"Les faits sont complétement démentis par mon opinion". (Xavier Gorce)

Pour la quatrième année successive, l’Observatoire International Climat et Opinions Publiques (Obs’COP) a publié les résultats d’une étude d’opinions sur la question climatique dans 30 pays du monde. Elle révèle des surprises : 37% des Français se considèrent comme Climatosceptiques. C’est une tendance qui progresse rapidement.
Le climat est-il une préoccupation expérimentale ou inculquée ?
Il y a des sujets de préoccupation qui sont d’ordre expérimental. La première préoccupation est celle du coût de la vie, la seconde celle de la pauvreté et des inégalités, la troisième celle du système de santé : il est évident que les sondés ont dû en faire une expérience personnelle. De même quand il s’agit de préoccupations plus régionales : celle du coronavirus en Chine et en Inde, de la délinquance en Russie ou au Mexique, de la corruption en Afrique du Sud, de la guerre par les Polonais, du terrorisme au Nigeria. (Diapo 5 de l'étude ObsCOP).
En revanche, il est clair que la préoccupation environnementale est essentiellement inculquée par des médias. On peut comprendre que les Espagnols puissent faire personnellement l’expérience de la sècheresse, que les Chinois et les Indiens fasse celle de la pollution de l’air, les Brésiliens celle de la déforestation. On a parallèlement peine à comprendre que 17% des australiens, des Américains et des Suédois ne croient pas au réchauffement climatique lui-même (Diapo 13). Mais quand il s’agit de porter un avis personnel sur la cause du réchauffement, humaine ou naturelle, ou de quantifier la relation de cause à effet entre le réchauffement et certains évènements extrêmes, on n’est plus sur le terrain de l’expérience personnelle des sondés. Ce sont des convictions inculquées par un matraquage des médias ou des gouvernements.
Cette étude devrait donc interpeller les médias : quelle est leur capacité à faire leur métier de réelle investigation ?
Elle interpelle également les politiques : quand on compare les opinions selon les pays, on comprend mieux la stratégie des uns et des autres. Il y en a qui jouent « gagnant », d’autres qui s’enfoncent dans le pessimisme et la crédulité de ce qu’on leur fait avaler !

Analyse: les2ailes.com

L’étude ObsCOP

Elle a été réalisée du 30 août au 26 septembre 2022 par IPSOS pour le compte d’EDF.
30 pays sont interrogés sur les 5 continents qui varient selon leurs émissions en CO2 ou la prétendue exemplarité de leur action de lutte contre le réchauffement. Le sondage porte sur 24.000 personnes de 16 ans et plus avec 500 ou 1.000 individus selon les pays. La représentativité a été assurée selon la méthode des quotas : sexe, âge, région, profession ou catégorie sociale, taille d’agglomération. Les réponses ont été recueillies par internet et il convient donc de se méfier des réponses données dans certains pays comme la Chine.

Un matraquage médiatique contre-productif

C’est peut-être le point le plus surprenant de cette étude. Malgré le matraquage médiatique, on découvre que 37% des Français sont des climato-réalistes au sens où ils ne croient pas à l’origine humaine ou nient totalement la réalité du changement climatique. Ce taux a même bondi de 8% en quatre ans (diapo 13).
Peut-être y a-t-il, progressivement, une prise de conscience populaire que :

  • Le Giec n’est pas fondé à ne retenir, dans ses mo­dèles, que 150 ans d’observations ? Sans recours à la paléoclimatologie et à ses reconstitutions sur 1000 ans, comment expliquer les causes de la pé­riode chaude médiévale, lorsque le Groenland était une terre verte, ni à expliquer le petit âge glaciaire, lors de la Berezina ?
  • Il est étonnant d’entendre que le Giec ne distingue pas toujours explicitement les proba­bilités « Objectives » et « Subjectives » [1] et que les rédacteurs du Giec puisse prétendre que « la probabi­lité d’un événement est le degré de croyance [sic] qui existe parmi [nos] auteurs principaux et les réviseurs que l’événement se produira»[2] ? La subjectivité et la croyance sont-elles des critères scientifiques ?
  • Le Giec n’est pas fondé à ne retenir que « des condi­tions de ciel clair et sans aérosol »[3] alors que d’in­nombrables scientifiques expliquent que l’activité solaire, et son impact sur les rayons cos­miques, font varier le niveau de nébulo­sité, précisément à travers les aérosols !
  • Les modèles du Giec retiennent des paramètres « pour obtenir les propriétés souhai­tées »[4] et qu’ils « n’exigent ni n’impliquent que chaque aspect de la réponse au facteur causal en question soit correctement simulé »[5] ?
  • La méthode de travail du Giec, « par consensus »[6], oublie qu’en sciences, les preuves ne se négocient pas

