Presque tous les agriculteurs de la vallée du Tescou qui pourraient bénéficier de la retenue d’eau de Sivens sont aujourd’hui exaspérés par la tournure que prennent les événements.
Une manifestation d’agriculteurs s’est déroulée le 3 novembre 2014 à Toulouse pour défendre le projet de barrage. Ils qualifiaient les opposants de « casseurs excités ».
Le moment a été mal choisi par Nicolas Hulot pour sortir de son silence, car, une chose est sûre, les écolos ne sont pas d’accord : cette « armée itinérante qui sème la terreur », comme on l’a entendu à Toulouse, a réussi à se mettre à dos les producteurs de bio : « Le bio aussi, sur des terres excellentes mais très sèches, demande beaucoup d’irrigation ! Comme exploitant bio et favorable au barrage, je les agace au plus haut point. Et ils me le font savoir ! », dit l’un d’eux.
Qui sont les agriculteurs concernés par Sivens ? Est-ce l’agriculture industrielle dont on nous parle ? Quels sont les enjeux ?

Source : extrait de la Croix.fr du 3 novembre 2014

Commentaires "les2ailes"

Ce n’est que 10 jours après l’accident[1] que Nicolas Hulot sort de son silence !  «  Il faut abandonner le barrage de Sivens », sur la rivière Tescou. C’est ce qu’a déclaré Nicolas Hulot au journal « Le Parisien » du 3 novembre 2011.
Quels sont les enjeux ?

A- La problématique générale de l’eau agricole

La crainte de manquer d’eau est un réflexe normal car elle reflète une inclination naturelle à la survie. L’opinion publique réagit donc avec émotion à la question de l’eau.

a) "Le rat des villes et le rat des champs" !

Paradoxalement cette émotion se manifeste dans les villes alors que le problème est dans les champs. 70% des français, majoritairement urbains, seraient prêts à changer de comportement quand survient une sècheresse, mais souhaitent au préalable imposer des contraintes aux agriculteurs. Pourtant, la consommation citoyenne urbaine, au robinet, ne représente pas 5% des besoins de l’agriculture et de l’élevage ! En effet, la consommation d’eau nécessaire à la production de notre alimentation représente plus de 1.000  m³/habitant/an, alors que celle que nous tirons du robinet n’est que de 50 m³/habitant/an.
Or l’eau nous est donnée en abondance : le géologue Ghislain de Marsilly[2] n’hésite pas à dire qu’il n’y a pas de problème structurel d’eau en France, ...et au plan mondial, probablement pas non plus, dit-il. En effet, il pleut environ 10 000 m³/habitant/an dans le monde[3].
Et c’est sans compter avec l’eau des océans. Or le coût du dessalement de l’eau de mer peut descendre à environ 0,5 $/m³ pour les projets récents (par osmose inverse et toutes charges comprises). Cette activité est en très forte croissance. La capacité installée chaque année augmente en moyenne de plus de 10% par an. Il ne s’agit pas seulement d’usines destinées aux pays du Moyen-Orient : En Europe, en Andalousie, l’usine de Carboneras dessale environ120.000 m³/jour x 365 = 4 millions de m³/an, soit la consommation au robinet de près de 100.000 personnes !
La problématique de l’eau ne se pose donc pas tant en termes écologiques qu’en termes économiques, avec ces deux défis :
-   l’accès aux réserves naturelles d’eau, rivières, lacs ou nappes phréatiques : plus d’un milliard d’habitants n’y a économiquement pas accès.
-  l’accès à sa potabilité : plus de 2 milliards d’habitants vivent dans des zones sans assainissement !
Tout cela a un coût ! Il suffirait, estime-t-on, de quelques 20 milliards $/an pendant 10 ans pour résoudre l’essentiel de ces problèmes d’accessibilité. Il s’agit donc d’une question de volonté politique et économique.

b) L’eau, un enjeu agricole
  • L’agriculture est une solution pour l’eau et non un problème !

Puisque la production de nos aliments est la plus grosse consommatrice d’eau,  on peut donc dire qu’une région, obligée d’approcher ses consommations alimentaire, serait en quelque sorte importatrice de l’eau qui a servi à les produire ! Au niveau de la région de Sivens, l’enjeu est de un ou deux milliers de tonnes de maïs par an [3bis]. Mais au niveau mondial, le problème est considérable et porte sur plusieurs centaines de millions de tonnes.

