Depuis la publication de l'encyclique, les pétitions se multiplient. Le journal la Croix a publié, le 16 juin 2015, un appel de chrétiens sensibles à l’écologie pour qu'ils "désinvestissent les énergies fossiles" (sic). Cette initiative est le prolongement de la campagne lancée par un méthodiste américain, Bill McKibben. Sa campagne 350.org, a pour objectif de pousser les fonds de pension à retirer 200 entreprises "carbo-centristes" de leurs portefeuilles d'actions.
Malgré leurs grandes qualités par ailleurs, les signataires font preuve de trois graves méprises, sur les plans scientifique, économique et éthique. Pourquoi ?

Commentaire: "les2ailes.com"

1- La pétition

On trouvera en note de bas de page, le texte intégral de l’appel [1], ainsi que la liste des signataires rendue publique [2] le 16 juin.
L'appel fait explicitement référence à la campagne américaine menée par Bill McKibben.

2- Bill McKibben, un méthodiste malthusien notoire !

 

William Ernest "Bill" McKibben (né en 1960) est un écologiste américain, auteur et journaliste qui a beaucoup écrit sur ​​l'impact du réchauffement climatique. Son goût pour le catastrophisme n’a d’égal que le titre de son premier livre « The End of Nature ».
L’ONG « 350.org», qu’il a fondée, tire son nom de l'affirmation selon laquelle une concentration atmosphérique de dioxyde de carbone supérieure à 350 parties par million serait dangereuse.
Bill McKibben  est un malthusien notoire. Il apparaît dans la vidéo "Population Decline is Part of the Solution" mise en ligne le 9 décembre 2008 expliquant que la baisse de la population est une partie de la solution aux problèmes planétaires.
Dans son livre "May be one - Personal and Environmental Argument for Single Child Families", Bill McKibben fait valoir que la terre est de plus en plus dangereusement surpeuplée, et que si d’avantage de gens choisissaient d'avoir un seul enfant, cela ferait une différence cruciale pour assurer un avenir sain pour nous-mêmes et notre planète. Il fait valoir que la question environnementale à elle seule, ne peut pas convaincre la plupart des gens d'envisager d'avoir un seul enfant. 80% des Américains ont des frères et sœurs... Pour lui les enfants uniques sont comme tout le monde, ne sont pas susceptibles d'être solitaires, timides, plus que les enfants ayant des frères et sœurs. Ils auraient même souvent de meilleurs résultats à l'école, et seraient plus matures [3].

Bill McKibben a même une vision relativement "ethnique" de la question environnementale : Dans un article paru dans Los Angeles Times  le 14 mars 2013, il souhaite une "réforme de l'immigration - pour le climat ". Pour lui, "les immigrants arrivent aux États-Unis déterminés à mener une nouvelle vie. Très souvent, ils sont plus ouverts aux changements qu'il faut mener contre le changement climatique". Bill McKibben part du principe que, "pour les écologistes, la population est depuis longtemps un problème. Beaucoup de problèmes que nous avons ne devraient pas se poser si nous n’étions pas aussi nombreux. C’est la raison pour laquelle ... je n’ai eu qu’un enfant".
Bill McKibben voudrait régulariser le maximum de migrants après avoir fait le constat que "l’Amérique blanche est tombée sur un bec : ... Élection après élection, ces citoyens nés de vieille souche ont tiré le levier du négationnisme climatique... ". Or, ajoute-t-il, "77% des électeurs latinos pensent que le changement climatique est déjà une réalité, comparativement à seulement 52% de la population générale". C’est la raison pour laquelle Bill McKibben estime "qu'il est urgent que nous obtenions une réelle réforme de l'immigration, permettant à des millions de sortir de l'ombre et d’obtenir la citoyenneté". Il conclue que  les États-Unis ont besoin des immigrés pour concevoir plus facilement les politiques nécessaires à lutter contre le changement climatique.
En bref, Bill McKibben instrumentalise l'immigration en levier électoral. Il n'est pas le premier !

3- La méprise scientifique

L’appel se place d’emblée dans la perspective de la Conférence Paris-Climat-2015, en décembre. Il part d’un postulat scientifique : "Si nous voulons avoir une petite chance d’éviter un réchauffement supérieur à +2 °C, notre humanité ne doit pas émettre plus de 565 gigatonnes (Gt) de carbone au total d’ici à 2050".

Or le postulat scientifique de la cause humaine des variations climatiques est loin d’être partagé [4]. En sciences, une théorie n’est pas tant intéressante pour ce qu’elle permet de comprendre, l’effet de serre, par exemple. Ce qui importe, c’est ce qu’une théorie n’explique pas. Or le Giec n’explique pas, et n’a jamais prévu, le plateau des températures constaté depuis 15 ans. Pourquoi cette concomitance entre l'encyclique et l'appel au désinvestissement carbonique ? Serait-ce pour surfer sur le cautionnement scientifique du Saint-Père ?

