Le nominalisme a représenté de multiples formes de la pensée au cours des siècles. Pour un des plus récents, Thomas Hobbes « il n’y rien d’universel dans le monde en dehors des dénominations, car les choses nommées sont toutes individuelles et singulières ». Le nominalisme est donc une doctrine qui considère que les idées générales n'existent que sous la forme de mots. C’est à ce genre de jeux de mots que vient de faire appel l’UE au sujet des OGM grâce à un subterfuge nominaliste. Peu importe la réalité des faits:
Il n’y aurait pas d’OGM en dehors des dénominations qui leur serait données! Un produit « sans OGM » n’est qu’un concept sans contenu objectif. En effet, les services de la Commission de Bruxelles envisagent une solution simple et radicale pour régler le délicat problème du miel contenant du pollen issu de maïs génétiquement modifié. Il s’agirait ni plus ni moins de modifier la législation actuelle pour préciser que « le pollen est un constituant et non pas un ingrédient du miel »...
Qu’en est-il plus précisément?

Source : AGRA Presse Hebdo N° 3330 - 26 décembre 2011

Commentaire "les2ailes.com"

L’arrêt de la Cour de justice européenne du 6 septembre 2011 concluant que la présence de pollen issu de maïs génétiquement modifié (le MON 810 de Monsanto) dans du miel, même en quantité infime, empêche sa commercialisation sans autorisation préalable, peut « avoir des implications majeures pour tous les producteurs de miel ainsi que pour le commerce international », avertit une note des services de la Commission de Bruxelles. « Vu que le statu quo – c’est-à-dire la mise en œuvre de l’arrêt de la CJE – ne semble pas être une situation viable ou souhaitable, nous devons envisager de façon urgente une modification de la législation rétablissant la situation qui prévalait avant ce jugement », affirme la note.

« Cela pourrait être réalisé au moyen d’un amendement technique à la directive sur le miel à adopter, via la procédure législative ordinaire – cet amendement clarifiant le fait que le pollen est un constituant et non pas un ingrédient du miel. En conséquence, l’étiquetage du miel ne devrait pas être modifié et la législation sur les OGM (autorisation de mise sur le marché et étiquetage) ne s’appliquerait pas au pollen génétiquement modifié quand il est présent dans le miel », suggère la note interne.

« Une telle proposition pourrait être préparée rapidement » et, « du fait de son caractère urgent, de sa nature technique et de la préservation des règles existantes, une étude d’impact ne serait pas nécessaire », précise la note des services de la Commission, selon laquelle, « afin de restaurer la confiance des opérateurs, il serait approprié d’informer le monde extérieur que la Commission travaille activement sur le sujet ».

Les producteurs de miels « bio » sont donc en train d’obtenir que leur soient « cachés ces OGM qu’ils ne sauraient voir ». De deux choses l’une, ou bien les OGM sont dangereux, et il faut étiqueter le miel comme les autres produits. Ou bien ils sont inoffensifs, et autant vaut ne rien étiqueter ni sur le miel ni sur aucun produit.

Dans cette affaire, c'est la question de l'étiquetage qui est posée: d'un côté, comment s'opposer à ce que le consommateur ait l'information nécessaire pour savoir si un produit contient ou non des OGM? Mais d'un autre côté, il ne faut pas être dupe: cette inofrmation a pour effet d'entretenir la peur, une peur non fondée. ... et cette peur est paralysante pour les opinions publiques.