Certes les opinions publiques n’ont pas accès à de tels niveaux de détails scientifiques, mais l’excès de matraquage les conduit peut-être à douter de la véracité de raisonnements qui leurs sont imposés. D’ailleurs, seulement 25% des sondés estiment que les scientifiques doivent lutter contre le changement climatique. Certes leur mission n’est pas d’agir, mais de faire progresser les connaissances. Mais dans un contexte où la science devient de plus en plus militante, il ne faut pas s’étonner que seulement 18% des Français comptent sur eux (diapo 40). Par le déficit de réelle investigation, les médias jouent en quelque sorte un jeu qui décrédibilise toute la science. Quand on voit que, a contrario, ce sont 41% des Russes qui leur font confiance, on peut se demander si l’esprit de Lyssenko n’a pas franchi l’Oural de Moscou vers Paris !

Avec ce matraquage médiatique, les opinions sont en état de choc. L’étude révèle des surprises dans tous les sens :

  • Le nombre de russes qui voient des conséquences négatives baisse de 12 points (Diapo 16)
  • Le nombre de ceux qui croient en un dérèglement des saisons baisse de 19 points en France, de 14 points en Belgique et de 10 points en GB, (Diapo 18)
  • En revanche l’émotion médiatique est très efficace pour augmenter le sentiment des risques de sécheresse (+ 26 points en Espagne, +27 au Maroc, + 25 en GB +24 en Italie). (Diapo 18). On peut comprendre qu’il existe des problèmes, mais l’idée que ce soit une conséquence observée des désordres climatiques n’est pas fondée quand on sait que le Giec lui-même, ne retient pas cette corrélation : « Il y a une faible confiance concernant la tendance observée à l’échelle mondiale de la sècheresse depuis le milieu du 20e siècle »[7]. Ce sont donc bien les médias qui jouent de l’émotion, contre l’avis des scientifiques. D’ailleurs pourquoi les Brésiliens y croient-ils de moins en moins (-12 points) ?
  • Les Australiens sont de plus en plus marqués par la montée des eaux (+24 points), alors qu’à Singapour, cette préoccupation baisse (- 23 points). (Diapo 18). Ces deux pays sont tous les deux dans la zon pacifique où on prétend que des iles sont en train de couler ! Il doit bien y avoir un problème de médias. « Véritéen deçà des Pyrénées, erreur au-delà », disait Pascal.  Bali est entre ces deux pays et jouerait-elle le rôle des Pyrénées sur les esprits ? Les singapouriens chantent donc de moins en moins : « Bali c’est fini », comme Hervé Vilard chantait « Capri c’est fini » !
  • En Inde le mythe de l’agriculture et de l’élevage qui aurait un impact sur la production de CO2 progresse brutalement (+19 points) (diapo 23). Il faudrait une analyse plus fine étant donnée le facteur culturel concernant les vaches en Inde.
  • Les Allemands, pourtant réputés très écologistes, vivent une baisse de 13 points de la priorité à accorder à l’environnement par rapport à la croissance mondiale (diapo 52). Dans le même temps, les Français ressentent le contraire avec une hausse de 10 points de leur conviction qu’il faut donner la priorité à l’environnement en France, même si cela peut ralentir la croissance et faire perdre des emplois ! (Diapo 53)
  • L’idée que la priorité donnée à l’environnement sera destructrice d’emploi augmente de 7 points en Italie, en Suède et en Belgique (diapo 54)

Un endoctrinement qui paralyse les opinions et devient un frein à toute velléité de rebondissement

