont implicitement incorporés par les relations statistiques découvertes à partir des données réelles. Les modèles climatiques tentent de calculer ces processus hautement non linéaires à partir de paramétrages (estimations) imparfaits alors que le modèle statistique les explique directement car la température atmosphérique globale est la variable de réponse que ces processus ont un impact. Il est vrai que le modèle statistique ne sait pas ce que chaque sous-processus est ou comment chacun peut interagir avec d'autres processus. Mais il faut aussi le préciser: il ne fait aucun doute que aucun modèle climatique du GIEC n'intègre de manière précise tous les processus non linéaires qui affectent le système. Je souligne simplement que, parce que le modèle est contraint par la variable de réponse ultime (température globale), ces processus très complexes sont inclus.

Le fait que ce modèle statistique explique que 75 à 90% de la variabilité annuelle réelle de la température, en fonction de l'ensemble de données, en utilisant ces influences (ENSO, volcans, énergie solaire), est une indication que le modèle statistique est utile. De plus, les tendances produites à partir de ce modèle statistique ne sont pas statistiquement différentes des données réelles (c'est-à-dire le passage de test de tendance de la «méthode scientifique» qui suppose que les facteurs naturels ne sont pas influencés par l'augmentation des GES). Ce résultat favorise la conclusion que cette approche procure une plus grande utilité scientifique (et politique) que les résultats de modèles climatiques élaborés qui, en moyenne, ne reproduisent pas la tendance moyenne mondiale de la température globale depuis 1979.

Le réchauffement de l'atmosphère par les modèles du GIEC se rapporte à un problème que le rapport AR5 du GIEC a rencontré ailleurs. En essayant de déterminer la sensibilité au climat, laquelle est la sensibilité de la température globale par rapport aux augmentations des GES, les auteurs du GIEC ont choisi de ne pas donner une meilleure estimation. [Une forte sensibilité au climat est une composante fondamentale du coût social du carbone de l'administration précédente.] Quelle en est la raison? ... les modèles climatiques montrent environ deux fois plus de sensibilité aux GES que les calculs basés sur des données empiriques réelles. J'invite cette commission, et notre gouvernement en général, à considérer les données empiriques, et non la production du modèle climatique, lorsqu'il s'agit de réglementations environnementales.

f- La nécessité de « Red Teams » dans la mesure où les Consensus Scientifiques ne sont pas de la Science

L'une des façons pour le congrès de recevoir de meilleures informations (moins biaisées) sur les allégations de la science climatique est d'organiser des «Red teams» comme cela se fait dans d'autres secteurs du gouvernement et de l'industrie lorsque la critique de systèmes, des programmes ou des infrastructures est à l'étude. J'ai discuté de cette idée dans plusieurs auditions antérieures du Congrès. J'évoquerai ici la section décrivant les «Red teams» de mon témoignage le 20 septembre 2012 devant le Comité de l'énergie et du pouvoir de la Chambre sur l'énergie et le commerce.

On aura souvent recours au terme «science du consensus» comme arguments relatifs aux changements climatiques pour renforcer une assertion. C'est une forme de «argument de l'autorité». Le consensus, cependant, est une notion politique, et non une notion scientifique. Comme je l'ai témoigné au Conseil inter-Académie en juin 2010, j'ai écrit dans Nature cette même année (Christy 2010) et documenté dans mon témoignage écrit de la Chambre l'an dernier (House Space, Science and Technology, 31 mars 2011), le GIEC et d'autres institutions similaires ne représentent pas plus pour moi un consensus que ceux choisis pour accepter un consensus particulier. Le contenu de ces rapports climatiques est effectivement sous le contrôle d'un nombre relativement petit d'individus - je les compare souvent à un «establishment  climatique» - qui, au fil des ans, en est venu, à mon avis, à tenir un rôle de gardien d'avis scientifique et d'information plutôt que d’intermédiaires. Les voix de ceux d'entre nous qui s'opposent à diverses déclarations et mises en évidence dans ces évaluations sont en grande partie rejetées plutôt que discutées. Cette institution comprend les mêmes personnes qui deviennent les «experts» appelés à promouvoir les réclamations du GIEC dans les rapports gouvernementaux tels que la recherche sur les menaces par l'Agence de protection de l'environnement. Comme indiqué dans mon témoignage devant la Chambre des Représentants [31 mars 2011], ces «experts» deviennent les auteurs et les évaluateurs de leur propre recherche relative à la recherche qui conteste leur travail. Mais avec le luxe d'avoir le «dernier mot» comme «expert» des auteurs des rapports, les points de vue alternatifs disparaissent.

J'ai souvent déclaré que la science du climat est une science «trouble». Nous n'avons pas de méthodes de laboratoire pour tester nos hypothèses autant que dans d'autres sciences. En conséquence, ce qui passe pour la science comprend, des opinions, des arguments d'autorité, des communiqués de presse dramatiques et les notions floues de consensus générées par des groupes présélectionnés. Ce n'est pas de la science.

J'ai remarqué que la Chambre a adopté un amendement l'année dernière pour déconcentrer le Groupe intergouvernemental d'étude sur l'évolution du climat (GIEC). Nous savons, par les courriels du Climategate et de nombreuses autres sources, que le GIEC a eu des problèmes avec ceux qui occupent des positions différentes sur le changement climatique que celles que promeut le GIEC. Il existe cependant une autre façon de faire face à cela. Puisque l'activité du GIEC est financée par les contribuables américains, je propose que cinq à dix pour cent des fonds soient alloués à un groupe de scientifiques bien accrédités pour produire une évaluation qui exprime des hypothèses légitimes et alternatives qui ont été (à leur avis) marginalisées, falsifiées ou ignorées dans les précédents rapports du GIEC (et donc l'EPA et les évaluations nationales du climat). De telles activités sont souvent appelées des rapports "Red Team" et sont largement utilisées dans le gouvernement et l'industrie. Les décisions concernant le financement des «Red Team» ne devraient pas être placées entre les mains de l'établissement actuel, mais dans des panels peuplés de scientifiques accrédités qui ont de l'expérience dans l'examen de ces problèmes. Certains efforts menés dans cette ligne ont été soulevés par le secteur privé (à savoir le Groupe international non gouvernemental sur les changements climatiques à http://nipccreport.org/ et Michaels (2012) ADDENDUM: Impacts mondiaux sur le changement climatique aux États-Unis). Je crois que les décideurs politiques, avec des fonds publics, devraient soutenir activement l'assemblage de toutes les informations essentielles à la gestion de cette science obscure et pernicieuse, car le public finira par payer le coût de toute loi prétendant faire face au climat.

Les sujets abordés dans cette évaluation par « Red Team », comprennent par exemple,: a) une preuve d'une faible sensibilité au climat à l'augmentation des gaz à effet de serre, (b) le rôle et l'importance de la variabilité naturelle, non forcée, (c) une évaluation rigoureuse et indépendante de la production du modèle climatique, (d) une discussion approfondie de l'incertitude, (e) l'accent mis sur les indicateurs qui se rapportent le plus directement au taux d'accumulation de chaleur dans le système climatique, (f) l'analyse des nombreuses conséquences, y compris les avantages , qui résultent de l'augmentation du CO2, et (g) l'importance de l'énergie accessible et accessible à la santé et au bien-être de l'homme. Ce que cette proposition cherche est de fournir, au Congrès et à d'autres décideurs, une évaluation parallèle et scientifiquement fondée sur l'état de la science du climat qui traite des questions qui ont été sous-représentées ou non-représentées dans les rapports climatiques dirigés par le gouvernement et financés par les contribuables. En d'autres termes, nos décideurs doivent voir toute la gamme des résultats concernant le changement climatique.

g- En résumé

La « Science » n'est pas un ensemble de faits, mais un processus ou une méthode qui permet de découvrir l'information et de tenter de déterminer le niveau de confiance que nous pourrions avoir dans cette information. Dans la méthode, une "demande" ou "hypothèse" est indiquée de sorte que des tests rigoureux pourraient être utilisés pour tester la demande afin de déterminer sa crédibilité. Si la réclamation échoue à un test, la demande est rejetée ou modifiée puis testée à nouveau. Lorsque la «méthode scientifique» est appliquée à la sortie des modèles climatiques de l'IPCC AR5, en particulier les tendances de la température atmosphérique globale depuis 1979 (une variable clé avec une réponse théorique forte et évidente à l'augmentation des GES pendant cette période), je démontre que la Le consensus des modèles échoue au test pour faire correspondre les observations du monde réel d'une marge significative. En tant que tel, la moyenne des modèles est considérée comme intrinsèque pour représenter les décennies récentes de variation et de changement climatiques, et serait donc inappropriée pour l'utilisation dans la prévision des changements futurs dans le climat ou pour les décisions politiques connexes.

Le GIEC a fourni par inadvertance des informations qui soutiennent cette conclusion en: a) montrant que les tendances tropicales des modèles climatiques avec des gaz à effet de serre supplémentaires ne correspondaient pas aux tendances actuelles et (b) montrant que les modèles climatiques sans gaz à effet de serre supplémentaires étaient d'accord avec les tendances actuelles. Un rapport dont j'ai été co-auteur démontre qu'un modèle statistique qui n'utilise que des influences naturelles sur le climat explique également les variations et les tendances depuis 1979 sans avoir besoin de gaz à effet de serre supplémentaires. Bien qu'un tel modèle (ou tout modèle climatique) ne puisse "prouver" les causes des variations, le fait que son résultat ne soit pas rejeté par la méthode scientifique indique qu'il devrait être pris en compte lorsqu'on essaye de comprendre pourquoi le climat évolue comme il le fait. La réflexion délibérée sur les principales influences de la variabilité naturelle sur le climat a été manifestement absente dans les explications actuelles du changement climatique par l'industrie des sciences du climat bien établie.

Une façon d'aider le congrès à mieux comprendre que le problème climatique est produit par des groupes "officiels" biaisés de l'établissement climatique, est d'organiser et de financer des «Red Teams» crédibles qui abordent des problèmes tels que la variabilité naturelle, l'échec des modèles climatiques et les avantages énormes pour la société à partir d'énergie abordable, à base de carbone ou autre. Je m'attends à ce qu'une telle équipe offrirait au congrès des conclusions très différentes concernant les impacts humains sur le climat.

