L’« Observatoire international Cardinal van Thuan », a été fondé par Mgr Crepaldi, Archevêque de Trieste et ancien secrétaire du Conseil Pontifical Justice et Paix. A ce titre, son fondateur a été un des principaux rédacteurs du Compendium de la Doctrine sociale de l’Église.
Un bulletin spécial du "bollettino" de l’Observatoire a été consacré, en italien, au dixième anniversaire du Compendium (N° 4-année 10 d'Octobre-décembre 2014).
Stanislas de LARMINAT a été sollicité pour analyser l’approche du Compendium en matière d’écologie chrétienne (pp. 102-106 du bulletin). Le texte ci-dessous en est la version française.

Source: Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise

Information "les2ailes.com"

Le mot écologie n'apparaît pas dans le Concile. Mais le souci de Gaudium et spes de « scruter à tout moment les signes des temps » conduit l'Église à s'intéresser à l'écologie. Notre époque ressent que quelque chose ne va pas dans nos relations avec la nature. Il en résulte des craintes de toutes sortes : comment nourrir la démographie croissante ? Que penser des biotechnologies ? Nos économies ont-elles un impact climatique ? La gouvernance mondiale est-elle une solution ?
Les réponses apportées font souvent preuve d'irrationalité ou d’un malthusianisme tournant le dos au projet divin de vie sur les hommes.
Gaudium et spes avait apporté une réponse : « tout sur terre doit être ordonné à l’homme comme à son centre et à son sommet ». Quarante ans après, le Compendium donne des clés pour nos réflexions sur l'écologie.

1- Deux grands concepts concernant l'écologie.

Le Compendium sait que l’humanité « se soucie vivement de l’écologie » (§ 3), mais il ne parle que d’écologie humaine ou d’écologie sociale.

Le concept d’"écologie humaine"
Dans le Compendium, « la première structure fondamentale pour une écologie humaine est la famille, au sein de laquelle l’homme ...apprend ...ce que veut dire concrètement être une personne » (§ 212). Jean-Paul II rappelait que le meilleur indicateur de la mise en œuvre concrète de l'écologie humaine est la considération donnée à la famille « union à vie solennelle entre un homme et une femme, visant à mettre au monde et à éduquer des enfants », ainsi que « l’inviolabilité de la vie humaine, en particulier au début et au terme de celle-ci »[1]. Le lien entre écologie de la nature et écologie humaine fut établi, en 2001, par Jean-Paul II :

"Ce qui est en jeu n’est donc pas seulement une écologie physique, attentive à sauvegarder l’habitat des divers êtres vivants, mais également une écologie humaine qui rende plus digne l’existence des créatures, en protégeant le bien primordial de la vie dans toutes ses manifestations"[2].

Le concept d’"écologie sociale"

Il est associé, dans le Compendium, à la notion de travail : « L’entreprise ... doit tendre à une écologie sociale du travail et contribuer au bien commun » (§ 340).
Jean-Paul II établit un lien étroit entre écologie humaine et écologie sociale : « on s’engage trop peu dans la sauvegarde des conditions morales d’une écologie humaine authentique …, [et d’]une écologie sociale du travail »[3].

2- L'exceptionnelle modernité du compendium.

Le Compendium n’en reste pas au plan des concepts. Il évoque les problématiques écologiques concrètes.

Le développement durable
Pour le Compendium, « le développement économique peut être durable s’il se réalise au sein ... d’un vaste projet de croissance morale, civile et culturelle de l’ensemble de la famille humaine » (§ 372). C'est pourquoi le Compendium préfère, au concept de développement durable, celui de développement intégral et solidaire : « Une des tâches fondamentales des acteurs de l’économie internationale est d’atteindre un développement intégral et solidaire pour l’humanité, c’est-à-dire de promouvoir tout homme et tout l’homme » (§ 373).

La notion de ressources naturelles
L’Église associe le travail de l’homme à sa capacité d'imagination dans un « processus productif d’élaboration technique et économique des ressources disponibles et naturelles ». (§ 174). Par ressources, il faut entendre « tous les biens et services auxquels les sujets économiques... attribuent une valeur pour l’utilité qui leur est inhérente dans le domaine de la production et de la consommation » (§ 346). Le contenu des ressources est donc très variable dans l'histoire. Toutefois, « c’est un devoir d’exercer, de manière efficace, l’activité de production des biens, pour ne pas gaspiller les ressources » (§ 332).