C’est oublier la tension intellectuelle qui existe dans l’encyclique, entre d’un côté l’idée anthropocentriste de la cause humaine des variations climatiques,  et de l’autre, l’appel du Pape à continuer le dialogue scientifique : « L’Église n’a pas la prétention de juger des questions scientifiques ni de se substituer à la politique, mais j’invite à un débat honnête et transparent, pour que les besoins particuliers ou les idéologies n’affectent pas le bien commun » (Laudato si § 188). Le pape ajoute qu’« il faut garantir une discussion scientifique et sociale » (§ 135).
Aucun des signataires de l'appel n'a jamais participé à une réelle confrontation scientifique sur ces questions.

4- La méprise économique

La pétition déclare que « au plan mondial, on continue à investir quatre fois plus dans les énergies fossiles que dans les énergies renouvelables. Il est urgent d’inverser la donne ». Pour les signataires, « Concrètement, désinvestir c’est écarter de son portefeuille les entreprises détentrices des plus grandes réserves de charbon, de pétrole et de gaz (l’association 350.org en a listé 200) »[5].
La campagne internationale [6] de Bill McKibben appelle à soutenir activement les entreprises [7] impliquées dans la transition vers une économie dite durable.

Reste que le concept de durabilité ne se résume pas à un "désinvestissement" du secteur des énergies fossiles.
Jouer la "croissance verte" n’est pas un but en soi. Que deviendront les milliards investis dans des fonds financiers verts, s’il advenait que le réchauffement climatique s’est inversé ? Depuis 15 ans, le Giec lui-même a reconnu un plateau dans l’évolution des températures. Ne prépare-t-on pas une "green crise", après la "subprime crise" ? Dans les deux cas, il s’agit d’une mauvaise approche de la gestion de la dette économique. Si les acteurs économiques investissent à tort dans les "économies vertes", il créent une dette sur le futur qui pourrait être à l’origine d’une crise très grave.

L’exemple du réseau « Investor Network on Climate Risk » (INCR) est là pour le montrer :
Il s’agit du « réseau de plus de 110 investisseurs [8], eux aussi institutionnels, représentant plus de 13.000 milliards de $ déterminés à investir dans les opportunités du changement climatique et autres défis en matière de durabilité » [9]. On y trouve, par exemple le Gestion de Generation Investment (GIM) fondé par Al Gore. On sait comment cet ancien vice-président des USA s'est enrichi en étant le principal actionnaire de la seule "bourse de marchandise", le "CCX-Generation Investment Management", échangeant les quotas de CO² au niveau mondial. Il avait même réussi la performance de faire entrer le président du GIEC de l'époque, Rajandra Pachauri, comme membre du conseil de surveillance de cette bourse !

En 2009, l’INCR s’était inquiété d’une éventuelle « green crise » pouvant amener un effondrement de la valeur des actifs investis. Il avait entrepris un important lobby en demandant aux chefs de la majorité et de l’opposition au Sénat de prendre conscience de la nécessité de continuer à « investir et à produire des crédits taxables ». En effet, précise le courrier, « on risque de perdre plus de 116.000 emplois et 19 milliards de dollars d’investissement en 2009 rien que dans l’industrie des énergies solaire et éolienne ». L’INCR est ainsi en première ligne pour s’inquiéter de la pérennité de ce type d’économie qui pourrait ne pas répondre aux besoins réels de nos sociétés dans le futur.

5- La méprise éthique

La campagne américaine recommande, pour ne prendre que quelques exemples d'investir dans des entreprises considérées comme éthiques au motif qu’elles ne seraient pas actives dans les énergies fossiles. Mais c’est oublier que les réalités ne sont pas aussi simples. Parmi les entreprises considérées comme "durables", sont citées :
- Google, très active dans le transhumanisme
- IBM, connue pour ses engagements managériaux favorables au Gender
- Rolls-Royce Holding, 14ème fabricant d’armes au monde,
- Johnson Controls Inc.,  fabriquant mondial n°1 des batteries électrochimiques contestées pour leur pollution.
Tous ceux qui ont une expérience du monde économique savent qu’il n’y a rien de plus délicat que de prétendre définir les critères éthiques pour juger une entreprise. Les signataires, en lançant l’appel à « désinvestir les énergies fossiles » ont une vision techno-centrique des problèmes, comme si  « le bien et la vérité surgissaient spontanément du pouvoir technologique et économique lui-même » (Laudato si § 105) !

Quant à la caution apportée par les signataires à la démarche éco-malthusienne de Bill McKibben, on peut se demander si elle est inspirée par l'encyclique. Le Pape a pourtant bien exclu tout amalgame éco-malthusien accusant la croissance démographique d’être la cause des désordres planétaires : « Au lieu de résoudre les problèmes des pauvres et de penser à un monde différent, certains se contentent seulement de proposer une réduction de la natalité. Les pressions internationales sur les pays en développement ne manquent pas, conditionnant des aides économiques à certaines politiques de “santé reproductive”... Il faut reconnaître que la croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire » (§ 50).