Biographie de John Christy

Le Dr John R. Christy est Professeur Distingué de Sciences de l'Atmosphère et Directeur du Centre de Science du Système de Terre à l'Université d'Alabama à Huntsville, où il a commencé à étudier les problèmes climatiques mondiaux en 1987. Depuis 2000, il a été Climatologue de l'Etat de l'Alabama. En 1989, le docteur Roy Spencer (alors scientifique de la NASA et maintenant Principle Research Scientist à l'UAH) et Christy ont développé un ensemble mondial de données de température à partir de données par satellite à micro-ondes à partir de 1979. Pour cette réalisation, l'équipe Spencer-Christy a reçu la médaille de la NASA pour Performance scientifique exceptionnelle en 1991. En 1996, ils ont été sélectionnés pour recevoir un prix spécial de la Société météorologique américaine «pour avoir élaboré un bilan mondial et précis de la température de la Terre à partir de satellites opérationnels en orbite polaire, faisant fondamentalement avancer notre capacité à surveiller le climat». En janvier 2002, Christy a été intronisé comme membre de la American Meteorological Society.

Dr. Christy a occupé le poste d'auteur principal (2001) et contributeur / évaluateur (1992, 1994, 1996, 2007, 2013) pour les rapports de l'U.N. par le Groupe intergouvernemental d'étude sur l'évolution du climat (GIEC) dans lequel les températures des satellites ont été incluses pour étudier le changement climatique mondial. Il a participé à cinq panels CNRC et NAS et a réalisé des recherches financées par la NASA, la NOAA, le DOE, le DOT et l'État de l'Alabama, en publiant plusieurs études, par exemple Science, Nature, Journal of Climate et The Journal of Geophysical Research .

Dr. Christy a reçu le M.S. Et Ph.D. Diplôme en sciences de l'atmosphère de l'Université d'Illinois (1984, 1987). Avant cette carrière, il était diplômé de l'Université d'État de Californie à Fresno (B.A. Mathématiques, 1973) et a enseigné la Physique et la Chimie en tant que professeur volontaire à Nyeri, au Kenya, pendant deux ans. Après avoir obtenu un diplôme de Maîtrise en Divinité à partir du Golden Gate Baptist Seminary (1978), il a travaillé pendant quatre ans à titre de pasteur missionnaire à Vermillion, dans le Dakota du Sud, où il a également enseigné les maths du collège. Il a été décrit dans le numéro de février 2001 du magazine Discover, par National Public Radio en 2004 et dans le NY Times en 2014 où ses antécédents divers ont été mis en évidence.

Dr. Christy était marié à l'ancienne Babs Joslin pendant près de 39 ans jusqu'à sa mort d’un cancer en 2014. Elle était missionnaire au Kenya lorsqu'il l’a rencontrée. Leurs deux enfants sont maintenant mariés; Alison a trois enfants et Brian en a deux. Récemment, le Dr Christy et Mme Sherry Upshaw ont été unis en mariage. Le passe-temps préféré du docteur Christy est l’orpaillage qu'il a développé comme adolescent en Californie, et il court également, participant à des courses de 2 milles d’ultra-marathons sur des terrains accidentés.

2.2.3- Dr. Michael Mann

Distingué Professeur de Science Atmosphérique à l’Université d'Etat de Pennsylvanie; Directeur de l’ « Earth System Science Centre » (ESSC) à l’Université d'Etat de Pennsylvanie.

2.2.3.1- Audition

Monsieur le président, et les membres de la Commission. Je m'appelle Michael Mann. Je suis professeur distingué de science de l'atmosphère à Penn State University et directeur du Penn State Earth System Science Centre. Mes recherches portent sur l'utilisation de modèles climatiques, l'analyse des données climatiques empiriques et le développement de méthodes pour comparer les observations et les prédictions des modèles. L'objectif principal de ma recherche est de comprendre le comportement à long terme du système climatique et de déterminer les rôles de divers agents potentiels du changement climatique, tant naturels que humains.

J'ai été président du comité organisateur de l'Académie nationale des sciences de la Frontiers of Science et, en tant que coauteur ou conseiller, de plusieurs rapports de l'Académie nationale des sciences liés aux changements climatiques. J'ai servi de rédacteur en chef du Journal of Climate de la American Meteorological Society et j'ai été membre de nombreux autres groupes de travail, comités et comités de direction scientifiques internationaux et américains. J'ai reçu la médaille Hans Oeschger de l'Union géophysique européenne en 2012 et j'ai reçu le Prix Friend of the Planet du Centre national d'éducation scientifique en 2014. Je suis membre de l'American Geophysical Union, de la American Meteorological Society et de l'Américain Association pour l'avancement des sciences. Je suis l'auteur de plus de 200 publications et plusieurs livres, y compris Tristes prévisions: comprendre le changement climatique, la crosse de hockey et les guerres de climat et l'effet Madhouse (asile de fous): comment le refus du changement climatique menace notre planète, détruit notre politique et nous conduit à la folie avec Tom Toles, le dessinateur éditorial éditorial de Pulitzer pour Washington Post.

Permettez-moi d'abord de commenter pourquoi je suis entré dans la science. J'étais fasciné par le monde naturel comme un enfant et je voulais consacrer ma vie à le comprendre. Cela m'a mené sur un parcours de découverte scientifique tout au long de ma vie qui me passionne tellement aujourd'hui comme quand j’étais enfant. Lorsque la science a une importance sociétale plus large, c'est la cerise sur le gâteau. Plus tôt cette semaine, par exemple, mes collègues et moi avons publié une étude dans la revue Scientific Reports à l'aide d'une combinaison d'observations et de simulations de modèles climatiques pour démontrer un lien entre le changement climatique et les comportements du Jet stream liés à des événements météorologiques extrêmes et persistants comme la sécheresse de 2011 au Texas et  Oklahoma et les incendies de forêt en 2015 en Californie. Continuer de poser des questions et chercher à leur répondre en utilisant des outils et des observations scientifiques - c'est ce que j'aime vraiment faire.

Mais je suis ici aujourd'hui parce que je suis également passionné par la communication de ce que nous connaissons au public et aux décideurs. Je suis convaincu qu'aucune poursuite ne pourrait être plus noble. En ce qui concerne cette audition: Il est important de préciser dès le départ qu'il existe un accord extrêmement large entre les scientifiques du monde sur les faits fondamentaux du changement climatique anthropique. L'Académie nationale des sciences des États-Unis, la Société royale du Royaume-Uni et toutes les sociétés scientifiques[39] de toutes les nations industrielles, plus de 30 sociétés scientifiques[40] aux États-Unis qui ont pesé sur la question et au moins 97%[41] des éditions de scientifiques dans ce domaine ont conclu, forts des preuves existantes, que le changement climatique est réel, est causé par l'homme et a déjà des répercussions négatives sur nous, notre économie et notre planète.

Pourtant, nous nous trouvons à cette audition aujourd'hui, avec trois individus qui représentent cette minuscule minorité qui rejettent ce consensus ou minimisent sa signification, et seulement un seul -moi-même- qui suis dans le courant dominant. Cela représente 25 p. 100, loin de la figure de 97 à 99 p. 100 qui caractérise réellement les scientifiques du monde sur cette question. Cela crée l'illusion d'un débat qui n'existe pas. Ce n'est pas un début propice à une audition qui vise à examiner la science plutôt que l'antiscience, le fait plutôt que la fiction.

J'ai inventé le terme «Stratégie Serengeti» en 2012 dans «The Hockey Stick and the Climate Wars» pour décrire comment les intérêts particuliers de l'industrie, qui se sentent menacés par des découvertes scientifiques - qu'il s'agisse du tabac et du cancer du poumon, ou du combustible fossile et du changement climatique -, menacent d’attaquer les scientifiques individuels de la même manière que les lions du Serengeti distinguent un zèbre individuel du troupeau. En chiffres, il y a de la force, mais les individus sont beaucoup plus vulnérables. Les critiques scientifiques choisissent souvent un seul scientifique pour ridiculiser, terrifier et intimider. Le but présumé est de donner l'exemple à d'autres scientifiques qui pourraient envisager de coller leur col en participant au discours public sur certaines questions de science pertinente par les politiques.

Je devrais le savoir. Je me suis retrouvé[42] au centre de ces épisodes plus d'une fois, à la suite de l'emblématique «crosse de hockey» que mes co-auteurs et moi avons publié à la fin des années 1990, ce qui témoigne de la nature sans précédent du réchauffement climatique récent. Alors que la « crosse de hockey » n’est qu’un cas[43]  prouvant la cause humaine du changement climatique, le caractère visuel du graphique a fait, et moi de même, cible des négationnistes du changement climatique depuis des années.

En octobre 2003, quelques jours avant une résolution critique du Sénat des États-Unis pour reconnaître la menace d'un changement climatique provoqué par l'homme, un «article» a été publié par un «journal» allié des climato-sceptiques qui s'est engagé dans des attaques douteuses sur la crosse de hockey. Un groupe de pression de l'industrie des combustibles fossiles a publié un résumé des critiques spécieuses dans USA Today le matin du vote au Sénat. Lors du débat sur le Sénat, le sénateur James Inhofe a brandi cet article de manière infâme et habile en proclamant que le «changement climatique est le plus grand harcèlement[44] jamais perpétré sur le peuple américain». Bien que la critique sur la crosse de hockey ait rapidement été rejetée[45], cela a servi à court terme à détourner la discussion. Le projet de loi n'a pas été adopté.

En 2005, alors que la Chambre des représentants envisageait une législation sur l'énergie et le climat, Joe Barton (R-TX), le président du comité de l'énergie et du commerce de la maison et un important bénéficiaire de l'argent des combustibles fossiles s’est engagé dans ce qui a été largement condamné comme une «chasse aux sorcières" contre moi et les co-auteurs de la courbe en crosse de hockey. Barton a exigé tous mes courriels personnels et la correspondance avec d'autres scientifiques et de nombreux autres matériaux, dans un effort apparent pour trouver quelque chose, n'importe quoi, il pourrait utiliser pour essayer de discréditer le hockey héroïque. Dans les esprits cyniques de nos critiques, le discrédit de notre travail remettait en quelque sorte en cause l'inquiétude relative au changement climatique provoqué par l'homme.