La solidarité avec les générations futures
Cette solidarité exige que l'on « agisse selon le principe de la destination universelle des biens, qui rend moralement illicite et économiquement contre-productif de décharger les coûts actuels sur les générations futures : moralement illicite signifie ne pas assumer les responsabilités nécessaires, et économiquement contreproductif parce que la réparation des dommages coûte davantage que la prévention ». (§ 367)
Le Compendium lance donc un appel à la communauté scientifique pour qu’elle contribue « à identifier de nouvelles sources énergétiques ...alternatives » (§ 470). La solidarité avec les générations futures ne se limite donc pas à une vision sur les stocks de ressources naturelles mais intègre une dimension économique.

La croissance
A contrario d'une décroissance promue par un certain malthusianisme, le Compendium s'attache à la « croissance de la personne humaine » (§ 12), une « authentique croissance de l’homme » (§ 66), une « croissance appropriée » (§ 182), une « croissance sociale effective » (§ 185).
Le progrès humain ne se  réduit pas à la seule croissance de l’avoir : l’homme est constitutivement tendu vers l’être davantage ». En cela, « la croissance économique ne se limitera pas à satisfaire les besoins des hommes, mais pourra également promouvoir leur dignité » (§ 94).
En matière économique, le Compendium évoque les « occasions profitables de croissance que la mondialisation actuelle peut offrir (§ 300) », ou de « croissance économique prometteuse (§ 316) », tout en rappelant qu’« une croissance économique obtenue au détriment ...de peuples entiers et de groupes sociaux, condamnés à l’indigence et à l’exclusion, n’est pas acceptable (§ 332)».
Le Compendium parle plus volontiers de développement que de croissance. Il instaure même un droit au développement, mais dans un sens bien précis :

"Dans la vision du Magistère, le droit au développement se fonde sur les principes suivants : unité d’origine et communauté de destin de la famille humaine ; égalité entre toutes les personnes et entre toutes les communautés basée sur la dignité humaine ; destination universelle des biens de la terre ; intégralité de la notion de développement, caractère central de la personne humaine ; et solidarité" (§ 446).

Non seulement le Compendium parle de droit au développement, mais aussi de droit au progrès (§ 450). 

L’ascèse vigilante
D’une manière générale, le Compendium est attaché à « la nécessité de respecter l'intégrité et les rythmes de la nature » (§ 470). Comme le disait Jean-Paul II, « le livre de la nature est unique, aussi bien à propos de l’environnement que de l’éthique personnelle »[4]. Il en est ainsi du « refus de la contraception » (§ 233) qui, s’il se limitait seulement à éviter une pollution du corps féminin, ferait oublier la nécessité de suivre la grammaire de la nature dans des « rapports entre époux [basés] sur le respect réciproque et sur l’accueil total » (§ 233). Il est, de la même manière, une forme de sobriété qui, si elle se limitait à seulement éviter de « gaspiller les ressources » (§ 332), ferait oublier qu’une « ascèse vigilante » permet de « finaliser le travail humain à la charité, ... [de lui] conférer une spiritualité animatrice et rédemptrice » (§ 266). Nos modes de vie ne peuvent être fondés sur un rêve d’efficacité humaine directe : c’est dans le respect de la cohérence globale de la création qu’on obtient indirectement une véritable « efficacité de la vérité » (§ 63). Comme le dira plus tard Benoit XVI : « aucune structuration positive du monde ne peut réussir là où les âmes restent à l'état sauvage »[5].

Le principe de précaution
Lorsque « les données scientifiques disponibles sont rares », le Compendium suggère des décisions « fondées sur une confrontation entre les risques et les bénéfices envisageables pour tout choix alternatif possible, y compris la décision de ne pas intervenir ». L’église rappelle également une évidence : « la science ne peut pas parvenir rapidement à des conclusions sur l’absence de risques » (§ 468). En tout état de cause, l’incertitude des circonstances et leur caractère provisoire rendent importante « la transparence dans le processus décisionnel » (§ 469). L'esprit de précaution se fonde sur une forme de démonstration conquérante des actions humaines, là où la vertu de prudence s'appuie sur une recherche de la conformité de l’action avec la loi morale universelle et des conséquences du bien qui en découlent.

