"Que tous les peuples reconnaissent enfin en l'Eglise
leur unique maison commune" (Benoît XVI [1])

La question parait saugrenue. Le sujet climatique devenant obsessionnel dans les opinions publics, plus personne ne s’interroge sur le sens de cette expression : le climat est-il un « bien commun » ? Oui au sens où la vie ne serait pas apparue si sa mécanique complexe climatique n’était pas ce qu’elle est. Cette mécanique est bonne pour tous.
Malgré tout, un « bien commun » répond à une définition bien précise reconnue par un prix Nobel, P.A. Samuelson, qui veut qu’un bien commun soit « rival et non excluable ». Qu'est-ce que ce jargon anglosaxon? Nous nous proposons de l'expliquer. Il ressort que le climat n’est pas un « bien commun » en ce sens non plus. Des éminents universitaires comme Olivier Weinstein reconnaissent d’ailleurs que  "les caractéristiques des biens ne sont pas des données naturelles". Tout dépend de choix politiques qui peuvent faire glisser un bien d'un statut à un autre. Il faut rappeler en quoi la cause humaine des variations climatiques n’est pas fondée. C’est la gouvernance mondiale qui a fait du climat un bien commun, et non la nature de sa mécanique.
Il n’en demeure pas moins que la question se pose : en quoi écologie et « bien commun » ont-ils partie liée ? Ce lien n’est compréhensible que si on définit le « bien commun » comme la dimension social d’un « bien » au sens moral du terme. Dès lors, les critères de vérité, de beauté, de solidarité, d’espérance, d’accès au spirituel contribuent à l’élaboration du « bien commun ». Si un seul est méprisé par une idéologie ou par une politique, c’est tout le bien commun qui s’effondre. Comment juger les discours écologiques à l’aune de cet éclairage. Tout montre alors que, malheureusement, les discours et nos politiques climatiques ne contribuent pas non plus au « bien commun » !

Analyse « les2ailes.com »

1- Climat, pesanteur, magnétisme, lumière,… des phénomènes indispensables à la vie !

Le climat serait-il « un bien commun » ? Oui au sens de « ce qui est bien ». En réalité, climat, pesanteur, magnétisme, lumière, ne sont pas « des biens ». Ce sont des phénomènes complexes naturels :
- Le climat est « l'ensemble des phénomènes météorologiques qui caractérisent l'état de l'atmosphère (température, humidité, vent, pression, etc.) en un lieu donné et sur des périodes de temps longues »[2].
- La pesanteur  est « la résultante de la force de gravité et de la force centrifuge exercées sur les diverses parties d'un corps par l'attraction de la masse terrestre »[3].
- Le magnétisme terrestre est un « ensemble de phénomènes physiques et constitutifs de la matière, qui, attachés au globe terrestre, se comportent comme un dipôle aimanté dont l'axe ne coïncide pas avec celui de rotation ».[4]
- La lumière est un ensemble de « radiations à double aspect corpusculaire et ondulatoire »[5]

2- Qu’ont en commun ces phénomènes ?

Tous ces phénomènes sont indispensables à la vie. Ou, plus précisément, la vie ne seraient pas apparue si ces phénomènes n’étaient pas ce qu’ils sont :
- si la température était de -65° comme sur Mars,  les formes de vie terrestres ne seraient pas ce qu’elles sont.
- sans pesanteur, les cellules vivantes exploseraient !
- sans magnétisme, notre planète serait bombardée de rayons cosmiques mortifères !
- sans lumière, aucune photosynthèse n’existerait alors qu’elle est source de l’alimentation de la plupart des organes vivants.
Est-ce parce que ces phénomènes sont bons qu’on peut les qualifier de « biens communs » ? En ce cas, le climat n’est pas le seul « bien commun » à dimension planétaire. 

3- Est-ce à dire que l’homme est appelé à protéger ces « biens » ?

Ce ne sont pas des « biens communs » si on comprend par là que ce sont des biens que l’homme, par son agir, pourrait protéger.
Qui croirait un scientifique qui, de manière infondée et catastrophiste, expliquerait
- que le magnétisme terrestre va être modifié par les extractions humaines de minerai de fer qui ont atteint 3 320 millions de tonnes en 2015 et que la production d’acier a triplé en 30 ans ?
- ou que la pesanteur risquerait d’être modifiée par les transferts de matières d’un bout de la planète à l’autre et que le libéralisme commercial accentuerait ces flux.

Personne, heureusement, ne croirait de tels inepties !
Dieu merci, les mécanismes planétaires ont une résilience supérieure lui permettant de résister à toutes les empreintes accumulées par l’homme au fil du temps.
La planète en a vu bien d’autres :
- au plan magnétique, l'intensité du champ magnétique terrestre a décru de 10% entre 1840 et nos jours. Par ailleurs, les pôles peuvent s’inverser. Le dernier a eu lieu il y a 780.000 ans. Sylvie Rouat explique à juste titre : « Réjouissons-nous ! Si la Terre connaît bientôt une inversion du champ magnétique, nous admirerons pendant des siècles la féerie de ces aurores un peu partout sur la planète… Mais l'enchantement s'arrêtera là… Car le flot continu de plasma solaire risque de faire beaucoup de dégâts ! ».
- en matière de pesanteur, on doit à Paul Dirac (1902-1984) l'hypothèse d'une décroissance au cours du temps de la constante de la gravitation.  Deux chercheurs australiens[6] sont parvenus à la conclusion que la gravité n'avait pratiquement pas changé pendant les neufs derniers milliards d'années. En tout état de cause, cette variation serait très faible.
- Quant à la lumière reçue par  la terre, elle dépend de l’inclinaison des rayons solaires. Or l’inclinaison[7] de la terre par rapport au soleil varie dans le temps.  
- au plan climatique, la planète a connu des périodes de glaciations et de chaleur extrêmes. 

Mais toutes ces variations s’observent à l’échelle de dizaines, voire de centaines, de milliers d’années. Nos contemporains n’en n’ont cure ! Ce n’est pas une raison pour ne pas s’interroger à propos du climat, même si on peine à comprendre pourquoi la mécanique climatique terrestre serait moins résiliente que les autres ! L’opinion publique serait-elle sensible à un discours parce qu’il est énoncé à la suite d’une procédure d’établissement de consensus ? Or, la vérité scientifique n’émerge pas du consensus, mais au contraire du débat contradictoire.

