Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, ignore le b.a.-ba de l'agriculture : ses services ont recommandé aux agriculteurs de reporter leurs travaux de printemps pour cause de pic de pollution aux particules fines ! Irresponsabilité : un report de travaux agricoles "à contre-temps" peut mettre en péril toute une récolte ! Par ailleurs, le ministère fait la preuve que la circulation alternée n'avait pas pour but de dépolluer Paris puisque toute la ruralité serait également concernée !
A quand le travail alterné des tracteurs? A moins que le ministère, grand promoteur de l'agriculture écologique, n'en arrive à recommander le remorquage des tracteurs par des chevaux non émetteurs de particules fines ?
Communiqué de presse du ministère de l'agriculture - 15 mars 2014
Commentaires "les2ailes.com"
1- Le Communiqué du ministère
"La France connaît depuis plusieurs jours un épisode de pollution aux particules fines avec dépassement dans plusieurs régions des seuils d’information puis des seuils d’alerte.
Face à ce phénomène, le Ministère recommande aux agriculteurs de restreindre ou de reporter les épandages de fertilisants minéraux et organiques ainsi que les travaux du sol.
Selon les niveaux de pollution aux microparticules, des interdictions d’écobuage ou de brûlage à l’air libre des sous-produits agricoles ont été ou seront le cas échéant prises par les préfets en fonction des situations locales".
2- Une incompétence gouvernementale notoire affligeante!
Le travail agricole est fondamentalement lié à la météo. Si l'agriculteur rate la météo, la météo ne le rate pas! Ne pas prendre cette maxime en compte relève de faute grave pour un agriculteur! On nous parle sans cesse de la stérilisation des sols à cause des techniques agricoles. Or respecter la terre, c'est prioritairement la travailler lorsque les bonnes conditions climatiques le permettent. Les agriculteurs se refusent à entrer dans leurs champs quand il pleut pour ne pas matraquer la structure de leurs sols. S'ils ne peuvent plus le faire quand il fait beau, quand le feront-ils?
3- La preuve d'un mensonge
Que n'a-t-on dit que la pollution urbaine aux particules était la cause de 42.000 morts /an de manière prématurée! Il fallait prendre des mesures d'urgence avec la circulation alternée, la gratuité dans les transports, mobiliser 700 policiers gendarmes, délivrer 3.000 contraventions. Il est vrai que l'élu d'Europe-Ecologie les Verts (EELV), Jean-Vincent Placé nous a démontré que les écolos ne paient pas de contraventions puis qu'il doit régler près de 18 000 euros d'amendes à la suite d'une centaine d'infractions routières!
Mais, voilà que la pollution ne serait plus urbaine mais également rurale! C'était bien la peine de faire ce tapage médiatique culpabilisant les urbains!
Peu importe que les allégations soient mensongères.
4 - Une mesure européenne qui se cache
C'est au titre d'une directive n° 1999/96/CE du 13 décembre 1999 du parlement européen que le gouvernement français est confronté à la menace de lourdes amendes européennes en raison de la mauvaise qualité de l’air. Or la France ne respecte pas une réglementation communautaire infondée en matière de qualité de l’air.
C'est pourquoi la France envisage de faire feu de toute sorte de mesures:
- réduire la vitesse sur certains axes à forte fréquentation, comme sur le périphérique parisien.
- circulation alternée dans les villes lorsque la pression atmosphérique est élevée
- interdire les feux de cheminée en ile de France,... en attendant de l'étendre partout en France!
- Interdire les brulis dans les parcs privatifs.
- apposer de badges électroniques sur les véhicules en fonction de leur contribution à la pollution
4.1- Une allégation santé mensongère: les particules fines causeraient 42 000 morts!
D'où sort ce chiffre effarant. Les télévisions ont colporté ce chiffre sans se rendre compte de l'énormité: Cela représenterait 8 % des décès annuels !
Ce chiffre est avancé par les militants écologistes alors qu'il sort d'une étude de la Commission européenne datant d'il y a plus de 15 ans.
