Un rapport du « Réseau National de Vigilance et de Prévention des Pathologies Professionnelles », publié le 10.10.2011, viendrait de conclure: « Agriculteurs: les deux-tiers de leurs tumeurs liés aux pesticides »[1].
Or, cette étude contredit celle de l'étude "Agriculture et Cancer- Agrican", publiée mi-septembre, qui concluait qu'il n'y a « quasiment pas de phytosanitaire dont on puisse dire qu'il est associé significativement à tel ou tel cancer ».[2]
On ne sait plus qui croire! Il n’empêche, la nouvelle fait la une des journaux et enchante les ONG environnementales.
Que penser de tout cela ?

Source:  - rapport  Agriculture et Cancer (Agrican)

Commentaire "les2ailes.com"

Notre réflexion suit le plan suivant :

1- Quel est le problème ?
a. Pourquoi cette peur viscérale?
b. Mise en perspective préalable

2- Le discours des ONG environnementales

3- Les études menées sur le cancer par des organismes antagonistes :

a. Le « Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles RNV3P ». 
b.  « Agriculture et Cancer » -
AGRICAN
c.   L’Institut de Veille Sanitaire- INVS
d.  Le rapport AFFSET-INSERM
e. L'avis des tribunaux
f.  Que conclure ?
-    Conclusion concernant le cancer
-    La question de la pollution des eaux
-    Les risques sur la fertilité ?
-    Les risques sur les abeilles?

4- L’agriculture « bio » : une alternative ?
a.  La réglementation « bio »
b.  Le point de vue de l’Association de Recherche sur le Cancer
c.   Faut-il alors se tourner vers le principe de précaution ?

5- L’urgence de déplacer la problématique des phytosanitaires sur un autre terrain : la sécurité alimentaire mondiale
a. L’avis du parlement
b. L’avis de la FAO
c. L’avis de l’ONU

6-
Conclusion

 


 

 

1- Quel est le problème ?

a. Pourquoi cette peur viscérale?
Les phytosanitaires sont couramment utilisés en agriculture depuis plus de 50 ans. Ils permettent de protéger les plantes contre les insectes –insecticides, les champignons –fongicides– ou les mauvaises herbes –herbicides.  Sans eux les rendements seraient de 50 % inférieurs environ.
Mais ces produits, issus de l’industrie chimique, font peur. En effet, certains, dans le passé, se sont révélés dangereux comme le DDT, ou le lindane. Par ailleurs, l’accident grave à Seveso, survenu dans une usine qui en produisait, a laissé à juste titre un souvenir dramatique dans les esprits.
Ces produits sont-ils dangereux ? On pense en priorité aux ouvriers qui les produisent, et ensuite aux agriculteurs qui les utilisent. Mais on pense aussi aux résidus qui concernent la population entière et dont les médias disent qu’ils sont responsables de la recrudescence du cancer. On pense aussi aux consommateurs de produits agricoles.  Le succès des produits dits bio joue de cette peur.

b. Mise en perspective préalable
Pourquoi une pierride du chou n'attaque-t-elle pas une pomme de terre?
Parce que toutes les plantes se développent sur la planète grâce à leur propre génétique qui leur permet de produire des insecticides. Sans cette génétique, les parasites auraient eu raison de ces plantes et elles auraient disparues de la zone où sévissent ces parasites. Chaque plante produit ainsi un minimum de 50 de ces pesticides depuis des centaines de millions d'années.

Et nous en mangeons. Ces produits naturels ont souvent des propriétés toxiques. La pomme de terre est de la famille des melinacées, parce qu'elle produit de la mélanine, reconnue comme cancérigène. Faut-il interdire la pomme de terre? On a longtemps envisagé d'utiliser le ricin comme une arme chimique. Les exemples ne manquent pas.  L'ACS (American Chemical society) a répertorié 63 millions de produits chimiques distincts dont seulement 100.000 sont disponibles commercialement, et seulement une centaine sous forme de pesticides. Le professeur Bruce Aimes a calculé que chaque personne ingère 1500 mg/jour de pesticides. Parmi ceux-ci, 1499.91 mg sont naturels et 0.09 mg sont synthétiques. Le professeur Aimes a testé testé 52 pesticides naturels, en leur appliquant le protocole établi pour les pesticides artificiels, c'està dire en les faisant ingérer à des rongeurs aux mêmes doses. Dans le lot, 27 d'entre eux ont été qualifiés de cancérigènes.
Raison de plus, pourra-t-on conclure, pour ne pas en rajouter! Le problème c'est que tous ces tests ont leurs limites: les produits cancérigènes pour les rongeurs ne le sont pas nécessairement pour l'homme. Les rats, n'ont qu'une durée de vie de 2 ans. Les hommes ont, de leur côté, peut-être développé des résistances naturelles aux pesticides des plantes sans quoi, ils ne seraient pas végétariens, mais seulement carnivores.