À la veille du sommet climatique de Copenhague de décembre 2009, considéré comme la plus grande opportunité pour un accord international visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre, un certain nombre de courriels, y compris beaucoup de moi-même, avaient été volés et combinés mots par phrases (comme "un truc" - un terme complètement approprié en science pour une approche intelligente) pouvant paraître embarrassant ou même condamnable. Les citations hors contexte ont été publiés sur les sites Web des négationnistes du changement climatique, puis diffusés à travers des blogs et des sites d'information de droite. Bientôt, même les organisations d'information traditionnelles ont énormément repoussé le récit négatif que quelques courriels volés ont mis en doute les preuves fondamentales expliquant les changements climatiques causés par l'homme, résultat de près de deux siècles[46] de recherche scientifique. Moi et un petit nombre d'autres scientifiques du climat se sont retrouvés au centre de la campagne de dénigrement.

Au moins 10 enquêtes et examens ont établi[47] qu'il n'y avait pas de fautes de la part des scientifiques (en effet, le seul acte répréhensible était le vol criminel des courriels en premier lieu). Les revendications, cependant, sont venues longtemps après des lobbys de combustibles fossiles et de ceux qui en faisaient office pour avoir l'occasion de saboter les efforts d’obtention d’un accord international limitant les émissions de carbone (l’Arabie Saoudite riche en pétrole, par exemple, a insisté[48] à Copenhague sur les courriels volés pour justifier l'opposition à tout accord visant à limiter les émissions de carbone, la Russie semble également avoir joué un rôle dans le piratage et / ou la diffusion des courriels).

Nous avons maintenant la dernière de cette série perpétuelle d'agressions de mauvaise foi sur la science du climat, et l'histoire est très familière. Les attaques, comme toujours, se sont concentrées sur un individu particulier - dans ce cas, Tom Karl[49], directeur récemment retiré du Centre national de données climatiques de NOAA et scientifique pour lequel j'ai le plus profond respect.

Dans un contexte approprié, nous devons considérer le mythe à la mode selon lequel le réchauffement climatique s'est « arrêté ». Comme la plupart des points de discussion négatifs au climat, la réalité est à peu près le contraire de ce qui est revendiqué par les opposants. Tous les produits de la température de surface, y compris le bilan controversé de la température par satellite de l'UAB, montrent une tendance claire au réchauffement à long terme au cours des dernières décennies (pièce A). Nous avons maintenant atteint le record de température global de tous les temps pour trois années consécutives[50] et un certain nombre d'articles publiés ont démontré de façon convaincante que le réchauffement climatique s'est poursuivi sans tenir compte du fait que l'on explique correctement les aléas des fluctuations climatiques naturelles à court terme. Une importante étude[51] de ce type a été publiée par Tom Karl et ses collègues en 2015 dans le journal leader Science. L'article a été largement considéré comme le coup de grâce à l’idée que le « globe a cessé de réchauffer ».

Le mois dernier, l'écrivain David Rose du journal britannique à scandale, Daily Mail, - connu[52] pour ses séries de fausses représentations du changement climatique et ses attaques permanentes sur les scientifiques du climat, a publié un commentaire[53] en ligne attaquant Tom Karl, l'accusant d'avoir "manipulé les données sur le réchauffement planétaire" dans l'article de 2015 de Karl et al. Cette fausse nouvelle a été entièrement construite lors d'une interview de John Bates, ancien employé de la NOAA qui, mécontent, avait été rétrogradé d'un poste de supervision à NOAA pour son incapacité à bien travailler avec les autres.

Les allégations de Bates ont également été publiées sur le blog de Judith Curry, négationniste de la science climatique (j'utilise le terme avec soin - en réservant pour ceux qui nient les conclusions les plus fondamentales de la communauté scientifique, ce qui inclut le fait que l'activité humaine est essentiellement ou entièrement responsable du réchauffement à grande échelle que nous avons vu au cours du siècle dernier - quelque chose que Judith Curry[54] conteste[55]). Cette publication du blog et l'histoire de Daily Mail ont été complètement déconsidérées par la communauté scientifique[56] actuelle. Le Daily Mail prétend que les données publiées par Karl et al. dans Science avait été manipulées n'était pas soutenu par Bates. Lorsque la communauté scientifique a repoussé la réclamation intenable de «manipulation de données», notant que d'autres groupes de scientifiques ont confirmé[57] indépendamment les conclusions de Karl et al, Bates a précisé que le vrai problème était que les données n'avaient pas été correctement archivées et que le document avait fait l’objet d’une publication précipitée. Ces revendications se sont rapidement effondrées.

Bien que Bates ait affirmé que les données de l'étude de Karl et al n'étaient «pas sous forme lisible numériquement», le scientifique indépendant Zeke Hausfather, auteur principal d'une étude[58]  qui a accédé aux données et confirmé sa validité, a écrit dans un commentaire[59] «... sur mon honneur, je ne peux pas comprendre ce que cela signifie. Mon ordinateur peut bien le lire, et c'est le même format que d'autres groupes utilisent pour présenter leurs données". En ce qui concerne l'affirmation selon laquelle le document a été l’objet d’une publication précipitée, le rédacteur en chef de Science Jeremy Berg dit: «En ce qui concerne la« précipitation »à publier, à partir de 2013, le temps médian de la soumission à la publication en ligne par Science était de 109 Jours, ou moins de quatre mois. L'article de Karl et al. a subi des traitements et des examens depuis près de six mois. Toute suggestion selon laquelle l'examen de cet article était « précipité » est sans fondement et sans mérite. Science est derrière le traitement de ce document, qui a subi un examen critique particulièrement rigoureux. "

Peu de temps après que l'article Daily Mail soit mis en ligne, une vidéo attaquant Karl (et NOAA et même la NASA dans une grande mesure) a été publiée par le Wall Street Journal. En quelques heures, l'histoire de Daily Mail s'est propagée comme un virus à travers la blogosphère de droite, apparaissant sur de nombreux sites Web de droite et des sites d'information conservateurs. Il n'a pas fallu longtemps pour que l'empire médiatique de Murdoch aux États-Unis, au Royaume-Uni et ailleurs se joignent, avec l'exécrable Fox New, en tirant argument[60] que Tom Karl avait "cuit" les données climatiques et, sans aucune ironie, pour des raisons politiques .

Le représentant Lamar Smith (R-TX), président de ce comité, a lancé[61] des attaques contre la climatologie et ses scientifiques du climat. Il a rapidement publié un communiqué de presse en faisant l'éloge de l'article du Daily Mail, en le plaçant sur le site Web du comité scientifique en alléguant faussement que les scientifiques du gouvernement avaient "falsifié des données". Smith, c’est avéré, prévoyait une audience du Congrès qui se serait déroulée quelques jours après cette dernière session, visant à remettre en question[62]  la base de l'EPA régissant les émissions de carbone. Ses accusations contre Karl et NOAA d’avoir manipulé les données climatiques ont été utilisées dans cette audience pour prétendre que tout l'éventail des préoccupations concernant le changement climatique était maintenant compromis.

Bien sûr, même si l'étude de Karl était totalement erronée, elle ne modifierait en rien ce que nous savons du changement climatique. Tout comme nos critiques ont intentionnellement ignoré les nombreuses études indépendantes qui réaffirment[63]  la courbe en «crosse de Hockey» dans la littérature scientifique examinée par les pairs (voir la pièce B), les critiques de Karl ont également ignoré que leurs résultats ont été reproduits et confirmés par d'autres groupes de recherche publiés dans la littérature revue par des pairs. Cela inclut l'étude[64] menée par Zeke Hausfather du projet «Berkeley Earth» - un projet financé en partie par les Frères Koch et incluant[65] l'un des membres originaux de son équipe, l’opposant climatique Judith Curry. Les auteurs ont montré que les estimations de Karl et al estiment les meilleures estimations indépendantes disponibles du réchauffement de l'océan (voir la pièce C). L'auteur principal Hausfather a déclaré[66]: «Le fait que le nouveau record de la NOAA soit effectivement identique aux enregistrements construits uniquement à partir d'instruments de meilleure qualité (bouées, radiomètres à satellite et flotteurs Argo) suggère fortement que NOAA a bien compris et que nous avons sous-estimé le réchauffement de l'océan dans les années récentes."

Permettez-moi de faire d'autres observations à propos de ce dernier épisode. Les climato-sceptiques aiment accuser les scientifiques de sous-estimer l'incertitude. Quiconque connaît des scientifiques et connaît bien la recherche scientifique comprend combien cette accusation est absurde. Les scientifiques adoptent le concept de l'incertitude, car il nous guide, il informe notre choix de mesures supplémentaires à prendre et les hypothèses à suivre. Je signale que notre article sur la « crosse de hockey » de 1999 qui est tellement calmé par les négationnistes du changement climatique contient les mots «incertitudes» et «limitations» dans le titre. Permettez-moi aussi de vous rappeler que les implications de l'incertitude scientifique sont plutôt différentes de ce que vos témoins d’opposition voudraient que vous croyiez. Les principaux économistes comme Marty Weitzman de Harvard ont montré[67] que l'incertitude est probablement une raison d'une action encore plus concertée pour atténuer les changements climatiques en raison de ce qu'on appelle la «lourde trainée» de la répartition des risques, à savoir les énormes coûts potentiels si les impacts finissent par être encore plus grand que prévu, ce qui semble être le cas maintenant avec l'effondrement rapide potentiel[68] de la glace de l'Antarctique de l'Ouest et l'élévation accrue du niveau de la mer qui viendra avec elle.

Les contradicteurs accusent également faussement les scientifiques de conspirer pour faire respecter le «dogme». Mais la façon dont les scientifiques obtiennent des articles dans des revues de premier plan comme Science or Nature démontre quelque chose de nouveau - quelque chose que nous ne connaissions pas déjà, non simplement en réitérant ce qu'on sait. Et ici, il y a une énigme pour ceux qui attaquent l'étude de Karl et al. L'un des articles saisis lors d'une audience antérieure par le Président Smith comme un acte d'accusation supposé de Karl et al est un article[69] de  Nature Climate Change (Fyfe et al 2016) dont j'étais co-auteur. En tant que co-auteur de cet article, je peux vous assurer que cela ne remet en aucun cas en question l'intégrité des données de NOAA, ni l'honnêteté de Tom Karl et de ses collègues, que je tiens dans la plus haute estime. Nous avons simplement différé avec eux sur la meilleure interprétation du registre de température, ce qui démontre que l'interprétation de l'existence ou non d'un ralentissement temporaire du réchauffement au cours de la première décennie du 21ème siècle dépend précisément de la définition de la tendance au réchauffement de base.