Ouvrons donc ce débat contradictoire.

4 - Pourquoi les variations climatiques n’ont pas d’origine humaine ?

4.1- Réflexions générales.

L’écologie est une science du complexe. Elle nécessite une forme de pluridisciplinarité qui  n’est pas sans poser des problèmes : dans certains domaines, il faut avoir recours à des milliers et des milliers de scientifiques. Ce recours est souvent mis en avant pour prétendre qu’il y a un consensus scientifique.  Mais un consensus, dit le Larousse, est toujours une « procédure d’accord » mais ne qualifie pas nécessairement le « contenu de l’accord ».
Sur la question  climatique, par exemple, qui sont ces milliers de scientifiques ?
Ce sont des gens aussi divers que des climatologues, des pédologues – parce que les sols stockent du CO2- et des agronomes, des glaciologues, des océanographes, des hélio-sismologues, des biologistes, des mathématiciens, des modélisateurs, des thermodynamiciens, des chimistes de l’atmosphère... Tous contribuent à la science de l’écologie, chacune avec sa discipline propre. Et la science écologique a besoin de toutes ces sciences, parce qu’on est face à un système complexe. Il ne s’agit pas ici de contester le sérieux de  chacune de ces sciences, et encore moins celui de chacun de ces scientifiques. Chacune, prise une par une, peut être considérée comme une pièce d’un puzzle. La question à se poser, est de savoir si des milliers de pièces du puzzle peuvent donner une cohérence à ce puzzle complexe et permettre d’énoncer une loi écologique. Quelle discipline va rapprocher le glaciologue qui étudie les fontes de glaciers, qui sont une des conséquences des variations climatiques, et ceux qui s’interroge sur leurs causes comme le font les hélio-sismologues au niveau du fonctionnement du soleil ? Comment mettre au même niveau les thermo-physiciens qui réfléchissent aux lois de l’effet de serre, et les vulcanologues qui s’interrogent sur l’impact des éruptions sur le climat ? Chacune de ces disciplines est très sérieuse dans ses analyses. Mais les unes s’occupent des conséquences, les autres des causes. Qu’est ce qui va leur donner une cohérence suffisamment légitime pour énoncer une vérité scientifique ?
Il ne s’agit pas d’ériger  le « scepticisme » ou le doute, en système de pensée.  Il ne suffit pas, non plus de se contenter d’une « croyance », au sens de ceux qui commencent une phrase en disant, « je crois que… ». Il serait malsain que les opinions publiques ne soient réduites qu’à choisir entre des étiquettes très réductrices de climato-sceptique ou de climato-crédule !
Se référer à un consensus, autour de milliers de scientifiques qui « croient que… », relève de l’argument d’autorité. Mais l’autorité des arguments en est-elle pour autant renforcée ?  

Quelles sont donc les méthodologies existantes en matière de systèmes complexes planétaires ?
Étant donnée la complexité des systèmes en jeu, il faut bien construire des modèles. Les modélisateurs savent qu’un modèle n’est pas destiné à expliquer une complexité, mais à faire des prévisions à travers cette complexité. Il est classique de reprocher à des épistémologistes de vouloir interpréter tous les types de modèles à partir d’un seul type de modèle. C’est une tentative très courante. Malgré tout, des constantes dans tous les types de modèles sont décelables. Quelles sont ces constances ? Il est possible de les regrouper autour de cinq principes. 

  • Les indicateurs

On peut aussi les appeler des signaux. Il faut en retenir qui soient indépendants du système et distinguer ce qui sont des signaux d’entrée, des causes, et d’autres qualifiés de sortie, c’est à dire des effets. Il faut, surtout, éliminer tout ce qui ressemblerait à des variables intermédiaires présupposant le résultat du modèle.

  • L’historique des données

Certaines problématiques peuvent se contenter de mesures sur des périodes courtes. Mais quelquefois, il faut être capable de recourir à des données sur des périodes longues. Dans ce cas, il peut être nécessaire d’avoir recours à des « reconstructions » de données. A cette fin, il est possible de recourir à des « proxys ». Un proxy est une mesure de substitution étroitement corrélée à une variable manquante dans une base de donnée. Ces reconstructions de données exigent de « corriger » des données dans le but de reconstruire et de raccorder des séries de données entre elles, tout en veillant à ne pas effacer des réalités, même si ces réalités ne sont pas cohérentes avec le résultat attendu d’une recherche.

  • La structure du modèle

Structurer les modèles consiste à retenir des lois simples et robustes et à paramétrer le dit-modèle. Il faut également veiller à ne jamais confondre une cause et un effet. Des boucles de rétroactions internes au système ne peuvent pas être assimilées à des causes.

  • Les tests d’hypothèses

Il s’agit de quantifier chaque hypothèse causale par des tests d’hypothèses. Une hypothèse est vérifiée en s’assurant que la prévision qui en ressort est conforme aux observations. La quantification ne se limite pas à retenir une hypothèse causale plus qu’une autre, mais va jusqu’au calcul des degrés de confiance à accorder à une relation de cause à effet. Un « test d’hypothèse » est une procédure statistique ayant pour but de fournir une règle de décision permettant, sur la base d’observations, de discriminer deux hypothèses statistiques.

  • Les prévisions et vérifications avec les réalisations

C’est le principe fondamental d’un modèle pour qu’il ne soit pas virtuel mais relié au monde réel. Certains imaginent qu’il est difficile de faire des prévisions au motif que les phénomènes observés relèvent d’une temporalité longue et qu’il n’est pas possible d’avoir recours à la méthode expérimentale en laboratoire. Or les statisticiens savent que la mathématique n’est qu’un langage et qu’elle n’a pas le sens du passé et du futur. Ils s’appuient donc sur ce qu’ils appellent « l’hypothèse d’ergodicité », utilisée depuis le 19ème siècle : elle permet de remplacer une série d’expériences par une seule, de durée suffisamment longue. Il suffit de traiter le passé comme un futur. C’est, en quelque sorte, une « rétro-prévision ».

4.2- Réflexions méthodologique sur le système climatique planétaire.

