La sémantique écologique se gargarise, depuis quelques années de termes évoquant l' "écosystème planétaire", ou les "limites planétaires". Derrière ces vocabulaires, on devine un déficit de définitions communes et objectives. On voit également que l'idée sous-jacente est soit de faire peur en faisant croire que l'homme aurait "dépasser les limites planétaires", soit qu'il serait temps d' "assumer nos limites", faute de quoi l'homme ferait courir un grand danger à la "planète" elle-même. Dans les deux cas, il s'agit d'un rêve de passé, de "retour au paradis perdu"
Or, à l'analyse, le concept de "écosystème planétaire" est complètement étriqué et néglige la dimension de la "cosmo-écologie".

Pourquoi?

Analyse: "les2ailes.com"

1- Quelques définitions de base 

1.1- Qu’est ce qu’un écosystème ?

Quand  le terme d’écosystème a été forgé, en 1935, par  Arthur George Tansley , il désignait une « unité de base de la nature , unité dans laquelle les plantes, les animaux et l'habitat interagissent au sein du biotope. « Dans l'écosystème, le rôle du sol est de fournir une diversité d'habitats, d'agir comme accumulateur, transformateur et milieu de transfert pour l'eau et les autres produits apportés » (Wikipedia).

Le dictionnaire Larousse, définit l’environnement comme « l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins ».

1.2- Qu’est ce que l’écologie ?

 Cette science étudie deux grands ensembles : celui des êtres vivants (biocénose) et le milieu physique (biotope), le tout formant l'écosystème 

On peut noter que le terme écosystème n'est que la contraction de l'expression système écologique . Par ailleurs à partir du mot écosystème l'écologie peut être définie de façon plus concrète comme étant la science des écosystèmes (au pluriel), écosystème étant une unité d'appréhension de la nature.  

Comme l’évoquent  les mots utilisés dans ces définitions, ont comprend qu’un écosystème est forcément une « unité » réduite, limitée à l’ « entourage » de vivants, même si les frontières sont difficiles à identifier.

2- L’impact de l’homme sur les écosystèmes 

Une bonne manière d’identifier un « écosystème » est d’observer, et de chiffrer, les relations de causes à effets qui viennent modifier les équilibres du biotope, en particulier les interventions humaines, puisque c’est bien la problématique sous-jacente à la plupart des questionnements relatifs aux écosystèmes.

Lorsque l’homme décide d’ouvrir une mine, il a un impact sur l’écosystème local. Lorsqu’il construit une autoroute ou construit une zone urbaine, il a également un impact important sur l’écosystème local.

L’écologie est la science permettant de mesurer les impacts sur les « écosystème ». Il est évident, dans ces exemples, que les relations internes au système seront dans l’impossibilité de rétroagir pour réduire ces impacts, ni pour rétablir lesdits équilibres.

Ce n’est que relativement récemment que le mot environnement ou écosystème a été étendu à la dimension planétaire. Est-ce que cela a un sens ? Il est probable que non, car, en biologie, les impacts ne s’additionnent pas de manière simple.  Plus le périmètre d’un écosystème s’élargit, plus les cycles internes gardent un potentiel cybernétique, plus les boucles de rétroaction internes conservent une puissance qui dépasse la simple addition des impacts.

3- Le concept d’« écosystème planétaire » 

Étant donné la difficulté de définir les frontières d’un écosystème, il est séduisant d’étendre le concept à la planète entière. La tentation est grande de suivre l’idée qu’il y aurait des « limites planétaires » que l’homme ne devrait pas dépasser.

Mais, il est une grande illusion de penser que la planète est limitée par une frontière déterminable.

3.1- Les « limites planétaires »

Nous ne reviendrons pas ici sur l’origine de ce concept. Rappelons simplement qu’une étude parue dans « sciences express le 15 janvier 2015 intitulée "Planetary Boundaries: Guiding human development on a changing planet" prétend chiffrer 9 limites planétaires à ne pas dépasser :

Cette étude a été présentée à Davos par ses auteurs, accréditant apparemment son sérieux. Malheureusement, une lecture attentive de cette étude montre que les auteurs reconnaissent eux-mêmes que les données dont ils disposent ne permettent pas de fonder leurs affirmations.

Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’on a le sentiment que la planète est limitée que le concept de limite a une pertinence écologique. Les philosophes savent qu’une LIMITE n’a de sens que « selon quoi », selon quel  ÊTRE. Sinon c’est un concept enfantin et infantilisant.

Pourquoi la planète ne peut-elle pas être considérée comme un écosystème au singulier ? Parce qu’elle trop ouverte sur le cosmos au point qu’on peut parler de « cosmo-écologie ».