L’étude montre que le premier sentiment est celui de l’inquiétude (69%), loin devant le réflexe de colère (28%). (Diapo 15)
Mais on découvre que le pays le plus démoralisé par la situation environnementale est l’Italie (72%). Il ne faut pas s’étonner que ce soit un des pays où la natalité est très faible. La France n’est pas loin derrière avec 64% de taux de démoralisation. Voilà ce qui explique comment la peur incite 40% des jeunes français à ne pas avoir d’enfants pour « sauver la planète ».
Ce pessimisme serait-il le privilège de certains ? Pour des raisons différentes, on constate que seulement le nombre de démoralisés n’est que de 11% en Norvège, Russie, Chine et Indonésie. Pendant ce temps-là, ce sont les Chinois qui se sentent les plus combatifs (70%). La palme de l’optimisme et de la confiance dans le futur est détenue par l’Inde ! La guerre économique, comme toutes les guerres est une question de moral ! La mission du politique n’est-elle pas d’entretenir le dynamisme de son peuple plutôt que de s’acharner à jouer de la peur pour être élu. 

Les tristes records de la France

  • La préoccupation environnementale (diapo 6) est en France de 51%, largement au-dessus de la moyenne mondiale (40%) et de pays qui sont les pays les plus riches, et les plus propres, et qui n’atteignent pas 35% (USA, Japon et Norvège). Même l’Inde n’atteint que 45% de taux de préoccupation climatique.
  • La crainte des canicules 79% partage avec l’Allemagne et l’Espagne ce triste sentiment (Diapo 18). Des pays pourtant moins tempérés, comme l’Inde ont un sentiment inférieur (59%) et comprend mieux que les français que les canicules ne sont qu’une conséquence des phénomènes chaotique que le Giec reconnait lui-même : "dans la recherche et la modélisation du climat, ... nous avons affaire à un système chaotique non linéaire couplé, et donc la prévision à long terme des futurs états climatiques n'est pas possible"[8].
  • La France détient pratiquement le record mondial de la croyance (82%) selon laquelle le chauffage domestique est producteur de gaz à effet de serre qui provoque le changement climatique (Diapo 21), croyance qui effet sans doute l’effet des normes qui se multiplient pour obliger les propriétaires à effectuer des diagnostics de performance énergétique. Le citoyen français est coupable de la pandémie pour ne pas avoir suffisamment suivi les consignes de vaccination, coupable de l’effondrement du système de santé en recourant trop aux services d’urgence hospitaliers, coupables de consommer trop d’électricité dans le mieux équipé de centrales nucléaires, etc… L’endoctrinement contre les paroisses thermiques est très français et vient s’ajouter à cette liste de désordres dont le citoyen serait le premier responsable !
  • La France détient également le record des pays qui accusent (64%) l’agriculture et l’élevage de produire trop de CO2 et de gaz à effet de serre qui provoque le changement climatique (Diapo 21) ! On voit là le fruit des ONG qui, plus que partout dans le monde, se battent contre l’agriculture ! L’élevage bovin est accusé à tort de deux maux :
    • Leur consommation en eau ! Pourtant, l’INRA a publié un démenti cuisant au chiffre de 15.000 litres d’eau régulièrement diffusé pour la production d’un Kg de viande en estimant que l’empreinte eau correspond à de l’eau de pluie, prise dans les prairies.
    • Leurs émissions de CH4, essentiellement par éructation des gaz de leur rumen et fort peu par une flatulence qui ne fait rire que les incompétents !

Voilà comment la crise de l’élevage menace de fermeture près de 30% des abattoirs ! Pendant ce temps, la nature ayant horreur du vide, des ruminants en chasseront un autre : en Aveyron, les éleveurs de l’Aubrac perdent 27 % de leur herbe à cause des cervidés, un peu comme en Argentine, la surpopulation de guanacos protégés fait concurrence à l’élevage.  Mais importe, sous la pression des ONG, une obligation de maintien des prairies permanentes se met en place ! Pour en faire quoi sans élevage ?
Avec une telle idéologie, la France a dépassé le caractère religieux des Indiens qui ne condamnent qu’à 59% leurs vaches sacrées ! En Russie, au Japon et en Corée du Sud les trois quarts de la population se refusent à croire de telles allégations. (Diapo 21)

  • Les Français partagent, avec le Mexique et le Chili, le record mondial (47%) d’accusation de leurs industriels d’émettre du CO2. Nos concurrents Japonais ou Coréens du Sud (29) ne leur font ce reproche qu’à 20 et 29% ! Ce n’est pas ainsi que la France pourra relocaliser ses industries dans des régions où les boucliers se lèveront pour s’y opposer !

