C'est le titre de l'article publié par le Parisien du 20 décembre 2011. Le quotidien poursuit avec assurance: « Une étude[1], que nous nous sommes procurée en exclusivité, montre que des aliments bio contiennent 223 fois moins de pesticides que les autres produits ». 
Une simple recherche sur internet aurait permis au quotidien de voir qu’il ne s’agit pas d’une « étude », mais d’une simple enquête menée par l’association environnementaliste « Générations futures ». Le Parisien s’est contenté de reproduire, mot à mot, le communiqué de François Veillerette, de l’association environnementaliste « Générations futures ».

Source : le Parisien 20.12.2011

Commentaire "les2ailes.com"

En quoi consiste cette « enquête » ?

Générations Futures a testé et comparé plusieurs menus types. Verdict : 223 fois plus de résidus de pesticides dans les aliments traditionnels que dans les produits bio[2]. En fait il s’agit de la reprise d’une enquête similaire menée en décembre 2010 sur des « menus toxiques ». Cette fois-ci, l’enquête porte sur des « menus Bio ».  Rien n’est dit sur la manière dont ont été échantillonné les produits de chacun des menus ?
Ce n’est pas parce que les analyses ont été faites dans un laboratoire agréé que cela valide le protocole ! Loin s’en faut.

Un défaut complet de logique !

Il n’est pas illogique de faire une recherche de résidus de pesticides dans des produits d’agriculture conventionnelle qui utilisent des pesticides. La direction de la Concurrence et de la Répression des Fraudes le fait régulièrement. Mais l’honnêteté voudrait simplement que les résultats fournis soient comparés avec les normes légales du « codex alimentarius ».

Ce qui, en revanche, est totalement illogique, c’est de ne pas chercher dans les menus bio, les résidus de produits qui sont utilisés dans ce type d’agriculture. On aurait apprécié que soient testés les métaux lourds  les plastifiants dont du Bisphénol A (BPA) et des phtalates, les retardateurs de flamme bromés (PBDE), les dioxines, furanes, PCB et autres Polluants Organiques Persistants (POPs)…
Rien de tout cela n’a été analysé. Les entreprises adhérentes de Synabio n’auraient pas accepté de voir l’image du bio ternie par la présence de tels produits chimiques…

Par ailleurs, l’enquête cite les matières actives détectées. Quant aux noms savants de ces matières, ils ont tout pour faire peur au lecteur. Pourtant, certains d’entre eux sont connus même en pharmacie humaine.  Ainsi :
-  Le Pipéronyl butoxyde. On en trouve dans tous les shampoings contre les poux !
- Le Dithiocarbamate.  Il a été utilisé comme médicament contre le cancer pour son action chélatrice[3]
-  Le Chlorpyrifos, présent à l’état pur dans le « dursban », médicament : L'emploi d'anticholinestérasique dans la maladie d'Alzheimer est récent et repose sur l'hypothèse d'un déficit en acétylcholine dans le cerveau[4]
-  Le Lufenuron , utilisé couramment sur la « robe » des chats, qui doivent se lécher les poils copieusement… et en application orale pour nos cochons d’inde, en cas d’excès de levure dans le système intestinal !

Un parti pris d’une ONG qui ne déclare pas ses conflits d’intérêt.

Le site de « Synabio », ne cache pas qu’un de ses administrateurs n’est autre que Marie Pelletier, la présidente de « Génération Futures ». Or Synabio  est un des leaders du marché « bio, avec 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France en 2010.
Tout cela sous couvert d’ONG qui se targuent d’indépendance et qui n’ont de cesse de dénoncer les experts qui sont en conflit d’intérêt entre leurs recherches et de grandes entreprises !


[1] http://www.menustoxiques.fr/pdf/doc_menubio_151211.pdf

[2] http://www.metrofrance.com/info/le-bio-permet-bien-d-eviter-les-pesticides/mklt!2ZAbzxxb4wfjk/

[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Dithiocarbamate

[4] http://www.chu-rouen.fr/ssf/prod/anticholinesterasiques.html