L’Académie Pontificale des Sciences a organisé, du 13 au 15 octobre 2017, son second  « SDSN Youth symposium », intitulé « Jeunesse, intendant de la planète pour une société plus fraternelle et solidaire ». Le premier avait eu lieu les 30 et 31 octobre 2016. Ces symposiums sont organisés par le SDSN (Sustainable Development Solutions Network), une émanation de l’ONU dirigée par Jeffrey Sachs. Il est connu pour ses positions malthusiennes remettant en cause la dignité humaine : Il a pris position publique sur l'avortement dans son livre « Common wealth : Economics for a Crowded Planet » de 2008, dans lequel il « a fait un plaidoyer pour légaliser l’avortement comme un coût efficace pour parvenir à éliminer "les enfants non-désirés" quand la contraception a échoué. Il décrit l’avortement comme » une option à faible risque et low-cost[1] "préférable à de nouvelles vies humaines dans le monde". Il a aussi écrit avec enthousiasme que "la légalisation de l’avortement réduit significativement le taux global de fertilité en moyenne d’au moins un demi enfant"[2].
Le Dr Jeffrey Sachs a obtenu de Mgr Sorondo, chancelier de l’Académie Pontificale, que l’invitée d’honneur soit cette année, une de ses anciennes élèves de l’université de Columbia,  le Dr Betsee Parker, 17ème Baronne de Locheil. Sous les apparences de son col romain de prêtre de l’Église Épiscopale américaine, c’est une femme très engagée auprès des amateurs de chevaux, de chasse à courre et qui aime à remettre des prix qu’elle finance dans les concours.
Une fois de plus l’Académie Pontificale instrumentalise la jeunesse pour brouiller le débat scientifique qu’elle refuse d’organiser sur la question climatique.  Quels sont les détails qui ont présidé à ce symposium ?

Sources vidéo : 1ère journée: https://youtu.be/pZqybXui_bw, 2nde journée: https://youtu.be/nlxHe7szUYs
Sources photo 

Commentaire les2ailes.com

1- Une véritable instrumentalisation de la jeunesse

L’Académie Pontificale refuse malheureusement d’organiser un débat scientifique « honnête et transparent » comme le réclame Laudato si (§ 183). Un débat honnête voudrait qu’il soit contradictoire, et transparent voudrait qu’il soit public. L’Académie s’y est toujours refusée. Son chancelier qui devrait conseiller le Pape sur le plan scientifique a même inversé sa mission en écrivant qu’elle « suit » la position du magistère sur le sujet : « the PAS follows Pope Francis' Magisterium on climate change as expressed in the Encyclical Laudato si’ (paragraph 23) » ajoutant son refus du dialogue : «  Therefore, I am not interested in any theories of climate change denial »[3].

Faute de débat scientifique contradictoire, l’Académie se drape dans toute une série d’arguments d’autorité, les plus faibles qui soient en logique. Le premier consiste à faire état d’un consensus scientifique qui n’est que le fruit d’une procédure ignorant les centaines de publications scientifiques qui voient dans les variations d’activité solaire l’explication principale de la période chaude contemporaine.
La seconde consiste à réunir des jeunes de toutes races, de toutes religions pour faire croire que le consensus est universel[4].  Il y a là une véritable instrumentalisation de la jeunesse.  L’Académie, hélas, ne s’en cache pas puisque un de ses académiciens, Pierre Lena, en septembre 2016,  a plaidé pour une école favorisant l' "autonomisation des enfants", l'éducation devenant  une "manière de communiquer .. aux parents". Les enfants sont ainsi appelés à "devenir les agents du changement". On est loin de la doctrine sociale de l’Église qui rappelle que "le droit-devoir des parents d'éduquer leur progéniture est quelque chose d'essentiel ...d'irremplaçable et d'inaliénable, qui ne peut donc être totalement délégué à d'autres ni usurpé par d'autres" (CDSE § 239 - Jean-Paul II, Familiaris consortio, § 36- Catéchisme de l'Église Catholique, 2221).

