La Commission européenne a notifié à l’OMC sa décision d’adopter et de mettre en oeuvre au mois de juin un règlement imposant l’indication des allergènes sur les étiquettes des bouteilles de vin. Ce projet modifie le règlement de 2009 sur l’étiquetage des produits viticoles en ce qui concerne l’indication des allergènes, « quand les ingrédients utilisés pour la production de vins sont encore présents dans le produit fini », explique Bruxelles dans sa notification de l’OMC. Tout y est…. Sauf le cuivre !

Source : AGRA Presse Hebdo - N° 3353 - Lundi 4 juin 2012 (page 48)

Commentaire « les2ailes.com »

Cette obligation d’information sera applicable aux vins issus de raisins récoltés à partir de la vendange 2012 et étiquetés après le 30 juin 2012.

Selon ce projet, les mentions suivantes pourront être utilisées :
– dans le cas des sulfites, les mentions “sulfites” ou “anhydride sulfureux”,[1]
– dans le cas du lait et des produits à base de lait, les mentions “lait”, “produits du lait”, “caséine du lait” ou “protéine du lait”,[2]
– dans le cas de l’œuf et des produits à base d’œuf, les mentions “œuf”, “protéine de l’œuf”, “produit de l’œuf”, “lysozyme de l’œuf” ou “albumine de l’œuf” [3].

Curieusement, le règlement n’obligera pas les producteurs de vins à étiqueter la présence de cuivre dans le vin. Comme toujours en matière de réglementation, les contraintes ne concernent  jamais les producteurs de « bio ». Or on sait que les résidus de cuivre concernent les « vins bio » dont les raisins sont traités à la « bouillie bordelaise » contenant 20% de cuivre. C’est un produit  efficace contre les champignons.
Pourtant le cuivre n’est pas un « allergogène ». Il a des effets toxiques.  Il a également des effets néfastes pour l’environnement[4]


[1] On ajoute du SO2 ou anhydride sulfureux, dans les jus de raisin, avant fermentation,  pour les protéger contre l'oxydation et les attaques microbiennes (levures et bactéries)

[2] La caséine est utilisée en traitement spécifique de la lutte contre le phénomène d’oxydation et de madérisation progressive des moûts et vins. Elle élimine les composés phénoliques oxydables et oxydés. Elle a un effet qualitatif immédiat, elle rafraîchit la couleur et affine la dégustation par son action sur les polyphénols astringents

[3] L’albumine d’œuf est utilisé sur les vins riches en poly-phénols , pour stabiliser la matière colorante,  assouplir un vin tannique   et clarifier les  vins surtout les vins rouges de garde.

[4] La bouillie bordelaise est un pesticide (algicide et fongicide). Pour garantir un meilleur effet mouillant on y ajoute un surfactant (du savon noir naturel en général) ! Elle est étiquetée comme produit « dangereux pour les organismes aquatiques » avec l'étiquette de danger Xi (Phrases risque n°36). Un usage répété de la bouillie bordelaise conduit à une accumulation du cuivre dans le sol, car ce métal ne se dégrade pas, hormis en milieu acide, et est conservé dans le sol. Le cuivre peut aussi tuer les vers de terre qui jouent un rôle important dans l'entretien du sol.
En 1988, Holland et White ont montré in vitro que l'inhalation par le rat d'un aérosol de chlorure de cuivre, conduisait à l’apparition d'une immobilisation irréversible du sperme et à une diminution du poids testiculaire, ainsi qu'à une chute des hormones sexuelles après 4 mois d'exposition à 19,6 mg/m3 de cuivre (Gabuchyan, 1987).