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"La société est une foule d'hommes ineptes,
dont la stupidité les fait se prosterner devant les prêtres
par qui ils sont trompés".
(Encyclique "Inscrutabile divinae",Pape Pie VI, 25 décembre 1775)
Il existe de plus en plus de diocèse qui ont nommé des « responsables Église verte ». Ce label est un « outil à destination des paroisses / Églises locales, ainsi que des œuvres, mouvements, monastères et établissements chrétiens qui veulent s'engager pour le soin de la création ». Le site de cette organisation egliseverte.org permet de comprendre le contexte de sa création, les partenaires et comités de pilotage à qui a été confiée son organisation. L’organisation propose l’attribution de « label Église verte » (Avec un É majuscule !) à plusieurs niveaux en fonction des réponses à un questionnaire. Les questions posées conduisent à s’interroger : quelles sont les valeurs écologiques promues ? Qui sont les références scientifiques justifiant que l'Église s’engage de manière si forte auprès des chrétiens ?
L’important, pour répondre à cette question est d’avoir un minimum d’information sur le contenu de ce label.
Il ressort de l'analyse ci-dessous que le questionnaire porte sur 92 questions. Si on retire les 33 questions purement descriptives de la paroisse ou se référant à des thèmes spirituels, on constate que 62% des critères portent sur l'impact carbone, 17% sur la gestion des déchets, 17% sur la biodiversité, l'agriculture biologique, le bien être animal et 5% sur l'eau.
Quand un curé adopte le principe de recevoir un label "paroisse verte", cela revient donc, pour lui, à cautionner, à 62%, l'idée que la cause écologique se résume à un bilan carbone. Or, le concile explique avec force que les laïcs ne doivent pas penser « que leurs pasteurs aient une compétence telle qu’ils puissent leur fournir une solution concrète et immédiate à tout problème, même grave, qui se présente à eux, ou que telle soit leur mission. » (Gaudium et spes § 2). Cette recommandation devrait s'appliquer à tous les conseillers écologiques de la paroisse. De deux choses l'une: ou bien, ils s'estiment mandatés par leur paroisse et doivent donc s'abstenir, comme leurs pasteurs, de vouloir apporter des solutions concrètes à des questions qui ne relèvent pas de la mission des pasteurs. Ou bien ils sont compétents dans ces domaines, et doivent expliquer en quoi, pourquoi et sur quels fondements.
Souscrire à un label "paroisse verte", y compris dans les liturgies, les catéchèses, les témoignages, est-il conforme à Laudato si qui reconnaît qu’il n’appartient pas à l'Église de prendre parti dans les questions scientifiques (§ 188) ?
Commentaire "les2ailes.com"
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La Bouche de la Vérité
(Église Santa Maria in Cosmedin à Rome)
Par opposition au domaine dogmatique ou doctrinal, le domaine prudentiel couvre les questions qui ne relèvent pas directement de la foi et des mœurs et sur lesquelles l’Église prend position tout en s’appuyant sur la vertu cardinale de prudence. L’économie est souvent citée comme exemple de sujet relevant du domaine prudentiel. La prudence (vertu) est dans ce cas définie comme l’attitude d'esprit de celui qui voit loin, et aussi calcule les conséquences d'une situation, d'une action qui pourraient être fâcheuses ou dangereuses moralement ou matériellement, et qui règle sa conduite de façon à les éviter[1].
Un décret du Concile Vatican 2 exprime bien ce que l'Église entend par cette expression : « On trouve dans l’Église un certain nombre d’initiatives apostoliques… dont la gestion relève de leur propre jugement prudentiel... »[2]. Le cardinal Ratzinger ajouta plus tard : « Dans le domaine des interventions d’ordre prudentiel, il est arrivé que des documents magistériels ne soient pas toujours exempts de déficiences. Les Pasteurs n’ont pas toujours perçu aussitôt tous les aspects ou toute la complexité d’une question. (…) Certains jugements du Magistère ont pu être justifiés à l’époque où ils furent prononcés (…) Ce n’est souvent qu’avec le recul du temps qu’il devient possible de faire le partage entre le nécessaire et le contingent »[3].
L’inévitable complexité du jugement prudentiel empêche souvent des personnes de bonne volonté, même bien informées, de faire des choix identiques. Puisque la question du contexte s’avère capitale dans l’évaluation prudentielle, le degré et l’honnêteté des informations dont disposent le citoyen deviennent déterminants.
Commentaire "Les2ailes.com"