Le bio-dynamisme appelle des réserves comme tout ce qui tend à devenir un nouvel « isme », c'est-à-dire une idéologie. Il ne faut pas confondre la « bio-dynamie » (une approche de la connaissance) et le « bio-dynamisme » (une idéologie), pas plus qu'il ne faut confondre écologie et écologisme.
Le bio-dynamisme est un ancien concept qui date de Rudolf Steiner, en 1924. Il était médecin, donc scientifique, mais était aussi un mystique qui a développé une école de pensée, l’anthroposophie qui annonçait le "new age". Il s’employait à vouloir instruire les fermiers sur l’influence des forces cosmiques et terrestres sur la vie organique sur terre.
Rudolf Steiner ne développait pas ses processus biodynamiques selon une méthode scientifique rigoureuse, mais par une sorte de "clairvoyance", des méthodes d’ordre spirituel qui n’avaient pas besoin d’être confirmées par des essais scientifiques traditionnels. Ces méthodes prétendaient être "vraies et correctes" en soi.

Analyse "les2ailes.com"

Certes, certaines pratiques récentes sont efficaces : la préparation du sol sans labour, l’utilisation de composts, la polyculture,… Elles se développent même dans l’agriculture "intensivement écologique" et démontrent qu’elles peuvent avoir des effets positifs sur la structure du sol, sur la faune et la flore du sol, un impact sur certaines maladies, … Mais cela ne donne pas au bio-dynamisme une crédibilité qu’il ne mérite sans doute pas.
Il ne faudrait pas que le bio-dynamisme devienne une simple croyance qui ouvre les vannes au relativisme. Si la science n’est qu’une croyance, que penser de la gravitation ?
On parle d’ailleurs des "mouvements de l’agriculture bio-dynamique", signe que leurs adeptes s'engagent dans une forme de militantisme. 
Ce n’est pas parce qu’on est face au complexe que la science ne peut pas démêler les liens multiples et variés des écosystèmes. Dans le langage biodynamique, il y a beaucoup d’anthropomorphisme qui consiste à confondre les mots "interaction" et "dialogue" entre organismes, ou "interrelation" et "amitié" entre eux. On confond "symbiose" et "langage". On attribue une propriété "communautaire" aux forêts alors qu’il faut parler de "populations". Ce qui relève de la "compétition" n’est qu’une "utilisation commune" de ressources du sol. L’expression "intelligence des arbres" entretient la confusion entre "intelligence que l’homme a des arbres" et "conscience cognitive possédées par les arbres". Ce n’est pas parce qu’une plante sécrète des substances qui ont un impact sur ses voisines que, pour autant, elle "prend soin" de ses voisines. On attribue des "sentiments" aux plantes qui relèvent de l’homme : l’"âme végétative" n’est pas du même ordre que l’ "âme spirituelle".
Un certain écologisme présente de nombreux caractères religieux. On retrouve ces caractères encore plus développés dans le bio-dynamisme. On parle de "psychologie biodynamique", de "danse biodynamique". ce qui montre à quel point le mot est utilisé dans toutes sortes d'expressions "fourre-tout" qui conduisent à de multiples confusions.

Il convient d'être méfiant sur la légitimité du parlement à vouloir définir ce qui relève ou non d’une secte. Certains verraient dans le christianisme des caractéristiques sectaires. Mais notons tout de même qu’un rapport remis au premier ministre en 2014 par la "Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires" (MILIVUDES) faisait état des liens entre Pierre Rabhi, son mouvement des Colibris et la mouvance anthroposophique.

Toutes ces questions relèvent du rapport à la vérité.