Face à cette litanie peu encourageante, on découvre quelques réflexes surprenants : La France détient le record mondial relatif à l’instauration de péages urbains. Les Français sont 64% à considérer que ce n’est plutôt pas acceptable voire pas du tout ! (Diapo 81). Faut-il comprendre que Anne Hidalgo s’est rendue à Pékin en mars 2020 pour chercher la recette chez les Chinois qui sont 66% à l’accepter !

On notera d’ailleurs que le sentiment des Français à juger que les ONG doivent agir en priorité pour lutter contre le changement climatique a brutalement baissé de 12 points (diapo 40) depuis 4 ans. Perdraient-elles de la crédibilité parallèlement à la baisse de celle des scientifiques ?

La nécessité d’une énergie abondante et bon marché pour les plus pauvres

Le caractère mondial de l’étude permet de mesurer l’importance que la plupart des pays attachent à leur besoin de disposer de l’énergie abondante et bon marché indispensable à leur développement.
On découvre un certain parallélisme entre leur climato-réalisme, consistant à moins croire que d’autres dans la cause humaine du réchauffement.
Ainsi, en Inde, ils sont 60% à être favorables aux centrales à Charbon et 50% en Chine. Même s’ils sont malgré tout plus favorables aux centrales à gaz (respectivement 67% et 64%). Les pays les plus pauvres qui ne disposent pas de suffisamment d’électricité sont bien sûr favorable à l’énergie solaire qui, malgré tout, est une ressource au quotidien. Elle est donc très populaire en Afrique du Sud et au Nigéria (94%). (Diapo 22)
Mais ces énergies ne peuvent alimenter des industries lourdes pourtant indispensables. Dès lors, tous ces pays ont conscience de la nécessité de développer parallèlement des centrales nucléaires : La Chine et l’Inde sont les champions du monde pour souhaiter le nucléaire (68%). Pendant ce temps, 73 % des Français, toujours donneurs de leçons de morale, sont parmi les plus nombreux à être opposés aux centrales à charbon (après la Corée du Sud pour d’autres raisons) ! (Diapo 35).
Yoweri K. Museveni, président de l’Ouganda, a raison de s’insurger : « Nous voulons la levée du moratoire sur les investissements dans les combustibles fossiles pour l'Afrique, afin que nous puissions répondre aux besoins de nos propres populations. Il ne faut pas s'étonner que les Africains se tournent vers d'autres pays pour y trouver des investissements sans discours moralisateur. La surabondance d'investissements énergétiques chinois en Afrique au cours des dernières décennies peut être vue à travers ce prisme. Des arrivées plus récentes, notamment des Turcs et des Indiens, aident à construire les infrastructures dont les Africains ont besoin pour sortir leur continent de la pauvreté et le hisser sur la scène internationale… au lieu de cela, l'argent occidental s'est déversé dans des projets éoliens et solaires dont des esprits vertueux se félicitent dans les couloirs du Congrès et les chancelleries d'Europe, mais qui laissent les Africains sans électricité lorsque le vent ne souffle pas et que le soleil ne brille pas… l'Europe est complice de l'imposition de la pauvreté à l'Afrique »[9].

Des opinions qui reflètent la stratégie de certains pays

Ne revenons pas sur le fait que les opinions, en matière environnementale, ne sont pas le fruit d’expériences personnelles, mais sont inculquées par des médias. Les médias, eux-mêmes dans des pays comme la Chine, la Russie, n’ont pas la réputation d’être indépendante du politique. Dès lors, à travers ces sondages, on peut détecter ce qui relève de stratégies d’états.  Dans des pays comme les USA, la Norvège, ou le Japon, ce sont des éléments plus culturels qui peuvent accompagner lesdites stratégies. Explorons quelques cas flagrants :