6- Conclusion

Les signataires de la pétition ont ils réellement exercé leur devoir de prudence et d'équilibre ? C'est pourtant le sens de ce que veut Laudato si : « Parfois, on ne met pas à disposition toute l’information, qui est sélectionnée selon les intérêts particuliers, qu’ils soient politiques, économiques ou idéologiques. De ce fait, il devient difficile d’avoir un jugement équilibré et prudent sur les diverses questions, en prenant en compte tous les paramètres pertinents ». (§ 135). Cette pétition a-t-elle mis de côté toute vision idéologique ?


[1] La Conférence Paris Climat 2015, en décembre, est annoncée comme décisive pour l’avenir de la planète. Mais la résolution des enjeux climatiques ne saurait dépendre des seuls États. La transition d’un modèle économique consumériste, énergivore, vers un modèle plus sobre, notamment en carbone, n’aura pas lieu sans une évolution en profondeur de nos modes de production, de consommation, de transport, sans un déplacement de nos imaginaires. « Moins de biens, plus de liens », voilà un horizon enthousiasmant ! Or nul responsable politique, aussi déterminé soit-il, ne saurait en décider à l’insu – ou à l’encontre – de celles et ceux qui l’ont élu.« Le mode de vie des Américains n’est pas négociable ! », tempêtait George Bush au sommet de la Terre de Rio, en 1992.
C’est donc aux citoyens qu’il revient de montrer leur appétence pour une société plus sobre, plus solidaire. Montrer qu’une telle transition est possible, donner aux élus le courage qui parfois leur manque. Au milieu du formidable élan d’initiatives citoyennes que l’on voit germer, en ce sens, un peu partout en France et dans le monde, il en est une qui nous semble viser particulièrement juste : désinvestir les énergies fossiles.
La combustion du charbon, du gaz et du pétrole est responsable de plus de 80 % des émissions de carbone d’origine humaine (la déforestation expliquant le reste, pour l’essentiel). Si nous voulons avoir une petite chance d’éviter un réchauffement supérieur à +2 °C, notre humanité ne doit pas émettre plus de 565 gigatonnes (Gt) de carbone au total d’ici à 2050. Et il serait préférable d’en émettre bien moins pour limiter la hausse à +1,5 °C et éviter la submersion de certains États insulaires. Or la combustion des réserves de charbon, de pétrole et de gaz actuellement exploitées ou qui le seront sous peu émettrait 2 900 Gt de carbone… Cinq fois notre « budget carbone » ! Bref, il faut impérativement laisser sous le sol une bonne partie de ces énergies.
Bien sûr, nos sociétés, et à plus forte raison les pays du Sud, où les besoins en énergie sont colossaux, ne s’affranchiront pas du pétrole, du charbon ni du gaz du jour au lendemain. Bien sûr, les profits liés à leur exploitation se chiffrent en milliers de milliards de dollars… Mais au plan mondial, on continue à investir quatre fois plus dans les énergies fossiles que dans les énergies renouvelables. Il est urgent d’inverser la donne… sans attendre l’épuisement de la ressource.
La campagne pour le désinvestissement des énergies fossiles, lancée aux États-Unis par un méthodiste, Bill McKibben, a déjà convaincu un certain nombre d’universités américaines, de collectivités (la Ville de San Francisco, la Ville de Paris), des organisations confessionnelles (le Conseil œcuménique des Églises), des fonds d’investissement (Rockefeller Fund), des médias (The Guardian), etc. Concrètement, désinvestir c’est écarter de son portefeuille les entreprises détentrices des plus grandes réserves de charbon, de pétrole et de gaz (l’association 350.org en a listé 200). Il s’agit bien d’une démarche éthique : « On ne rendra pas la Terre invivable avec mon argent. » Que l’on soit un investisseur, une congrégation, une association ou un simple particulier, elle est porteuse de sens. Mais il s’agit aussi d’une démarche citoyenne, pour appeler les responsables politiques et économiques à cesser tout soutien public à ces énergies, à sortir nos sociétés de la dépendance au pétrole, au charbon et au gaz, et à aider les pays du Sud à suivre une autre trajectoire énergétique, sans renoncer à satisfaire les droits fondamentaux de leur population. La démarche est d’ailleurs avisée d’un point de vue financier : les actifs des géants du secteur, reposant sur des réserves qui pourraient (devraient) ne jamais être exploitées, risquent de s’avérer fortement surévalués…
Les chrétiens ont un rôle particulier à jouer, faisant leur la proposition du pape François : « Protéger la Terre, en faisant alliance avec elle, afin qu’elle continue d’être, comme Dieu la veut, source de vie pour toute la famille humaine. » Ils ont un savoir-faire en matière d’investissement éthique ! Dans les années 1970 et 1980, des congrégations religieuses, soutenues par de nombreux chrétiens, ont été pionnières, excluant de leurs portefeuilles certains secteurs (armement, pornographie, tabac…) qui touchaient à la dignité humaine. Une démarche similaire a fortement contribué à affaiblir le régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Aujourd’hui, c’est en exploitant les énergies fossiles que l’humanité scie la branche sur laquelle elle est assise…