Le commerce équitable
Le Compendium, se place, d’emblée, au niveau des grands flux du commerce mondial : « La liberté des échanges n’est équitable que soumise aux exigences de la justice sociale » (§ 366). Le Compendium, n’entre pas dans le détail des mesures commerciales à mettre en œuvre mais rappelle les droits des pays les plus pauvres, et leur droit au développement :

"La détérioration continuelle des termes d’échange des matières premières et l’aggravation du fossé entre pays riches et pays pauvres a poussé le Magistère à rappeler l’importance des critères éthiques qui devraient orienter les relations économiques internationales : la poursuite du bien commun et la destination universelle des biens" (§ 364).

La biodiversité
Le Compendium considère que : « la valeur environnementale de la biodiversité, ... constitue une richesse extraordinaire pour l’humanité tout entière », qu'elle doit être « traitée avec un sens de responsabilité et protégée de manière appropriée ». Les mots sont mesurés et pesés. Ainsi, « l’importance de la région amazonienne » est explicitement citée par le Compendium, mais la nécessité l’est également de « promouvoir des programmes adéquats de reboisement », là où c’est nécessaire. Il s’agit bien d’une action dynamique qui est proposée pour « maintenir des équilibres naturels essentiels indispensables à la vie (§ 466) », et non une recommandation d’immobilisme. A défaut, la diversité pourrait se révéler elle-même une idéologie : la diversité n'est une richesse que si elle reste dans un cadre vrai d’humanité.

La pollution
Le Compendium cite des pollutions comme le « risque de voir des hommes exposés à des agents polluants ou à des déchets toxiques » (§ 468). Il évoque aussi l’érosion des terres, la désertification, mais aussi les logements de fortune dans des banlieues polluées. La guerre est, également, associée à cette liste. Dans ce contexte, « la crise environnementale actuelle frappe particulièrement les plus pauvres » (§ 482). Mais, l’Église n’oublie pas les capacités de l’homme pour faire face à ces menaces :

"Si l’humanité d'aujourd’hui parvient à conjuguer les nouvelles capacités scientifiques avec une forte dimension éthique, ... elle sera capable d’éliminer les facteurs de pollution, d’assurer des conditions d’hygiène et de santé adéquates ...La technologie qui pollue peut aussi dépolluer, la production qui accumule peut distribuer équitablement, à condition que prévale l’éthique du respect pour la vie et la dignité de l’homme, pour les droits des générations humaines présentes et de celles à venir". (§ 465).

La science, la technique et les OGM
Rappelant qu'une primauté du faire et de l’avoir peut dériver vers « une idéologie scientiste et technocratique » (§ 462), le Compendium définit le travail comme un « ensemble d’activités, de ressources, d’instruments et de techniques dont l’homme se sert pour produire, pour dominer la terre » (§ 270).
Il évoque, de façon positive, les nouveaux savoirs et technologies qui, « grâce à leurs énormes potentialités, peuvent fournir une contribution décisive à la promotion du progrès social (§ 283)... En soi, les résultats de la science et de la technique sont positifs ... Les victoires du genre humain sont un signe de la grandeur divine et une conséquence de son dessein ineffable » (§ 457).
Dans cette perspective, le Magistère ne s’oppose pas au progrès[6] ; au contraire, il considère que « la science et la technologie sont un merveilleux produit du don divin de la créativité humaine ; en effet elles nous ont apporté d’extraordinaires possibilités et nous en avons tous bénéficié d’un cœur reconnaissant[7] ».
Mais, il y a une forme de nudité dans la technique si l’homme s’enferme dans le domaine de l’agir en « s’interrogeant uniquement sur le comment » et s’il omet « de considérer tous les pourquoi qui le poussent à agir[8] ».