Le président Smith ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Cette étude ne peut pas être, en même temps, un acte d'accusation de Tom Karl et de ses collègues et, en même temps, appuyer les théories du conspiration du président sur les scientifiques du climat en collusion entre eux et compromis par "l’esprit de consensus". Ce que notre pièce Nature Climate Change démontre en effet, c'est qu'il existe en effet un débat solide, sain et respectueux parmi les scientifiques lorsqu'il s'agit d'interpréter les données et de tester les hypothèses. Les vrais scientifiques sont des sceptiques: vrais sceptiques, contestent les paradigmes dominants et se défient mutuellement, dans la littérature examinée par des pairs, lors de réunions scientifiques et dans des séminaires - les bons canaux pour le débat scientifique de bonne foi. Cela, bien sûr, est gênant pour la caricature que le membre du Congrès, Smith, et ses amis sceptiques ont cherché à peindre en ce qui concerne la climatologie et les scientifiques du climat.

Alors que nous sommes ici, permettez-moi d'aborder un autre point de discussion préféré des critiques, la prétention que les modèles climatiques que nous utilisons pour projeter les changements climatiques futurs sont peu fiables et non testés. La réalité est que les modèles ont été testés de manière vigoureuse et rigoureuse de plusieurs façons, et ont passé un certain nombre de tests impressionnants dans le passé, comme les célèbres prédictions réussies de James Hansen[70] des années 1980 et 1990. Permettez-moi de saisir l'occasion d'attirer votre attention sur une analyse particulière[71] qui apparaît dans le dernier numéro de Nature Climate Change. En 1989, les scientifiques légendaires du climat Ron Stouffer (diplômé de notre programme chez Penn State, je suis fier de le dire) et Suki Manabe ont prédit non seulement le réchauffement moyen du globe, mais le modèle global précis de ce réchauffement. Ce modèle correspond au schéma observé du réchauffement qui s'en est remarquablement bien  suivi (voir la pièce D).

Quand Joe Barton m'a attaqué[72] il y a plus d'une décennie sur la «crosse de hockey», alors que les deux chambres du congrès et la présidence étaient entre les mains des républicains, j'ai trouvé un soutien dans les mains du Bureau de la politique de la science et de la technologie de l'administration Bush et des républicains modérés, pro-scientifiques, pro-environnement au Sénat et à la Chambre, tels que John McCain (R-AZ) et Sherwood Boehlert (R-NY). M. Boehlert était le président républicain de ce comité, le comité scientifique, à l'époque. Où sont ces conservateurs de bonne foi aujourd'hui? Pourquoi ne parlent-ils pas contre ce dernier abus contre la science et la raison? S'ils ne parviennent pas à forcer leurs préoccupations, nous devons nous inquiéter de la distance entre la science et le prétexte fallacieux que nous allons trouver cette fois-ci.

Il existe un débat marquant sur la politique climatique. Et j'apprécie profondément les efforts des conservateurs comme Bob Inglis[73] de Caroline du Sud, les anciens responsables de l'administration Reagan, Jakes Baker et George Schultz[74], et des groupes dirigés par des républicains comme le RepublicEN[75]  et le Centre Niskanen[76], pour promouvoir des solutions conservatrices pour résoudre le problème climatique. Il est temps pour les autres républicains de mettre de côté l’anti-science et de s'engager plutôt dans le vif débat sur la façon dont nous résolvons ce grand défi pour toute l'humanité.

 
Notice biographique de Michael E. Mann

Le Dr Michael E. Mann est professeur distingué de sciences atmosphériques à l'Université Penn State, avec des responsabilités conjointes au Département des géosciences et à l'Institut des systèmes de la terre et de l'environnement (EESI). Il est également directeur du Penn State Earth System Science Centre (ESSC). Le Dr Mann a obtenu ses diplômes de premier cycle en physique et en mathématiques appliquées de l'Université de Californie à Berkeley, un M.S. Diplôme en Physique de l'Université de Yale et Ph.D. En géologie et géophysique de l'Université de Yale. Ses recherches impliquent l'utilisation de modèles théoriques et de données d'observation pour mieux comprendre le système climatique de la Terre.

Le Dr Mann a été l'auteur principal du Troisième rapport d'évaluation scientifique du Groupe intergouvernemental d'étude sur l'évolution du climat (GIEC) en 2001 et a été président du comité de l'Académie nationale des sciences et des frontières de la science en 2003. Il a reçu un certain nombre de distinctions et de récompenses, dont le prix de publication exceptionnel de NOAA en 2002 et la sélection par le Scientific American comme l'un des cinquante principaux visionnaires de la science et de la technologie en 2002. Il a contribué, avec d'autres auteurs du GIEC, au prix Nobel de la paix 2007. Il a remporté la Médaille Hans Oeschger de l’European Geosciences Union en 2012 et a reçu le Prix National Conservation Achievement Award de la Fédération nationale de la faune en 2013. Il a créé la liste Bloomberg News de cinquante personnes les plus influentes en 2013. En 2014, il a été nommé Highly Cited Researcher par l'Institute for Scientific Information (ISI) et a reçu le Prix Friend of the Planet du National Center for Science Education. Il est membre de l'American Geophysical Union, de l’American Meteorological Society et de l'American Association for the Advancement of Science. Il est également cofondateur du site scientifique primé RealClimate.org.

Dr. Mann est l'auteur de plus de 200 publications revues par des pairs et a publié trois ouvrages dont les Tristes prévisions : comprendre le changement climatique, le bâton de hockey et les guerres climatiques et, plus récemment, The Madhouse Effect avec Tom Toles, dessinateur éditorialiste du Washington Post

2.2.4- Dr. Roger Pielke Jr.

Professeur à l’Environmental Studies Department de l’University of Colorado

2.2.4.1- Audition

Mon témoignage se concentre sur la façon dont les membres du Congrès peuvent mieux soutenir l'intégrité scientifique dans la recherche sur le climat et les mesures que les membres peuvent prendre pour éviter de contribuer à la politisation pathologique de la science.

a- Points mis en évidence

  • La science offre un ensemble puissant de méthodes, de preuves et une orientation vers des connaissances qui peuvent être essentielles à la prise de décision efficace.
  • Les communautés de la science et de la politique ont développé, pendant de nombreuses décennies, des mécanismes hautement crédibles, légitimes et pertinents pour l'évaluation de l'état de connaissances dans tout domaine relatifs à la prise de décision.
  • Le processus législatif est essentiel à une démocratie qui fonctionne bien, mais il ne convient pas à la caractérisation fiable de l'état général des connaissances sur un sujet particulier.
  • La manière dont les élus ont choisi d'utiliser l'évaluation et les processus législatifs pour caractériser les connaissances ont une grande influence sur le degré dans lequel la science devient pathologiquement politisée.
  • En fin de compte, sur des questions politiques complexes telles que la politique climatique, arriver à un accord sur des questions scientifiques n'est ni nécessaire ni suffisant pour que les mesures politiques se mettent en place.

b- Mes expériences récentes où la science rencontre la politique

Malgré la publication de nombreux articles revus par les pairs sur un large éventail de sujets liés au climat par des collègues du monde entier et malgré l’incorporation de mes recherches dans les rapports du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), j'ai subi une pression organisée de délégitimation par les membres du Congrès et de la Maison Blanche, soutenus par leurs alliés politiques dans les médias et dans des groupes de défense bien établis. Ces efforts ont été couronnés de succès en ce sens qu'ils m'ont permis de réorienter ma carrière académique loin des recherches liées au climat.

Voici quelques détails de mes expériences au cours des dernières années:

  • Plusieurs mois après avoir témoigné devant ce comité en décembre 2013, la Maison-Blanche a publié sur son site Web un essai de 6 pages du conseiller scientifique du président, John Holdren, qui a affirmé faussement que mon témoignage devant ce comité n'était «pas représentatif des points de vues prédominantes sur ce sujet dans la communauté des sciences du climat "et était" sérieusement trompeuse "[77].
  • Les fausses allégations du conseiller scientifique Holdren ont été présentées, même si mon témoignage a été extrait et conforme aux rapports les plus récents du GIEC. J'ai appuyé pendant des décennies le processus d'évaluation scientifique du GIEC et l'ai fait explicitement dans mon témoignage du Congrès de 2013.
  • Un an plus tard, le député Raul Grijalva (D-AZ) a ouvert une enquête formelle sur moi et sur six autres professeurs (dont trois aujourd'hui témoignent aujourd'hui). Dans sa lettre au président de mon université, M. Grijalva a justifié son enquête sur moi en s'appuyant sur les fausses affirmations du conseiller scientifique: «John Holdren, directeur du Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison Blanche, a mis en évidence ce qu'il croit constituer de graves anomalies du Prof. Pielke, à propos du consensus scientifique sur le changement climatique », et a cité l'essai du Dr Holdren sur le site Web de la Maison Blanche[78].
  • Dans sa lettre, M. Grijalva a introduit une autre fausse implication - selon laquelle moi, et les autres universitaires, avaient "des conflits d'intérêts potentiels et omis de divulguer des sources de financement d'entreprise"[79]. La lettre de M. Grijalva a cité le plus possible Exxon Mobil et la Fondation Koch comme sources non divulguées de financement que j'ai pu recevoir.
  • Le directeur des communications du Comité des ressources naturelles de la Chambre a expliqué comment sept universitaires ont été choisis pour être enquêtés par M. Grijalva: «La façon dont nous avons choisi la liste des destinataires [de la lettre de M. Grijalva] est celle qui a largement publié, qui a témoigné au Congrès précédent et qui semble avoir le plus d'impact sur la politique dans la communauté scientifique » [80].
  • Le fait de publier largement, de témoigner devant le Congrès à sa demande et de travailler avec l'impact des politiques, est généralement considéré comme une vertu parmi les universitaires qui sont financés par des fonds publics, mais pas dans cette circonstance.
  • Mon université a mené l'enquête à la demande de M. Grijalva, et (sans surprise pour moi) a constaté que je n'ai jamais reçu de financement pétrolier ni de la Fondation Koch. En 2016, le Conseil des régents élu de l'Université du Colorado a publié un avis de soutien pour moi et de liberté académique en général[81].
  • En dépit de la justification de l'intégrité de mes recherches et de mes sources de financement, ainsi que de l'appui soutenu du leadership de mon Université, l'enquête s'est avérée extrêmement dangereuse pour ma capacité à travailler dans le domaine du climat.
  • J'ai un statut académique (heureusement) et j'ai choisi de transférer l'orientation de ma recherche vers d'autres sujets intéressants à l'intersection de la science, de la stratégie et de politique.
  • D'autres détails de mes expériences peuvent être trouvés dans un formulaire inclus à l'Annexe A de ce témoignage,... leçons de mon expérience
  • Les preuves scientifiques à l'appui des conclusions que j'ai présentées à ce comité en 2013 sont encore plus fortes aujourd'hui. Il y a peu de base scientifique pour soutenir que les phénomènes météorologiques extrêmes - en particulier les ouragans, les inondations, la sécheresse, les tornades - et que leurs dégâts économiques ont augmenté au cours des dernières décennies en raison de l'émission de gaz à effet de serre. En fait, depuis 2013, le monde et les États-Unis ont eu une chance remarquable en ce qui concerne les conditions météorologiques extrêmes par rapport au passé.
  • Le manque de preuves pour soutenir les demandes de fréquence ou d'intensité croissante des ouragans, des inondations, de la sécheresse ou des tornades sur les délais climatiques est également soutenu par les évaluations les plus récentes du GIEC et la littérature élargie par les pairs sur laquelle repose le GIEC.
  • J'ai inclus une mise à jour des données pertinentes et des conclusions sommaires du GIEC liées aux tendances dans les conditions météorologiques extrêmes comme annexe B de ce témoignage.
  • Mon expérience comme universitaire qui dérange n'est pas unique. Les politiciens, y compris les élus au Congrès, et les défenseurs enthousiastes des deux bords ont ciblé des chercheurs sur le climat dont la recherche par les pairs qu'ils n'aimaient pas, y compris les quatre témoins qui témoignent ici aujourd'hui. Une telle dynamique de délégitimation n'est pas unique au problème climatique.
  • Les universitaires - peu importe leurs solides recherches - ne sont pas synonymes pour les groupes de plaidoyer bien établis, les militants dans les médias, la Maison Blanche ou le Congrès.
  • Les membres du Congrès ont un grand pouvoir pour délégitimer les experts qui dérangent, au point de faire dérailler leur carrière et, dans le processus, pour contribuer à la politisation pathologique de la science.
  • Les membres du Congrès ont également le pouvoir de désamorcer la politisation pathologique de la science, de maintenir l'intégrité scientifique et de mettre à la fois la science et la politique à leur place.
  • Il s'agit d'un défi bipartite qui ne peut être abordé qu'avec un engagement bipartite en matière d'intégrité scientifique.

Recommandations pour améliorer l'état de l'intégrité scientifique dans la science climatique

J'ai étudié et écrit sur la science et la politique pendant plusieurs décennies. Je fais partie d'une communauté internationale d'érudits et de praticiens qui se concentrent sur les défis des conseils scientifiques aux gouvernements[82]. Par conséquent, il existe une connaissance approfondie et des preuves sur les conseils scientifiques - ce qui fonctionne et ce qui ne l'est pas.

M'appuyant sur mes expériences, mes recherches et celles de la communauté élargie mettant l'accent sur les avis scientifiques, je propose les recommandations suivantes sur la façon dont les membres du Congrès peuvent contribuer à améliorer l'état d'intégrité scientifique dans les sciences du climat.

  • Les décideurs et les scientifiques ont développé des processus établis bien établis pour évaluer l'état des connaissances scientifiques sur des sujets pertinents pour les décideurs.
  • De tels processus comprennent les comités consultatifs fédéraux, ceux des académies nationales, les évaluations du GIEC et bien d'autres à l'échelle nationale et internationale.
  • Il existe également une énorme documentation académique sur le rôle des évaluations scientifiques dans les politiques et la politique. Google Scholar répertorie près d'un million d'articles sous les mots clés "politique d'évaluation scientifique"[83].
  • Les évaluations de connaissances scientifiques sont plus efficaces lorsqu'elles traitent des questions que les décideurs politiques jugent pertinents pour la prise de décision et le font d'une manière qui est considérée comme faisant autorité, impartiale et inclusive[84].
  • De tels processus fonctionnent mieux lorsqu'ils caractérisent avec précision les domaines d'incertitude et d'ignorance, plus que ce qui est connu avec plus de certitude. Une telle caractérisation précise est facilitée lorsque les processus d'évaluation sont peuplés par une diversité d'experts, y compris ceux qui peuvent avoir des perspectives minoritaires ou impopulaires.
  • Les membres du Congrès ont le statut et le pouvoir d'appeler à de telles évaluations, afin d'assurer une surveillance générale, menées avec intégrité et répondant à leurs demandes d'information.
  • En revanche, bien que le processus législatif puisse être extrêmement efficace pour mettre en évidence les différences partisanes sur les politiques, il n'est pas bien adapté pour fournir une caractérisation précise de l'état des connaissances scientifiques.
  • Parfois, les débats sur la science servent de repère aux débats sur les préférences politiques ou l'orientation politique. Lorsque les membres du Congrès participent à de tels débats par personne interposée, ils contribuent à la politisation pathologique de la science.
  • Les évaluations sont mieux menées sous le feu des projecteurs des conflits politiques à fort risque.
  • Il y a bien sûr un risque que de telles évaluations puissent être prises en compte par des intérêts, être en proie à la réflexion collective ou à la surveillance, ou ne pas représenter avec précision les connaissances scientifiques. Dans de tels cas, le processus d'évaluation peut être considéré comme partisan, illégitime ou tout simplement pas utile. Dans mon domaine d'expertise, cela s'est produit dans le quatrième rapport d'évaluation du GIEC[85].
  • La science du climat est un domaine de recherche particulièrement politisé, ce qui signifie qu'une attention particulière doit être accordée à la manière dont les évaluations sont organisées et qui les conduit et y participent.
  • Par conséquent, la surveillance de l'intégrité de ces évaluations est un rôle important et approprié pour les comités du Congrès, entre autres.
  • Cependant, l'enquête sur les chercheurs individuels (qu'ils soient gouvernementaux ou non gouvernementaux) n'est pas un rôle approprié pour le Congrès et il est peu susceptible de contribuer positivement au respect de l'intégrité scientifique.
  • Une trêve bipartite mettant fin à ces recherches de chercheurs individuels devrait commencer immédiatement.
  • Le Congrès devrait soutenir le rôle des évaluations scientifiques en fournissant une perspective précise sur les questions posées par les décideurs. Dans le climat, le GIEC, s'il n'existait pas, devrait être inventé. Si les membres du Congrès souhaitent obtenir des réponses solides aux questions sur les sciences du climat, les impacts ou l'économie, ils pourraient se tourner vers le GIEC.
  • Toutefois, si le GIEC n'est pas considéré comme légitime, le Congrès pourrait facilement demander à l'Académie nationale des sciences des États-Unis (ou à un autre organisme compétent) d'élaborer un processus d'évaluation de haut niveau et sans préavis. De telles évaluations liées au climat ont évidemment été faites depuis des décennies et les conclusions scientifiques globales sont demeurées cohérentes.
  • Nous avons beaucoup de connaissances et d'expérience sur la façon d'arriver à des évaluations précises de l'état des connaissances scientifiques sur tout sujet. C'est un choix d'utiliser ou non ces connaissances et cette expérience.
  • Indépendamment de l'état des connaissances scientifiques, de l'action politique liée aux politiques énergétiques et de l'amélioration de l'adaptation à la variabilité et au changement climatique, il n'est pas nécessaire que tous les gens croient les mêmes choses sur les sciences du climat ou que toutes les incertitudes soient éliminées[86].

Pour éviter toute confusion - Mes opinions sur les sciences et les politiques climatiques

Parce que la question du climat est tellement politisée, il faut ajouter plusieurs déclarations pour présenter clairement mes points de vue. Les conclusions suivantes sont tirées de mon livre The Climate Fix dans une section intitulée «Lignes directrices pour une approche de sens commun à la politique climatique» (chapitre 1, p. 32-34). Dans ce livre, je demande une réduction de la taxe sur le carbone pour financer l'innovation énergétique, axée sur des technologies énergétiques plus propres, moins chères et plus accessibles. Si l'économie mondiale doit se déstructurer, ce sera à cause des progrès de la technologie énergétique, et non pas parce que tout le monde a le même point de vue sur les sciences du climat[87].

L'augmentation du dioxyde de carbone influe sur le système climatique, peut-être de manière dramatique et irréversible

Le fait que les activités humaines ont conduit à des changements dans le système de la Terre est largement acceptée. Il en est de même de la possibilité que de tels changements pourraient conduire à des résultats indésirables à l'avenir. Pour ceux qui souhaitent en savoir plus - beaucoup plus - sur les aspects de la science climatique, le rapport du Groupe de travail I du GIEC est un excellent endroit pour commencer de nouvelles enquêtes, même si les aspects de ce rapport continuent d'être contestés.

Le système climatique est soumis à de multiples influences humaines

Le dioxyde de carbone ... n'est pas la seule influence humaine importante. Le système climatique est complexe et n'est pas complètement caractérisé. Néanmoins, de nombreux scientifiques et décideurs ont conclu que traiter le dioxyde de carbone devrait être une priorité politique majeure.

Notre capacité à voir l'avenir est limitée

Il y a des débats sur le fonctionnement de l'avenir qui ne peuvent être résolus dans les délais de prise de décision. Les efforts visant à clarifier l'avenir peuvent en fait avoir la conséquence paradoxale de rendre ce futur encore plus nuancé. Les décisions concernant le changement climatique se produiront dans le contexte de la contestation, des incertitudes et de l'ignorance.