[2] Premiers signataires : Guy Aurenche, président du CCFD-Terre solidaire ; Véronique Fayet, présidente du Secours catholique-Caritas France ; Philippe Louis, président de la CFTC ; Simon Besnard, président du MRJC ; Denis Viénot, secrétaire général de Justice & Paix ; Dominique Lang, aumônier national de Pax Christi ; Jean-Louis Marolleau, secrétaire du réseau Foi et Justice Afrique-Europe ; François Soulage, président de Chrétiens en Forum et vice-président d’Esprit civique ; Bertrand Hériard, directeur du Ceras ; Jean-Luc Souveton, prêtre, coorganisateur des Assises chrétiennes de l’écologie ; Michel Durand, prêtre du Prado, membre de Chrétiens et pic de pétrole ; Loïc Laîné et Arnaud du Crest, Paroles de chrétiens sur l’écologie ; Laura Morosini, coprésidente de Chrétiens unis pour la Terre ; François-Xavier et Amélie Huard, coordinateurs de Chrétiens changeons ; Stéphane Lavignotte, pasteur de la Mission populaire, Mouvement du christianisme social ; Jean Merckaert, rédacteur en chef de la revue Projet ; Gaël Giraud sj, économiste ; François Euvé sj, rédacteur en chef de la revueÉtudes ; Cécile Renouard, philosophe, religieuse de l’Assomption ; Antoine Dulin, membre du bureau du Conseil économique social et environnemental ; Alain Grandjean, économiste, fondateur de Carbone 4 ; Elena Lasida, économiste ; Bernard Perret, ingénieur et socio-économiste ; Gaultier Bès, Veilleur ; Laurence Loubières, religieuse xavière, analyste en investissement responsable ; Michel Griffon, économiste et agronome.

[3] Source : http://www.amazon.com/Maybe-One-Personal-Environmental-Argument/dp/0684852810/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1435084239&sr=1-1&refinements=p_lbr_one_browse-bin%3ABill+McKibben

[4] On ne reviendra pas ici sur la difficulté qu’a eu l’académie pontificale des sciences à s’ouvrir à de véritables confrontations scientifiques sur le climat : Il existe pourtant Une nouvelle approche scientifique invalidant les scenarios-catastrophe du GIEC : l’identification du système climatique.
Or, le GIEC (IPCC), dès sa création, a reçu mission de « comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d'origine humaine » qui serait à l’origine de la période chaude actuelle. De fait, les travaux qu’il a expertisés s’accordent sur un réchauffement catastrophique avant la fin du siècle si rien n’est fait pour limiter les émissions anthropiques de CO2.

 

A- Un plafonnement du réchauffement contraire à toutes les prévisions du GIEC
Cependant, les observations montrent un fort ralentissement depuis une quinzaine d’année. Le GIEC reconnait, avec quelque réticence, ne pas l’avoir prévu : « La plupart des simulations de la période historique ne reproduisent pas la réduction observée dans la tendance au réchauffement de surface moyen sur les derniers 10 ou 15 ans » (IPCC -WG1-AR5 - Chap 9  p. 743).

1- Comment expliquer l’échec des modèles de calcul élaborés par le GIEC à expliquer cette réalité nouvelle ?
Le GIEC qualifie ces  modèles de calcul de « modèles de connaissance ». Ils sont dérivés des outils utilisés par les météorologues, enrichis par la modélisation physique de multiples phénomènes additionnels. Si la « connaissance » de certains de ces phénomènes est parfois robuste, elle est malheureusement encore balbutiante dans d’autres domaines. Un exemple typique est la modélisation de la genèse des nuages, d’importance majeure sur le climat. Le GIEC reconnait que « les modèles climatiques incluent désormais d’avantage de processus décrivant les nuages et les aérosols, et leurs interactions, ... mais le degré de confiance dans la représentation et la quantification de ces processus dans les modèles reste faible » (chap. D1- p. 14 du SPM)  Cette extrême complexité et l’impossibilité d’expérimentation à ce sujet incitent évidemment à une très grande prudence sur la fiabilité de modélisation de tels mécanismes et de leurs interactions mutuelles.
Au fil de ses rapports, le GIEC a cherché également
à globaliser le système climatique et le cycle du carbone. Il consacre un chapitre entier de son dernier rapport à étudier comment « le climat répond au CO2 et... comment le cycle du carbone océanique répond au changement climatique », tout en reconnaissant que « les réponses sont très incertaines »  (chapitre 6.4.2.1, page 7).
à intégrer des phénomènes comme celui des courants océaniques tels que El Nino. Le GIEC lui attribue un rôle en disant : « le renversement de tendance du réchauffement depuis 1998 s’explique par la combinaison d’une basse activité solaire dans les 10 années récentes et par l’exceptionnel évènement qui est arrivé sur El Nino » (Chap. 10.3.1.1.3 p. 21).

Ce sont là des défauts de conception intrinsèque aux « modèles de connaissance » (GIEC) qui n’isolent pas suffisamment :
ni les systèmes complexes entre eux, par exemple, le système climatique, qui a une certaine logique propre, et celui du cycle du carbone, qui en a une autre.
ni les boucles de réactions entre elles :

- Les boucles de rétroactions externes. Ainsi, les émissions de CO2 constituent une donnée d’entrée du cycle du carbone et la teneur en CO2 dans l’air n’est qu’une donnée de sortie de ce cycle, tout en étant une donnée d’entrée du système climatique.
- Les boucles d’interactions internes. Ainsi, le phénomène El Niño est à la fois une conséquence de variations spatiales de températures selon les régions et une cause de variations temporelles de températures. Or le GIEC est amené à considérer El Niño comme une entrée du système climatique et à lui affecter une contribution (Fig. 10.5, page 119).

