Valeurs Actuelles du 20 août a publié notre tribune commentant le "Sommet des Consciences".
Le Président Hollande a invité, à Paris, le 21 juillet dernier, plus de quarante personnalités morales et religieuses pour les "mobiliser les consciences pour le climat".  
Le Cardinal Turkson, président du Conseil Pontifical Justice et Paix y assistait. Il n'a pas fait du "climat" une priorité. Qu'a-t-il dit ? Qu'en penser?

Transcription "les2ailes.com"

Qui assistait au "Sommet des Consciences"?

On voyait côte à côte, Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'ONU; Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO; Mohammad Yunus, Prix Nobel de la paix; Pierre Rabhi; Cheikh Khaled Bentounes, guide spirituel algérien de la confrérie soufie Alawiyya; Sœur Chan Khong, représentant la Communauté de Thich Nhat Hanh; Sa Sainteté Bartholomée 1er; Son Eminence Le Cardinal Turkson, Président du Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix…

Ce Sommet des consciences était une initiative conjointe de Nicolas Hulot, envoyé spécial du Président de la République française, de l’association Alliance of religions and conservation (ARC), de Bayard (propriétaire de La Croix), des Semaines Sociales de France, du R20 (réseau associant collectivités locales et entreprises) et du Conseil Économique, Social et Environnemental. Tout le monde espère tenir chacun par la barbichette, les uns pour faire croire que l'essentiel pour le salut de la planète est de peser sur les variations climatiques, les autres pour exiger que la COP21 traite en priorité les questions de pauvreté et d'esclavages modernes de toutes sortes.

Une tribune parue dans "Valeurs Actuelles"

Valeurs actuelles a publié dans son édition du 20 août notre tribune sur le sujet:

"Un sommet d'instrumentalisation!
Le Président Hollande a invité, à Paris, le 21 juillet dernier, plus de quarante personnalités morales et religieuses pour les "mobiliser les consciences pour le climat". Le maître de cérémonie, Nicolas Hulot, avait déjà repris un des qualificatifs du Christ pour prétendre que « rétablir les équilibres climatiques est la "pierre angulaire" de la dignité humaine ». On aurait envie de dire "Heureux dérèglement climatique qui nous vaut un tel et si grand salut !". Saluons l’artiste en instrumentalisation, des religions, et de toutes les thématiques associées à la question climatique.
Le Giec a reconnu le plafonnement du réchauffement depuis 15 ans . Il qualifie de "hiatus" cet évènement, qu’il n’avait d’ailleurs pas prévu. On parle du consensus de milliers de scientifiques - quelques 50 disciplines sont référencées. Tout cela ne fait que quelques dizaines d’experts pour chacune. Il manque au Giec la cohérence d’ensemble pour apporter une preuve. Or le Giec a ignoré une discipline reconnue dans le monde entier, l’Identification des systèmes complexes. S’y attelant, Philippe de Larminat conclut « que l’hypothèse d’un impact insignifiant de l’activité humaine ne peut pas être écartée et qu’on doit considérer comme un fait établi que l’activité solaire constitue l’explication première du "changement climatique » (Changement climatique -Identification et projections, éditions Iste, 2014). La première des précautions à prendre est donc de ne pas gaspiller 1000 milliards pour le climat, car, en science, un débat n’est jamais clos !
Instrumentalisation de la science, donc, mais aussi du Pape François. Ils se trompent d’encyclique, ceux qui voient en Laudato si une supplique scientifique de la cause humaine des variations climatiques. Ils ont mal lu : « L’Église n’a pas de raison de proposer une parole définitive et elle comprend qu’elle doit écouter puis promouvoir le débat honnête entre scientifiques, en respectant la diversité d’opinions ».
Le pape, en s’appuyant sur une thèse scientifique, majoritaire médiatiquement, veut surtout démontrer que "tout est lié". Cette phrase lancinante répétée 10 fois, qui l’a entendue ? « Puisque tout est lié, la défense de la nature n’est pas compatible non plus avec la justification de l’avortement » (§ 120), « les attaques auxquelles [la famille] est exposée », (§ 213), « l’effacement des différences sexuelles » (§ 155), « la culture du relativisme (...), l’exploitation sexuelle des enfants ou l’abandon des personnes âgées » (§ 123). Qui prépare les esprits pour que la COP21 intègre cette "écologie intégrale" ?
Les 17 objectifs de développement durable qui seront adoptés par l’ONU juste avant la COP21 prévoient « d’autonomiser toutes les femmes et les filles, (…) d’assurer la santé et l’éducation ». Mais, derrière cette bonne conscience, se cache la "santé reproductive" dont on sait qu’elle ambitionne de faire du droit à l’avortement une clef de voute. Le Pape a pourtant condamné, dans l’encyclique, "les pressions internationales (…) conditionnant des aides économiques à certaines politiques de santé reproductive » (§ 50)".
Instrumentalisation des opinions publiques, enfin. Le discours de nos gouvernants relève du "catastrophisme éclairé" si bien décrit par Jean-Pierre Dupuy : viser à « obtenir une image de l'avenir suffisamment catastrophiste pour être repoussante et suffisamment crédible pour déclencher les actions qui empêcheraient sa réalisation ». L’ONU, après la peur climatique, nous prépare une nouvelle approche anxiogène, celle des "9 limites planétaires". Rien de tel pour nous faire craindre la surpopulation, et nous convaincre de la nécessité d’une gouvernance mondiale pour y faire face. Mentir juste un peu aux opinions et leur faire juste un petit peu peur, pour mieux leur faire croire qu’on s’occupe d’elles, n’est-ce pas, là aussi, dévoyer les consciences ? Ce sommet d’hypocrisies et de "bonnes consciences" préjuge mal de ce qui présidera à la fameuse COP21"

Le discours du Cardinal Turkson au sommet des consciences

Nous reprenons ici les éléments de discours du Cardinal Turkson dans la version communiquée par Zenit:

Le cardinal ghanéen a précisé ce qui a conduit aux erreurs commises : « Nous avons fait des erreurs qui ont augmenté le désastre environnemental. Et ces erreurs trouvent leurs racines dans une culture du consumérisme qui n’a pas tenu compte des conséquences que le progrès technique et technologique peut avoir ».
« L'enjeu, c’est l’avenir de notre planète, notre maison commune », a averti le cardinal Turkson, en citant Laudato Si’.
Les belles idées ne suffisent pas.
Plus que la « protection » de l’environnement, le terme le plus utilisé par le pape, a-t-il fait remarquer, c’est le « soin », ce qui signifie « avoir à cœur le destin de notre maison commune », a-t-il expliqué.
L’encyclique invite, a-t-il précisé, à ne pas « se contenter des belles idées ». Car elle appelle des décisions concrètes notamment pour réduire les émissions de gaz à effet de serre : « Si les changements climatiques sont un problème mondial, les leaders sont appelés à promouvoir des politiques qui permettent ces prochaines années de réduire de manière drastique les émissions de carbone et de gaz ».