François Hollande a promis qu’il donnerait un milliard d’euros au « Fonds vert pour le climat ». C’est l’annonce qu’il a faite en allant le 23 septembre 2014 à New-York au sommet de l’ONU pour le climat. Cette annonce a de quoi surprendre dans un contexte de baisse régulière de son aide publique au développement et de rigueur budgétaire. Qu’est ce que ce nouveau Fonds ? A quoi servira l’argent ? Y a-t-il une philosophie sous-jacente à cette décision ?

Commentaire « les2ailes.com »

Qu’est ce que le Fonds vert pour le climat ?

Il s’agit d’un mécanisme financier de l'Organisation des Nations unies, rattaché à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Il a pour objectif officiel de réaliser le « transfert de fonds des pays les plus avancés à destination des pays les plus vulnérables afin de mettre en place des projets pour combattre les effets des changements climatiques ».
Deux coprésidents sont élus par le Conseil parmi ses membres pour une période d'un an (un président originaire d'un pays avancé et l'autre d'un pays en développement). Actuellement, les coprésidents sont Mr. Manfred Konukiewitz (Germany) and Mr. Jose Maria Clemente Sarte Salceda (Philippines). Le but fixé par les États est de réussir à financer le Fonds à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. 
L’entité française accréditée pour participer aux instances du Fonds vert est  l’ Agence Française de Développement (AFD). Elle a mandaté Pierre Forestier pour représenter la France au Fonds vert

Qui participera au Fonds vert ?

Le lancement du Fonds vert pour le climat, attendu pour la fin de l’année 2014, se fera sans l'Inde ni la Chine. Et sans la Commission européenne.  La Commission Européenne a annoncé qu’elle ne participerait pas directement à la capitalisation du Fonds vert pour le climat, car elle n'est pas un membre du conseil d'administration du Fonds. C’est ce qu’a  confirmé Connie Hedegaard à EurActiv . Elle représente les services de la commissaire en charge de l’action pour le climat.
La première capitalisation du Fonds vert semble maintenant en passe d’aboutir avant la fin de l’année 2014. Avec un premier objectif de 15 milliards d’euros sur trois ans, fixé par le conseil d‘administration du Fonds vert. La France s’est donc engagée à participer à la capitalisation. Elle appelle ses partenaires à faire de même » affirme le gouvernement.

Comment la France compte-t-elle financer cette contribution ?

Paris considère la réussite du lancement du Fonds vert comme « la clé de voute »  de l’adoption, à Paris, en 2015, d'un accord sur le climat, confie-ton à Bercy.
Un conseil interministériel  sur Paris Climat 2015, rassemblant Laurent Fabius (Affaires étrangères),  Ségolène Royal (Écologie) et  Michel Sapin  (Finances) s’est tenu le 10 juillet 2014 à Paris pour travailler sur la capitalisation du Fonds vert.
Il en ressort que le financement de la quote-part française au Fonds vert doit être assuré par les financements innovants, comme la taxe sur les billets d’avion, mais surtout la taxe sur les transactions financières,  selon projet de loi de finance 2014.Le problème réside dans le fait que  la taxe sur les transactions financières française ne rapporte pas autant que prévu.
Alors que le gouvernement tablait initialement sur 1,6 milliard d’euros, la taxe n’a rapporté que 700 millions d’euros entre août 2012 et août 2013, et devrait rapporter environ 800 millions sur la période suivante.Un manque à gagner que le gouvernement a tenté de compenser en augmentant l’affectation du produit de la taxe à la solidarité internationale, passée de 10 % à 15 % entre 2013 et 2014. « Mais dans l’état actuel, la taxe sur les transactions financières ne suffira pas à atteindre l’objectif d’un milliard d’euros sur trois ans, même en étant complètement affectée au Fonds vert ! » regrette Alexandre Naulot, d’Oxfam France.

La philosophie sous-jacente : faire avancer la gouvernance mondiale

On pourrait prétendre que la somme n’est pas considérable, d’autant que son principe reviendra à faire financer par le Fonds vert des actions qui l’étaient précédemment directement par l’AFD. La France a toujours eu des budgets d’aide au développement pour les pays les moins avancés.
En définitive,  cela signifie donc une perte d’autonomie Française qui agissait à travers une agence gouvernementale et favorise désormais des pouvoirs de la Gouvernance mondiale en général.
Comment s’étonner ensuite de voir des actions internationales avancer sur des valeurs dont la France perd complètement le contrôle ?

Une nouvelle donne  en perspective?

Il faut comprendre que l’objectif  est de donner un pouvoir considérable à cette gouvernance mondiale : pendant la campagne électorale pour les élections européennes, une liste de candidats réunis sous la bannière « Nouvelle donne », réclamait  «  mille milliards pour le climat ». Cette liste a organisé  le 23 août des journées d’été auxquelles se sont précipités Jean Jouzel (représentant du GIEC en France) et Corinne Lepage (ancienne Ministre de l’environnement), mais également un jésuite comme Gaël Giraud.

Comment peut-on faire confiance à une gouvernance mondiale ?

C’est la question qu’on est en droit de se poser. En effet, la politique de développement durable de l’ONU ressemble fortement à une culture de mort ! « ONU-Femmes » préconise pour atteindre ses objectifs la « mutation de la famille et l’avortement ». Comme toujours à ce niveau le vrai plan d’action est noyé sous des torrents de bons sentiments : il s’agirait de soutenir la croissance, de créer des emplois, de mieux produire et distribuer les biens alimentaires, d’améliorer l’accès à l’eau, aux réseaux d’assainissement et à l’énergie. Mais s’y faufile la question de la « dynamique de population » et de l’« intégrité corporelle des femmes » : deux concepts qui ouvrent la porte au discours sur la légalisation de l’avortement et sur la maîtrise de la population pour permettre le développement durable.

A fonds perdu...!

Consacrer de telles sommes à la lutte contre le réchauffement climatique est d’autant plus absurde que le GIEC lui-même commence à rédiger des rapports reconnaissant ses propres doutes : "La plupart des simulations... ne reproduisent pas la réduction [de réchauffement] observée ... sur les derniers 10 ou 15 ans! ... Ces observations de 1998 à 2012 [sont] causées, à un degré substantiel, par la variabilité interne...". Les scientifiques du GIEC reconnaissent même une "surestimation, par certains modèles, de la réponse [aux] gaz à effet de serre". (rapport GIEC 07.06.2013, p. 743). Serions nous face à une "panne" du réchauffement climatique due à une variabilité naturelle? Les dites causes humaines n’auraient-elles pas été surestimées dans les calculs ?