3.2- La « cosmo-écologie », un regard négligé

Les phénomènes à prendre en compte sont d’ordre électromagnétique.

a) Le système solaire

Il se compose d’une étoile, le soleil, et d’objets célestes gravitant autour de lui.
Parmi ces objet :
- 8 planètes confirmées, Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, avec leurs 175 satellites naturels connus (lunes)
- 5 planètes naines reconnues, Cérès (900 Zg), Pluton (13000 Zg), Hauméa (4000 Zg), Makémaké (5000 Zg ?) et Eris (16700 Zg). Il existe des planètes naines potentielles de quelques centaines de Zg chacune. Toutes ont le soleil comme orbite, ont une gravité suffisante pour maintenir leur forme quasi sphérique, mais insuffisante pour faire place nette dans leur voisinage orbital, par collision ou capture par exemple.
- des milliards de petits corps célestes (astéroïdes, centaures, comètes, planètes mineures, etc... ) qui sont sur orbite solaire, mais n’ont pas une masse suffisante pour avoir une forme sphérique.

On parle souvent d'une très hypothétique "planète X".
Il s’agit d’une neuvième planète que certains situeraient au delà de Neptune. Cette hypothèse résulte de l’étude des perturbations observées sur les trajectoires des autres planètes. Ce sont ainsi, les perturbations observées sur Uranus qui avaient permis la découverte de Neptune.
Or l’astronome Percival Lowell a observé, au début du 20° siècle, des contractions d’orbite des planètes géantes gazeuses Uranus et Neptune qu’il attribue à une planète invisible qui aurait une durée de rotation autour du soleil de 25.000 ans.
On a cru ensuite que les perturbations étaient dues à une légère surestimation de la masse de Neptune.

Aujourd'hui, la communauté astronomique accepte largement que la planète X n'existe pas telle qu'envisagée initialement, mais, en janvier 2016,  ce concept de Planète X a été repris sous le nom de « Planète neuf », par le California Institute of Technology pour expliquer d'autres anomalies observées sur l’orbite de certains objets de la « ceinture de Kuiper » (Sedna, 2012VP113, et 4 autres trans-neptuniens extrêmes).
Cette neuvième planète aurait pu se former dans le noyau d'une géante gazeuse, et située entre 30 et 180 milliards de Km du soleil
Sa période de révolution serait de 10 à 20.000 ans.

En 2016, Agnès Fienga, dans le cadre de l'observatoire de Nice et de l'IMCCE, à Paris, a émis de sérieux doutes sur l'existence de la neuvième planète décrite par Michael E. Brown et Konstantin Batygin. Selon elle, des résultats contradictoires pourraient être obtenus à partir de l'étude des orbites de Saturne et de Jupiter.

En tout état de cause, il serait très invraisemblable qu'une éventuelle planète X puisse avoir un impact sur le climat du dernier millénaire. En effet, l'hypothétique période de révolution serait en dehors de l'échelle de temps concernée. C'est vers les rayons cosmiques qu'il faut regarder pour tenter de comprendre leur impact sur le climat:

b) Les rayons cosmiques et leur impact sur la biosphère terrestre

Pour comprendre il faut remonter des milliards d'années, lors de l'explosion de gigantesques étoiles qu'on appelle des supernova. Ces explosions ont envoyé dans l'espace des gerbes de particules cosmiques.
Ces rayons cosmiques  parviennent jusqu’à la terre en quantité très variables.

Ils ont des impacts écologiques sous estimés, voire volontairement ignorés, par la communauté des écologistes. Citons en quelques uns :

  • Impact sur la biodiversité

On sait que beaucoup de mutations naturelles sont aléatoires, et que leur fréquence d'apparition peut être augmentée par l'action de rayonnements ionisants.

Les aurores boréales ne se limitent pas au pôle nord.
Le 2 septembre 1859 l’historien Andres Poey relate qu’une gigantesque aurore boréale a pu être observée à Cuba et au japon. En fait, cette aurore exceptionnelle a couvert la totalité du ciel de l'hémisphère Nord. Le Sénat américain a estimé qu’un tel phénomène, s’il se reproduisait pourrait provoquer un désastre qu’il chiffre à près de 2.000 milliards d’euros.

Le 8 février 1986, une aurore boréale d’une intensité exceptionnelle a perturbé la signalisation ferroviaire, provoquant une collision entre deux trains à Hinton dans l’Alberta canadien (23 morts et 71 blessés)

En 1989,  le courant électrique d'une aurore a fait griller tous les transformateurs au Québec. La plus grande ville de la région, Montréal, connut une coupure de courant monstre qui plongea ses habitants dans l'obscurité pendant neuf heures. 

  • Impact sur le « trou d’ozone ».

On pourrait croire que le « trou d’ozone » aurait été réparé grâce aux mesures de limitation d’émissions de chlorofluorocarbones (CFC) prises par la signature en 1987 de l’accord de Montréal. Or, on sait maintenant qu’il y a  des cycles annuels et pluriannuels dans le niveau des couches d’ozone polaires.