Les Norvégiens sont naturellement les moins préoccupés au monde par les questions environnementales. Ils ne sont que 31% à être préoccupés par cette problématique (Diapo 5) parce que leur niveau élevé de développement économique leur a permis d’investir dans la sauvegarde environnementale. Ils sont dans le peloton de tête du climato réalisme : 50 % des Norvégiens attachent peu d’importance à la question climatique (Diapo 10), là où la moyenne mondiale n’est que de 25% à partager cette indifférence.
Dès lors, les Norvégiens sont ceux qui manifestent le moins d’inquiétude sur le sujet (57%) alors que le niveau d’inquiétude mondial est de 69%, et dépasse même les 80% en Amérique du Sud. Ils sont donc les moins touchés (11%) par la démoralisation ambiante qui atteint jusqu’à 42 % les Polonais.
Ce sont les Norvégiens qui sont les moins crédules sur l’impact des voitures et camions, des feux de forêts, des passoires thermiques (Diapo 21). Ils ne sont que 5% à souhaiter voir les ONG agir pour lutter contre le changement climatique (Diapo 40). Ils ne sont que 38% à croire qu’une modification importante de leur mode de vie permettrait de limiter le changement climatique (Diapo 51), alors que les Français et Italiens sont plus de 55% à le croire.
Ils ne sont que 12% à croire à l’utilité d’éviter d’acheter des produits fabriqués dans des pays lointains (Diapo 56).
Les Norvégiens ne sont que 24% à déclarer avoir été impactés par le prix du Gaz alors que la moyenne mondiale est de 69%. La Norvège avait d’ailleurs découvert récemment un de ses plus grands gisement de gaz.

Les USA ont la réputation d’exporter leurs écologistes. Comme les Norvégiens, leur niveau élevé de développement économique leur a permis d’investir dans la sauvegarde environnementale et ils n’ont donc de leçon environnementale à recevoir de personne. Ils ne sont que 35% à être préoccupés par cette problématique (Diapo 5). Avec les Norvégiens, ils sont 48% à refuser de croire en un réchauffement d’origine anthropique (Diapo 13). Ils sont même 54% à voir une chance dans le réchauffement climatique (Diapo 16).
Les Américains sont, avec les Coréens du Sud et les Japonais, parmi ceux qui croient le moins au monde que le solaire sera un mode de production d’électricité dans le futur (Diapo 32). Ils ont d’ailleurs l’expérience de plus de 2500 parcs solaires dont la plus grande centrale solaire au Monde, à Copper Moutain Solar de 802MW sur 1.600 ha ! Ils savent que L’énergie solaire est la plus onéreuse avec un coût moyen pondéré du kWh de c$40 pour le photovoltaïque, alors que le coût moyen payé par un consommateur résidentiel américain en 2010 varie entre 11 et 12 cents et un coût d’investissement de 0,95 pour le photovoltaïque contre 0,7 à 0,8 cents pour le nucléaire et seulement 0,3 pour le gaz.
Les Américains, enfin, sont ceux qui croient le moins (seulement 13%) à la doxa de la contribution des transports en commun à la lutte contre le changement climatique, (Diapo 56) alors qu’ils en sont de gros utilisateurs pour traverser le pays.

Les Russes détienne la palme de confiance dans leur gouvernement : Ils sont 80% à penser que, s’il faut lutter contre le changement climatique, c’est en priorité au Gouvernement d’agir (Diapo 40).  Mais parallèlement, ils sont les moins préoccupés au monde -après l’Arabie Saoudite !- avec seulement 29% d’entre eux, à être préoccupés par le climat (Diapo 11). Il ne faut donc pas être dupe sur la position russe dans les négociations internationales des COP : lorsque les Russes jugeront que la lutte contre le réchauffement climatique ne sera pas leur intérêt, ils seront, avec les Chinois d’ailleurs, les premiers à abandonner cette stratégie ; leur opinion publique y est préparée !  Ils sont 48% à refuser de croire à la cause humaine du réchauffement climatique et 40% à croire à une origine naturelle (Diapo 13). Ils sont donc très climato-réalistes. C’est à eux qu’on fait le moins croire que l’agriculture en est la cause ou que le traitement des déchets aura un impact sur le climat (Diapo 21). Ils sont pourtant, avec les Coréens du Sud, parmi ceux qui sont les plus préoccupés (54%) par l’accumulation des déchets et des plastiques en tant que telle (Diapo 11). Dès lors il ne faut pas s’étonner qu’ils soient parmi les moins démoralisés au monde avec seulement 11% (Diapo 15).
Ils sont ceux à qui on parle le moins de la montée des eaux 13%. Ils sont les moins obsédés au monde par les émissions de CO2 des centrales thermiques (Diapo 21). Les médias ne culpabilisent pas les opinions. Ils ne sont que 29% (diapo 40) à penser que les consommateurs doivent agir en priorité pour lutter contre le changement climatique, là où les Français sont 49% à le penser.