Au début du symposium, Siamak Sam Loni, coordinateur global de l’initiative « SDSN youth symposium » du  Sustainable Development Solutions Network (SDSN) a déclaré que  « des études suggèrent que la jeunesse est plus sensiblement prête à accepter le changement, et à croire dans le réchauffement climatique ». Plutôt que de s’appuyer sur une jeunesse crédule pour mener une opération de communication, on aurait aimé que l’Académie rende un vrai service d’éducation en proposant des interventions plurielles permettant aux jeunes de prendre du recul sur la pensée consensuelle. On rappellera, en effet, que le concile, dans sa Déclaration «  Gravissimum Educationis  » de 1965 retient comme principe éducatif de « doit témoigner de la vérité et aider chacun à exercer son jugement ».

L’objectif du symposium est, à l’évidence une opération de communication pour soutenir les Objectifs du développement Durable de l’ONU dont on connait, hélas les vicissitudes. Il n’est qu’à voir la mise en scène développée pour photographier les jeunes portant les logos de chacun des 17 Objectifs du développement durable de l’ONU.

Le choix des jeunes participants n’était d’ailleurs pas le fait du hasard. Jeffrey Sachs les avaient soigneusement sélectionné pour leurs engagements antérieurs :
- Une indienne représentant l’association « SheSays » qui  « vise à mettre fin à la discrimination fondée sur le genre »
- Un Camerounais, co-fondateur de « Hope for Children »  qui a reçu des prix de l’ONU pour son travail, dont celui d’« encourager les jeunes hommes et garçons à promouvoir l'égalité des sexes ».
- Un chinois de Hong-Kong, vice président de « Health Impact  Fund » dont il est connu qu’elle propose des « incitations financières  pour  aide à  fournir des produits pharmaceutiques et développer de nouveaux médicaments basés sur un exercice d'évaluation globale de l' impact sur la santé... et  de nouveaux médicaments essentiels pour la santé sexuelle et reproductive seraient inclus dans l'étude d'impact.
- un espagnol ,Alejandra Acosta, militant dans l’association « HeForShe » dont le siège est à l’ONU et qui mène campagne pour « l’égalité des sexes »
- un italien coordinateur du projet scolaire du "Italian Climate Network" , dont le but est « d’expliquer le changement climatique aux jeunes »
- Un américain militant dans une ONG environnementaliste « Ideas for Us » dont un des cinq piliers est d’aider à atteindre les ODD de l’ONU.
- Un Sri-lankais engagé dans « Rotaract », développé par le Rotary International » qui, dans certains pays « propose des examens médicaux complets, des soins dentaires, des médicaments, des moyens contraceptifs, ... »
- Une allemande, engagée dans  « Le service volontaire de développement weltwärts » dont la charte se résume à agir « dans le cadre de l'agenda 2030 pour le développement durable ».

Ces exemples ne sont pas limitatifs et montrent combien Jeffrey Sachs est au coeur du dispositif pour mettre en exergue les objectifs de l’ONU, c’est à dire, le gender, la « santé reproductive et sexuelle »[5], et plus généralement l’idéologie des « limites planétaires » et en particulier celle liée aux émissions de CO2. Il ne manque pourtant pas d'associations et d'expériences de terrain menées par des catholiques qui intègrent dans le développement intégral des peuples, une éthique conforme à la doctrine sociale de l'Eglise sans qu'il soit nécessaire de se référer aux valeurs onusiennes qui laissent à désirer ![6]

2- Dr Betsee Parker, invitée d’honneur

De qui s'agit-il ? 17ème Baronne de Locheil,  c’est une environnementaliste propriétaire du « Historic Huntland Estate » dans lequel elle a installé des écuries, chenils et autres installations destinées à des chevaux de course et de chasse à courre et finance de nombreux prix et concours dans ce secteur.

Betsee Parker est docteur en théologie et a été ordonnée prêtre de l'église épiscopale (TEC), église membre des États-Unis de la Communion anglicane mondiale. L'Église épiscopale se décrit comme « protestante , mais catholique » bien qu’elle  appelle à l'égalité juridique totale des personnes gaies et lesbiennes et ait adopté des résolutions permettant la bénédiction des mariages de même sexe et a approuvé deux liturgies officielles pour bénir ces unions. En 2003, l’Église Épiscopale a  ordonnée évêque  la première personne ouvertement homosexuelle non célibataire.