 

 

 

  

 

  •  Impact sur le « trou d’ozone ».

Le Docteur Brian Tinsley de l’université du Texas explique que  " l’électricité emmagasinée dans l’ionosphère pourrait descendre vers la terre. En parvenant dans les nuages, cette électricité provoquerait une autre réaction. Les particules solides et liquides qu’ils contiennent, les aérosols, pourraient se charger en électricité statique. Elles perdraient alors leur cohésion initiale, et se repousseraient comme les pôles opposés d’un aimant. Lorsque cela se produirait, les particules en suspension resteraient de petite taille, incapables de se changer en goutte de pluie. Elles formeraient alors de plus grand nuages".
Cette hypothèse a été corroborée par Jasper Kikby qui le 25 août 2011 dans la Revue Nature, a expliqué que « ur la base des résultats de CLOUD (au CERN), il est clair que le traitement de la formation des aérosols dans les modèles climatiques doit être substantiellement révisé ».
Malgré cela, le Giec refuse de prendre en compte ces phénomènes puisqu’il écrit que « la plupart des études inter comparatives sur le forçage radiatif des gaz à effet de serre retiennent des conditions de ciel clair et libres d'aérosol; l'introduction de nuages ​​compliquerait grandement les objectifs de la recherche » (Giec WGI-AR5_WGI 8.3.1) 

A partir de ces exemples, on voit que les rayonnements cosmiques ont une puissance beaucoup plus considérable que nos pauvres activités humaines.

Une cosmo-écologie réparatrice pourrait bien être à l’oeuvre et autrement plus importante que la pauvre capacité humaine.

5- La systémique écologique, une science sous-utilisée

Wikipedia rappelle que « la formulation peu employée de système écologique, en lieu et place d’écosystème, renvoie pourtant à la théorie des systèmes et permet de placer l'écologie dans un contexte plus général ». Or, comment vérifier que les boucles de réactions internes à la planète sont ou ne sont pas impactés par l’activité humaine ? Comment chiffrer l’impact relatif de variations naturelles par rapport à des activités humaines ?

Or, les disciplines qui établissent le consensus prétendant à la cause humaine de la période chaude contemporaine sont très diverses : les unes s’intéressent aux causes possibles (climatologues, hélio-sismologues, vulcanologues, thermo-physiciens, etc.), d’autres aux conséquences (océanographes, glaciologues, agronomes, biologistes, entomologistes, etc.). Toutes ces disciplines s’attachent surtout à expliquer les mécanismes causaux ou résultant du système climatique. Quelle science est légitime pour quantifier les relations de cause à effet ? Une telle méthodologie existe. Il s’agit d’une des ne des disciplines de la théorie des systèmes, l’« identification  des systèmes dynamiques et complexes. »

Or, les tenants du consensus actuel se fondent sur une méthode apparentée à « l’identification des systèmes dynamiques », dite la « Détection et Attribution », méthode explicitement dédiée à l’attribution humaine des récents changements climatiques. Or, le GIEC s’est limité à étudier les températures sur une période très courte de 150 ans, et semble impliquer l’ENSO alors qu’il nous parait que ce phénomène n’est pas suffisamment indépendant du système climatique pour être retenu comme facteur causal.

Quelques études contradictoires utilisent l’identification et l’une d’elles conclue que

  • il n’est « pas possible d’estimer avec quelque précision la sensibilité au CO2 … On ne peut même pas détecter avec certitude l’existence d’une relation entre une cause anthropique et la période chaude récente
  • L’hypothèse d’un impact insignifiant de l’ensemble des gaz à effet de serre et de l’activité humaine en général ne peut pas être écartée. …
  • L’activité solaire, en tant que variable explicative causale, constitue effectivement l’explication première du "changement climatique". …

Même si on ne comprend pas les mécanismes en jeux, s’il y a des relations de cause à effet, cela signifie que les chercheurs des disciplines classiques de la climatologie, ou de l’hélio-sismologie doivent consacrer de nouveaux efforts pour améliorer leurs connaissances en ce sens. 

6- Conclusion

Autant la planète peut-être considérée comme un ensemble d’ « écosystèmes »,  locaux et limités à des environnements restreints, voire régionaux, autant le concept d’ « écosystème planétaire » nous parait étriqué et trompeur, involontairement ou de façon délibérée.

Au plan local l’homme a la capacité de provoquer des désordres considérables qui ne font pas tant courir des risques sur le biotope que sur les hommes eux-mêmes. En ce sens l’écologisme aura eu le mérite d’attirer les acteurs économiques, politiques et citoyens, sur l’importance à accorder à ces écosystèmes. Il s’agit d’une solidarité entre les hommes qui vivent dans ces écosystèmes qui doit être fondée sur une juste pesée des bénéfices et des risques, préalablement aux grandes décisions.
Mais La capacité humaine à bouleverser l’équilibre de la planète elle-même doit être remise en perspective.