Les Chinois, contrairement aux Russes sont ceux au monde qui demandent le moins à leur gouvernement de lutter contre le changement climatique (Diapo 40). La pression de surveillance sociale est telle qu’il ne faut pas s’étonner qu’ils soient ceux qui sont les moins enclins à exprimer leur colère face à la situation climatique (Diapo 15). Il n’empêche qu’ils ne sont pas, avec les Norvégiens et Russes, touchés par la démoralisation (11%) (Diapo 15).
86% des Chinois sont très opposés aux Voitures et aux camions, (Diapo 21), mais peut-être confondent-ils émissions de CO2 et de particules fines. Ils sont, malgré tout, les champions mondiaux de la nécessité du nucléaire, avec 68% d’opinion favorable, (diapo 34), tout en étant, derrière les Indiens, ceux qui acceptent le mieux au monde les centrales à charbon avec 50% d’opinions favorables (Diapo 32), et cela malgré le problème des particules fines à Pékin !
Tous ces sondages, réalisés par internet, sont à prendre avec précaution. En effet, les réseaux sociaux sont surveillés par la police de la pensée. Il n’empêche que ce peut tout de même être le reflet d’une communication conforme à la stratégie chinoise.
Par exemple lorsque les Chinois sont, avec 43% d’entre eux, ceux qui ont le plus confiance au monde dans le progrès technique (43), c’est probablement un axe de communication. (Diapo 51).
Il est intéressant de noter que 68% des Chinois se sont déclaré impactés par le prix de l’électricité, moins qu’ailleurs avec une moyenne mondiale de 81%, et là où les pays les moins développés en souffrent encore plus (environ 95 % en Afrique du Sud et au Nigeria)

L’Inde pourrait être un pays ayant les mêmes soucis que la Chine, avec la pression de la police de la pensée en moins. Ils détiennent, avec 90% de satisfaction, la palme du sentiment d’être bien informés. (Diapo 55). Certes, les Indiens sont 45% à être préoccupés par l’environnement, plus que la moyenne mondiale (Diapo 5), mais ils restent les champions mondiaux de l’optimisme, deux fois plus que la moyenne mondiale (Diapo 15). Les Indiens sont 85% à être opposés aux voitures et camions (Diapo 21), mais peut-être, comme les Chinois, moins pour des questions climatiques que de pollution urbaine. Ils sont peu opposés au charbon ou au gaz (Diapo 32) ce qui montre leur conviction de disposer d’énergie abondante et explique probablement leur adhésion au nucléaire la plus élevée au monde, aux côtés des Chinois, avec 68% (Diapo 34). Ils sont 49% à vouloir privilégier la croissance par rapport à l’environnement (Diapo 53).
Ils sont, pour 43% d’entre eux, ceux qui, le plus au monde, cherchent à éviter d’acheter des produits fabriqués dans des pays lointains (Diapo 56). La question était posée dans une optique climatique, mais peut-être la réponse est-elle dictée par leur capacité budgétaire à acheter des produits importés ou l’impact d’un régime alimentaire très axé sur le riz local ? 40% des Indiens, taux le plus élevé au monde, (Diapo 56) déclarent privilégier l’achat de biens d’occasion plutôt que neufs, mais probablement plus pour des raisons budgétaires que climatiques. Et s’ils sont 42 %, taux également le plus élevé du monde, à éviter de prendre la voiture lorsque c’est possible (Diapo 56), mais c’est peut-être par conscience de la pollution urbaine que leur impact sur le climat, et peut-être est-ce lié à une pauvreté qui les place au 1er rang du plaidoyer en faveur du vélo (37%) (Diapo 56).
Les Indiens sont les plus enclins à diverses formes de protestations climatique (pétition, boycott, vote écolo ou manif) (Diapo 72), mais peut-être est-ce le signe d’un refus social de résignation, contrairement aux générations précédentes. C’est une posture probablement d’ordre culturel à l’opposé de celle du Japon.