Il n'existe malheureusement pas d'études comparatives sur les variétés cultivées en agriculture bio et en agriculture traditionnelle. Il est possible qu'elle conduirait à constater la présence de pesticides naturels à des doses supérieures à celle résiduelle en agriculture utilisant des pesticides synthétiques.

2- Le discours des ONG environnementales

Les ONG environnementales ne lésinent pas quand il s’agit de faire peur :
- WWF: « Infiltrées dans nos produits de consommation courante, les substances chimiques polluent la planète et nuisent à notre santé »
- Greenpeace : « Un tiers des pesticides sur le marché sont dangereux » (source : « pesticides: la liste noire de Greenpeace » en 2008)  [NB: c’est un mensonge par omission, car 100% d’entre eux le sont]
Les livres ne manquent pas :
- « Pesticides – révélations sur un scandale français » de Fabrice Nicolino
- «  Le monde selon Monsanto » de Marie Monique Robin (2008)
- « anti manuel d’écologie »  d’Yves Cochet (2009)
Les films contribuent à ce climat de peur
- "Notre poison quotidien" de Marie Monique Robin (2010)
Le ton est affirmatif et ne laisse pas place au doute. Pourtant les choses ne sont pas si claires, en particulier quant aux accusations concernant le cancer.

3- Les études menées sur le cancer par des organismes antagonistes :

a. Le "Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles – RNV3P ".

Cet organisme  serait « coordonné par l’ANSES », la très nouvelle "Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail", issue de la fusion de l'Afssa et de l'Afsset. Il s’agit de centres d’observations dirigés par des professeurs spécialisés en médecine du travail. Ils n’ont pas vocation à mener des études épidémiologiques, c'est-à-dire qui croiseraient les expositions multiples  (tabac, alcool, hydrocarbures, …) pour établir des corrélations. Le rapport le dit lui-même : « les tumeurs …sont associées à une exposition professionnelle possible, probable ou certaine aux pesticides » [3]. Est-il donc en droit d’être aussi affirmatif qu’il l’est ?

b. « Agriculture et Cancer » -AGRICAN

Il agit en partenariat avec les registres du cancer du réseau Francim et le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès de l'Inserm (CépiDc). Il s’appuie, depuis 2005, sur un questionnaire adressé à plus de 600 000 personnes. Son dernier rapport indique : «  les données disponibles sur le risque de cancer professionnel en agriculture sont insuffisantes », notamment pour mesurer les expositions. A ce jour, Agrican, a établi que la population agricole a une meilleure espérance de vie que la population générale, mourant moins de maladies d'Alzheimer, de Parkinson, d'infarctus... Moins fumeurs, ils meurent moins aussi de cancer (-27 % pour les hommes, -19 % pour les femmes). « Ça n'a rien à voir avec leur travail, mais avec leur mode de vie », note Pierre Lebailly, épidémiologiste qui a supervisé l'étude. Et il précise : « on peut avoir moins d'un type de cancer par rapport à la population générale, ça n'empêche pas d'avoir des facteurs de risque professionnels pour ce cancer ». Agrican relève un peu plus de décès par mélanome, par cancer du sein chez les hommes, par cancer du sang chez les femmes.
Sans préjuger des études en cours, et notamment d'une expertise de l'Inserm, attendue pour l'an prochain, le Dr Lebailly estime qu'il n'y a « quasiment pas de phytosanitaire dont on puisse dire qu'il est associé significativement à tel ou tel cancer ». Mais, dit-il, « ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de familles chimiques suspectées ». [4]

c. L’Institut de Veille Sanitaire- INVS:

Le docteur Daniel Eilstein, de l’InVS, va dans le sens de AGRICAN « … en matière de santé environnementale, il est difficile de mettre en évidence une relation de cause à effet. On a réussi à le faire, tardivement, avec les polluants de l’air, pour lesquels on arrive à déterminer une relation exposition/risque. Mais en ce qui concerne les pesticides, si la revue de littérature en la matière est d’une grande richesse, elle montre la difficulté de déterminer l’existence ou non d’une responsabilité. Il est donc nécessaire d’être prudent, d’autant plus que les conditions expérimentales en matière d’épidémiologie sont toujours délicates à réunir… »[5].

