La vague verte qui a submergé les grandes villes françaises montre l’urgence de réinventer une écologie de droite. Faut-il encore savoir ce que droite veut dire.
Droite et gauche s’opposent comme personnalisme et humanisme, liberté et contrainte, responsabilité individuelle et irresponsabilité des structures qui n’ont de responsabilité que celle des membres qui les composent, dignité du « Je » et relativisme du « Nous », liberté de conscience et procédures de consensus collectives. Cette différence trouve ses fondements dans l’origine même de l’homme.

Analyse "les2ailes.com"

Une Écologie de droite : donner à chacun les moyens de se forger son propre jugement.

Se réfugier derrière une prétendue incompétence scientifique relève d’une forme d’esquive confortable. Or, en sciences, en climatologie, en épidémiologie ou en toxicologie, un débat n’est jamais clos. C’est pourquoi, il faut institutionnaliser, sur fonds publics ou privés, le financement d’équipes rouges, couleur de la dissidence, pour rechercher les failles dans les travaux des équipes bleues, couleur du consensus ambiant. Cette pratique dite « Blue team / Red team » est classique dans les partis politiques, les armées, les entreprises ou les instituts de recherche de certains pays. La dissidence scientifique fait avancer la vérité et ne peut être laissée à des bénévoles ou des amateurs de postures personnelles.
Aucun leader, enseignant ou journaliste ne devrait se draper dans la posture rouge ou bleue s’il n’a, au préalable, assisté à un débat honnête et transparent, c'est-à-dire contradictoire et public. Toute personne curieuse, même non compétente, a la capacité de juger de la qualité d’un débat,  de discerner ceux qui manient l’invective, la peur et le flou, de ceux qui expliquent, vulgarisent en posant des questions simples.
Or, nul ne peut prétendre avoir un comportement vertueux s’il ne forge pas sa conscience personnelle. Ne pas vouloir prendre parti revient à se soumettre à des consensus confortables qui ne sont que des arguments d’autorité et n’apportent aucune autorité aux arguments.
La capacité d’une société à laisser émerger les dissidences est un indicateur du niveau de liberté vers lequel elle tend.

Une Écologie de droite : une chaîne de délégations à partir de la base

Le « penser personnellement » permet d’ « agir personnellement ». Éclairée par le débat contradictoire, la conscience de chacun permet de poser, lui-même et non sous la contrainte, des actes qu’il estime vertueux. L’Écologie de droite est ainsi une école de responsabilité de chacun des acteurs de la société.
Mais une Écologie de droite peut nécessiter le recours à des formes de délégations, en restant au plan du « penser local » pour « agir local » et simplement à titre d’exemples :

  • Au plan communal, pour la gestion des déchets, …
  • Au plan régional, par exemple pour éviter les inondations de rivières en draguant leurs embouchures, faisant nettoyer leurs berges, construisant des retenues d’eau en amont, etc…
  • Au plan national, pour établir des normes qui n’ont vocation qu’à assurer une certaine harmonie dans les équipements, ou dans juste concurrence entre les acteurs. Mais ces normes doivent laisser chacun libre d’y avoir recours ou non. Les sanctions et contrôles centralisateurs ne doivent revêtir qu’un caractère exceptionnel.
  • Au plan multinational, pour veiller à la sécurité des centrales nucléaires, à la gestion de fleuves trans- nationaux. Ce niveau d’intervention n’a rien à voir avec une gouvernance mondiale qui instrumentalise des problèmes écologiques planétaires pour rendre crédible un adage fallacieux: « à problème global, gouvernance mondial » et imposer ensuite le piège du « penser global, agir local ».

Une Écologie de droite s’interdira toute suppléance abusive

Tout pouvoir amené à suppléer les responsabilités individuelles ne doit s’étendre au-delà du stricte nécessaire. Or, la question climatique ne présente pas un caractère d’exception suffisant avéré pour donner une justification à des situations d’urgence. Les variations climatiques pourraient s’avérer cycliques, en lien avec le soleil et les rayons cosmiques.  Quant aux cyclones ou sécheresses, le Giec reconnait qu’ils ne sont pas liés à la période chaude contemporaine.
Vouloir rendre constitutionnelle la lutte contre le réchauffement relèverait d’une suppléance à caractère liberticide, dans la mesure où le projet déclarerait seconds  les libertés et autres droits. Une telle mesure s’imposerait aux agences nationales d’aide au développement qui ne pourraient plus financer que des projets « dé-carbonés », au risque de rendre les économies les plus pauvres encore plus pauvres.
Accepter que la suppléance ne soit qu’exceptionnelle, c’est renoncer à être pressé, car cela implique une confiance en l’homme ! Or, respecter la liberté de l’homme, c’est accepter les chemins détournés qu’il prend. Ces méandres peuvent choquer celui qui s’impatiente de voir que la justice, celle qu’il imagine, n’advient pas plus vite, ni que les catastrophes naturelles soient définitivement jugulées. C’est l’impatience qui se termine trop souvent par des catastrophes, surtout quand elle se fonde sur des urgences non avérées. Confiance en l’homme rime avec patience.
Plutôt que la contrainte, il faut développer une écologie du sens, celle d’une consommation de biens satisfaisant des besoins universels qui n’a rien d’une addiction artificielle incitant chacun à plus d’avoir au mépris du plus d’être. Une écologie de la contrainte sans responsabilité individuelle est illusoire et contreproductive en instaurant une forme de suppléance permanente par des normes contraignantes.

Une Écologie de droite ne tombera pas dans le piège de la « croissance verte »

L’emploi n’est pas un but, mais la conséquence d’une croissance voulue et choisie par les agents économiques. Ce type de croissance n’est pas vertueuse parce qu’elle serait verte, pas plus que ne le serait la création de 30 000 et 80 000 emplois, motif invoqué le 18 juin dernier par une soixantaine de députés préconisant  la légalisation du cannabis. La croissance verte, soutenue par des normes est une consommation obligatoire qui s’apparente à une taxe souvent arbitraire.

Conclusion

Une Écologie de droite sera subsidiaire. Malheureusement le mot subsidiarité est passé au rayon des mots incompréhensibles. Il remonte pourtant à Aristote qui, dans Les Politiques, décrivait une société organique, « La Cité », au sein de laquelle s’emboîtent hiérarchiquement des groupes : familles, villages, et cité.
L’écologie de droite n’est pas une idéologie. Elle relève d’une éthique politique qui recherche le Bien Commun et qui rend libre. Le plus souvent, les urgences mises en avant par les experts en écologie peuvent devenir des alibis pour mettre en place des structures de suppléance permanentes, souvent liberticides. Le principe de subsidiarité protège les personnes des abus des instances sociales supérieures.