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Les enquêtes d’opinion publique semblent indiquer que plus de 90% des français, catholiques ou non, sont favorables à la recommandation du document final du synode sur l’Amazonie d’ordonner des personnes mariées. Mais quels sont les sondés qui ont lu ce document ? Qui explique aujourd’hui le sens de la sexualité et le signe constitué par l’ordination de prêtres célibataires ? Les réflexions qui suivent voudraient porter sur :
- La corporalité homme-femme d’Adam et Ève, dont la Genèse explique qu’elle est à l’image du Créateur
- Le Big-bug ontologique qu’a constitué le péché originel jusqu’à modifier la corporalité de nos premiers parents, leur sexualité n’en demeurant pas moins un vestige de la beauté originelle du créateur.
- Le pourquoi, dans ce contexte, du célibat du Christ lui-même et donc de la continence des clercs.
Faute de réponses à ces questions, toute l’actualité synodale reste incompréhensible à nos contemporains pour qui la sexualité devient un droit, dans le mariage ou hors mariage, ou qui acceptent les publicités de Gleeden menant des campagnes « pro-adultère ». Personne ne s’insurge contre les sites de pornographie faisant tant de dégâts auprès des jeunes, mais également au sein même des couples. Certains parents s’émerveillent devant leurs jeunes adolescents qui vivent des expériences de cohabitation précoces et certains enseignants vont jusqu’à recommander aux jeunes adolescents de faire leurs expériences hétéro ou homosexuelles. Tout se passe comme si notre époque considérait que l’exercice de la sexualité était l’aboutissement ultime de la liberté individuelle. La sexualité devient un droit. Dès lors, le commun des mortels pense que les prêtres devraient avoir les « mêmes droits ».
Comment notre société peut-elle alors comprendre ce que le document synodal recommande : l’ordination de personnes « qui ont un diaconat permanent fécond » (sic § 111) et non pas l’ordination de viri probati, c'est-à-dire d’hommes éprouvés, comme le font croire les commentateurs. A quoi seraient-ils éprouvés ? S’agirait-il de l’« obligation de garder la continence parfaite » qui est faite par le droit canon aux diacres, comme à tous les autres clercs. La tentation est grande de ricaner, un peu comme le fit Sarah, la femme incrédule d’Abraham, et d’imaginer qu’il s’agit d’une épreuve qui serait imposée aux clercs.
Seule une réflexion anthropologique préalable permet de voir en quoi ces règles se sont imposées comme une évidence vécue, au fil des siècles, par les clercs eux-mêmes. Nous sommes face à un véritable handicap de nos sociétés à comprendre des thèmes qui relèvent d’une vraie écologie intégrale de la sexualité. Aujourd’hui plus que jamais, les prêtres et les diacres nous appellent à mieux comprendre toute la signification de la sexualité humaine.
Analyse: "les2ailes.com"