La culture japonaise est intéressante à observer en matière d’opinion publique.
Le Japon est le moins impacté au monde par la préoccupation environnementale (31%) (Diapo 5). Certes, ils ne sont que 39% a voir dans le nucléaire une solution d’avenir, mais Fukushima a probablement eu un impact sur les opinions et, ce taux d’acceptabilité a augmenté de 12 points en seulement 4 ans ! Même en Allemagne, ce taux augmente de 15 points (Diapo 34) !
Les Japonais sont 50 %, le plus faible taux mondial pour savoir les actions à mettre en place au niveau individuel (Diapo 55). Ils ont toutefois un taux élevé de conviction (67%) de la nécessité de trier les déchets, mais est-ce au motif de la contribution à la lutte contre le changement climatique, ou simplement parce qu’ils sont sensibles à cette pollution océanique à plus de 10 points au-dessus de la moyenne mondiale (Diapo 11) ? Les Japonais sont ceux qui croient le moins, pour 6%, à l’efficacité des énergies renouvelables (Diapos 56 et 65) et sont ceux qui sont le moins sensibles (6%), avec les Coréens du Sud, à l’impact de la viande sur le climat (Diapo 56). Leur culture fait de ce pays le plus réticent à toutes les formes de protestation (recours aux pétitions 29 au boycott 31, au vote écologique 44 et encore moins aux manifestations 17) (Diapo 72).

Le poids des idéologies. Le défi d’un journalisme dépourvu de tout objectif d’investigation !

En conclusion, nous soulignerons combien certaines idéologies circulent toujours atour du monde, faute de réelles investigations qui ne sont jamais menées par les journalistes. Citons en quelques-unes :

  • La fausse corrélation entre feux de forêts et réchauffement climatique.

72% des opinions mondiales y croient (Diapo 19)
Une étude de 2020 explique pourtant comment « les populations ayant augmenté dans les régions d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie centrale, où sévissaient souvent des incendies, … les habitudes ancestrales d’écobuage ont été plus ou moins abandonnées pour éliminer les buissons et nettoyer le terrain …, au lieu d’avoir recours au feu on utilise de plus en plus de machines pour nettoyer le terrain »[10]. Cette pratique de débroussaillement des sols par le feu était souvent mal contrôlée. La réduction de cette pratique a donc des effets bénéfiques sur le nombre d’incendies. Des capteurs sophistiqués placés sur des satellites montrent que les superficies ayant brulé chaque année ont diminué de 25 % entre 1998 et 2015[11] . Quand localement, dans des pays développés en particulier, on observe une augmentation des incendies dévastateurs, il convient de s’interroger : quelle quantité de déchets forestiers combustibles a-t-on laissé s’accumuler ? Les feux ont-ils été immédiatement combattus ? Patrick Brown, climatologue à l’Université de San-José (Californie), a reconnu, après avoir publié dans Nature, un article sur les incendies de Californie[12], qu’il avait délibérément « mis de côté une partie de la vérité pour que mon papier sur le changement climatique soit publié… Lorsque, par le passé, j’ai dévié de ce procédé, mes articles ont été rejetés par les éditeurs des revues importantes, me contraignant à me contenter de revues moins prestigieuses »[13].
D’ailleurs l’étude ObsCOP montre que les USA et l’Australie qui sont au front sont ceux qui croient le moins à cette corrélation avec le réchauffement (Diapo 19)

  • Les bombes aérosols.

Leur contribution qu’elles contribuent au changement climatique est une conviction qui touche 59% des opinions mondiales ! Pourtant c’est sur le thème du trou d’ozone et non de l’impact climatique, que l’accord de Montréal en avait interdit l’usage (Diapo 21). Ce sont deux problèmes distincts !
Cette croyance est surtout importante dans les pays en voie de développement (Mexique 82%), alors que les Norvégiens sont ceux qui le comprennent le mieux l’absence d’impact, avec seulement 38% de crédulité !