Toute cette complexification a conduit le GIEC à reconnaitre lui-même ses « erreurs de forçage et une surestimation, par certains modèles, de la réponse à l’augmentation de forçage par les gaz à effet de serre ». (IPCC -WG1-AR5 - Chap 9  p. 743).

2- Une modélisation de sous-systèmes océaniques qui n’explique rien
Le GIEC veut expliquer le « hiatus » climatique observé depuis 2000 par une accumulation de chaleur océanique au détriment de l’atmosphère. L’idée est plausible et séduisante mais elle vaut dans les deux sens : un dégagement de chaleur océanique n’aurait-il pas puissamment contribué au réchauffement à la fin du siècle dernier ? En effet, aucune modélisation à partir des comportements océaniques n’est possible, faute :
de pouvoir l’isoler du reste de la mécanique climatique alors qu’il en est un effet
d’identifier un état initial des températures océaniques
d’isoler des causes indépendantes des effets affectant les équilibres océaniques. Qu’est ce qui permettrait de dire ou d’infirmer qu’un tel réchauffement viendrait :

-  d’un réchauffement de la couche séparant l’atmosphère de l’océan ou d’un refroidissement des couches profondes, qui même faible et compte tenu de leurs masses importantes entre 2 et 4.000 m, pourrait contribuer au réchauffement des 700 m supérieurs ?
-  d’un réchauffement de l’atmosphère par une cause d’origine humaine ou par celle d’une activité solaire élevée ?

Rien ne permet de dire ni d’infirmer quoique ce soit, faute
de disposer d’évènements océaniques sur des périodes largement plus longues que les quelques décennies de mesures en notre possession.
de disposer de degrés de confiance sur quelques 0,015°C/an. Le GIEC évoque une « augmentation observée du contenu calorifique océanique supérieur équivalente à un flux de chaleur net moyen dans l'océan de 0.5 W/m²». (Source : AR5- Executive summary, Chap. 3, lignes 8 et 48). Il ne peut se prévaloir d’une cohérence avec le bilan radiatif à la surface de la terre ou en haute atmosphère, qui ne sont chiffrés qu’à 0.6 W/m² mais avec des approximations variant autour de ± 2 à 7 W/m² selon les mesures.
Le « hiatus » climatique ne peut donc s’expliquer à partir des comportements océaniques. Tout prétendu raffinement des modèles est source de nouvelles erreurs et ne permet en aucun cas d’annoncer « une prochaine ré-accélération du réchauffement global » (source : CNRS)
Les raisons sont à chercher dans une activité solaire qui est dans une phase de ralentissement.

3- Une validation par « détection-attribution » non robuste.
Les contributeurs aux rapports du GIEC seraient-ils des milliers de scientifiques, en thermodynamique, physique, océanographie, glaciologie, biologie, chimie, ou en sciences informatiques, une méthodologie robuste pour juger l'adéquation entre la théorie et les observations n’en est que plus nécessaire.
Sur ce point, le GIEC compte sur une théorie très spécifique mentionnée comme la « détection et l'attribution », qui est exclusivement consacrée à la science climatique. Or seul un nombre très restreint de personnes revendique cette technique de validation non reconnue par les autres communautés scientifiques : Gabriele Hegerl, citée plus de 20 fois parmi les références bibliographiques du chapitre 10 (AR5), est co-auteur des recommandations aux rédacteurs du GIEC: « Good practice guidance paper on detection and attribution related to anthropogenic climate change » (2010). Le titre de cette recommandation induit que l’objectif est de valider « la cause anthropogénique du changement climatique » ! Pourquoi le GIEC n'utilise-t-il pas les méthodes universellement reconnues, comme l'identification des systèmes ? Cet isolement conduit à des lacunes graves consistant à
se limiter à des données portant sur les seules 150 années récentes (IPCC -WG1-AR5 - Chap 10 - Fig. 10.1- p. 107). L’imprécision des reconstructions antérieures ne peut justifier d’occulter 1000 ans d’histoire.
et à inverser des causalités : l’effet « El Niño South Oscillation » est traité comme une cause.
Pourtant, il y a d'autres techniques pertinentes et reconnues, en particulier la théorie d'identification des systèmes.

4- Certains hélio-centristes en mal de preuves
Par ailleurs, de nombreux scientifiques sont critiques quant aux approches du GIEC. Le discours proche du GIEC les a enfermés dans l’image du « climato-scepticisme ». Il faut reconnaître que sur ce sujet, les preuves sont aussi difficiles à apporter dans un sens que dans l’autre. Bon nombre d’entre eux se fondent sur des corrélations visuelles ou calculées entre des courbes d’activité solaire juxtaposées aux courbes de température. Approche très insuffisante lorsque les sens de causalité ne sont pas bien établis, et que la variabilité interne ou des comportements transitoires viennent perturber les phénomènes.

