MESSE POUR LA GARDE DE LA CRÉATION[1]
(MISSA PRO CUSTODIA CREATIONIS)[2] 

Le siège du Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 8 juin 2025, en la solennité de la Pentecôte[3] a publié le formulaire de la Messe pour la Garde de la Création et l'a inséré dans le Missel romain, troisième édition typique (2008), parmi les Messes et Prières pour besoins divers ou à des fins diverses, dans la section II « Pour les circonstances publiques ». Son utilisation est régie par le chapitre VII de l'Instruction générale du Missel romain et ses propres rubriques (Missel romain, troisième édition typique, p. 1074).

La publication en latin est traduite ci-dessous

Traduction les2ailes.com 

Stanislas de Larminat est intervenu au centre Garnelles le samedi 28 septembre 2024 à 20h45, 6 rue Jean Nicot à Paris. Il a proposé une réflexion sur Laudato si en soulignant les perspectives à approfondir et les éclairages à attendre.
Dans une première partie, il a souhaité purger la question climatique dont il est question dans l'encyclique. Ce préalable lui permit de développer les principaux messages de Laudato si, en particulier la théologie de la relation essentielle à la compréhension de l'expression "Tout est lié" Il a défini le concept d' "écologie intégrale" et cherché à faire comprendre le mystère trinitaire de la création.
Dans une troisième partie, Stanislas de Larminat a expliqué pourquoi il apprécierait que des éclairages soient apportés sur certains points de l'encyclique, en particulier les questions relatives à la manière d'intégrer les principes de subsidiarité et de suppléance dans la gouvernance mondiale, le concept de péché contre la création, celui de bien commun et celui d'un agir responsable en écologie.

Le texte de cette conférence est repris ci-après.

Reprise: "les2ailes.com"

" Sur beaucoup de questions concrètes, l’Église n’a pas de raison de proposer une parole définitive... 
...Je répète que l’Église n’a pas la prétention
de juger des questions scientifiques" 

(Pape François - Laudato si - § 61 et 188)

Le Pape a été empêché par un « état grippal » de se rendre à la COP28. Le discours qu’il avait préparé a été lu le 2 décembre 2023 par le Cardinal Parolin. Ce discours a repris la sempiternelle sémantique confondant « gémissement de la terre » et cri de l’ONU et des ONG, parlant de « changement climatique » au lieu de « variations climatiques », évoquant la cause de  « l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, provoquée elle-même par l’activité humaine », sans imaginer que la cause puisse être solaire, parlant de « lutte contre le changement climatique, » au lieu « d’adaptation aux dites variations », … Bref, parlant d’un « climat devenu fou » et d’une « situation grave ».
Soulignons, heureusement un passage relevant, plus que la science, de la compétence de l’Eglise : « les tentatives de faire retomber la responsabilité sur les nombreux pauvres et sur le nombre de naissances sont particulièrement frappantes. Ce sont des tabous auxquels il faut absolument mettre fin. … Les naissances ne sont pas un problème, mais une ressource : elles ne sont pas contre la vie, mais pour la vie, alors que certains modèles idéologiques et utilitaristes, imposés avec des gants de velours aux familles et aux populations, représentent de véritables colonisations ».

Ce message du pape n’a pas le retentissement qu’il aurait eu s’il l’avait prononcé lui-même. Comme si son absence éventuelle avait été crainte, un Sommet mondial des dirigeants religieux qualifié de « pré-COP28 », s’est déroulé à Abu Dhabi les 6 et 7 novembre. Il était organisé avec « la collaboration de la 28e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28), l'Église catholique et le Programme des Nations Unies pour l'environnement ».
Le sommet avait prévu, là encore, la lecture d’un discours du Pape François, de Ahmed Al-Tayeb, grand Imam d’Al-Azhar, de l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby, du secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, du président désigné de la COP28, le Dr Sultan Al Jaber…
Côté catholique, la séance d’ouverture donnait la parole au Cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’état du Vatican, et au Cardinal Miguel-A Ayuso, préfet du dicastère pour le dialogue inter-religieux.
« L’approche intégrée » a été confiée à deux personnalités proches du Vatican, Jeffrey Sachs, académicien pontifical des sciences et le Dr Carlos Zepeda, directeur adjoint de l’Institut de Recherche Laudato si du « Campion Hall » (salle des Jésuites de l'Université d'Oxford en Angleterre).

Pour une meilleure information de la pensée de Jeffrey Sachs, nous reproduisons ci-après l’intégralité du discours de Jeffrey Sachs. Nous mettrons ce discours en perspective avec les fréquents propos wokistes et malthusiens de cette personnalité se targuant d’être proche du Pape.