Dit autrement, quand un pays importe des aliments, il importe de l’eau en quantité considérable. Quand un pays perd sa capacité de production alimentaire, il perd donc la bataille de l’accès à l’eau. En effet, sans agriculture,  les équipements hydrauliques deviennent très difficiles à rentabiliser. Or ces barrages apportent l’eau aux populations par surcroit des objectifs agricoles.

  • L’agriculture : un moyen de stocker de l’eau !

De tout temps, les agriculteurs ont stocké des récoltes. Disposer d’un an de consommation revenait, virtuellement, à stocker l’eau qui avait été nécessaire pour la production des récoltes ainsi stockées !
Or, sous la pression de la concurrence mondiale, les producteurs agricoles sont acculés à réduire leurs coûts, et donc leurs stocks : nos économies sont régies par le concept du stock zéro.
Si donc, on ne stocke plus d’eau dans les greniers sous forme de récoltes, il faudra bien, qu’on le veuille ou non, stocker l’eau autrement avec des investissements hydrauliques. Or, les ONG sont souvent opposées à ces aménagements pour, disent-elles, ne pas perturber la biodiversité et les écosystèmes. Jean-Louis Belot, agriculteur près de Sivens est le témoin que ces retenues d’eau ne peuvent pas être individuelles : il faut les collectiviser. Son témoignage montre bien que la bataille de l’eau et celle de l’autonomie alimentaire locale relèvent du même combat : « Faute d’eau, en année sèche, je dois faire venir mon fourrage d’Espagne ou du Brésil, avec un surcoût considérable. Le barrage est indispensable pour moi, car aucun de mes terrains ne se prête à la constitution d’une retenue individuelle. Dans notre plan prévisionnel sur cinq ans, nous avons calculé un rendement du maïs en fonction du lac de Sivens. S’il n’est pas réalisé, nous ne tiendrons pas… »[4].
L’homme passerait-il après la faune et la flore ? Il ne servirait à rien de mettre en place une nouvelle autorité mondiale de l’eau, comme le propose les ONG écologistes, si on oublie deux priorités:
- redonner un potentiel aux agricultures locales pour qu’elles puissent investir dans les équipements hydrauliques,
- ne pas considérer le financement des stocks agricoles comme des subventions illicites, mais au contraire faciliter leurs constitutions, puisque, indirectement, cela revient à stocker de l’eau…
Cette mise en perspective n’est jamais prise en compte. Quelle est votre position, M. Hulot ? Où est votre bon sens ?

B- Le cas particulier de Sivens

a) Quelques chiffres pour comprendre

Les travaux de la retenue de Sivens coûteront 8,4 millions d'euros et seront financés:
- à 50 % par l'agence de l'eau. Or les redevances des agences de l’eau sont payées par les usagers pour les “prélèvements” et “pollutions”. En 2012, selon les bassins, 80 à 90 % des recettes de redevances provenaient de la facture d’eau.
- à 50 % par le conseil régional et l'Union européenne et les conseils généraux concernés.
Le barrage de Sivens est donc, typiquement, un dossier de fiscalité régionale.
Quelle est la position de M. Hulot, sur la régionalisation ? Se veut-il l’ambassadeur du Président Hollande sur tous les dossiers régionaux, comme il l'est sur les dossiers écologiques mondiaux ? Où est son "bon sens" ?

b) Quelle alternative au volet agricole du dossier ?

Dans son interview au journal « le Parisien », Nicolas Hulot se drape encore dans son "bon sens" : « Ce n’est pas une question d’écologistes contre agriculteurs ». Il n’empêche que Nicolas Hulot apporte indirectement son soutien aux écologistes qui ont parlé d’agriculture industrielle, alors qu’en réalité il s’agit du développement de petites exploitations, à haute valeur ajoutée, insérées dans le terroir local.
Pierre Berthou témoigne. Il est à deux kilomètres de la forêt de Sivens et consacre son exploitation de 105 hectares à la polyculture, réservant 55 hectares au maïs et au fourrage pour nourrir sa cinquantaine de vaches. « La production intensive que dénoncent les écologistes, dans cette vallée, ça n’existe pas, jure-t-il. Ce qui existe, c’est le manque d’eau dont nous souffrons régulièrement ». Pierre Bretou doit pouvoir pomper environ 800 m3 par an dans le Tescou. Impossible les années de sécheresse, comme en 2012, où « Nous sommes des exploitations fragiles, reprend-il. Et ce barrage, c’est pour nous une sécurité, la possibilité de survivre. J’ai deux fils, de 28 et 26 ans, et j’espère qu’ils pourront reprendre la ferme. Avec l’accès à l’eau, c’est notre avenir qui se joue. ».
Et, Jean-Louis Belot,  agriculteur sur 87 ha ? Est-ce également un « industriel » ? Avec son fils de 22 ans, cet agriculteur de 47 ans exploite 87 hectares, la moitié en céréales d’hiver (maïs, sorgho, orge tropicale, etc.), l’autre moitié à la luzerne, pour nourrir un cheptel bovin de 150 bêtes, et 80 porcs[5].

