Laissez vous tenter par un nouvel ouvrage, pour vous, pour faire un cadeau, ou pour préparer vos bibliothèques tournantes: 
L’écologie, nouveau jardin de l’église - Dialogue et controverse, pour que justice et paix s’embrassent (Lyon, Peuple Libre, nov. 2020). Fabien REVOL - Stanislas de LARMINAT, Préface du Père Nicolas BUTTET, cofondateur d’Eucharistein.

- Fabien REVOL est théologien et universitaire, co-Responsable du pôle « Développement Intégral, Ecologie, Ethique » de l’UR « Confluence Sciences et Humanités » et Titulaire de la Chaire Jean Bastaire de l’Université Catholique de Lyon.
- Stanislas de LARMINAT, agronome et bio-éthicien, a publié d’autres ouvrages sur l’écologie, dont le dernier était également le fruit d’un dialogue avec des représentants du GIEC : « Climat, et si la vérité nous rendait libre » (TerraMare, 2016). Il a entrepris, à pied autour de la France mariale, une retraite itinérante, temps de prière et de dialogue.

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Comme le dit le Père Nicolas BUTTET, dans sa préface: « Fabien Revol et Stanislas de Larminat échangent entre eux… Une telle démarche apparaît comme prophétique dans l’Église catholique de notre temps. Il est si difficile en effet d’oser le dialogue, d’affronter avec maturité humaine et liberté intérieure les divergences de vue ou d’opinion dans l’Église ».

Les divergences philosophiques et scientifiques, théologiques et pastorales, écologiques et politiques, n’ont pas manqué entre les auteurs. Elles sont évoquées dans l’introduction de l’ouvrage :

1- Au plan philosophique,  
Les deux auteurs croient que la pleine vérité ne se manifestera que dans la révélation ultime de Dieu, à la fin des temps. Mais pour Stanislas de Larminat, toute vérité atteinte, y compris scientifique, métaphysique, ontologique ou théologique, est une étape dans la recherche de ce qui est vrai. Fabien Revol privilégie plutôt la recherche de ce qui est bien et insiste particulièrement sur la connaissance transformative, c'est-à-dire celle à laquelle on accède par l’échange d’expériences personnelles.

2- En matière scientifique,
Fabien Revol s'intéresse essentiellement aux théories des connaissances (épistémologiques) et considère que les objets mathématiques sont essentiellement des objets construits, des éléments de langage qui n’appartiennent pas au réel. Il voit donc, dans la science, un filtre humain qui dit peut-être quelque chose du réel, mais qui n’est que partiel. Il reproche à la méthode expérimentale sa dimension quantifiable et mesurable et une finalité de la science qui consiste à décomposer un système pour rendre l’homme maître et possesseur de la nature.
Stanislas de Larminat, malgré tout, voit dans la science une recherche d’objectivité et une performance impressionnante qu’on ne peut mépriser. Il expose ainsi l’importance qu’il attache aux analyses multifactorielles (épidémiologique), seule approche capable de fonder les allégations trop souvent issues de l’émotion, de la peur, ou de l’idéologie. Il critique les modèles numériques qui se targuent d’être des modèles de connaissance et qui prétendent établir des prévisions planétaires, alors qu’ils ne sont pas capables de calculer des degrés de certitude sur des relations de cause qu’ils attribuent pour expliquer des effets détectés.
Dès lors, il ne faut pas s’étonner que Stanislas de Larminat voit une grande source de confusion dans les concepts d’empreinte écologique ou d’anthropocène qui n’ont, pour lui, aucun fondement scientifique. Fabien Revol leur attribue toutefois la valeur d’alerte d’une crise écologique dont Stanislas de Larminat conteste la matérialité et les contours insuffisamment définis. Il lui préfère l’expression de crise intégrale, c’est à dire essentiellement éthique et spirituelle.

3- Au plan théologique
Les deux auteurs se réfèrent aux textes bibliques, en particulier à celui de la Genèse. Fabien Revol, a consacré de nombreux ouvrages à la théologie de la "création continuée". Stanislas de Larminat insiste surtout sur une théorie métahistorique de la création et du péché originel rencontrée chez certains théologiens tant catholiques qu’orthodoxes: le péché originel a été un tel Big-bug ontologique qu’il a eu des conséquences jusqu’à modifier la matérialité du monde. Les deux auteurs, au fil du dialogue, ont développé leur analyse. Mais Fabien Revol, considère que le concept de "création continuée" a pour fonction de décrire l’accroissement de l’être, la diversification de l’être et le surgissement de la nouveauté dans l’ordre de l’existant. Il conteste tout ce qui ressemblerait à un amoindrissement de la bonté, c’est-à-dire du passage du paradis à la nature et ensuite, même si l’hypothèse métahistorique est intéressante, de savoir que la nature peut ensuite se ré-enrichir.