L’Église Épiscopale a publié un communiqué reprochant à Donald Trump ses positions sur le climat : « En tant qu'évêques de l'Église épiscopale, nous croyons que le changement climatique menace la vie de notre économie, notre sécurité nationale et l'avenir même de l'humanité ... Le départ unique de l'Administration Trump de cette tradition, à travers le recul de la politique critique du changement climatique, met en danger la vie des citoyens américains partout dans le monde».

Jeffrey Sachs à l'Académie Pontificale des Sciences

Il n’est donc pas étonnant que Betsee Parker ait été appelé par Jeffrey Sachs pour être l’invité d’honneur au Vatican. Elle est « consultante spéciale » au SDSN et elle avait déjà présenté le deuxième panel sur le premier jour de la conférence internationale sur le développement durable organisée à l'Université de Columbia, à New York, le 23 septembre 2015 et déjà co-organisé par le SDSN de Jeffrey Sachs.

Betsee Parker, en tant que Mécène, fait des dons à l’Institut de la Terre dont Jeffrey Sachs a été longtemps le directeur. L’institut de la terre est emprunt d’idées malthusiennes comme celles de Jeffrey Sachs et assimile le « dividende démographique à une bombe à retardement »[7].

Enfin,  Betsee Parker est membre du board de « SDGC Africa » (Sustainable Development Goals Center for Africa) dont la mission est de soutenir les gouvernements, la société civile, les entreprises, académies et institutions pour accélérer le progrès des Objectifs du Développement Durable (ODD) adoptés par l’ONU. Il fait, en particulier et à ce titre, la promotion du Planning familial en Afrique. 


[1] L'expression "low cost" semble tirée du livre "Age of Sustainable Development" publié en mars 2015 par Jeffrey Sachs où il affirme très clairement que le taux de fécondité en Afrique doit être réduit. Il propose trois méthodes de réduction des taux de fertilités, la troisième étant que les gouvernements encouragent leur population à réduire la taille de leur famille par la promotion du contrôle des naissances et en leur donnant accès à une contraception libre ou à "low cost, et au planning familial.  Lire également:
 http://www.egaliteetreconciliation.fr/Jeffrey-Sachs-ou-comment-l-avortement-et-la-contraception-sont-promusaupres-du-pape-Francois-40606.html
et http://reinformation.tv/jeffrey-sachs-laudato-si-objectifs-developpement-durable-onu-dolhein-58038-2/

[2] https://c-fam.org/friday_fax/who-is-jeffrey-sachs-and-why-was-he-at-the-vatican/

[3] Mail du « lun. 11/09/2017 11:13 » envoyé par Mgr Sorondo, chancelier de l’Académie Pontificale à une demande d’audience formulée par Stanislas de Larminat

[4] On remarquait, au symposium, la présence de: 

- Adam Sheikh

- Alaa Murabit,  (voilée - canada)

- Alexandra Acosta

- Anca Gliga (roumanie)

Anthony Annett (SDSN)

- Anja Rabezanahary (Italie)

- Anthony Bucci

- Ariane Bukschat

- Clayton Ferrara

- Christofer Hale

- Darshatha Gamage (Sri lanka)

- Darshita Gillies

- Dominika Marchez

- Edoardo Morgante

- Eman Borg

- Evangelia Simeonidou

- Ferderico Brocchieri

 

- Gabriel Marquim,

- Gabriela May Lagunes (UK)

- Henry Gilbertovitch NGO-Sytchev (autrichien)

- Jacques-Pedra

- Joahnnes Paulus Yembesalu (Cameroun)

- Kevin Vuong

- Khalid Ahm....

- Lori Chen

- Luciana Mazza Toimil (argentine)

- Malu Tarrau (Cuba)

- Margaret Koli

- Mariana Ruenes

- Maria-Christina Bagaforo

- Martin Meier

- Maryam Naufa (voilée)

 

- Mayton Ferrara

- Molly ....

- Obinna Nnewuihe (Nigeria)

- Patrick  Gage (USA)

- Peggy Tse (Hong Kong)

- Peter Loewi

- Sam Vaghar (USA)

-Sarkar Subh.....