  • La consommation de fruits et légumes

L’idée qu’il faudrait privilégier les fruits et légumes de saison arrive comme seconde type d’actions individuelles pour contribuer à la lutte contre le changement climatique (Diapo 56) ! Les Italiens sont les champions du monde de cette conviction, comme s’ils avaient besoin de se déculpabiliser en justifiant leur habitude de consommation existante ! Les Anglais, petits producteurs, sont parmi ceux qui y croient le moins au monde !

  • Les évènements climatiques extrêmes

Leur corrélation avec le réchauffement climatique est un leitmotiv répété par tous les médias.
Aucun journaliste n’ose faire la moindre investigation pour découvrir ce que pense même le Giec, évoquons-en un à titre d’exemple au sujet des inondations :
Il parait plausible de penser aux cycles hydrologiques évaporation-nuages-précipitations s’intensifiant avec la hausse moyenne des températures. Malgré tout, le Giec ne tombe pas dans cette vision simpliste : « il y a une faible confiance concernant le signe de la tendance en termes de magnitude et/ou de fréquence des inondations à l’échelle mondiale »[14]. Mais, si les précipitations ne sont pas plus abondantes, seraient-elles plus violentes ? Le GIEC parle également d’une « faible confiance dans la tendance des phénomènes sévères à échelle réduite comme la grêle et les orages »[15]. Il affirme, dans le même rapport, « avec une confiance élevée, que des inondations plus importantes que celles qui ont été enregistrées depuis le 20e siècle se sont produites pendant les 500 dernières années en Europe et en Asie orientale ».


[1] Giec-IPCC, Rapport d’évaluation AR5, Groupe de Travail 2, (1995, § 2.6.2).

[2] STEPHEN H. SCHNEIDER « Uncertainties in the IPCC- TAR: Recommendations To Lead Authors For More Consistent Assessment and Reporting » (Edited by R.Pachauri, président mondial du Giec, T.Taniguchi, et autres, ISBN: 4-9980908-0-1- 2000, p. 36).

[3] GIEC-IPCC “Most intercomparison studies on RF of greenhouse gases are for clear-sky” IPCC, WG1 Fifth Assestment Report, § 8.3.1, p. 8-18/124, ligne 17).

[4] AMERICAN METEOROLOGICAL SOCIETY, 9 juillet 2016, https://journals.ametsoc.org/doi/full/10.1175/BAMS-D-15-00135.1

[5] GIEC-IPCC, Climate Change 2013 – The Physical Science Basis: Working Group I contribution to the 5th assesment report of the IPCC, page 873

[6] GIEC-IPCC, Communiqué de presse n° 2015/19/PR du 6 octobre 2015 (chap.: Qu’est-ce que le Giec, §5).

[7] IPCC. AR5 WG1 Section 2.6.2.3

[8] Source : IPCC, "Advancing our understanding" - Third Assessment Report march 2018, chapitre 14, page 774, § 14.2.2.2

[9] Yoweri K. Museveni, Président de l’Ouganda, « Europe's Failure to Meet Its Climate Goals Should Not Be Africa's Problem | Opinion » (Newsweek - 11/8/22)

[10] Voiland & C° « building a Long term record of fire » (NASA- Earth obs. – 23 nov. 2020)

[11] Andella & C°, « A human-driven decline in global burned area » (Science, 30.6.2017)

[12] 1 Patrick Brown, « Climate warming increases extreme daily wildfire growth risk in California » (revue Nature, 30 août 2023) (https://www.nature.com/articles/s41586-023-06444-3)

[13] Patrick Brown, « Left Out the Full Truth to Get My Climate Change Paper Published » (The Free Press, 5.9.2023) https://www.thefp.com/p/i-overhyped-climate-change-to-get-published

[14] IPCC. AR5 WG1 Section 2.6.2.3 56 IPCC. AR5 WG1 Section 2.6.2.2

[15] IPCC. AR5 WG1 Section 2.6.2.4