On dit qu’il s’agit d’un investissement démesuré. Or 4 tonnes de maïs supplémentaires/ha, sans autre coût marginal supplémentaire que l’irrigation, produites sur 400 ha pendant 50 ans au prix de 100 €/T, rapportent 8 millions d’€. Mais, il faut dépasser les visions de rentabilité immédiate, car si on n’avait pas su construire un réseau de routes, y compris de certaines moins rentables que d’autres, nous roulerions dans les champs assez souvent pour nous déplacer.
Une chose est sûre : la confirmation de la suspension des travaux, annoncée vendredi 31 octobre par le conseil général du Tarn à Albi, et le renvoi de toute décision à la réunion de crise organisée mardi 4 novembre au ministère de l’environnement provoquent une colère qui ne se cache plus.
« Je ne veux plus me taire, tempête Pierre Bretou, 53 ans. Ce projet, on en parle quasiment depuis que je me suis installé, en 1985. On touchait enfin au but, et voilà que des gars qui ne connaissent rien à la vie ici viennent tout détruire. C’est insupportable »[6].
Quelle est la position d M. Hulot ? Il a déclaré au journal « le Parisien » qu’« on aurait déjà dû ... étudier [plus tôt] d’autres alternatives au barrage ». Mais il ne dit rien de ces alternatives ! On commence à parler de « re-calibrage » du projet, ou de déplacement de la digue. Ce ne sont que des pirouettes pour sauver la face. Où est son bon sens ?

c) Comment augmenter le marché du « locavore » ?

Nicolas Hulot a financé, dans sa fondation,  le « Guide du locavore pour mieux consommer local ». Mais, à raison de 160 kg de fruits et légumes consommés par habitant et par an, il faudrait augmenter la production régionale de 200.000 tonnes pour satisfaire les 1,3 millions d’habitants supplémentaires attendus d’ici 2050 dans la région de la Garonne. Certes, on peut importer des légumes d’autres régions. Une chose est certaine, si réchauffement climatique il y a, la production de maraichage local n’augmentera pas : elle diminuera. Ne parlons pas de la consommation de lait qui devra régionalement augmenter d’ici 2050 de 75 millions de litres de lait par an, c’est à dire l’équivalent de plus de 10.000 vaches alors que le Tarn et Garonne en a perdu 10.000 depuis 10 ans ! Serait-ce du développement durable d’importer le lait en poudre depuis la Nouvelle Zélande ?
Quelle est la position de M. Hulot ? Comment concilier consommation locale et production locale sans passer par le stockage de l’eau ? Où son bon sens ?

d) Comment assurer un débit au Tescou chaque été ?

Sivens est, aussi, destiné à maintenir le niveau annuel le plus bas du Tescou. Pour les porteurs du projet, le barrage répond à des objectifs de salubrité et de préservation de la ressource en eau. En effet, c’est la rivière elle-même qui a le plus besoin d’eau : la rivière est à sec l’été… et, évidemment, les villages bordiers y rejettent leurs eaux purifiées en station d’épuration. Si réchauffement climatique il y a, cela ne s’arrangera pas, même en réduisant le gaspillage aux robinets d’eau potable.
Quelle est la position de M. Hulot ? Où est son bon sens ?

e) Comment réconcilier les écolos entre eux ?