C'est dans ce contexte que le Compendium peut aider à la réflexion sur les OGM.
S'il n'abuse pas de la nature ni ne la détériore, l'homme peut intervenir « non pour modifier la nature mais pour l’aider à s’épanouir dans sa ligne, celle de la création, celle voulue par Dieu ». En intervenant sur elle, « le chercheur adhère au dessein de Dieu. Dieu a voulu que l’homme soit le roi de la création » (§ 460).
Le Compendium reconnaît qu’il s’agit d’un « domaine évidemment délicat » (§ 459). En effet, s'il y a altération, « il faut [...] tenir compte de la nature de chaque être et de ses liens mutuels dans un système ordonné » (§ 459). Mais il dit également apprécier « les avantages qui résultent -et qui peuvent résulter encore- de l’étude et des applications de la biologie moléculaire, complétée par d’autres disciplines comme la génétique et son application technologique dans l’agriculture et dans l’industrie (§ 458) ».
C'est davantage l'usage des OGM qui peut poser des problèmes lorsque, au-delà de la simple protection d'un investissement, la durée d'un brevet ou les profits obtenus seraient déraisonnables. Un industriel se doit « de ne pas laisser improductifs les biens possédés, mais de les destiner à l’activité productive, notamment en les confiant à ceux qui ont le désir et les capacités de les faire fructifier » (§ 178). Cet appel pourrait s'appliquer quand un brevet arrive à échéance.
En tout état de cause, si le Compendium ne condamne pas la production d’OGM en tant que telle, il n’admet pas des « pressions provenant d’intérêts partisans » qui empêcheraient « d’évaluer les potentialités, les avantages et les risques éventuels liés à l’utilisation des biotechnologies ». Le Compendium est conscient qu’en matière d’information, il « faut éviter de céder à la tentation d’une information superficielle, alimentée par des enthousiasmes faciles ou par des alarmismes injustifiés » (§ 480).

La question nucléaire
Le Compendium évoque la question en disant qu’« il faudra également continuer, grâce à la contribution de la communauté scientifique, à identifier de nouvelles sources énergétiques, ...et à élever les niveaux de sécurité de l’énergie nucléaire » (§ 470). L’énergie nucléaire n’est donc pas, par principe, bannie. Le Compendium s’appuie d’ailleurs sur un long discours de Jean-Paul II aux participants à un Symposium sur la physique nucléaire, le 18 décembre 1982.

Le changement climatique
Le Compendium n’élude pas la question climatique : « Le climat est un bien qu’il faut protéger » (§ 470). Malgré tout, il n'a pas jugé utile de reprendre la déclaration de Jean Paul II évoquant « la destruction progressive de la couche d’ozone et l’effet de serre ...par suite du développement constant ...de la consommation d’énergie »[9]. Le Pape se référait aux thèses scientifiques de l’époque. Le Compendium,  a préféré retenir la complexité du problème : « Les rapports entre l’activité humaine et les changements climatiques ..., étant donné leur extrême complexité, doivent être opportunément et constamment suivis » (§ 470).
Le Compendium, rédigé en 2004, ne pouvait citer Benoît XVI qui a souhaité, le 11 janvier 2010, avant un sommet de l’ONU sur le changement climatique, qu'il « soit possible de parvenir à un accord pour affronter cette question de façon efficace ». Cet appel à l'efficacité ne signifie pas forcément peser sur les causes, mais œuvrer à une solidarité vis-à-vis des conséquences de ce changement.
Mais Benoit XVI rappelait, deux lignes après, que cet attention doit être « ordonnée dans l'ensemble des défis qui se posent à l'humanité... Comment serait-il possible de séparer, ou même d’opposer, la protection de l’environnement et celle de la vie humaine, y compris la vie avant la naissance ? ».

La question démographique
Le Compendium conteste formellement que croissance démographique et écologie soient incompatibles:

"Le lien étroit qui existe entre le développement des pays les plus pauvres, les mutations démographiques et une utilisation durable de l’environnement, ne doit pas servir de prétexte à des choix politiques et économiques peu conformes à la dignité de la personne humaine...  La croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire" (§ 483).