A titre d’exemple, parmi les multiples systèmes complexes planétaires, ces principes peuvent aider à prendre du recul sur les questions d’ordre climatique :

  • Les indicateurs climatiques

De manière assez unanime, et à part quelques climato-sceptiques peu crédibles, tout le monde retient la température globale terrestre, comme effet détecté, et comme facteurs causaux éventuels, l’irradiance solaire, les émissions de CO2 et l’activité volcanique. Vouloir prendre d’autres indicateurs comme celui de la hausse du niveau des océans risquerait d’être approximatif. Le niveau des océans est en effet impacté par d’autres facteurs internes au système : les mouvements de la tectonique des plaques qui peuvent faire varier le niveau des océans dans certaines régions (a), les variations de pressions atmosphériques colossales dans les régions du pacifique sud touchées par les phénomènes El Nino et El Nina (b), ou les mécanismes de la circulation thermo-haline qui sont si puissants qu’ont les qualifie de « tapis roulant » au cœur des océans (c).

  • L’historique des données climatiques

Le G.I.E.C. est-il légitime à se limiter à 150 ans d’observations[8] ? Ce type de pratique revient à occulter la période chaude médiévale puis le petit âge glaciaire du xve à la fin du xixe siècles au moment de la Bérézina. Pour expliquer ces variations, même un non spécialiste, avec son propre bon sens, peut comprendre qu’il est nécessaire de retenir un minimum d’observations sur mille ans.

  • La structuration des modèles climatiques

Presque tous les modèles climatiques utilisent des modèles à transfert d’énergie, (Energy Balance Model – E.B.M.) fondés sur les principales lois de la physique. Il en existe plusieurs types. 
Toute la question est alors de savoir à quel espace appliquer ces lois.
(a) La première possibilité est d’englober, en un seul système, la globalité de la mécanique climatique terrestre.
(b) Le G.I.E.C., quant à lui, l’applique à plus de deux cent mille sous-ensembles sous-forme de « planètes numériques » constituée de cubes d’océans de profondeur, de cubes de montagne, ou de toundras, des cubes de haute ou de basse atmosphère, etc …. Malheureusement, la complexité des transferts d’énergie d’un cube à l’autre est telle que les sources d’erreur augmentent, car   la complexité engendre l’imprécision.

Ajoutons qu’il ne suffit pas qu’une loi physique, par exemple l’effet de serre, soit vérifiée en laboratoire pour qu’elle suffise à structurer un modèle climatique. En effet, les perturbations colossales des masses d’air peuvent rendre plus complexes le phénomène de l’effet de serre : les masses d’air sont brassées avec une ampleur colossale par les mouvements verticaux des alizés dans les régions tropicales. Ils renvoient des masses d’air chaud, donc émettrice d’infra rouges, à des altitudes où les concentrations de CO2 sont plus faibles. C’est ce qui explique, paradoxalement, que c’est au niveau des tropiques, là où la planète est la plus chaude, qu’elle émet dans le cosmos le plus d’infra rouges[9] !

Par ailleurs, le G.I.E.C., lui-même, reconnait qu’il est conduit à éliminer certains facteurs pour limiter la complexité, en particulier le rôle des nuages : dans leurs modèles, le G.I.E.C.  ne retient que « des conditions de ciel clair[10] … ». Pourquoi cela? Parce que, dit le G.I.E.C., « l’introduction de nuages compliquerait grandement les objectifs de la recherche[11]. » Or la recherche devrait se fixer comme mission de faire des prévisions malgré la complexité du système ! Pourtant, tous les climatologues reconnaissent que la vapeur d’eau est également un gaz à effet de serre et que les nuages sont un facteur de rétroaction interne fondamental.
Ce n’est pas une raison pour introduire un phénomène comme El Nino[12] dans les facteurs causaux[13]. Or, il est connu que ces oscillations océano-atmosphériques du Pacifique sud ne sont que des boucles internes de la mécanique climatique, et ne sont pas la cause des variations longues.

Il faut, enfin, structurer le modèle en utilisant des calculateurs avec des algorithmes mathématiques. Le G.I.E.C. qualifie cette étape de « détection-attribution », c’est-à-dire la détection d’un effet et son attribution à une cause. Mais comment s’expliquer que le G.I.E.C. dise que cela « n’exige ni n’implique que chaque aspect de la réponse au facteur causal en question soit correctement simulé[14] » ?

Le G.I.E.C. aborde cette problématique de la « détection-attribution » en utilisant des modèles de planète virtuelle. Les modèles qui travaillent sur un seul système climatique global considèrent que les nuages font partie du système mais ne cherchent pas à expliquer les mécanismes interne de rétro-causalité. Ils s’attachent à l’essentiel : non pas expliquer les relations de cause à effet entre les signaux extérieurs au système, mais les quantifier pour faire des prévisions.

  • Le paramétrage des modèles climatiques

Les modèles référencés par le G.I.E.C. introduisent des paramètres, par exemples, la sensibilité de la température à la variation d’émission de CO2 qu’ils exploitent ensuite dans leurs calculs, ou la viscosité des fluides dans les transferts d’énergie d’un cube à l’autre, ou encore des coefficients d’évaporation en fonction de l’état de la mer ou des vents.
Une première méthode consiste à faire des études théoriques et spécifiques pour estimer a priori ces paramètres et les introduire dans le système, avec des degrés d’imprécision qui s’accumulent.
Une autre méthode consiste à laisser le système calculer lui-même quelques-uns de ces paramètres sans aucun a priori,  à partir de l’observation des faits et non à partir d’études scientifiques préalables.
Le risque de l’approche des modélisateurs du G.I.E.C. est d’être partial. D’ailleurs un des théoriciens de la modélisation, faisant autorité dans la communauté du G.I.E.C., a fait une enquête et a reconnu que 22 des 23 principaux centres de modélisation climatiques qu’il a interrogés paramétraient leurs modèles « pour obtenir les propriétés souhaitées »[15] ! Pourtant, le principe d’une méthode scientifique est de ne pas préjuger des résultats. Les calculs menés par le G.I.E.C. sur ces paramètres sont d’ailleurs d’une très grande opacité. Il faut une solide expertise scientifique pour arriver à reconstituer certains paramètres comme les sensibilités climatiques retenues par le G.I.E.C.
A contrario, les modèles ne cherchant à identifier qu’un seul système global, parviennent, grâce aux tests d’hypothèses, à calculer les paramètres de sensibilité de la température au CO2, d’irradiance solaire ou d’activité volcanique. C’est ce qui explique que l’utilisation de modèles par identification conduit à des sensibilités complètement différentes de celles du G.I.E.C. Bien entendu, une modélisation sur 150 ans d’observation ne conduit pas aux mêmes sensibilités que celles calculées sur 1000 ans de données. 