4- En matière pastorale,
Les deux auteurs ont eu des échanges sur Laudato si.
- « Garder la création » ! Fabien et Revol et Stanislas de Larminat, font la même analyse hébraïque du mot qui renvoie à la vocation de l’homme d’être un gouverneur sage de la création. Mais Stanislas de Larminat insiste sur la vocation de l’homme de ne pas négliger le soin à apporter à notre « terre intérieure ».
-« Tout est lié » ! Certes ! Pour Fabien Revol, l’expression est au cœur de ce qui établit toutes les relations fondatrices de l’écologie intégrale : les liens entre Dieu, l’homme, autrui et les créatures non humaines. Toutefois, Stanislas de Larminat voit des nuances dans la théologie et la philosophie de la relation. Il distingue, avec beaucoup de philosophes, ce qu’est une relation accidentelle, par exemple un lien de cause à effet, et une relation essentielle qui, par exemple, ferait périr la créature quand elle nie l’existence du créateur.

5- En matière d’agir écologique,
Les divergences de regard des deux auteurs les conduisent sur des chemins parfois divergents quand il s’agit de démographie, de croissance verte, de principe de précaution, de démocratie …
Fabien Revol ressent comme incontournable une forme de révolution de l’ensemble de notre paradigme technocratique, productiviste et consumériste. Il voit ans l’écologie de la contrainte un chemin vers l’écologie du sens. Stanislas de Larminat croit plutôt au mérite d’une profonde pénétration de la Doctrine sociale de l'Église dans nos économies. Il expose les conditions d’un « libéralisme éclairé » qui éviterait de dériver vers des organisations alternatives liberticides.
Fabien Revol considère comme nécessaire le recours, et même la construction d’un consensus social sur les questions écologiques. Stanislas de Larminat regrette quant à lui, le recours au consensus qui, en science n’est qu’un argument d’autorité qui n’apporte aucune autorité aux arguments. Il plaide pour multiplier les débats contradictoires, bien sûr insuffisants au sein de la communauté scientifique, mais dans toutes les instances sociales et de l'Église.

Cet ouvrage atteint l’objectif commun aux deux auteurs : apporter un peu d’apaisement dans les opinions, et dans l'Église en particulier, sur un sujet particulièrement clivant, celui de l’écologie. En cela il devrait être utile à lire par tous ceux qui se préparent à participer à des groupes de travail sur "Laudato si".

Un dialogue recommandé par l’encyclique « Fratelli tuti »

Cet ouvrage est publié peu après l’encyclique du pape François qui a écrit :  «  

Se rapprocher, s’exprimer, s’écouter, se regarder, se connaître, essayer de se comprendre, chercher des points de contact, tout cela se résume dans le verbe ‘‘dialoguer’’... (§ 198).
L’habitude de disqualifier instantanément l’adversaire en lui appliquant des termes humiliants prévaut, en lieu et place d’un dialogue ouvert et respectueux visant une synthèse supérieure (§ 201)
La discussion publique, si elle accorde véritablement de l’espace à chacun et ne manipule ni ne cache l’information, est un tremplin permanent qui permet de mieux atteindre la vérité, ou du moins, de mieux l’exprimer. Elle empêche les divers groupes de s’accrocher avec assurance et autosuffisance à leur conception de la réalité et à leurs intérêts limités. Soyons persuadés que « les différences sont créatrices, elles créent des tensions et dans la résolution d’une tension se trouve le progrès de l’humanité » ! (§ 203)
Dans une société pluraliste, le dialogue est le chemin le plus adéquat pour parvenir à reconnaître ce qui doit toujours être affirmé et respecté, au-delà du consensus de circonstance. Nous parlons d’un dialogue qui a besoin d’être enrichi et éclairé par des justifications, des arguments rationnels, des perspectives différentes, par des apports provenant de divers savoirs et points de vue, un dialogue qui n’exclut pas la conviction qu’il est possible de parvenir à certaines vérités élémentaires qui doivent ou devraient être toujours soutenues (§ 211).