Source : site https://precop28gfls.com/en_US/

Analyse: Les2ailes.com

Luini Aurelio
« L'Arche de Noé après le Déluge - Ivresse de Noé »
(Milan, église San Maurizio al Monastero Maggiore)

"La création : le bien mis en morceaux et éparpillé à travers le mal" (Simone Weil
La pesanteur et la grâce, p.82)

Il est couramment admis que la Genèse propose deux récits de la création. Le premier avec les six jours de la création, se terminant par la création de l’homme, et le second, commençant au contraire par la création de l’homme et ajoutant l’épisode de la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
En réalité, il y a un troisième récit, reprenant presque mot à mot le vocabulaire du 1er récit : l’appel à la fécondité, la multiplication, et la domination des créatures non humaines.
En fait, il y a une nuance de taille entre le 1er et le 3ème : celle concernant la mission de l’homme de dominer la création, de régner comme un souverain sage sur la création. Ce mot radah en hébreux, disparait dans le 3ème récit, contrairement à ce que, à tort, conserve la traduction de la Bible de Jérusalem.
Par ailleurs, le 3ème récit appelle Noé et ses fils à être la crainte et l’effroi de tous les animaux de la terre. Le péché originel a donc créé une rupture entre l’homme et les créatures non humaines. Faut-il revenir au paradis perdu, ou se résigner sur cette rupture ontologique ?
L’autre différence de taille est la question de l’alimentation donnée à l’homme :  « les herbes portant semence… et tous les arbres qui ont des fruits portant semence « , dans le premier récit, et « Tout ce qui se meut et possède la vie » dans le second récit.
Ces deux exemples sont un écho à la grande affliction divine (Gen 6,6) qui se repentit d’avoir fait l’homme : « la terre est pleine de violence à cause des hommes » (Gen 6, 13). Il renonce à faire disparaître l’homme. Mais il accepte que l’homme soit l’effroi de tous les animaux et qu’il en mange la chair. Ce troisième récit de la création précède le récit de l’alliance que Dieu décide d’établir (Gen 9,9), non seulement avec Noé et ses fils, mais également « avec tous les êtres animés ».
L’analyse qui suit nous interroge : L’écologie chrétienne peut-elle s’appuyer sur une théologie de la création pour dire que la nature est bonne ? Ne faut-il pas, définitivement, distinguer la création, parfaite, et le monde naturel imprégné du péché originel ? 

Sources :        Anne Lécu - « Afin que vous donniez du fruit » (Le Cerf, janvier 2024)
                      Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " (§ 6.4)

Analyse: les2ailes.com

"On peut critiquer l'église à condition de l'aimer"
(Carlo Caretto, fondateur des petits frères de l’Evangile)

Guillaume de Thieulloy lui a demandé, son sentiment dans son émission « Terres de Missions » du 26 novembre 2023.
Stanislas de Larminat a rappelé sa gêne : « je suis fondamentalement fidèle à l'église : je fais mienne la parole qui a été développée par le fondateur des petits frères de l'Évangile qui dit : « on peut critiquer l'église à condition de l'aimer ». Or j'aime ma mère, ma Sainte Mère l'Église ; même si ma mère est bourrée de défaut ! Et l’auteur de cette citation ajoute : « à condition également de ne pas se tenir à côté d'Elle comme un pur ». Je ne suis pas un pur ! ...Je pense qu’il faut beaucoup d'humilité pour oser critiquer un texte. Mais je ne vais pas critiquer le pape. ...Je peux me permettre, là où je suis, compte tenu de ma compétence et de ma situation, critiquer un texte mais je ne critiquerai jamais le Pape. Le Pape a certainement ses raisons de baiser la main de l'ennemi. Pour moi, aujourd'hui, l'ennemi numéro 1, c'est le consensus ! Benoit 16, parlait du « consensus du mal » (Devant la Commission biblique pontificale, le 16.4.2010). Il y a dans l'ONU une forme de « consensus du mal ». Jean-Paul II allait voir tous les grands dictateurs ; et finalement il les ébranlait ! On ne savait jamais ce qu'il leur disait, les yeux dans les yeux ! Que va dire le pape à la COP 28 ? J'ai un peu peur au niveau scientifique d'entendre des choses qui ne soient pas fondées ; mais qu'est-ce qu'il va leur dire les yeux dans les yeux ? Il a peut-être une stratégie que je veux respecter et ce n'est pas simple ! ... Dans le concile qu’ il est bien dit que « les laïcs ont le devoir de manifester leur sentiments auprès de leur pasteur ». Je me permets de ressentir ce devoir sur la lettre elle-même. Il est même dit dans le droit canon que le c'est même le devoir d'alerter les autres fidèles sur un point quand on s'estime convaincu ».

La video de l’interview est disponible ICI (https://youtu.be/T-wSIkyQLf8?t=01m37s

Transcription de « Les2ailes.com »