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Détails
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MESSE POUR LA GARDE DE LA CRÉATION[1]
(MISSA PRO CUSTODIA CREATIONIS)[2]
Le siège du Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 8 juin 2025, en la solennité de la Pentecôte[3] a publié le formulaire de la Messe pour la Garde de la Création et l'a inséré dans le Missel romain, troisième édition typique (2008), parmi les Messes et Prières pour besoins divers ou à des fins diverses, dans la section II « Pour les circonstances publiques ». Son utilisation est régie par le chapitre VII de l'Instruction générale du Missel romain et ses propres rubriques (Missel romain, troisième édition typique, p. 1074).
La publication en latin est traduite ci-dessous
Traduction les2ailes.com
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Détails
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Luini Aurelio
« L'Arche de Noé après le Déluge - Ivresse de Noé »
(Milan, église San Maurizio al Monastero Maggiore)
"La création : le bien mis en morceaux et éparpillé à travers le mal" (Simone Weil
La pesanteur et la grâce, p.82)
Il est couramment admis que la Genèse propose deux récits de la création. Le premier avec les six jours de la création, se terminant par la création de l’homme, et le second, commençant au contraire par la création de l’homme et ajoutant l’épisode de la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
En réalité, il y a un troisième récit, reprenant presque mot à mot le vocabulaire du 1er récit : l’appel à la fécondité, la multiplication, et la domination des créatures non humaines.
En fait, il y a une nuance de taille entre le 1er et le 3ème : celle concernant la mission de l’homme de dominer la création, de régner comme un souverain sage sur la création. Ce mot radah en hébreux, disparait dans le 3ème récit, contrairement à ce que, à tort, conserve la traduction de la Bible de Jérusalem.
Par ailleurs, le 3ème récit appelle Noé et ses fils à être la crainte et l’effroi de tous les animaux de la terre. Le péché originel a donc créé une rupture entre l’homme et les créatures non humaines. Faut-il revenir au paradis perdu, ou se résigner sur cette rupture ontologique ?
L’autre différence de taille est la question de l’alimentation donnée à l’homme : « les herbes portant semence… et tous les arbres qui ont des fruits portant semence « , dans le premier récit, et « Tout ce qui se meut et possède la vie » dans le second récit.
Ces deux exemples sont un écho à la grande affliction divine (Gen 6,6) qui se repentit d’avoir fait l’homme : « la terre est pleine de violence à cause des hommes » (Gen 6, 13). Il renonce à faire disparaître l’homme. Mais il accepte que l’homme soit l’effroi de tous les animaux et qu’il en mange la chair. Ce troisième récit de la création précède le récit de l’alliance que Dieu décide d’établir (Gen 9,9), non seulement avec Noé et ses fils, mais également « avec tous les êtres animés ».
L’analyse qui suit nous interroge : L’écologie chrétienne peut-elle s’appuyer sur une théologie de la création pour dire que la nature est bonne ? Ne faut-il pas, définitivement, distinguer la création, parfaite, et le monde naturel imprégné du péché originel ?
Sources : Anne Lécu - « Afin que vous donniez du fruit » (Le Cerf, janvier 2024)
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " (§ 6.4)
Analyse: les2ailes.com