B- Une méthode alternative d’analyse : l’identification des systèmes dynamiques complexes

Face à ces difficultés, le Professeur Philippe de Larminat a développé une méthode d’analyse alternative, publiée en 2014 dans « Changement climatique- Identification et projections », chez Iste et Wiley, maison d’édition scientifique prestigieuse dans le monde anglo-saxon. Il se fonde sur les techniques dites d’identification des systèmes, dont il est un expert reconnu. Ces techniques ont, à l’origine, été développées pour l’automatisation du contrôle de systèmes technologiques, et elles consistent à déterminer le modèle mathématique des systèmes, si complexes soient-ils, à partir de leur comportement global. Elles sont surtout enseignées dans les écoles d’ingénieurs et sont moins connues dans les milieux universitaires, plus traditionnellement attachés à la recherche de mécanismes physiques fondamentaux. Appliqués à la science climatique, ces modèles ne se limitent pas à la détermination mathématique de relations causales abstraites. Les modèles incorporent également les fondamentaux de la physique et de la thermodynamique, en particulier les phénomènes d’accumulation de chaleur dans les inerties thermiques océaniques. Ils constituent des outils d’investigation très puissants, permettant d’accéder de manière macroscopique à de précieuses informations quantitatives sur les mécanismes sous-jacents. Ils sont ainsi à parité avec les modèles « de connaissance », voire beaucoup performants que ces derniers lorsqu’il s’agit de systèmes très complexes… ce qui est très clairement le cas ici. LE GIEC le reconnait lui-même : « la moindre complexité ajoutée, bien que destinée à améliorer certains aspects du climat simulé, introduit aussi de nouvelles sources d’erreur possible » (FAQ 9.1 § 9, p. 76). !

La procédure d’identification se déroule en quatre temps :
1 - Définition de la structure du modèle. Dans le cas de l’étude climatique, elle s’articule autour d’un modèle « à bilan énergétique » (EBM : Energy Balance Model), loi simple et robuste qui assure la cohérence de la conservation d’énergie dans toutes les relations entre les divers paramètres. Dans la « structure », est fait le choix fondamental des grandeurs d’entrée et de sortie du modèle. Pour les entrées, les signaux retenus sont la teneur en CO2 atmosphérique, l’activité solaire, et l’activité volcanique. L’unique signal de sortie retenu est l’historique de la température globale sur une période donnée.
2 - « L’observation » du comportement du système. La période considérée est celle où l’on dispose de mesures  suffisantes, directes  ou indirectes, sur tous les signaux énoncés ci-dessus. En l’occurrence, il s’agit d’une période de l’an 843 à nos jours, durée nécessaires pour bénéficier d’un nombre suffisants d’évènements significatifs ; les historiques utilisés sont très largement issus des rapports du GIEC.
3 - L’identification des paramètres du système. Le modèle est issu du traitement mathématique des données. Du choix d’un modèle à bilan énergétique, il résulte que les résultats  du calcul donnent directement les coefficients dit de « sensibilité à l’équilibre » relatifs aux trois entrées (CO2, activités solaire et volcanique), qui se trouvent être  également des données essentielles dans les évaluations du GIEC. La différence fondamentale est qu’un modèle « de connaissance » conduit à ces coefficients à partir de modèles physiques d’une extrême complexité, alors que l’identification donne accès aux mêmes élément uniquement à partir de l’observation des données historiques, et ceci sans requérir de connaissances physiques détaillées des mécanismes sous-jacents.
Outre l’évaluation des sensibilités, la méthode permet également d’effectuer de façon rigoureuse le calcul de la probabilité qu’a un paramètre de se trouver dans un intervalle donné. Ceci par opposition aux évaluations de « confiance » ou de « probabilité » du GIEC, qui reconnait lui-même que « la probabilité n'est pas issue d'un calcul statistique. Elle exprime ce qu’on entend par "très probablement". La probabilité donnée indique que les auteurs estiment que, sur 100 affirmations de ce type, plus de 95% sont vraies. C'est une évaluation subjective basée sur un faisceau d'indices » (Mail du GIEC adressé le 13 déc. 2014 au groupe de travail).
Notons également que la méthode d’identification permet de quantifier précisément ce que le GIEC appelle la « variabilité naturelle interne du climat ». En identification, elle se traduit par l’écart résiduel irréductible qui apparaît entre les résultats du modèle identifié et la réalité, du fait des phénomènes aléatoires ou non pris en compte dans le modèle.
Notons enfin, ce qui va sans dire, que le modèle d’identification est intrinsèquement un modèle dynamique, c’est-à-dire qu’il prend, de lui-même, en compte le délai entre toute variation d’une donnée d’entrée, et son effet différé et pondéré dans le temps, du fait notamment  des inerties thermiques mises en jeu. Le modèle évalue de lui-même les effets de cette inertie par le biais de constantes de temps, là aussi sans qu’il soit besoin de « connaissance » à priori des phénomènes en jeu.
Dans l’ouvrage de Philippe de Larminat, la méthode, telle que très sommairement synthétisée ci-dessus, est  appliquée à seize combinaisons de données : quatre chroniques de reconstitutions de températures paléo-climatiques, et quatre reconstitutions d’activité solaire. Globalement, on peut en tirer deux types de conclusion. La première est que la période de réchauffement qui conduit à la période chaude actuelle est due, pour l’essentiel, à la conjonction des effets de l’activité solaire et de la variabilité interne naturelle du climat. La seconde est que l’éventuelle contribution de l’activité humaine ne se distingue pas suffisamment des effets ci-dessus pour qu’on puisse affirmer qu’elle soit significative avec le haut degré de certitude que lui attribue le GIEC.
4 - L’évaluation à posteriori de la validité du modèle. Les calculs d’incertitude et les tests d’hypothèse apportent toutes les validations académiques requises, mais restent assez abstraits. Une preuve tangible résulte de l’adéquation entre ses résultats et les observations et sur sa capacité prédictive : On se replace dans la situation de l’an 2000, quand personne n’aurait misé sur un possible ralentissement du réchauffement. Or, les simulations effectuées à l’aveugle, sans y incorporer la moindre information de température postérieure à l’an 2000, prédisent avec une exactitude surprenante le palier de température que nous connaissons encore actuellement.  La méthode exploite les techniques classiques dite « de reconstruction d’état » (filtrage de Kalman), où l’« état » en question correspond à des combinaisons de quantités de chaleur accumulées dans les inerties océaniques.