À trois kilomètres à peine des lieux occupés par les "anti-barrages", Bernard Durrieu affiche lui aussi son « ras-le-bol ». Installé depuis 2007 sur une petite exploitation de moins de 11 hectares, il tire l’essentiel de son revenu du maraîchage et de 5 hectares de céréales vendues à une coopérative. Il arrose aujourd’hui grâce à deux puits, insuffisants pour ses besoins, et s’était donc inscrit pour une autorisation de pompage dans la retenue de Sivens. Il souhaite à l’avenir se diversifier dans la culture de semences de carottes, d’oignons, de persil, exigeantes en eau.
« Les opposants disent aux agriculteurs locaux : passez au bio, moins consommateur d’eau, et mettez en place des circuits courts de distribution, explique-t-il. Ça tombe bien : c’est exactement ce que je fais depuis 2010. Mais le bio aussi, sur des terres qui ici sont excellentes mais très sèches, demande beaucoup d’irrigation ! Comme exploitant bio et favorable au barrage, je les agace au plus haut point. Et ils me le font savoir ! »
Bernard Durrieu raconte les tentatives d’intimidation autour de son stand dans les marchés, les blocages sur certaines routes, les lettres anonymes, la forêt confisquée. « La coupe est pleine », résume-t-il. Pascale, sa compagne, conseillère municipale à Lisle-sur-Tarn, le bourg le plus proche de Sivens, élue en mars dernier sur une liste clairement pro-barrage, place le débat sur un autre terrain : « Ce projet, la plupart des élus ici et une majorité de la population le soutiennent. Où est la démocratie si des gens débarqués de l’extérieur pour faire de la politique sous un faux nez vert obtiennent satisfaction ? »[7].
Quelle est la position de M. Hulot ? Veut-il se mettre à dos ses propres partisans du bio, et ceux qui croient encore à la démocratie dans la France profonde ? Où est son bon sens ?

f) Comment approvisionner en eau les villes proches de Sivens en 2050 ?

Sachant qu’un individu  consomme 50 m3 d’eau potable par an et que la région Garonne prévoit 1,3 millions d’habitants supplémentaires d’ici 2050, il faudra 65 millions de m3 d’eau pour l’eau potable sans compter les productions maraichères locales nécessaires. L’aménagement du territoire ne doit pas être un mot tabou. Tout le plan Garonne 2050 est donc en jeu avec 720 millions de m3 de retenues à mettre en œuvre. Sivens et ses 1,5 millions de m3, représente une goutte d’eau dans ce schéma. Si on écoute les écologistes, ce sont toutes les retenues en Hautes-Pyrénées qui ne verront jamais le jour. Quelles seront les conséquences pour l’agriculture et pour l’approvisionnement en eau potable, si aucun des ouvrages à l’étude, l’Ousse, la Géline ou le Louet, ne voient le jour, à l’horizon 2021 ?
Quelle est la position de M. Hulot ? Où est son bon sens ?

g) Comment sauver les zones humides sans leur assurer un minimum d’eau ?

Les écologistes parlent de « zones humides » qui sont des lieux propices pour la biodiversité.  Mais les berges d’un lac ne constituent-ils pas une zone humide en soi… propice au développement d’une nouvelle faune aquatique, d’une biodiversité reconstituée, enrichie même grâce au lac, avec des oiseaux migrateurs jamais vus auparavant ? Faut-il préférer  voir agoniser les poissons dans les flaques d’eau du lit asséché de la rivière en été et en automne ? Pierre Bretou, agriculteur à deux kilomètres de la forêt de Siven, se souvient avoir ramassé dans la rivière « des seaux de poissons morts ».
La question de la biodiversité est de savoir si on veut privilégier des sortes d’écomusées, ou la gérer de manière dynamique.
Quelle est la position de  M. Hulot ? Où est son bon sens ?

Conclusion

Le 27 mai 2008 , Nicolas Hulot déclarait : « On ne doit plus hésiter à avoir de la décroissance. Par cela j’entends diviser notre consommation d’eau ou d’énergie. C’est de la décroissance, mais il vaut mieux l’organiser. La croissance ne pourra pas perdurer avec l’épuisement des ressources et matières premières ». La vraie question posée par les écologistes, Nicolas Hulot en tête, est, une fois de plus, celle de nos modèles de croissance : ou on décide qu'on doit entrer dans un système de décroissance et alors il faudra assumer ce choix. Avec de tels discours, il ne faudra pas s’étonner qu’un jour, les opinions publics ne se contenteront plus d’être méfiant sur la technique. Elles en viendront à condamner le concept même d’investissement, au motif qu’il serait un outil de croissance.
Avec tant d’incohérence et d’aveuglement, on s’étonne que M. Hulot puisse en appeler aux religions pour venir à son secours. Il y a une forme de mépris à leur endroit, et à tout le moins un art de la pirouette qui devrait susciter la prudence.


[1] Peut-on parler de la mort d’un innocent ? Les jeunes doivent être mis en garde sur le fait qu’il n’est jamais innocent de venir sur des lieux où la violence potentielle fait partie du système d’expression d’opinions opposées à un projet. Une chose est sûre, il s’agit d’une mort injuste et dramatique. Le temps du deuil doit être respecté, mais il faut aussi arriver à prendre du recul sur les enjeux du projet, celui de la gestion de l’eau pour l’agriculture, pour la consommation des urbains,  et pour l’environnement.