La certitude n'est pas à venir

À mesure que les décisions sont prises concernant la décarbonatation des économies et l'adaptation à l'adaptation au climat dans les années à venir, les certitudes sur l'avenir du climat à long terme ne sont pas prêtes de voir le jour. Le conseiller scientifique du Royaume-Uni, John Beddington, explique: «Il existe une incertitude fondamentale quant à la prévision du changement climatique qui ne peut pas être modifiée». Andy Revkin résume ainsi ses années de couverture du débat sur le climat: «de la manière dont se déroule le débat, ce n'est pas de savoir si des changements arrivent mais quand ils se produiront, et s’ils seront sévères. Il y a un désaccord scientifique sérieux à propos de questions aussi vitales que la rapidité et la montée des températures et des températures extrêmes, des mers et des orages ». De tels désaccords persisteront dans un avenir prévisible. Les incertitudes sont une réalité à vivre et à gérer. Ils ne s'en vont pas.

La stabilisation des concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone n'arrête pas le changement climatique

La politique du carbone n'est pas une politique climatique globale. Il est possible que le monde puisse réagir avec succès à l'accumulation de concentrations de dioxyde de carbone dans l'atmosphère et doive encore faire face à un problème important d'influences humaines sur le système climatique. Pour cette raison, entre autres, Mike Hulme a écrit que le changement climatique est un problème à gérer et non résolu[88]. Nos débats sur le changement climatique progresseront en distinguant les politiques en matière de carbone et les politiques de lutte contre les gaz à effet de serre et les conceptions plus larges de la politique climatique.

Biographie de Roger Pielke

Jr. Roger Pielke, Jr. est membre de la faculté de l'Université du Colorado depuis 2001. Actuellement, il est directeur du Sports Governance Center, une nouvelle initiative sur le campus et membre du corps professoral du Centre pour la recherche sur les politiques scientifiques et technologiques. Il est professeur au Environmental Studies Program et est, depuis 2001-2016, membre de l'Institut coopératif de recherche en sciences de l'environnement (CIRES). Roger a rempli plusieurs missions en tant que directeur fondateur du Centre de recherche sur les politiques scientifiques et technologiques de l'université. La recherche de Roger Pielke se concentre sur la science, l'innovation et la politique, qu'il a explorée dans de nombreux domaines d'actualité au cours des dernières décennies, notamment: la politique spatiale, les catastrophes naturelles, la politique énergétique, la politique climatique et, plus récemment, la gouvernance sportive.

Roger Pielke détient des diplômes en mathématiques, en politiques publiques et en sciences politiques, tous de l'Université du Colorado. En 2012, il a reçu un doctorat honorifique de l'Université Linköping en Suède et a également reçu le Prix de la fonction publique de la Geological Society of America. Roger Pielke a également reçu le prix Eduard Brückner à Munich, en Allemagne en 2006 pour des réalisations exceptionnelles dans la recherche interdisciplinaire sur le climat. Avant de se joindre à la faculté de l'Université du Colorado, de 1993 à 2006, Roger Pielke était scientifique au National Center for Atmospheric Research. Il est membre principal de l'Institut Breakthrough et a occupé des responsabilité académiques à l'Université Macquarie à Sydney, en Australie, à l'Université d'Oxford et à London School of Economics.

Roger Pielke a des centaines de publications revues par des pairs et, pour ceux qui considèrent ces choses, il a un indice H de 51 (Google). Il est également auteur, co-auteur ou co-éditeur de huit livres, dont The Honest Broker: Making Sense of Science in Policy and Politics publié par Cambridge University Press (2007), The Climate Fix: ce que les scientifiques et les politiciens ne vous diront pas à propos du réchauffement climatique (2011, Livres de base), et Le lieu approprié des sciences: les catastrophes et les changements climatiques (CSPO: ASU, 2014). Son livre le plus récent est The Edge: la guerre contre la tricherie et la corruption dans le monde impitoyable du sport d’élite (Roaring Forties Press, 2016).

2.2.4.2- Annexe 1, présentée par Roger Pielke

Décembre 2016 sur mes expériences en recherche climatique- Ma malheureuse vie comme hérétique du climat[89]

Mes recherches ont été attaquées par le journalisme de police de la pensée, par des groupes militants financés par des milliardaires et même par la Maison Blanche.

À ma grande surprise, je suis apparu dans les versions de WikiLeaks avant les élections. Dans un courrier électronique de 2014, un membre du personnel du Centre for American Progress, fondé par John Podesta en 2003, a accepté une campagne pour me faire éliminer en tant qu'écrivain sur le site FiveThirtyEight de Nate Silver. Dans le courrier électronique, le rédacteur en chef du blog du climat du groupe de réflexion se vantait de l'un de ses donateurs milliardaires, Tom Steyer: "Je pense qu'il est juste de dire que, sans Climate Progress, Pielke écrirait toujours sur le changement climatique pour 538."[90]

WikiLeaks fournit une fenêtre dans un monde que j'ai vu depuis des décennies: le débat sur ce qu'il faut faire au sujet du changement climatique et le rôle de la science dans cet argument. Bien qu'il soit trop tôt pour dire comment l'administration Trump va s'engager dans la communauté scientifique, ma longue expérience montre ce qui peut arriver lorsque les politiciens et les médias se tournent vers des recherches qui dérangent - ce que nous avons vu sous les présidents républicains et démocrates.

Je comprends pourquoi M. Podesta, tout récemment le président de la campagne de Hillary Clinton, voulait me sortir de la discussion sur le changement climatique. Lorsque la lutte contre la recherche d'un universitaire s'avère difficile, d'autres techniques sont nécessaires pour le bannir. C'est ainsi que la politique fonctionne parfois, et les professeurs doivent comprendre cela si nous voulons participer à cette arène.

Plus troublant est le degré auquel les journalistes et autres universitaires ont participé à la campagne contre moi. Quelle sorte de responsabilité les scientifiques et les médias ont-ils à défendre la capacité de partager des recherches, sur n'importe quel sujet, qui pourraient être gênantes pour les intérêts politiques, même les nôtres?

Je pense que le changement climatique est réel et que les émissions humaines de gaz à effet de serre risquent de justifier une réaction, y compris la mise en place d’une taxe sur le carbone. Mais mes recherches m'ont amené à conclure que de nombreux militants du climat la trouvent inacceptable: il existe peu de preuves pour indiquer que les ouragans, les inondations, les tornades ou la sécheresse sont devenus plus fréquents ou plus intenses aux États-Unis ou à l'échelle mondiale. En fait, nous sommes dans une ère de bonne fortune en matière de conditions météorologiques extrêmes. C'est un sujet que j'ai étudié et publié plus que n'importe qui sur deux décennies. Ma conclusion pourrait être fausse, mais je pense que j'ai gagné le droit de partager cette recherche sans risque pour ma carrière.

Au lieu de cela, mes recherches ont continué à être attaquées depuis des années par des militants, des journalistes et des politiciens. En 2011, les écrivains de la publication Foreign Policy ont signalé que certains m'avaient accusé d'être un «négationniste du changement climatique». J'ai bénéficié de ce titre, ont expliqué les auteurs pour « avoir mis en question certains graphiques présentés dans les rapports du GIEC ». Le Groupe intergouvernemental d’étude sur l'évolution du climat, comme le révèle qu'un négationniste a bien bloqué la pensée unique, dans le domaine de son savoir-faire.

Pourtant, j'ai eu raison d'interroger le rapport de 2007 du GIEC, qui comprenait un graphique visant à montrer que les coûts de catastrophe augmentaient en raison de la hausse de la température mondiale. Il s’est avéré ensuite que le graphique  a été basé sur des informations inventées et inexactes, comme je l'ai documenté dans mon livre "The Climate Fix". Le scientifique de l'industrie de l'assurance, Robert-Muir Wood du Risk Management Solutions, avait insidieusement introduit le graphique dans le rapport du GIEC. Il a expliqué lors d'un débat public avec moi à Londres en 2010 qu'il avait inclus le graphique et lui avait attribué de fausses références parce qu'il s'attendait à des recherches futures afin de montrer une relation entre l'augmentation des coûts de catastrophe et la hausse des températures.

Lorsque ses recherches ont finalement été publiées en 2008, bien après le rapport du GIEC, il a prétendu le contraire: "Nous trouvons des preuves insuffisantes pour revendiquer une relation statistique entre l'augmentation de la température mondiale et les pertes de catastrophes normalisées".

Le GIEC n'a jamais reconnu ce snafu[91], mais les rapports postérieurs ont bien compris: il n'y a pas de base solide pour relier les catastrophes météorologiques aux changements climatiques provoqués par l'homme.

Oui, des tempêtes et d'autres extrêmes se produisent encore, avec des conséquences humaines dévastatrices, mais l'histoire montre qu'ils pourraient être bien pires. Aucun ouragan de catégorie 3, 4 ou 5 n'a atteint les États-Unis depuis l'ouragan Wilma en 2005, de loin la plus longue période enregistrée. Cela signifie que les dommages économiques cumulatifs causés par les ouragans au cours de la dernière décennie représentent environ 70 milliards de dollars de moins que la moyenne à long terme nous permettrait d'espérer, en fonction de mes recherches avec des collègues. Ce sont de bonnes nouvelles, et il devrait être correct de le dire. Pourtant, dans le débat climatique hyper-partisan d'aujourd'hui, chaque évênement extrême de météo devient un point de discussion politique.

Pendant un certain temps, j'ai interpellé les politiciens et les journalistes qui ont dépassé ce que la science peut défendre, mais certains journalistes ne voulaient pas entendre cela. En 2011 et 2012, j'ai souligné sur mon blog et sur les médias sociaux que le journaliste principal du climat au New York Times, Justin Gillis, avait mal interprété le rapport entre le changement climatique et les pénuries alimentaires, la relation entre les changements climatiques et les catastrophes. Ses rapports ne correspondaient pas à la plupart des points de vue d'experts, ni aux preuves. En réponse, on m'a rapidement bloqué les flux de Twitter. D'autres reporters ont fait de même.