- Siamak Sam Loni (SDNS)

- Sienna Nordquist (USA)

- Shakti Djaffar

- Sonia Sachs,

- Teayeon Kim

- Theresa Heindl (Autriche)

- Vanessa Berhe (suède)

- Verena Gruber

- Winnie Mutevu (Kenya)

- Zeenia Kolah (Inde, association « She Says »

 


[5]
La définition de ce concept de « santé reproductive » est peu clair : « Son objectif, souligne Marguerite Peeters, est d’embrouiller, non de clarifier. Longue d’un paragraphe, [sa définition] inclut, en les mettant sur le même pied, les possibilités de choix les plus contradictoires, telles que l'avortement et la maternité, la stérilisation volontaire et la fécondation in vitro, le libertinage et la famille. La ‘’santé reproductive’’ exalte le choix individuel et la vitalité sexuelle au lieu de célébrer la joie de la procréation et de la vie. Collage artificiel de propositions incompatibles, la ‘’santé reproductive’’ relève de l'utopie postmoderne du droit de choisir » (M. A. Peeters, La mondialisation de la révolution culturelle occidentale. Concepts-clefs, mécanisme opérationnels, Institute for intercultural Dialogue Dynamics de Bruxelles, 2007, p. 54).

Ce concept de « santé reproductive », nécessairement flou, dissocie la vie sexuelle de la maternité : il doit, dès lors, viser à libérer la pratique sexuelle du cadre familial et de la moralité traditionnelle et religieuse.

 La position de l’Église vis à vis des concepts de « santé reproductive »

L’Église n’est absolument pas dupe du contenu des concepts qui se cachent derrière cette sémantique internationale. Nous donnons ici quelques références le prouvant

  • La conception utilitariste de la "santé reproductive"

« Il faut rappeler qu'il y a une différence de fond entre la conception utilitariste de la sexualité humaine, associée au concept de la santé reproductive, et la perspective offerte par l'Église dans son respect pour la dignité de l'homme et de sa sexualité... Il faut donc respecter la double signification du don mutuel de l'homme et de la femme, ouvert à la vie, dans le mariage, signification contredite par la contraception encouragée par la prétendue « santé reproductive » (« la santé reproductive des réfugiés » (Conseil Pontifical pour la Pastorale des migrants et des personnes en déplacement - Note pour les conférences épiscopales, 14.9.2001)).

  • Une "santé reproductive" qui menace les fondements de la famille

« Je dois également mentionner un autre grave sujet de préoccupation : les politiques de ceux qui, dans l’illusion de faire progresser l’« édifice social », en menacent les fondements mêmes. Combien est amère l’ironie de ceux qui promeuvent l’avortement au rang des soins de la santé des « mamans » ! Combien est déconcertante la thèse de ceux qui prétendent que la suppression de la vie serait une question de santé reproductive (cf. Protocole de Maputo, art. 14)! » (Discours de Benoit XVI à Luanda 20.3.2009)

  • La "santé reproductive" va de pair avec l’avortement et l’homosexualité

« La nouvelle idéologie est dynamique et s'impose à la fois aux cultures et aux politiques. Elle exerce pression sur le législateur pour qu'il prescrive des lois favorables à l'accès universel aux informations et aux services contraceptifs et abortifs (concept de “santé reproductive") ainsi qu'à l'homosexualité. » (Cardinal Sarah , 5° congrégation générale du 7.10.2009, Carrefours de la II Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques,)

  • La santé reproductive : facteur de destruction de toute la jeunesse

« Encourager un "changement de comportement" parmi les adolescents dans les programmes d’éducation sexuelle, alors qu’en réalité on veut "les encourager à utiliser un préservatif lorsqu’ils ont des rapports sexuels pré-matrimoniaux", tout en encourageant les rapports sexuels pré-matrimoniaux eux-mêmes, c’est détruire non seulement la santé reproductive de l’adolescent, mais aussi leur santé émotionnelle, mentale, et spirituelle, et même leur future et leur vie entière (§ 15)... L’Église continue à entreprendre la promotion d’une authentique santé reproductive de même que la santé des femmes, qui inclut une information complète sans terminologie ambiguë, et une pratique de la sexualité vraiment sûre, fondée sur une sexualité humaine authentique (§ 19)... » (Conseil Pontifical de la Famille  (cardinal A.L . Trujillo, président du Conseil pontifical pour la famille, (1.12.2003, § 15).