[2] Sources: Émission "Post Frontière", France Culture –juin 2010

[3] On peut estimer la pluviométrie moyenne mondiale à 10.000 m3/hab/an à partir des données suivantes: Pluviométrie moyenne mondiale: 973 mm x densité de population 50 hab/km² x Surface du globe 510.067.420 km², soit  20.000 m3/hab/an, dont environ 50% tombent sur les continents, même si on considère que les océans représentent plus de 50 % des surfaces du globe. Le problème est que cette pluie ne tombe pas toujours là où elle serait utile, ni au moment opportun. Toute la question est donc de l'accès à l'eau et à sa régulation.

[3bis] On jette trop l'anathème sur le maïs qui serait une plante très consommatrice d'eau. Or, le site très gouvernemental « eaufrance » dit qu’il faut 238 litres d’eau pour cultiver 1 kg de maïs ensilage et 454 pour un maïs grain. Mais il en faut encore plus (590 litres d’eau) pour 1 kg de pomme de terre ou 1 kg de blé ! Certes, on pourrait objecter que les besoins du blé seraient plutôt au printemps, alors que le maïs a des besoins en plein été quand les ressources sont plus limitées. C'est oublier les cultures "dérobées" qui accompagnent souvent le blé. On ne peut à la fois plaider pour ce type d'occupation du sol toute l'année pour aller dans le sens d'une agriculture raisonnée et oublier les besoins en eau des systèmes de culture dans la complexité d'un assolement d'ensemble. Ces cultures n'ont d'autre utilité que d'entretenir la qualité des sols: cultures légumineuses qui permettent de fixer l’azote de l'air et de réduire l’apport d’engrais. Elles évitent aux flores de se spécialiser d'alterner les plantes hôtes cet donc de diminuer l’utilisation des phytosanitaires. La diversité permet également d’éviter une résistance aux phytosanitaires. Le salissement des sols est donc plus facile à maîtriser. L’avantage est également perceptible au niveau du tassement des sols. La diversité des cultures permet aux racines d’explorer différents horizons du sol et de favoriser son aération. Pour que ces avantages soient mis en oeuvre, il faut également de l'eau sur les cultures intermédiaires d'automne, sinon elles végètent et leur objectif n'est pas atteint

[4] Source : extrait de la Croix.fr du 3 novembre 2014

[5] Source : extrait de la Croix.fr du 3 novembre 2014

[6] Source : extrait de la Croix.fr du 3 novembre 2014

[7] Source : extrait de la Croix.fr du 3 novembre 2014
Ajoutons que plusieurs milliers de manifestants ont défilé le 15 novembre à Albi, à l'appel notamment de la FNSEA, pour exiger le maintien du projet de barrage de Sivens (Tarn) et exprimer leur « ras-le-bol », a constaté un journaliste de l'AFP. Ils étaient 2.200 selon l'évaluation de la police et 5.000 selon les organisateurs, à participer à ce défilé pendant près de trois heures. Les agriculteurs du syndicat majoritaire FNSEA, rejoints par la Coordination rurale, ont obtenu le soutien de nombreux élus locaux, du PS à l'UMP, pour la première grande manifestation en faveur du projet de retenue d'eau, vivement contesté depuis des mois. Les manifestants ont défilé derrière une banderole résumant leur principale revendication: « laissez-nous décider de l'avenir de nos terres ». Au-delà du soutien au projet de retenue de Sivens, destinée en particulier à alimenter en eau les exploitants agricoles de la vallée du Tescou, les organisateurs, syndicats agricoles et élus, ont fait de cette manifestation un plaidoyer « pour le respect des décisions des élus », contre « les occupants illégaux » du site de Sivens, sur la commune de L'Isle-sur-Tarn. Le chantier est occupé par plus d'une centaine d'opposants au projet, en majorité des jeunes gens qui s'appellent eux-mêmes "zadistes" parce qu'ils y ont créé une "zone à défendre" (ZAD). Les syndicalistes agricoles du Tarn ont assuré que « si on cède face à cette poignée, après Sivens on ne pourra plus mettre en œuvre aucun projet ». Dans un communiqué diffusé la veille, la Confédération paysanne avait expliqué pourquoi elle ne comptait pas participer à la manifestation bien qu'elle en soutienne certaines revendications (source Agra 17.11.2014).