En août de cette année sur Twitter, j'ai critiqué les mauvaises informations du site web Mashable au sujet d'une supposée apocalypse de l'ouragan à venir, y compris une mauvaise citation de moi sur le rôle du scepticisme climatique. (La citation de la publication a été supprimée plus tard). Andrew Freedman, l'éditeur scientifique de la publication, expliquait facilement par Twitter que ce type de comportement «c'est pourquoi vous êtes de nombreux reporters», ne nécessitait pas de  «listes malgré votre expertise».

Je ne savais pas que les journalistes avaient ces listes. Mais je l'ai compris. Personne n'aime qu'on lui dise qu'il a mal signalé la recherche scientifique, en particulier sur le changement climatique. Certains croient que le fait de relier les conditions météorologiques extrêmes aux gaz à effet de serre contribue à faire progresser la cause de la politique climatique. De plus, les mauvaises nouvelles sont cliquées.

De plus en plus, les journalistes susceptibles répondant violemment à un professeur. En 2015, j'ai été cité dans Los Angeles Times, par le journaliste Paige St. John, qui a remporté le prix de Pulitzer, faisant le point assez évident que les politiciens utilisent la météo du moment pour prendre des mesures pour lutter contre le changement climatique, même si le fondement scientifique est mince ou contesté.

Mme St. John a été pilonnée par ses pairs dans les médias. Peu de temps après, elle m'a envoyé ce qu'elle avait appris: "Vous devriez venir avec une étiquette de lanceur d’alerte: citer Roger Pielke apportera une grêle sur votre travail de London Guardian, Mother Jones et Media Matters".

Ou bien, regardez les journalistes qui ont aidé à me sortir de FiveThirtyEight. Mon premier article, en 2014, était basé sur le consensus du GIEC et des recherches évaluées par des pairs. J'ai souligné que le coût global des catastrophes augmentait à un rythme plus lent que la croissance du PIB, ce qui est une très bonne nouvelle. Des catastrophes se produisent encore, mais leur effet économique et humain est plus petit que par le passé. Ce n'est pas terriblement compliqué.

Cet article a provoqué une intense campagne médiatique pour me faire licencier. Les écrivains de Slate, du Salon, de la New Republic, du New York Times, du Guardian et d'autres ont pilonné.

En mars 2014, l'éditeur de FiveThirtyEight, Mike Wilson, m'a rétrogradé d'écrivain personnel à pigiste. Quelques mois plus tard, j'ai choisi de quitter le site après qu'il soit devenu clair qu'il ne me publiera pas. La mobilisation a pris le relais. ClimateTruth.org, fondé par l'ancien membre du personnel de Center for American Progress Brad Johnson, et conseillé par Michael Mann, de Penn State, a qualifié mon départ d'une «victoire pour la vérité climatique». Le Centre for American Progress a promis très peu de différenceà son donateur M. Steyer.

Pourtant, la police de la pensée sur le climat n'était pas encore terminée. En 2013, les comités à la Chambre et au Sénat m'ont invité à plusieurs audiences pour résumer la science sur les catastrophes et les changements climatiques. En tant que professeur dans une université publique, j'étais heureux de le faire. Mon témoignage était fort et il était bien aligné sur les conclusions du GIEC et le programme de science climatique du gouvernement des États-Unis. Ces conclusions n'indiquent aucune tendance générale à l'augmentation des ouragans, des inondations, des tornades ou des sécheresses - aux États-Unis ou à l'échelle mondiale.

Au début de 2014, peu de temps après que je sois comparu devant le Congrès, le conseiller scientifique du président Obama, John Holdren, a témoigné devant le même Comité sénatorial pour l'environnement et les travaux publics. Il a été interrogé sur ses déclarations publiques qui semblaient contredire le consensus scientifique sur les phénomènes météorologiques extrêmes que j'avais présentés plus tôt. M. Holdren a répondu par l'approche trop commune d'attaquer l’auteur, en disant aux sénateurs de manière incorrecte que mon point de vue n'était «pas représentatif de l'opinion scientifique générale». M. Holdren a suivi en publiant un étrange essai de près de 3000 mots, sur le site Web de la Maison Blanche sous la rubrique "Analyse des déclarations de Roger Pielke Jr.", et y demeure aujourd'hui.

Je suppose que c'est une distinction rare qui doit être choisie de cette manière par le conseiller scientifique du président. Pourtant, la chape de M. Holdren lit plus comme un billet émettant entre les lignes des ragots de couloir dans le débat sur le climat, rempli d'erreurs et d'inexactitudes.

Mais lorsque la Maison Blanche vous prend pour cible sur son site, les gens le remarquent. Près d'un an plus tard, le représentant de l'Arizona, Raul Grijalva, le démocrate du Comité des ressources naturelles de la Chambre, s’est servi de la lettre de M. Holdren pour mener une enquête sur moi. Le représentant Grijalva a expliqué dans une lettre au président de mon université que j'étais suspecté parce que M. Holdren avait "mis en évidence ce qu'il croyait constituer de graves anomalies du Prof. Pielke du consensus scientifique sur le changement climatique". Il a rendu la lettre publique.

L'enquête s'est révélée être une farce. Dans la lettre, le représentant Grijalva a suggéré que moi-même et six autres universitaires avec des points de vue apparemment hérétiques - pourraient être sur la masse salariale d'Exxon Mobil (ou peut-être les Illuminati, j'oublie). Il a demandé des documents détaillant mes financements de recherche, mes courriels et ainsi de suite. Après quelques critiques bien méritées de la American Meteorological Society et de l'American Geophysical Union, le représentant Grijalva a supprimé la lettre de son site web. L'Université du Colorado s'est conformée à la demande du représentant Grijalva et a répondu que je n'ai jamais reçu de financement des compagnies de combustibles fossiles. Mes opinions hérétiques peuvent être attribuées au soutien de la recherche du gouvernement américain.

Mais les dommages à ma réputation avaient été faits, et c'était peut-être l’objectif. L'étude et l'engagement contre les changements climatiques sont devenus décidément moins amusants. J'ai donc commencé à rechercher et à enseigner d'autres sujets et j'ai trouvé rafraîchissant ce changement ce direction. Ne vous inquiétez pas moi moi: j'ai le soutien des dirigeants et des régents du campus. Personne ne tente de me faire licencier pour mes nouvelles recherches scolaires.

Mais la leçon est qu'un universitaire unique n’a pas le poids de milliardaires, de groupes de pression bien financés, des médias, du Congrès et de la Maison Blanche. Si les universitaires - dans tous les domaines - jouent un rôle important dans le débat public, le pays devra faire un meilleur travail en faveur des chercheurs de bonne foi, même si leurs résultats sont indésirables. Cela concerne les républicains et les démocrates, et à l'administration du président élu Trump.

Les universitaires et les médias en particulier devraient soutenir la diversité des points de vue au lieu de servir de faire valoir de l'opportunité politique en essayant d'exclure les voix ou de nuire à leur réputation et à leur carrière. Si les universitaires et les médias ne soutiennent pas le débat ouvert, qui le fera?

  1. Pielke est professeur et directeur du Centre de gouvernance sportive de l'Université du Colorado, Boulder. Son livre le plus récent est "The Edge: The War Against Triching and Corruption in the Cutthroat World of Elite Sports" (Roaring Forties Press, 2016). Apparu dans le 3 décembre 2016, édition imprimée, Wall Street Journal.

2.2.4.3- Annexes B présentée par Roger Pielke

Une mise à jour sur les tendances dans les événements extrêmes aux États-Unis et à l'échelle mondiale  

 

[1] Foreword to Science on the Verge http://www.andreasaltelli.eu/file/repository/Foreword_Dan_Sarewitz.pdf

[2] Kelly T (2008) ‘Disagreement, dogmatism and belief polarization’. J Philosophy 611–633

[3] http://www.marchforscience.com

[4] 1 http://www.aps.org/policy/statements/upload/climate-seminar-transcript.pdf

[5]  “Debunking Misinformation About Stolen Climate Emails in the "Climategate" Manufactured  Controversy”, Union of Concerned Scientists: http://www.ucsusa.org/global_warming/solutions/fight‐ misinformation/debunking‐misinformation‐stolen‐emails‐climategate.html

[6] https://judithcurry.com/category/scientific-method/

[7] 2 Curry, JA and Webster PJ 2011: Climate science and the uncertainty monster. Bull Amer Meteorol. Soc., 92, 1667-1682.

[8] 3 Curry, J. 2017: Climate Models for the Layman http://www.thegwpf.org/content/uploads/2017/02/Curry-2017.pdf

[9] Mosher and Fuller (2010) ClimateGate: The CRUTape letters https://www.amazon.com/dp/B003552M76/ref=dp-kindleredirect?_encoding=UTF8&btkr=1

[10] http://www.nature.com/news/how-scientists-fool-themselves-and-how-they-can-stop-1.18517

[11] Foreword to Science on the Verge http://www.andreasaltelli.eu/file/repository/Foreword_Dan_Sarewitz.pdf

[12] urry JA, 2013: Climate change: No consensus on consensus. CAB Reviews, 8, 001.

[13] Kelly T (2005) ‘‘The epistemic significance of disagreement.’ Epistemology, 19, 179–209

[14] Kelly T (2008) ‘Disagreement, dogmatism and belief polarization’. J Philosophy 611–633

[15] http://www.auburn.edu/~tds0009/Articles/Chamberlain%201965.pdf

[16] Dans une approche Red Team, l’objectif de l’équipe attaquante est de tracer un chemin partant d’une personne extérieure jusqu’à la réalisation d’une ou plusieurs actions critiques au sein du système

[17] 1 http://www.aps.org/policy/statements/upload/climate-seminar-transcript.pdf

[18] http://www.climatedialogue.org/

[19] Curry, JA 2011: Reasoning about climate uncertainty. Climatic Change, 108, 723-732

[20] Curry, JA 2011: Nullifying the climate null hypothesis. WIRES Climate Change, 2, DO

[21] http://www.cnbc.com/2017/03/09/epa-chief-scott-pruitt.html

[22] https://www.theguardian.com/environment/2017/mar/09/epa-scott-pruitt-carbon-dioxide-global-warming-climatechange?CMP=share_btn_tw

[23] Oreskes, N. (2007) The scientific consensus: how do we know we’re not wrong? Climatic Change http://www.cpp.edu/~aebresnock/aebres/ec435/oreskespaper.pdf

[24]  Johnson, J (2010) Global warming advocacy science: a cross examination. http://scholarship.law.upenn.edu/faculty_scholarship/315/

[25] http://sciencepoliticsclimatechange.blogspot.com/2006/10/puzzle-analogy.html

[26] http://sciencepoliticsclimatechange.blogspot.com/2006/10/house-of-cards-analogy.html

[27] Surface Temperature Reconstructions for the last 2000 years. (2006) National Academy Reports https://www.nap.edu/read/11676/chapter/1

[28] .Curry, JA 2011: Reasoning about climate uncertainty. Climatic Change, 108, 723-732 http://link.springer.com/article/10.1007/s10584-011-0180-z

[29] Curry, J. Reasoning About Climate Uncertainty, op. cit.