  • La quantification des relations de cause à effet en matière de climat

Nécessairement, ces différences d’approche de paramétrage vont permettre ou non des quantifications précises des relations entre les signaux retenus.
La modélisation alternative fondée sur l’identification d’un système unique global exploite avec rigueur ses tests d’hypothèses. Sa conclusion est que

« l’hypothèse, selon laquelle l’activité humaine n’aurait pas d’effet significatif, ne peut pas être exclue... Avec un taux de certitude significatif de 90%...,  on doit considérer comme un fait établi que l’activité solaire, en tant que variable explicative causale, constitue l’explication première du « changement climatique »[16].

Le G.I.E.C., travaillant sur une planète numérique multicellulaire, invoque une probabilité de 95% que le réchauffement soit d’origine humaine. L’auteur de cet article a participé à un débat avec deux représentants du G.I.E.C. à qui il était demandé par écrit les références du calcul de 95%. La réponse écrite a été qu’il ne s’agissait pas d’une probabilité calculée mais d’une probabilité subjective. Les rapports du G.I.E.C. le confirment : « les probabilités "Objectives" et "Subjectives" ne sont pas toujours explicitement distinguées »[17]. Peut-on parler de chiffrage et de quantification avec de telles approches ?

  • Les prévisions et les réalisations climatiques

Dire que la gravité et l’urgence des enjeux sont telles qu’on n’a pas le temps de vérifier si les modèles auront raison ou tort, relève d’une forme d’esquive. Il  suffit de faire, avec les modèles, des « retro-prévisions ». Il est possible de tester les sensibilités retenues par le G.I.E.C. à partir des observations faites sur 150 ans et de reconstruire sur 1000 ans l’histoire climatique antérieure à 1880. Le Giec a publié un résultat de ce type[18]. Il ne dégage qu’un flou effaçant les variations que l’histoire a connu pendant l’« optimum médiéval » du xe au xive siècle et le « Petit âge » glaciaire du xve au xviiie siècle. Ce n’est pas être provocateur que de dire que si un modèle n’est pas capable de restituer l’historique passé, c’est qu’il est inefficient à prévoir le futur

4.3- Conclusion

Curieusement, des centaines de publications, chaque année, font état de travaux sur l’impact de l’activité solaire sur le climat mais ne sont pas référencées dans les rapports du G.I.E.C. Il est pourtant assez  aisé d’en prendre connaissance. Il suffit d’utiliser les  moteurs de recherche internet avec quelques mots clefs, de préférence en anglais, comme « Elsevier [19] », « soleil », « rayons cosmiques ». En deux heures de recherche, il est aisé d’avoir  accès à ces études et d’en  lire les protocoles et les conclusions.
Ainsi, donc, nous ne considérons pas qu’il soit scientifiquement fondé de dire que le “climat est un bien commun qu’il faut protéger”, au sens où l’homme n’a pas plus la capacité de modifier le climat qu’il n’aurait d’agir sur la pesanteur ou le magnétisme terrestre.

5- Le concept de « bien commun » défini par un prix Nobel

Une "théorie des communs", depuis peu, s'est constituée autour  de la recherche de solutions pour faire face aux impasses et aux apories d'une économie accusée d'être financiarisée et dans laquelle nous serions englués. Une quinzaine d'universitaire ont publié, en 2015, un ouvrage collectif: "Le retour des communs, la crise de l'idéologie propriétaire", dirigé par Benjamin Coriat[20]. Le titre à lui seul est un programme.

5.1- "Biens communs": la sémantique n'est pas l'essentiel

Qu'est ce donc qu'un "bien commun"? L'article indéfini sous-tend qu'ils sont nombreux.
Un prix Nobel américain, P.A. Samuelson, a bâti une typologie des biens à partir de deux indicateurs de rivalité et d'excluabilité : 
- La Rivalité d’un bien
Un bien est rival quand sa consommation par un individu limite, ou même interdit sa consommation par tout autre individu. Il est non rival, si plusieurs personnes peuvent utiliser ce bien sans ce gêner
- L’excluabilité d’un bien
Un bien est excluable quand on peut facilement priver quelqu’un de sa consommation. Il pourra, par exemple suffire d’en augmenter le prix ou de créer une loi avec cet objectif. A l’inverse, par exemple, l’air qu’on respire est un bien inexcluable. 

En croisant ces deux indicateurs,  deux par deux, P.A. Samuelson il a proposé une matrice dans laquelle il définit en particulier ce qu'est un bien commun  (voir Fig. 1)
Certains regrettent que le vocabulaire international retenu soit source de confusions:
- Le concept de "biens communs", au pluriel, relève du matériel, du palpable, de l'observable, alors que le "bien commun", au singulier, est d’ordre immatériel, éthique.
- Le mot "biens publics", en français, renvoie à la sphère étatique, alors que, dans  le monde anglo-saxon, le mot évoque quelque chose détenu par le public.
Ces confusions ont pu conduire à proposer une sémantique inspirée de l'agir économique.

D'autres n'attachent pas d'importance à cette sémantique, dans la mesure où tout n'est là qu'une question de degré: les frontières entre chaque catégorie sont poreuses et tous les biens non excluables pourraient regroupés en une seule catégorie sous le nom de "biens publics".

5.2- "Biens communs": un a priori de gouvernance?

Cette "disputatio" sémantique est d'autant moins essentielle que "les caractéristiques des biens ne sont pas des données naturelles"[21].
En réalité, tout dépend de choix politiques qui peuvent faire glisser un bien d'un statut à un autre. En effet, un commun se définit au carrefour de trois considérations:
- Les ressources de communs
- Les liens entre les participants aux communs
- Le mode de gouvernance des droits et obligations s'imposant aux participants. "Les "communs" se définissent essentiellement par le statut et le régime juridique qui sont associés à ces systèmes de biens"[22].

Concrètement, on ne voit pas bien en quoi le climat, ou l’atmosphère qu’on respire, serait un bien rival, sauf à considérer que c’est le rejet de CO2 dans l’air qui limiterait un autre consommateur dans ses propres rejets. Mais il y a là un postulat scientifique qui, par simple consensus, donne au climat le statut politique de « bien commun ».
Que penser également du concept de « maison commune » ? S’agit-il de la planète en tant que « bien commun ». En quoi la planète serait-elle un bien « rival » ? Il y aurait une forme de malthusianisme à le penser.

