Le parti écologique EELV a atteint le score de 8.75% aux élections européennes du 25 mai 2014. Il a ainsi presque quadruplé sa mise par rapport aux élections présidentielles de 2012, scrutin auquel Eva Joly n'avait atteint que 2.31%.
Certes, le vote est plus protestataire aux européennes et fait le jeu des listes marginales, mais, une fois de plus, l'analyse des résultats montre que le vote écolo est à la fois un vote urbain et celui des petites régions laitières.

Source: Résultat du ministère de l'intérieur

Commentaire "les2ailes.com"

Un vote urbain

Comme aux présidentielles de 2012, le voté écologique est urbain. A elles seules, les 10 plus grosses villes françaises obtiennent un taux de suffrage de 13.37% soit 50% de plus que la moyenne française!
L'écart dépasse même les 100% dans certains quartiers parisiens. Les 18°, 19° et 20° arrondissements atteignent le double de la moyenne française. Ce sont quartiers votant traditionnellement la gauche, et on peut imaginer qu'il y a là un vote de protestation contre le Parti socialiste.
Mais le résultat est le même dans les 2° et 3° arrondissement. Or ce sont ds quartiers réputés sociologiquement "bobos". Est-ce à dire que Mgr Vingt-Trois avait raison de rappeler qu'il qu’il faut éviter que "le souci de l'environnement [soit] un esthétisme de luxe pour pays développés" ?
Dans ces quartiers, la stratégie politique du parti vert est bien reçue quand il s'agit de la loi Taubira.

En province, un vote de petits éleveurs laitiers

On aurait tord d'imaginer que le vote écologique est présent dans les grandes régions agricoles. Le score est de 40 à 50% inférieur à la moyenne nationale dans des régions comme l'Aisne, la Somme, la Haute Marne, l'Aube. Toutes ces régions habituées au contact de la nature se rendent bien compte que les programmes écologiques posent mal les questions et que, donc, les vrais problèmes ne peuvent être alors résolus.
En revanche, le vote écologique dépasse de 20 à 40% la moyenne française dans des régions à dominance laitière comme la Loire Atlantique, l'Ille et Vilaine, la Savoie ou la Haute-Savoie.
Ce sont des régions dans lesquelles les élections aux chambres d'agriculture ont voté de manière très élevée pour la Confédération paysanne. Dans ces départements, les taux ont été de 40 à 90 % plus élevés que la moyenne française (18,54 % en faveur de a Confédération Paysanne). On comprend alors que le programme d’EELV fasse des propositions pour favoriser la Confédération paysanne dans les chambres d’agriculture : « Le gouvernement garantira le pluralisme  syndical et l’ouverture à la société civile dans les interprofessions, et repensera la gouvernance de l’ensemble des institutions agricoles dans ce sens : enseignement, recherche, ministères, chambres, SAFER, CDOA, etc ».

Conclusion

La stratégie électorale d'EELV est très habile:
D'un coté, ses leaders urbains, comme Vincent Placé ou Cécile Duflos, n'hésitent pas à développer des thématiques contre nature comme la loi Taubira. Ils s'attirent ainsi la bienveillance des électeurs dits "bobos".
De l'autre côté, des leaders comme José Bové, plus écoutés dans les campagnes, n'hésitent pas à manier le paradoxe en s'opposant à la PMA et la GPA pour tous. Les électorats plus sensibles aux valeurs traditionnelles tombent ainsi dans le piège du "zéro manipulation génétique" en faisant l'amalgame entre la PMA et les OGM... comme si les problématiques concernant l'humain et le végétal était du même ordre