[30] Webster, P, G. Holland, J Curry and HR Chang 2005: Changes in tropical cyclone number, duration and intensity. Science. http://science.sciencemag.org/content/309/5742/1844.full

[31] Curry, J.A., et al, 2006: Mixing Politics and Science in Testing the Hypothesis that Greenhouse Warming is Causing an Increase in Hurricane Intensity. Bull. Amer. Meteorol. Soc., http://journals.ametsoc.org/doi/abs/10.1175/BAMS-87-8-1025.

[32] UNFCC Treaty (1992) https://unfccc.int/resource/docs/convkp/conveng.pdf

[33] Curry, J. 2017: Climate Models for the Layman http://www.thegwpf.org/content/uploads/2017/02/Curry-2017.pdf

[34] https://www.nap.edu/catalog/21873/next-generation-earth-system-prediction-strategies-for-subseasonal-to-seasonal

[35] Mooney, C. (2005) The Republican War on Science http://www.waronscience.com/home.php

[36] https://www.amazon.com/Politics-Evidence-Based-Policy-Making/dp/1137517808

[37] http://www.marchforscience.com

[38] https://www.theguardian.com/us-news/2017/feb/19/epa-trump-boston-science-protest

[39]  Joint science academies’ statement: Global response to climate change, 2005

[40] “Scientific Consensus on Global Warming”, Union of Concerned Scientists: http://www.ucsusa.org/global_warming/science_and_impacts/science/scientific-consensuson.html#.WNfu6I61v_Q

[41] John Cook et al 2016 Environ. Res. Lett. 11 048002

[42] Ibid

[43] What If … the “Hockey Stick” Were Wrong? By Stefan Rahmstorf, RealClimate.org, Jan 27, 2005.

[44] Inhofe: Calling Climate Change “The Greatest Hoax Ever” Is “Doing The Lord’s Work” by Joe Romm, Climate Progress, Dec 5, 2011.

[45] 8 “Global warming debate heats up Capitol Hill” by Dan Vergano, USA Today, Nov 18, 2003.

[46] “Two Centuries of Climate Science: part one – Fourier to Arrhenius, 1820- 1930 by John Mason, Skeptical Science, Apr 26, 2012

[47]  “Debunking Misinformation About Stolen Climate Emails in the "Climategate" Manufactured  Controversy”, Union of Concerned Scientists: http://www.ucsusa.org/global_warming/solutions/fight‐ misinformation/debunking‐misinformation‐stolen‐emails‐climategate.html

[48]  ‘Climategate’: Hacked e‐mails show climate scientists in a bad light but don't change scientific  consensus on global warming. By Jess Henig, FactCheck.org, Dec 10, 2009. 

[49]  “Tom Karl Retires After Nearly 41 Years of Service”, NOAA Press Release, Aug 4, 2016.

[50]  “How 2016 Became Earth’s Hottest Year on Record” by Jugal K. Patel, New York Times, Jan 18, 2017. 

[51]  Karl et al, “Possible artifacts of data biases in the recent global surface warming hiatus”, Science, 348,  pp. 1469‐1472 (2015).

[52]  See the DeSmogBlog entry for David Rose: https://www.desmogblog.com/david‐rose 

[53]  “Exposed: How world leaders were duped into investing billions over manipulated global warming data”  by David Rose, The Daily Mail (UK), Feb 4, 2017.

[54]  “Scott Pruitt’s office deluged with angry callers after he questions the science of global warming” by  Juliet Eilperin and Brady Dennis, Washington Post, March 11, 2017. 

[55]  “IPCC attribution statements redux: A response to Judith Curry” by Gavin Schmidt, RealClimate.org, Aug  27, 2014.

[56]  “Climate Change, Science, NOAA Falsely Maligned by Tabloid Spin” , Climate Nexus,  http://climatenexus.org/messaging‐communication/current‐events/climate‐change‐science‐noaa‐falsely‐ maligned‐tabloid‐spin 

[57]  Hausfather et al, “Assessing recent warming using instrumentally homogeneous sea surface  temperature records”, Science Advances, 3, e1601207 (2017). 

[58]  Ibid : Hausfather et al, 

[59]  “Factcheck: Mail on Sunday’s ‘astonishing evidence’ about global temperature rise” by Zeke Hausfather,  Carbon Brief, Feb 5, 2017: https://www.carbonbrief.org/factcheck‐mail‐sundays‐astonishing‐evidence‐ global‐temperature‐rise 

[60]  “Federal scientist cooked climate change books ahead of Obama presentation, whistle blower charges”,  Fox News (Feb 17, 2017).

[61]  “The Assault on Climate Science” by Michael E. Mann, New York Times, Dec 8, 2015. 

[62] “Global warming skeptic Lamar Smith sets "Make EPA Great Again" hearing” by Kiah Collier, Texas Tribune, Feb. 2, 2017

[63]  “Most Comprehensive Paleoclimate Reconstruction Confirms Hockey Stick” by Stefan Rahmstorf,  Climate Progress, Jul 8, 2013: https://thinkprogress.org/most‐comprehensive‐paleoclimate‐ reconstruction‐confirms‐hockey‐stick‐e7ce8c3a2384#.p1bm8mmfd 

[64]  Ibid Hausfather et al

[65]  Sourcwatch page on Judith Curry: http://www.sourcewatch.org/index.php/Judith_Curry

[66]  Ibid : “Factcheck: Mail on Sunday’s ‘astonishing evidence’ about global temperature rise” by Zeke Hausfather,  Carbon Brief, Feb 5, 2017: https://www.carbonbrief.org/factcheck‐mail‐sundays‐astonishing‐evidence‐ global‐temperature‐rise 

[67]  “Fat‐Tailed Uncertainty in the Economics of Catastrophic Climate Change” by Martin L. Weitzman,  Symposium on Fat Tails and the Economics of Climate Change, Oxfort University Press, 2011. 

[68]  “Climate Model Predicts West Antarctic Ice Sheet Could Melt Rapidly” by Justin Gillis, New York Times,  Mar 30, 2016. 

[69] Fyfe J. et al, “Making sense of the early‐2000s warming slowdown” Nature Climate Change,  6, 224–228  (2016)

[70] “Hansen’s 1988 projections” by Gavin Schmidt, RealClimate.org, May 15, 2007:  http://www.realclimate.org/index.php/archives/2007/05/hansens‐1988‐projections/

[71] Stouffer, R.J. and Manabe, S., Assessing temperature pattern projections made in 1989, Nature Climate  Change, 7, 163‐166 (2017). 

[72]  Ibid : Mann, M.E., The Hockey Stick and the Climate Wars, Columbia University Press (2012)

[73]  JFK “Profile In Courage” Award Announcement (2015): https://www.jfklibrary.org/Events‐and‐ Awards/Profile‐in‐Courage‐Award/Award‐Recipients/Congressman‐Bob‐Inglis‐2015.aspx 

[74]  “Senior Republican statesmen propose replacing Obama’s climate policies with a carbon tax” by Chris  Mooney and Juliet Eilperin, Washington Post, Feb 8, 2017.

[75] 9 RepublicEN.org: http://www.republicen.org/ 

[76] Niskanen Center: https://niskanencenter.org/

[77] J. P Holdren, Drought and Global Climate Change: An Analysis of Statements by Roger Pielke Jr., 28 February 2014. (Available at: https://obamawhitehouse.archives.gov/sites/default/files/microsites/ostp/critique_of_pielke_jr_statements_ on_drought.pdf)

[78]  Letter from Congressman Raul Grijalva (D-AZ) to Bruce Benson, President, University of Colorado, 24 February 2015.

[79] Ibid

[80] Quoted in: http://www.al.com/news/huntsville/index.ssf/2015/02/arizona_congressman_asking_que.html

[81] I am very proud to be associated with the University of Colorado, whose leadership offered unwavering support throughout my experiences, see: http://www.dailycamera.com/cu-news/ci_30558681/cu-boardshows-support-faculty-students-academic-freedom

[82] 7 See http://www.ingsa.org/ My most well-known contribution to this area of scholarship and practice is The Honest Broker: Making Sense of Science in Policy and Politics (Cambridge University Press, 2007).

[83]  https://scholar.google.com/scholar?q=scientific+assessments+policy+politics&btnG=&hl=en&as_sdt=0%2C6

[84] Sarewitz, D., & Pielke, R. A. (2007). The neglected heart of science policy: reconciling supply of and demand for science. Environmental Science & Policy, 10:5-16.

[85] See Chapter 6 of The Climate Fix for details.

[86] See: The Climate Fix: What Scientists and Politicians Won't Tell you About Global Warming (2011, Basic Books)

[87] More broadly see: Rayner, S., & Caine, M., The Hartwell Approach to Climate Policy. (Routledge, 2014).

[88] Hulme, M. (2009). Why we disagree about climate change: Understanding controversy, inaction and opportunity. Cambridge University Press.

[89]  https://www.wsj.com/articles/my-unhappy-life-as-a-climate-heretic-1480723518

[90] Nate Silver est un statisticien américain qui analyse les élections. Il a créé son propre blog, FiveThirtyEight.com, souvent, familièrement appelé 538, le  nombre d'électeurs au collège électoral des États-Unis

[91] Situation normal- All Fucked Up (SNAFU), en français : « Situation normale : c’est le bordel ») est un acronyme anglo-saxon signifiant que la situation est mauvaise, mais qu’elle l’a toujours été et qu’il n’y a pas à s’en étonner