 

C- Des conclusions qui s’opposent aux scénarios-catastrophe du GIEC
En s’appuyant sur ses résultats d’identification, Philippe de Larminat pose dans son ouvrage les conclusions suivantes : "Non seulement il n’est pas possible d’estimer avec quelque précision la sensibilité au CO2, mais on ne peut même pas détecter avec certitude l’existence d’une relation de cause à effet. … L’hypothèse d’un impact insignifiant de l’ensemble des gaz à effet de serre et de l’activité humaine en général ne peut pas être écartée. … On doit considérer comme un fait établi que l’activité solaire, en tant que variable explicative causale, constitue effectivement l’explication première du "changement climatique". … Dans le scénario envisageable d’un retour aux faibles activités solaires des années 1700 ou 1800, les modèles identifiés font craindre, au contraire, une baisse des températures qui pourrait annuler la hausse du siècle dernier. Cette éventualité est ni plus ni moins probable que la reprise alarmante que nous promet le GIEC".
Le Professeur Philippe de Larminat est un pionnier dans l’application des techniques de l’identification au processus climatique terrestre. Nul doute qu’il sera suivi, avec toute la fécondité qui sortira de traitements croisés par d’autres chercheurs.

 

D- La position de l’Académie Pontificale des Sciences
Quelles sont les occasions récentes qu’a eues l’Académie pontificale des sciences de débats pluriels contradictoires sur la question climatique ?
Un groupe de travail a été réuni à l’Académie pontificale des sciences autour de Mgr Sánchez Sorondo, du 2 au 4 avril 2011 et intitulé « Avenir des glaciers de montagne pendant l’Anthropocène ». Il a été suivi d’une publication le 11 mai 2011. Toutefois, les questions portaient sur les conséquences des changements climatiques, en particulier sur les glaciers, plus que sur ses causes, anthropique ou non. Par ailleurs, la liste des intervenants montrait qu’il s’agissait, pour l’essentiel, de représentants de l’IPCC, son président Rajendra K. Pachauri en tête, sans véritables débat contradictoire.
Un colloque a été organisé du 2 au 6 mai 2014 par les deux académies pontificales des sciences et des sciences sociales, intitulé « Humanité durable, nature durable : notre responsabilité ». Les vidéos intégrales montrent un large spectre de sujets abordés : l’éthique sociale, l’éducation, les trafics humains, la solidarité avec les générations futures, les GMO, la démographie et les mégapoles, les disponibilités et besoins alimentaires, l’aspect océanographique, la déforestation, la biodiversité, le nucléaire, les nouvelles technologies,...    et bien sûr, la question climatique. Les personnes qui ont fait des exposés, ou qui ont pris part aux débats, sont :
*
soit des académiciens comme
- Veerabhadran Ramanathan, professeur de sciences atmosphériques au San Diego Scripps Institution of Oceanography de l’université de Californie,
- Paul J. Crutzen, prix nobel de Chimie et professeur au Max-Planck-Institute for Chemistry de Mainz,
- ou Partha Sarathi Dasgupta, Professor of Economics, University of Cambridge, auteur de "Pricing Climate Change" Politics, Economics, & Philosophy, 2014
* soit des personnalités extérieures comme
- Dr. Pablo Canziani, Physicien de l'atmosphère,
- Y.T. Lee, prix Nobel de Chimie à l’académie chinoise de l’Institut des sciences atomiques et moléculaire de Taïpei (Taïwan),
- ou Martin Rees,  professeur d’Astronomie à l’université de Cambridge,
- Hans-Joachim Schellnhuber, fondateur du Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK).
Un colloque sur « les dimensions morales du changement climatique » s’est tenu à l’Académie pontificale des sciences le  28 avril 2015 en partenariat avec le réseau SDSN des Nations Unies et le mouvement « Religions pour la paix ». Les intervenants étaient les mêmes qu’en 2014.

