Que penser de l’annonce de Donald Trump de sortir les USA de l’accord de la COP21 ? Stanislas de Larminat commente favorablement cette décision, même s'il ne partage pas tous les arguments mis en avant. Cet interview est accessible sur youtube depuis le 21 juin 2017.

Transcription: "les2ailes.com"

Q- Que pensez-vous de l’annonce de D. Trump de sortir les USA de la COP21 ? 

SdL- Il ne s’agit pas de juger le personnage de Trump. Le discours de Trump est conforme à ce que pense la majorité des Républicains.

Sur le fond, Donald Trump a complètement raison, même si son argumentation n’est pas très glorieuse.

* Les USA sont dans le double langage :

à la fois, ils sortent de l’accord, et en même temps Trump  dit 8 fois qu’il veut renégocier le traité.
* Les USA estiment que le traité de Paris n’est pas bon pour l’économie américaine. C’est vrai, même si, on le sait, la « morale de l’utilité » n’est pas toujours une bonne morale .

 * Les USA  en appellent à un  « cadre juste et équitable ». C’est vrai, mais les USA sont-ils les mieux placés pour parler de justice ?

* Les USA se targuent d’être un pays propre, avec une eau propre, un air urbain propre. C’est vrai, même si les pays les plus efficaces au plan écologique sont toujours les plus développés.

* Alors, les USA ont beau jeu d’en appeler à la « responsabilité entre les nations du monde entier ». Mais ils jouent de l’Organisation Mondiale du Commerce pour un libéralisme suicidaire pour les pays pauvres.

Le traité de Paris n’était pas contraignant, mais son esprit est très vicieux : d’un côté les états prenaient des engagements unilatéraux, comme un enfant dirait « je promets d’être un bon élève », mais ensuite, les ONG s’érigent en clergé de la bien pensance en distribuant des bons points et deviennent des professeurs de morale.  Les églises se vident, mais la morale est toujours là.

Ils diabolisent les gouvernants qui ne respectent pas leur promesse

et progressivement imposent leur volonté.

De ce côté là, Donald Trump a raison de casser cette dialectique dans l’oeuf. Il a bien expliqué que le traité de Paris n’était que le début « de futures intrusions » dans la gestion des États.

La question climatique est le faire valoir d’un proverbe : « A problème global, gouvernance mondiale ».

 

Q- Qu’avez-vous pensé de la réaction des pays européens à l’annonce de D. Trump ?

SdL- Le summum de l’hypocrisie a été celui de Nicolas Hulot. Il diabolise Trump, ce qui est la bonne manière de faire l’ange. Trump serait pire que Satan, et l’Europe incarnerait la vertu écologique. On est en plein discours religieux.

Comment Nicolas Hulot a-t-il le « culot » de parler de « crime contre l’humanité ». D’abord, je ne suis pas sûr que les descendants de la shoah apprécient vraiment. Mais surtout où est le criminel ?

Si c’est le soleil qu’il faut incriminer ?

Et, Où sont les victimes ?

* Les victimes des sécheresses, des inondations ou des cyclones? Le Giec lui-même dit qu’il y en avait davantage pendant le dernier millénaire

* Les victimes du niveau de la mer ? Le Giec parle d’une dilatation des océans qui conduira à une hausse de  8/16 cm/siècle !

► Nicolas Hulot ne se grandit pas en tenant des discours religieux, en récupérant le vocabulaire évangélique , disant que le climat serait « la pierre angulaire » (rien que cela) de l’humanisme !

► Toute l’Europe s’agite car elle voit bien qu’elle sera bientôt isolée. Le président Poutine a expliqué, lui aussi, lors d’un voyage aux Iles François-Joseph, que les glaces avaient commencé à fondre en 1930.

► Au bout du compte, l’Europe transforme une faiblesse, son incapacité à empêcher les délocalisations en une vertu démagogique, celle de moins émettre de CO2.

 

Q- Vos commentaires vont à l’encontre du consensus mondial sur le réchauffement... !

SdL-  Consensus ! Vous savez, en sciences, on n’a pas besoin d’argument scientifique, mais de preuves. Le consensus n’a pas sa place en sciences. Il y a des procédures de consensus, des lieux de consensus, etc... Tout cela n’est qu’un argument d’autorité. C’est un peu léger. Qu’importe la vérité pourvu qu’on ait le consensus ! On est en train d’entrer dans l’âge de la « science-face-book »  comme s’il suffisait de mettre des arguments sur  facebook et de mesurer le degré de vérité au nombre de clic « j’aime » qu’ils rassemblent.

 

Q- Est-ce à dire que, pour vous, il n’y a rien à faire ?

SdL- Mon dernier ouvrage s’intitule : « Climat- et si la vérité nous rendait libre ». Le discours de vérité est le maître mot de cette affaire. Car, au bout du compte, c’est plus efficace pour mobiliser les esprits sur des objectifs qui sont sains :

* OUI, il faut dé-carbonner nos économies, mais pas pour sauver la planète. Simplement pour nous libérer du carcan de fournisseurs qui financent le terrorisme et ont kidnappé nos souverainetés en finançant nos dettes publiques

* OUI, il faut développer l’esprit de frugalité, non pas une frugalité par précaution soi-disant pour sauver la planète, mais une frugalité par choix, signe du combat personnel que nous devons tous mener entre plus d’avoir et plus d’être

* OUI, nous devons développer l’esprit de partage pour aiguiser en nous la vertu de solidarité et non pas en faisant croire que le partage permettra d’éradiquer la pauvreté. La pauvreté est le fait des hommes et non de je ne sais qu’elle pénurie de ressources planétaires. Dieu est un grand gaspilleur car il a mis à notre  disposition une abondance de biens.

► Donc, OUI, il faut arrêter de nous mentir et de nous faire peur, même si c’est une bonne cause de chercher à changer notre monde.