  • Les réserves de l’Église face à la "santé reproductive"

« Cette "santé reproductive" est promue aujourd'hui par certaines organisations de l'ONU comme l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP). Lors de la session conclusive de la Conférence du Caire, le Saint-Siège a fait une déclaration dans laquelle il a exprimé les réserves de l'Église sur l'idéologie de la "santé reproductive" » (Mgr Martino R.), Consenso parziale e con riserve, « L'Osservatore Romano », vendredi 16 septembre 1994, p. 4).
C’est pourquoi, les Pères synodaux ont tenu à souligner les aspects discutables de certains documents émanant d’organismes internationaux: en particulier ceux concernant la santé reproductive des femmes. » (Exhortation apostolique post-Synodale Africae Munus » de Benoit XVI, 19.11.2011, § 70)

[6] On pourrait les résumer en disant qu'il s'agit de valeurs franc-maçonnes mondiales. Le mot fait toujours sourire et on oublie que le pape François avait lui-même critiqué l’influence des francs-maçons et leur hostilité envers l’Église : « À la fin du XIXe siècle, il régnait les pires conditions pour le développement des jeunes : la franc-maçonnerie était en plein essor, l’Église ne pouvait faire quoi que ce soit, il y avait des anticléricaux, il y avait aussi des satanistes… C’était l’un des pires moments et l’un des pires endroits de l’histoire de l’Italie. » (visite apostolique à Turin, en juin 2015, pendant son discours aux jeunes). Ce n'est pas qu'une affaire passée: le pape argentin, dans l’avion de retour des JMJ de Rio de Janeiro, en juillet 2013, s’était fermement opposé aux groupes de pression infiltrant l’Église, dénonçant « les lobbys de la cupidité, les lobbys politiques, les lobbys maçonniques ». On doit constater que les lobbys maçonniques trouvent une formidable caisse de résonance dans l'Académie Pontificale des Sciences.

[7] La 7ème Conférence africaine sur la population tenue à Johannesburg du 30 novembre au 5 décembre 2015 avait pour thème « Dividende démographique en Afrique : Perspectives, opportunités et défis ». La 7ème Conférence africaine sur la santé et les droits sexuels et reproductifs tenue à Accra du 10 au 12 février 2016 s’intitulait « Réaliser le dividende démographique en Afrique : l’importance cruciale de la santé et des droits sexuels et reproductifs des adolescents et des jeunes ». Enfin, le sommet de l’UA de 2017 doit porter sur le dividende démographique.

Ce paradigme à la mode ne sera-t-il, après tant d’autres, qu’une formule magique  ?

Le dividende démographique, en tout cas, n’est pas automatique comme le rappelle le FMI dans une étude d’avril 2015 « Afrique subsaharienne. Faire face aux vents contraires » : « Pour obtenir le dividende le plus élevé possible, les pays d’Afrique subsaharienne devront faire baisser plus rapidement la mortalité infantile et la fécondité et créer de nombreux emplois (18 millions par an en moyenne entre 2010 et 2035)… S’ils ne se saisissent pas de cette occasion offerte par la transition démographique, le chômage pourrait monter en flèche et entraîner des conséquences sociales et économiques potentiellement graves  ».

... Or, la baisse de la fécondité est « une des conditions nécessaires pour que l’Afrique puisse capturer à son tour un « dividende démographique » après l’Asie de l’Est  » selon John May du Population Reference Bureau. La contraception est au cœur du problème. En Afrique subsaharienne, seules 25% des femmes y ont recours, contre plus de 60% dans le monde. 
Face à cet énorme retard, il faudrait impulser une «  révolution contraceptive » . « En tout état de cause, le « dividende démographique » ne sera qu’un mirage s’il n’y a pas une forte accélération de la baisse de la fécondité ». (https://www.diploweb.com/Le-defi-africain-bombe.html)