Cette idée est soulignée par une méditation attentive sur l’icône de la transfiguration[1] de Théophane Le Grec[2].
Cette icône est étirée en hauteur pour créer une impression d'écart entre l'espace du ciel et de la montagne d'une part, et celui de la terre d'autre part. Mais en même temps, grâce à la diffusion de la lumière dans l'espace, cette séparation entre la terre et le ciel est vaincue : de larges surfaces sont imprégnées de cette lumière, depuis la montagne jusqu'aux vêtements des apôtres et à leurs visages[3].
Michel Stavrou, professeur à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris, et  Sylvie de Vulpillières, enseignante de Nouveau Testament au Centre Sèvres (Faculté Jésuites de Paris)  commentent cette icône : « Les trois rayons trinitaires sanctifient non seulement les disciples, mais les rayons vont aussi sur la montagne. Donc, à travers les disciples, c’est aussi toute la matière qui se trouve sanctifiée. Une des dimensions importantes de la théologie de la transfiguration, c’est l’idée que la matière est appelée à une véritable sanctification. Toute la création est appelée à être glorifiée. C’est une dimension écologique formidable ».


[1] Émission KTO « Prise au Mot » 28.6.2015, minutes 46 :05 à 47 :00 

[2] Galerie Tretiakov à Moscou date du 14° siècle

[3] Évangile de la transfiguration (Marc 9, 2-9).