Tout le monde est enchanté de cette allégation: les écologistes qui peuvent dramatiser, l'état qui va pouvoir justifier une hausse de la taxe gazole, et les pétroliers pour qui la production de diesel déséquilibre gravement les proportions de carburants dans leurs raffineries.
Cette prétendue étude européenne est issue du rapport CAFE CBA : Baseline analysis 2000 to 2020 publié en 2005 par le programme CAFE (Clean Air for Europe, "Air pur pour l'Europe").
Comment les experts ont-ils procédé pour évaluer l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique ? "On ne peut pas comptabiliser directement le nombre de décès dus à la pollution atmosphérique car les affections respiratoires, cancers du poumon ou accidents vasculaires cérébraux peuvent être provoqués par de nombreux facteurs. Il n'y a pas de pathologie traceuse mais un faisceau d'éléments convergents", explique Agnès Lefranc, adjointe au directeur du département santé et environnement du très officiel Institut de veille sanitaire (InVS).
Elle reconnait que "les chiffres sont toujours entourés d'une marge d'incertitude." Le principe de ce type d'étude est de mesurer les niveaux de pollution à un moment donné et le nombre de personnes exposées, on peut ensuite réaliser une modélisation pour obtenir le nombre d'années de vie perdues et de décès.
Ce type d'étude n'a donc rien d'épidémiologique au sens scientifique du terme. On bâtit un modèle pour prouver ce qu'on veut alléguer. On est en pleine science militante.
4.2- Une étude contradictoire... pas plus sérieuse!
En réalité, l'étude la plus à jour qui existe est celle issue du programme européen Aphekom, reprise par un rapport de l'InVS en 2012, qui a passé au crible 25 villes de l'Union européenne, dont 9 françaises. Sur ce bassin de 12 millions de personnes, les experts ont conclu à des espérances de vie réduites, à 30 ans, de 3,6 à 7,5 mois selon les villes. Au total, ce sont 2 900 morts prématurées par an dues aux particules fines qui pourraient être évitées si les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 respectaient la valeur guide de l'OMS (10 µg/m3). Quand on lit le protocole de l'étude Pahekom, on s'aperçoit qu'elle utilise des méthodes de l'OMS basées sur des " valeurs guide de l’OMS pour les niveaux d’ozone aurait conduit à différer 69 décès/an et à éviter 62 hospitalisations respiratoires".
Autrement dit, on mélange allègrement les causes, ozone, particules fines, etc...Tout cela n'a rien d'épidémiologique. Rien n'est dit sur les hospitalisations évitées: les patients étaient-ils fumeurs, victimes de syndromes d'apnées du sommeil, soumis à la présence d'amiante, etc...
Seules de véritables études épidémiologiques multifactorielles permettraient de conclure.
4.3- Le point de vue de l'étude française "Constances"
Même la très officielle et très lourde étude épidémiologique française "Constances", menée auprès de plus de 200.000 patients faisant l'objet d'une consultation détaillée dans les Centres d'examens de santé de la Sécurité sociale, fait tout comme si elle voulait démontrer, en matière de surdité, que "le travail rend sourd".
Au demeurant, l'étude "Constances" ne cherche pas à faire des mesures sur les conséquences de la pollution par particules fines. L'Institut de Veille Sanitaire (InVS), qui mène cette étude, consacre un document aux "travailleurs exposés aux nanomatériaux intentionnellement produits" et se contente d'évoquer des "études épidémiologiques portant sur les effets de la pollution atmosphérique particulaire [qui] fournissent un cadre conceptuel intéressant pour l’étude des risques potentiels encourus par l’homme".
Autant dire qu'on en reste au niveau conceptuel et non à la mesure chiffrée.
CONCLUSION: Un seul objectif: rééduquer les citoyens!
Pour convaincre les citoyens que l'homme est à la cause de tous les phénomènes climatiques, on le culpabilise. Il faut donc le rééduquer dans le moindre de ses gestes quotidiens.
Le phénomène va prendre une ampleur considérable dans les mois qui viennent avec la préparation de la conférence "climat2015".
Il n'est qu'à voir l'énergie que dépensent Laurent Fabius et Nicolas Hulot pour préparer leur communication, 18 mois à l'avance, en illuminant la tour Eiffel à cette cause.