L’instrumentalisation de la question démographique est donc condamnée. Le principe absolu est que « seuls les époux peuvent juger de l’intervalle entre les naissances et le nombre des enfants à procréer ». C’est leur droit inaliénable qu’ils doivent considérer « envers eux-mêmes, envers les enfants déjà nés, la famille et la société » (§ 234).
Que penser des programmes du Planning Familial ? L’Église intervient souvent dans les instances internationales pour rappeler que « l’intervention des pouvoirs publics... pour diffuser une information appropriée et adopter des mesures opportunes dans le domaine démographique, doit être effectuée dans le respect des personnes et de la liberté des couples : elle ne peut jamais se substituer à leurs choix. Les diverses organisations opérant dans ce secteur sont encore moins habilitées à le faire » (§ 234).
La conclusion est claire : « Tous les programmes ....de stérilisation et de contraception ... doivent être moralement condamnés comme des attentats à la dignité de la personne et de la famille ». Où chercher la solution à la croissance démographique ? Elle doit être «  recherchée dans le respect simultané aussi bien de la morale sexuelle que de la morale sociale, en encourageant une plus grande justice et une solidarité authentique pour assurer dans tous les cas la dignité à la vie, à commencer par les conditions économiques, sociales et culturelles » (§ 234).

La problématique de l'Eau
Le Compendium rappelle que « le droit à l'eau est inaliénable ». La gestion de sa distribution ne peut être « confiée au secteur privé » qu'en considérant l'eau comme un « bien public » (§ 485). Ainsi, bien souvent, la problématique n'est pas tant écologique, celle de l'eau, qu'économique, celle de l'accès à l'eau potable.

La Gouvernance Mondiale
Le Compendium a compris que l'écologie peut servir de prétexte pour justifier une gouvernance mondiale: « On en arrive à diviniser la nature ou la terre, comme on peut facilement le constater dans certains mouvements écologiques qui demandent de donner à leurs conceptions un aspect institutionnel internationalement garanti » (§ 463). En tout état de cause, une « autorité politique exercée dans le cadre de la Communauté internationale doit être ...respectueuse du principe de subsidiarité » et ne doit pas  « être comprise comme un super état mondial » (§ 441).

 

3- Conclusion

La modernité du Compendium et le concret de son contenu donnent à toute personne, ayant une sensibilité écologique, des éléments de réponse aux questions qu'elle peut se poser.
Le Compendium ne rentre pas dans les détails techniques qui ne sont pas de sa compétence. En effet, le Concile recommandait déjà aux laïcs de ne pas attendre de leurs pasteurs -ni donc du Compendium- qu’ils « aient une compétence telle qu’ils puissent leur fournir une solution concrète et immédiate à tout problème, même grave, qui se présente à eux »[10].
Jean-Paul II ne souhaitait pas que l'éducation à la responsabilité écologique s'appuie sur le « désir vague d’un retour au "paradis perdu"»[11]. C'est pourquoi le Compendium rappelle la promesse divine « d'une demeure nouvelle ». Cette espérance doit stimuler notre travail relatif aux réalités présentes (§ 56). Le Compendium insiste alors sur les grands principes qui doivent guider l'action humaine en matière écologique comme en matière sociale ou économique : le bien commun, la destination universelle des biens et l'économie du don. Ces principes nous permettent de nous tourner vers la Jérusalem céleste et de vivre, ici bas, ce royaume de justice, de vérité, de paix et d'amour auquel nous sommes déjà promis.


[1] Jean-Paul II, Discours à Mme l'ambassadeur de Nouvelle Zélande, 25 mai 2000.

[2] Jean-Paul II : Audience générale, 17 janvier 2001, § 3.

[3] Jean-Paul II : Centesimus annus, § 38.

[4] Jean-Paul II : Message du 1er janvier 1990.

[5] Encyclique Spe salvi § 15

[6] Jean-Paul II, Mercy Maternity Hospital, Melbourne, 28 novembre 1986;

[7] Jean-Paul II, devant les hommes de science ..., Hiroshima, 25 février 1981, 3.

[8] Caritas in veritate, § 70.

[9] Jean-Paul II : Message du 1er janvier 1990.

[10] Gaudium et spes, § 43-2.

[11] Jean-Paul II, Message du 1er janvier 1990, § 13.