Tous sont des chercheurs qui ont collaboré directement ou indirectement aux travaux de l’IPCC. Aucun d’eux n’a évoqué, pendant les débats de ces colloques, le fort ralentissement du réchauffement depuis une quinzaine d’année, ni le fait que l’IPCC a reconnu ne pas l’avoir prévu.
Faute, semble-t-il, d’un indispensable débat contradictoire entre des approches plurielles, il est logique que les communiqués qui ont suivi ces colloques retiennent des assertions formelles :
- « L’utilisation massive des énergies fossiles, a un impact décisif sur la planète... Si les tendances actuelles se poursuivent, ce siècle connaîtra des changements climatiques sans précédents... L’utilisation massive d’énergie fossile qui est au cœur de notre système énergétique global perturbe le climat de la planète... Le réchauffement climatique et les évènements climatiques extrêmes qui lui sont associés vont atteindre des niveaux sans précédents... » (Communiqué final du colloque de mai 2014)
- « L’action humaine, à travers l’usage des énergies fossiles, a un impact décisif sur la planète. Si les tendances actuelles se poursuivent, ce siècle assistera à un changement climatique sans précédent et à la destruction de l’écosystème qui aura de nombreux impact sur nous ». (Communiqué final du colloque de avril 2015)
Or toutes ces assertions sont invalidées par les conclusions exposées ci-dessus (§ C). On notera d’ailleurs avec intérêt que le Pr Werner Arber, prix Nobel et  président de l’Académie Pontificale des sciences, n’a signé aucun de ces deux communiqués.

 

E- Des conclusions qui appellent à la plus extrême prudence
Les conclusions des travaux de Philippe de Larminat dans « Changement climatique- Identification et projections », (Wiley Ed. 2014) ne devraient-elles pas, a minima,  inciter les observateurs à une extrême prudence ? Rien n’indique que la période chaude contemporaine corresponde à un changement climatique d’origine humaine, ni qu’elle puisse devenir catastrophique.  Quand le GIEC assure le contraire avec les accents d’une certitude qu’il qualifie de « jugement d’expert (à 95%), ce n’est pas vrai et c’est grave. Si l’avenir lui donne tort, comme tout le laisse prévoir, on va vers une perte de confiance généralisée dans la Science, dans les medias qui colportent le catastrophisme, et même dans les religions qui cautionneraient l’erreur.
En ce qui concerne l’Église, sa doctrine est constante en faveur de l’universalité du bien commun, de la solidarité comme socle du vivre ensemble et de l’espérance face à l’avenir. Ce corps doctrinal n’a besoin ni d’en appeler à des formes de catastrophisme qui ne sont donc pas de mise, ni à des thèses scientifiques non définitives.
Le Concile a d’ailleurs rappelé que les laïcs ne doivent pas attendre de leurs pasteurs  qu’ils « aient une compétence telle qu’ils puissent leur fournir une solution concrète et immédiate à tout problème, même grave, qui se présente à eux, ou que telle soit leur mission». (Gaudium et spes, § 43-2).

[5] Le « top 10 » des entreprises dans lesquelles il ne faudrait plus investir est : ExxonMobil Corp., Chevron Corp., ConocoPhillips, Peabody Energy Corp., Occidental Petroleum, Arch Coal Inc.,Devon Energy Corp., Consol Energy Inc., Apache Corp, Anadarko ,...

[6] http://greencentury.com/wp-content/uploads/pdf/DivestmentGuide.pdf

[7] Liberty Property Trust, ABB Ltd., EMC Corporation, BorgWarner, Inc., First Solar, Inc., Ormat Technologies, Inc., Google Inc., EnerNOC, Inc., Quanta Services, Polypore International, Inc., Wabtec Corp., Tesla Motors, Inc, Rolls-Royce Holding PLC, Valmont Industries, Inc., Trimble Navigation, Ltd., United Natural Foods, Inc., Whole Foods Market, Inc., The Hain-Celestial Group Inc., Pentair, Ltd., Itron, Inc., IBM, Interface Inc.

[8] On y trouve les institutionnels suivants : Arjuna CapitalArdsley PartenairesAFL-CIOAddenda CapitalBoston Common Asset Management, LLCCapital Advisors BreckinridgeBritish Columbia Investment Management CorporationCalvert Asset Management Company, Inc.Capital DynamicsChristian Brothers Investment Services Inc.,  Investissements ClearBridgeCtW Investment GroupDBL Investors,Fondation de la famille Laird NortonLandon Butler & Co.Macroclimate LLCGestion Marshall StreetLa Fondation de la famille RussellLa Fondation McKnightInsight Management Capital durable, ... qui gèrent, entre autres, les fonds de grandes familles : Fink, Laird Norton, Serena Merck, Russel, William et Maude McKnight, Kresge, ...

[9] http://www.ceres.org/investor-network/incr