5.3- Les communs: a priori et sous-entendus

Il y a de nombreux a priori dans la théorie des communs:
- La question de la non renouvelabilité des ressources.
- L'idée que la propriété n'est pas un droit, mais une simple fonction sociale (Léon Duguit). La réflexion anthropologique n'est-elle pas un peu trop rapide?
- Le concept de gouvernance polycentrique très idéalisée
- L'attendu qu'une communauté disposerait toujours des compétences nécessaires à une bonne gestion. L'idéologie oriente trop souvent les instances scientifiques pour qu'on s'interroge sur "la supériorité du commun, y compris du point de vue de l'efficacité économique, s'impose clairement"[23].
- L'affirmation des bienfaits du consensus.
Il y a dans ces concepts une forme d'altermondialisme évoqué par  Olivier Weinstein qui réfléchit aux conditions à mettre en œuvre "si l'on souhaite faire des communs un dépassement du capitalisme actuel"[24]

Le travail et la monnaie sont curieusement absents de la plupart des analyses sur le sujet des communs. La raison en est la conception naturaliste des biens communs qui accepte implicitement l’un des postulats fondateurs de la théorie économique standard : la neutralité de la monnaie, conçue comme un simple instrument technique facilitant les échanges, et non comme la cristallisation d’un rapport social de pouvoir.

5.4- Les communs dans l’Antiquité

Marie-Alice Chardeaux, dans une thèse parue en 2006 intitulée "les choses communes" en distingue deux: 
- Les "Res Communis"
Ce concept de « chose commune », dans le code civil (art 714), est un héritage du droit romain : « il est des choses qui n’appartiennent à personne et dont l’usage est commun à tous » (l’air, la pluie, l’eau de mer,…).  Par nature, elles ne sont pas appropriables
- Les "Res Nullius"
Il s’agit de choses qui n’appartiennent à personne. Elles sont appropriables par le premier venu. Elles n’ont pas nécessairement vocation à demeurer communes.

5.5- Les "communs" dans Laudato si

Laudato si a résolument adopté la sémantique postmoderne : « Le climat est un bien commun, de tous et pour tous » (§ 23) et la terre est présentée comme un "bien commun" global (§ 21). Le Compendium de la doctrine sociale de l'Église parlait plutôt de « l’environnement: un bien collectif » (§ 466). Les promoteurs de la théorie des communs s'en réjouissent d'autant plus que l'encyclique insiste sur la nécessité d'une gouvernance contraignante, "de régulations et de contrôles suffisants" (§ 29), de "mécanismes de contrôle, … de sanction en cas de manquement " (§ 167),  d’un "pouvoir pour sanctionner" (§ 175). Le pape souligne explicitement le besoin d'un « accord sur les régimes de gestion, pour toute la gamme de ce qu’on appelle les "biens communs globaux"» (§ 174).
Il ne faut pas s'étonner de cette rédaction puisque deux membres et conseillers de l'Académie pontificale des sciences sont très sensibles à la "promotion des communs":
- Michel Bauwens, diplômé en Relations politiques- Relations internationales à l'université libre de Bruxelles. Il parle de « plan de transition vers les communs … en attente d'une économie fondée sur la "commonisation" de la terre».
- P. Dasgupta, est l'auteur de travaux sur l' "exploitation des communs"[25], tout en étant un membre très actif du Giec.

Pourquoi, dans Laudato si, le mot subsidiarité n'est-il  prononcé qu'une fois à propos de la gouvernance mondiale, là où les deux concepts étaient systématiquement associés dans Caritas in Veritate? Comment peut-on parler de gouvernance mondiale -et donc de retour des communs- sans parler de subsidiarité? Cela nécessiterait des éclairages. 

5.6- Du communisme à la promotion des « communs »

Le dissident roumain, Radu Portocala en 2003, raconte comment, n’appréciant pas à leur juste valeur les bienfaits du socialisme réel, il fut autorisé, en 1977 à quitter la Roumaine.

« Arrivé enfin à Athènes – dans le monde libre, comme on disait alors –, j’avais une certitude absolue : je n’allais plus jamais être confronté aux misères et aux absurdités que j’avais connues sous le régime Ceausescu (1965-1989). Comment pouvais-je anticiper ce qui allait suivre et imaginer que le monde libre allait commencer la construction minutieuse d’un carcan dans lequel il s’enfermerait pour mieux mourir d’étouffement ? ».

Radu Portocala analyse les risques d’un retour du communisme sous un autre nom : « l’avenir ne surgit jamais du néant, mais il est une sorte de projection du passé, dont il porte les traces. ».  Il explique que « l’utopie redevient légitime et l’on peut, en son nom, recommencer à organiser l’avenir […] Si un jour le communisme déferle de nouveau sur le monde, son point de départ ne pourra être, cette fois-là, qu’ici, en Occident ».
La séduction opérée par le messianisme temporel du communisme, proche en apparence de la quête évangélique, n’aurait-elle pas d’égale le plaidoyer de l’écologisme aujourd’hui pour la théorie des « communs » ? 

5.7- Care et théorie des biens communs.

En quoi l’éthique du care et la philosophie morale des communs sont-ils à rapprocher ?
Le care est « une activité caractéristique de l’espèce humaine qui inclut tout ce que nous faisons en vue de maintenir, de continuer ou de réparer notre « monde » de telle sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde inclut nos corps, nos individualités (selves) et notre environnement, que nous cherchons à tisser ensemble dans un maillage complexe qui soutient la vie »[26].

Il y a dans la philosophie du Care, une dialectique de la vulnérabilité qui inverse le rapport "fort/faible": L’ensemble de la communauté internationale nous pousse, progressivement, dans une éthique très contestable, celle de l’éthique de la responsabilité [27].

Elle inclut, bien sûr, une éthique de la solidarité, une éthique du respect des droits de l’homme, mais sans se poser la question de savoir de quel homme on parle, une éthique du Care qui peut être bonne, mais qui, on l’a vu dans un précédent paragraphe, n’est pas suffisante, dans la mesure où elle relève d’un certain relativiste de ce qui mérite un soin et de ce qu’est le soin à apporter.
Pourquoi cette éthique de responsabilité a-t-elle des limites ? Parce que si, pour des raisons économiques, il advient qu’on ne puisse plus financer notre solidarité, on s’enferme dans cette logique du fort et du faible, et on exerce notre solidarité à la seule hauteur de nos moyens financiers.
Or, plus se développe le concept d’éthique de responsabilité, plus on assiste au paradoxe suivant que Mgr d’Ornellas explique ainsi :

Cette dialectique du fort et du faible se retourne, et voit le faible assigner le fort en responsabilité et en réparation. Le faible est considéré comme dépourvu de responsabilité. Il exige simplement que la loi nomme la responsabilité du fort et le fort doit réparer. La vulnérabilité, d’une certaine manière, se venge en ayant demandé de pouvoir bénéficier de cette responsabilité, c’est-à-dire de la protection, de l’accueil, du progrès scientifique [28].

