Jean Frédéric Poisson, avant son meeting du 12 novembre à Issy les Moulineaux, a dû lire Laudato si proposant « une écologie qui... incorpore la place spécifique de l’être humain dans ...ses relations avec la réalité qui l’entoure » (§ 15). Est-ce pour cela qu’il a dit, certes sur un ton décalé, que le Ministère de l'Environnement devait être subordonné au Ministère de la Famille "parce que les parents et les enfants sont plus importants que les papillons et les brins d'herbe". Une certaine blogosphère, dispensatrice de certificats de catholicité, s’est enflammée, traitant le président du PCD d’imposteur à en « faire hennir les constellations » !

De quoi s'agit-il?

Commentaire "les2ailes.com"

Avec humour, -mais un écologiste a rarement le sens de l’humour- le propos rappelait que la défense de la vie et de la famille a effectivement « une place spécifique » en politique. Sinon, la (bio)diversité sera hissée au rang d’idéologie ! On en arrivera à une forme de syncrétisme entre catholicisme et panthéisme qui assimile créature et créateur, un peu comme Pélage confondait nature et grâce.

Sur un sujet proche, d’autres candidats ont émis des doutes sur la cause humaine de la période chaude climatique récente. Certes les arguments d’un Donald Trump sont pauvres ! Mais plutôt que de manier l’invective, il faut lire Laudato si invitant au débat scientifique « honnête et transparent » (§ 188), et donc avoir étudié un article scientifique français, attribuant l’essentiel du réchauffement à l’activité solaire. Cette article, publié le 26 octobre 2016 par le très sérieux éditeur scientifique Elsevier et été revu, dans les règles, par le comité de lecture d’une des sept revues scientifiques de l'IFAC, fédération internationale regroupant des milliers d'experts en "identification des systèmes complexes". En appeler au consensus n’a pas sa place en science. Ce n’est qu’un argument d’autorité, le plus faible qui soit en logique.

Mais la blogosphère, catholique ou non, aime les vocables rappelant les sombres heures du 20° siècle : quand il s’agit de climat, un chroniqueur de RND parle de négationnisme. Et pour ceux qui méprisent la biodiversité, Dominique Bourg évoqua, à l’UNESCO le 30 novembre 2012, l’idée d’un tribunal de type Nuremberg ! Ces qualificatifs lancés contre J. F. Poisson ou d’autres discréditent leurs auteurs : ils dépassent ce qu’on appelle le point Godwin qui veut que, sur Internet, plus les imprécations pleuvent, plus la probabilité d'y trouver une comparaison avec les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1.

Pourtant, certaines vérités politiques nous rendraient libres ! Point besoin de catastrophisme pour convaincre des changements nécessaires :

Au plan politique, il faudra bien réduire notre dépendance au pétrole : nos principaux fournisseurs financent des stratégies géopolitiques peu soucieuses des droits de l’homme ; ils financent également les dettes de nos déficits publics. Notre addiction au pétrole est suicidaire pour la souveraineté diplomatique et budgétaire de l’Europe.

Au plan moral, s’il faut réduire nos consommations de produits à forte empreinte carbone, ce n’est pas pour un salut illusoire de la planète dû à une "frugalité par précaution". Une autre "frugalité par choix" s’impose ; cette vertu redonne sa liberté à l’âme et signe le combat entre Avoir plus et Être plus. N’est-ce pas la véritable efficacité de la frugalité ?