d. Le rapport AFFSET-INSERM

Pour y voir plus clair, nous nous proposons de retenir les conclusions d’un rapport conjoint de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFFSSET)  et de l’INSERM,  « cancer et environnement », dit d’expertise collective.
Pourquoi ?
Parce que ce rapport fait référence à plus de 1 800 articles internationaux qui ont constitué la base documentaire de cette expertise. 48 experts[6] ont signé ce rapport de 887 pages. Le mot « pesticide » y est utilisé 376 fois ![7]
Ce rapport balaye toute une série de cancers. Il croise également l’analyse en étudiant plus généralement l’exposition des malades aux agents chimiques et physiques.
Que dit cette étude ?
Aucune des études ne permet de conclusions précises sur aucun des cancers du sang[8], du cerveau[9] [10], des testicules[11], de la prostate[12],  du poumon[13],  de la thyroïde[14], ni du sein[15].
Pourquoi ? Parce que toutes les études parlent de :
- manque de données prospectives[16]
- critères de choix des pesticides inclus dans ces listes ne sont pas explicites[17]
-
caractérisation de la variable « exposition aux pesticides » est très globale[18]
-
certains facteurs de confusion importants (usage du tabac par exemple) n’ont pas été collectés[19]
-
les informations recueillies sur l’exposition aux pesticides[20] sont insuffisantes pour la distinguer des autres facteurs de risque[21]
-
ce facteur n’est pas statistiquement indépendant des autres facteurs de risque[22]
- études[23] actuelles sur les pesticides sont insuffisamment documentées pour être conclusives [24]
-
beaucoup de difficultés méthodologiques[25]
-
expositions professionnelles … très difficiles à quantifier. ..notamment les expositions aux pesticides[26]
-
grand nombre d’études apprécie l’exposition de manière grossière[27]
-
taille souvent insuffisante des études[28]

Toutes ces lacunes ne veulent pas dire que les études sont mal faites. Cela signifie simplement qu’on est dans le domaine de l’ultra complexe. Si le problème était aussi alarmant que veulent bien le dire les ONG écologistes, point ne serait besoin de mener des études compliquées pour conclure.
Or quelles sont les conclusions ? Elles sont toutes du type suivant :
- impossibilité de porter des conclusions précises[29]
- Etude[30] ne trouvant pas d’élévation de risque pour les expositions aux pesticides[31]
- données actuelles ne permettant généralement pas de conclure définitivement[32]
- étude[33] souffrant de plusieurs limites[34]
- validité considérablement limitée quant à une relation entre « exposition aux pesticides » [35]
- résultats ne permettant pas d’identifier un pesticide spécifique responsable de l’augmentation du risque [36]
- herbicides ne majorant pas le risque de cancer de la prostate[37]
- Difficulté [38] d’interprétation de ce résultat[39]
- Impossibilité de conclure définitivement sur le rôle des facteurs environnementaux dans la survenue des tumeurs cérébrales[40]
- Etudes aujourd’hui insuffisantes[41]

Tout cela concerne tant les études d’impact sur les salariés des usines de production et les agriculteurs qui les utilisent[42] que celles concernant l’impact sur les consommateurs et la population général[43] : le rapport met en garde le lecteur sur le fait que l’agriculture n’est pas forcément à viser. Les usages domestiques sont fréquents, souvent avec un degré de précaution moindre dans les usages.
Quand il s’agit des enfants, le rapport est encore plus critique et indique qu’il faut être prudent dans les conclusions : «  Ces études, qui sont toutes fondées sur l’interrogatoire des mères, ne parviennent toutefois pas à préciser les circonstances et la nature précise de ces expositions… aucun  pesticide n’a  été incriminé en particulier » [44].

e. L'avis des tribunaux

Deux cas d'indemnisations ont été accordés à des agriculteurs pour maladie liées à des phytosanitaires. Toutefois, ces cas relèvent plus de la procédure juridique que de l'expertise scientifique:

Un rapport du « Réseau National de Vigilance et de Prévention des Pathologies Professionnelles », publié le 10.10.2011, viendrait de conclure: « Agriculteurs: les deux-tiers de leurs tumeurs liés aux pesticides »[1].
Or, cette étude contredit celle de l'étude "Agriculture et Cancer- Agrican", publiée mi-septembre, qui concluait qu'il n'y a « quasiment pas de phytosanitaire dont on puisse dire qu'il est associé significativement à tel ou tel cancer ».[2]
On ne sait plus qui croire! Il n’empêche, la nouvelle fait la une des journaux et enchante les ONG environnementales.
Que penser de tout cela ?