Le pauvre serait-il donc plus vulnérable que celui qui l'assiste. Une approche trop simpliste se limitant à refuser la vulnérabilité peut nous laisser croire que nous faisons partie des non vulnérables. Même à titre personnel, on risque d’être contaminé par une forme d’arbitraire et de discrimination : se considérer moins vulnérable que le vulnérable. Notre dialectique devient très vite celle du fort et du faible, celle du normal et de l’anormal. Mais au regard de quelle norme ?

La théorie des communs répond à la même philosophie que celle du Care : organiser la gouvernance des biens pour que nous puissions y vivre aussi bien que possible.  Les biens naturels ne sont pas communs par essence, mais deviennent « communs » en fonction de la gouvernance qu’on leur attribue.  C’est, en définitive, l’éthique du care qui va fonder la dite gouvernance.

  • En matière de santé et de biologie, l’Éthique du care ne prend pas en compte la valeur propre de l’homme qui est à l’image de Dieu. Telle est la source de sa dignité. Le Christ a endossé toutes les vulnérabilités de l’homme jusqu’à en mourir. Tout homme qui prend soin d’autrui, quel que soit l’état de sa santé, est lui-même vulnérable. Le soignant et le soigné sont en fait solidaire de leurs vulnérabilités réciproques. 
  • En matière d’environnement, l’Éthique du care souffre d’une lacune du même ordre : Le soin qu’on porte à une créature quelle qu’elle soit, doit intégrer sa valeur propre en tant que créature de Dieu. Dieu créateur a renoncé à une part de l'exercice de sa toute puissance en donnant à l'homme une mission de co-créateur. Mais l'homme devient démiurge, en voulant "prendre soin de la planète" jusqu'à prétendre que l'homme évitera ainsi qu'advienne une apocalypse. Il sélectionne ce qui lui semble mériter un soin comme pour prouver sa toute puissance. Prendre soin de la planète devient prioritaire par rapport à la reconnaissance de sa propre vulnérabilité.  

Dans l’éthique du care environnemental, on a beau se soucier de telle ou telle créature, s’en sentir responsable, développer toutes sortes de compétence à cette fin, et même ressentir qu’on est bénéficiaire du soin environnemental, tout est vain si on oublie la dimension eschatologique du cosmos. Seul le Christ récapitulera l’univers aux derniers temps.

6- Écologie : Où est passé le "bien commun" ?

Autant les biens à destination universelle relèvent de l’addition, car on peut consommer l’un sans l’autre, autant le "Bien commun" relève de la multiplication de plusieurs principes. Si l'un vient à être abandonné par une société, c'est l'ensemble du "Bien commun" qui est menacé. Faut-il encore avoir conscience des principes constitutifs de ce "Bien commun" qui est la dimension sociale et communautaire du bien moral.  
Ces principes découlent des inclinations les plus élevées de l'homme. On peut en énumérer quelques uns:

  • Le principe de vérité:

C’est un élément essentiel du Bien commun, car c’est en obéissant à la vérité qu’on devient réellement libre. En cela, la vérité a une vertu d’efficacité considérable. Aucun savoir n'est exclu, en raison de la part de vérité dont sont porteur les sciences, qu’elles soient naturelles, sociales ou humaines. 
En écologie, le recours aux sciences du complexe devient de plus en plus nécessaires. Les sciences climatiques, celles de la physique quantique, sont très récentes et le recours au consensus est totalement insuffisant en matière de preuve. Le débat contradictoire, essentiel, doit être aidé par les autorités intentionnelles, par exemple en finançant le recours à des « équipes rouges » dissidentes en contrepoint des « équipes bleues » défendant le consensus ambiant.
Faute de cela, il est probable que le climat ne sera ni un "bien commun" nécessitant une gouvernance climatique, ni conforme au "bien commun" dans la mesure où les milliers de milliards dépensés pour le fonds climatiques seront un alibi mensonger et donc injustes.

  • Le principe de dignité

La dignité de l'homme est un principe supérieur à la liberté individuelle. Au nom de ce principe, on comprend que le droit à la vie n'a rien à voir avec la qualité de la vie. La dignité est ce qui reste quand on a perdu toutes les raisons d'être traité avec dignité.
En écologie, une atteinte gratuite à la vie des créatures non humaines peut être vue comme source d’une souffrance animale ou d’une réduction de diversité végétale. Le plus grave est ailleurs : la négligence dans la charge de garder une relation adéquate avec les créatures non humaines  détruit ma relation intérieure avec celui qui pose de tels actes inutiles. Il  y a là une atteinte à la dignité personnelle de leurs auteurs.

  • Le principe de justice

Ce qui est "juste" n'est pas déterminée par la loi ou une convention, mais par l'identité profonde de l'être humain. En cela la justice découle du principe de dignité.  Solidarité et justice s'élèvent au rang de vertus sociales fondamentales parce qu'elles se situent dans une dimension orientée par excellence vers le Bien Commun.
En écologie, il peut être illusoire de prétendre agir contre les causes des catastrophes naturelles (volcans, climat, ozone,  séismes ou tsunamis, …). En revanche les plus pauvres souffrent de façon injuste des conséquences des catastrophes naturelles. Le développement économique est un chemin leur permettant de financer des solutions d’adaptation.

  • Le principe de beauté.

L'idée du beau tient par un lien étroit aux idées de vrai, de bien, d'ordre, d'harmonie et de perfection. Elle s'adresse à tout l'homme à la fois, aux sens, à l'esprit et au cœur. 
En écologie, respecter le beau est un accès au vrai, à la méditation sur le fait créateur. La contemplation de la beauté de la nature est ainsi une indication de ce qui peut rendre bon notre agir écologique.
La beauté du monde naturel est un appel à ce que soit poursuivi le Bien Commun universel de la création toute entière.  

  • Le principe de gratuité

La vie est un don. Quand la consommation devient un droit, le gaspillage satisfait le goût d’une appropriation égoïste au lieu d’être une ressource de vie. Quand la vie devient un droit, la dignité disparaît. La vie est un don avant d’être un droit.
Gratuité et logique du don doivent trouver leur place à l’intérieur de l’économie. Ces vertus nous rendent responsable d’autrui et donne une dimension spirituelle au bien matériel. Dans l’échange, je suis “ton créancier” et autrui est “mon débiteur”. Dans le don, je deviens “ton obligé” et autrui devient “mon frère”. Ce principe s’applique bien à l’écologie : considérer la nature comme un don nous oblige et nous rend responsable. Le concept de "droit des animaux" reste étroit et de l’ordre du contractuel insensé entre un homme et l’animal, alors que la relation homme et créatures non humaines est de l’ordre de l’alliance, c'est-à-dire du co-créateur qui se donne en se mettant au service de sa co-créature.
Mais cette responsabilité ne peut s’exercer qu’avec le souci d’agir en vérité, y compris scientifique.

  • Le principe de subsidiarité

C’est au nom de ce principe que les institutions ont le devoir de prendre soin, outre de la famille,  de toutes les expressions associatives de type économique, social, culturel, sportif, récréatif, professionnel, politique, qui rendent possible la participation sociale de chacun.
En écologie, la subsidiarité contribue au Bien Commun. Le concept même de limites planétaires, non scientifiquement fondées, entretien l’idée qu’à problème mondial, il faudrait une gouvernance mondiale peu compatible avec le principe de subsidiarité. Une écologie subsidiaire, au contraire, privilégiera le penser local pour un agir local.

  • La vertu d’espérance

Aucune société ne peut vivre sans une perspective d’avenir. Tout catastrophisme est un bon moyen d’installer un messianisme consistant à asservir le « Moi psychique » des personnes. Le Moi se construit dès la plus petite enfance et permet l’autonomie psychologique vis-à-vis d’autrui et également vis-à-vis de ses propres pulsions. Aucune perspective d’avenir à une société qui a perdu la mémoire de son passé. L’écologie, avec sa tendance à pratiquer le « noble mensonge » ce contribue pas au bien commun

  • Le principe de transcendance

Une écologie ne peut faire l'économie d'une réflexion métaphysique sur la destinée de l'homme. N'y a-t-il pas une écologie qui mériterait de respecter la nature déifiable de l'homme au sens de Saint-Irénée

7- Conclusion

Aucune écologie positive ni développement durable ne seront possibles, s’il n’y a pas des hommes politiques fortement interpellés dans leur conscience par la perspective d’un Bien Commun fondé sur ces principes.
Dans un État démocratique, où les décisions sont prises d'ordinaire à la majorité des représentants de la volonté populaire, le Politique est tenu d'interpréter le Bien Commun de son pays, non seulement selon la majorité, mais dans la perspective du bien effectif de tous, y compris de ceux qui sont en position de minorité.
Interpréter le Bien commun, ce n’est pas faire appel à un consensus pour faire croire que le climat est un « bien commun ». Il ne l’est pas puisqu’il n’est pas « rival ». Il ne l’est pas plus que le serait la pesanteur !


[1]Benoit XVI et Cardinal Sarah "Des profondeurs de nos coeurs" (Fayard, janv 2020, p.169)

[2] https://fr.wikimini.org/wiki/Climat

[3] https://www.cnrtl.fr/definition/pesanteur

[4] https://www.cnrtl.fr/definition/magn%C3%A9tisme

[5] https://www.cnrtl.fr/definition/lumi%C3%A8re

[6] Jeremy Mould, Syed A. Uddin de la Swinburne University of Technology

[7] L'inclinaison de l'axe de rotation des planètes serait due  à leur processus de formation ET à leur histoire. D'ailleurs ces inclinaisons sont assez différentes d'une planète à l'autre.
Une planète se forme par collision et accumulation de "proto-planètes". Ces proto-planètes tournaient sur elles-mêmes dans des sens et des directions variés. Le mouvement de rotation qu'elle a une fois formée est le résultat des collisions et des mouvements de rotation initiaux.
Par la suite, cette inclinaison peut varier un peu sous l'influence des autres planètes, mais tout cela est très difficile à calculer et à modéliser. L'axe de rotation de la planète Mars aurait ainsi changé fortement d'inclinaison au cours de l'histoire, ce qui aurait provoqué d'énormes variations climatiques. Pour la Terre, les variations de l'axe d'inclinaison sont faibles (mais expliquent en partie les périodes de glaciation) car la Lune a un effet stabilisateur sur l'ensemble du système Terre-Lune.

[8] GIEC-IPCC, WG1 Fifth Assestment Report, Chap. 10, Fig. 10.1, p. 107/131

www.climatechange2013.org/images/report/WG1AR5_SOD_Ch10_All_Final.pdf, (consulté le 28/08/19)

[9] Les cameras à  infrarouge (source : https://www.youtube.com/watch?v=f7QttjGu628 , consultée le 9.10.2019),  mesurant les émissions de la terre à partir de satellites, montrent précisément que c’est dans les zones tropicales que la terre émet le plus d’infrarouges.  L’effet de serre n’agit donc pas en réchauffant l’atmosphère par absorption du rayonnement infrarouge émis par la surface, comme on l’enseigne en classes de SVT, avec la bénédiction du GIEC. Au contraire, il agit en refroidissant l’atmosphère par émission d’infrarouges à haute altitude. Plus la concentration de GES est forte, plus l’altitude d’émission est élevée, et plus la surface doit être chaude pour générer une circulation atmosphérique capable de transférer à plus haute altitude un même flux énergétique à l’équilibre.  Conceptuellement, les climatologues prennent le problème à l’envers. Pour des raisons calculatoires, ils adoptent comme point de départ l’émission infrarouge de surface, et ils se focalisent sur le transfert radiatif à travers l’atmosphère, alors que le cheminement causal est inverse.

[10] Giec-IPCC “Most intercomparison studies on RF of greenhouse gases are for clear-sky” IPCC, WG1 Fifth Assestment Report,  § 8.3.1, p. 8-18/124, ligne 17,

www.climatechange2013.org/images/report/WG1AR5_SOD_Ch08_All_Final.pdf (consulté le 28/08/19)

[11]The introduction of clouds would greatly complicate the targets of research”  ibid., ligne 18.

[12] Phénomène atmosphérique et océanique complexe et périodique observable dans les zones pacifiques tropicales. Son origine est assez mal connue.

[13] Giec-Ipcc, WG1AR5, Fifth Assessment Report, chapter 10, Fig 10.5, p 111/131 ,

www.climatechange2013.org/images/report/WG1AR5_SOD_Ch10_All_Final.pdf (consulté le 28/08/19)

[14]Attribution does not require, and nor does it imply, that every aspect of the response to the causal factor in question is simulated correctly”.

GIEC-IPCC, “Climate Change 2013 - The Physical Science Basis: Woking Group 1 contribution to the fith assesment report of the IPCC” , p. 873,

 www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/WG1AR5_Chapter10_FINAL.pdf (consulté le 28/08/19)

[15] «22 of 23 groups reported adjusting model parameters to achive desired properties such as radiation balance at the top of the atmosphere”, source: Frédéric Hourdin, The Art and Science of Climate Model Tuning  (L’art et la science du réglage des modèles climatiques), American Meteorological Society , 9 juillet 2016, https://journals.ametsoc.org/doi/full/10.1175/BAMS-D-15-00135.1 , (consulté le 18/08/19)

[16] Publication, intitulée Earth climate identification vs. anthropic global warming attribution ( Identification du système climatique vs. détection et attribution » et référencée par « ScienceDirect », revue, dans les règles, par les pairs du comité de lecture de Annual Reviews in Control (ARC), une des sept revues scientifiques de l'IFAC, Fédération internationale qui regroupe des milliers d'experts en contrôle, automatique et identification des systèmes complexes. www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1367578816300931?via%3Dihub (consulté le 28/08/19)

[17] Giec-Ipcc, “Objective and subjective probabilities are not always explicitly distinguished”. Cette affirmation est le titre exact de la section 2.6.2 du  Third Assessment Report of IPCC , “Contribution of the Working Group II: Impacts, Adaptation and Vulnerability”,  p. 129, 

www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/03/WGII_TAR_full_report-2.pdf (consulté le 28/08/19)

[18] Giec-Ipcc, AR5, Working Group 1, The Physical Science Basis, Report Graphics- Technical Summary- Box TS.5, fig 1-b,  http://www.climatechange2013.org/report/reports-graphic/ts-graphics/ (consulté le 28/08/19).

[19] Leader mondial de la diffusion des publications scientifiques soumises à ces comités de lecture.

[20] "Le retour des communs, la crise de l'idéologie propriétaire", dirigé par Benjamin Coriat , Éditions Les Liens qui Libèrent (LLL)

[21]  (Olivier Weinstein, p.72) in "Le retour des communs, la crise de l'idéologie propriétaire", dirigé par Benjamin Coriat , Éditions Les Liens qui Libèrent (LLL)-

[22]  (Benjamin Coriat, p. 32) in "Le retour des communs, la crise de l'idéologie propriétaire", dirigé par Benjamin Coriat , Éditions Les Liens qui Libèrent (LLL)-

[23]  (O. Weinstein, p. 78) in "Le retour des communs, la crise de l'idéologie propriétaire", dirigé par Benjamin Coriat , Éditions Les Liens qui Libèrent (LLL)-

[24]  (O. Weinstein,  p. 83) in "Le retour des communs, la crise de l'idéologie propriétaire", dirigé par Benjamin Coriat , Éditions Les Liens qui Libèrent (LLL)-

[25] Dagusta (March 2019, tome 72, Environmental and Resource Economics)

[26]  Source : Pascal Lombard, « GOUVERNANCE DES COMMUNS ET ETHIQUE DU CARE : L'EMERGENCE DE NOUVEAUX RAPPORTS A LA TERRE »

[27] Rappelons que le philosophe Max Weber a développé la distinction entre l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité. La première a le souci du résultat d’un acte d’assistance, alors que la seconde n’est fondée que sur l’étude sociologique des conséquences d’une décision généralement d’ordre politique.
L’éthique de conviction se préoccupe des sources présidant à l’action, Vérité, Liberté et conscience objective des résultats de l’acte alors que l’éthique de responsabilité accepte de prendre subjectivement conscience des risques et des conséquences prévisibles qu’entraîne logiquement toute décision, analyse qui s’appuie sur une estimation raisonnée, mais qui n’en reste pas moins subjective. La moralité des responsabilités subjectives n’annule pas la moralité objective d’un fait. 

[28] Colloque sur la bioéthique à Paray-le-Monial le 12 novembre 2011

Commentaires  

# CHENEBEAU Michel 19-12-2019 14:42
A qui s'adresse ces commentaires ?
Certes il y a une petite incertitude sur les causes anthropiques du changement climatique, mais curieusement vous ne parlez pas de l'effet de serre qui est lui bien réel (cf vérenda). La majorité des humains (dont je suis) est bien incapable de se faire une idée scientifique sur cette question. Par contre je considère que notre mode de vie, qui nous a pourtant apporté à la majorité d'entre nous une qualité de vie indéniable, arrive à ses limites. Donc si nous regardons la pollution de l'air, de la terre, de la mer et l'extinction des espèces, nous avons tout intérêt à revoir notre mode de vie et à viser la sobriété (voir une certaine décroissance) que recommande l'encyclique Laudato si, et ceci pour le plus grand bien des générations à venir.
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# les2ailes.com 19-12-2019 18:12
A qui s'adresse ces commentaires? Bonne question. Peut-être à moi-même pour affûter ma propre pensée. Peut-être à vous-même pour engager un dialogue.
Une chose est sûre; "l'effet de serre est lui bien réel". Mais je suis prêt à vous démontrer que dans la mécanique climatique, cet "effet" n'a RIEN A VOIR avec une véranda. Je me demande même si le Giec comprend quelque chose à l'effet de serre. Vous m'encouragez à publier un article sur ce sujet qui montrera que ce n'est pas une "petite incertitude qui existe sur la cause anthropique, mais une grosse certitude sur la cause solaire.
En ce qui concerne les "limites planétaires", je vous recommande de prendre du recul en lisant chacun des 9 articles consacrés aux "9 limites planétaires"
http://www.larminat.fr/les2ailes/index.php?option=com_content&view=article&id=99:malthus-revient-avec-des-limites-planetaires-10-un-concept-non-fonde&catid=49&Itemid=110
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