Source:  - rapport  Agriculture et Cancer (Agrican)

Commentaire "les2ailes.com"

Notre réflexion suit le plan suivant :

1- Quel est le problème ?
a. Pourquoi cette peur viscérale?
b. Mise en perspective préalable

2- Le discours des ONG environnementales

3- Les études menées sur le cancer par des organismes antagonistes :

a. Le « Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles RNV3P ». 
b.  « Agriculture et Cancer » -
AGRICAN
c.   L’Institut de Veille Sanitaire- INVS
d.  Le rapport AFFSET-INSERM
e. L'avis des tribunaux
f.  Que conclure ?
-    Conclusion concernant le cancer
-    La question de la pollution des eaux
-    Les risques sur la fertilité ?
-    Les risques sur les abeilles?

4- L’agriculture « bio » : une alternative ?
a.  La réglementation « bio »
b.  Le point de vue de l’Association de Recherche sur le Cancer
c.   Faut-il alors se tourner vers le principe de précaution ?

5- L’urgence de déplacer la problématique des phytosanitaires sur un autre terrain : la sécurité alimentaire mondiale
a. L’avis du parlement
b. L’avis de la FAO
c. L’avis de l’ONU

6-
Conclusion

 


 

 

1- Quel est le problème ?

a. Pourquoi cette peur viscérale?
Les phytosanitaires sont couramment utilisés en agriculture depuis plus de 50 ans. Ils permettent de protéger les plantes contre les insectes –insecticides, les champignons –fongicides– ou les mauvaises herbes –herbicides.  Sans eux les rendements seraient de 50 % inférieurs environ.
Mais ces produits, issus de l’industrie chimique, font peur. En effet, certains, dans le passé, se sont révélés dangereux comme le DDT, ou le lindane. Par ailleurs, l’accident grave à Seveso, survenu dans une usine qui en produisait, a laissé à juste titre un souvenir dramatique dans les esprits.
Ces produits sont-ils dangereux ? On pense en priorité aux ouvriers qui les produisent, et ensuite aux agriculteurs qui les utilisent. Mais on pense aussi aux résidus qui concernent la population entière et dont les médias disent qu’ils sont responsables de la recrudescence du cancer. On pense aussi aux consommateurs de produits agricoles.  Le succès des produits dits bio joue de cette peur.

b. Mise en perspective préalable
Pourquoi une pierride du chou n'attaque-t-elle pas une pomme de terre?
Parce que toutes les plantes se développent sur la planète grâce à leur propre génétique qui leur permet de produire des insecticides. Sans cette génétique, les parasites auraient eu raison de ces plantes et elles auraient disparues de la zone où sévissent ces parasites. Chaque plante produit ainsi un minimum de 50 de ces pesticides depuis des centaines de millions d'années.

Et nous en mangeons. Ces produits naturels ont souvent des propriétés toxiques. La pomme de terre est de la famille des melinacées, parce qu'elle produit de la mélanine, reconnue comme cancérigène. Faut-il interdire la pomme de terre? On a longtemps envisagé d'utiliser le ricin comme une arme chimique. Les exemples ne manquent pas.  L'ACS (American Chemical society) a répertorié 63 millions de produits chimiques distincts dont seulement 100.000 sont disponibles commercialement, et seulement une centaine sous forme de pesticides. Le professeur Bruce Aimes a calculé que chaque personne ingère 1500 mg/jour de pesticides. Parmi ceux-ci, 1499.91 mg sont naturels et 0.09 mg sont synthétiques. Le professeur Aimes a testé testé 52 pesticides naturels, en leur appliquant le protocole établi pour les pesticides artificiels, c'està dire en les faisant ingérer à des rongeurs aux mêmes doses. Dans le lot, 27 d'entre eux ont été qualifiés de cancérigènes.
Raison de plus, pourra-t-on conclure, pour ne pas en rajouter! Le problème c'est que tous ces tests ont leurs limites: les produits cancérigènes pour les rongeurs ne le sont pas nécessairement pour l'homme. Les rats, n'ont qu'une durée de vie de 2 ans. Les hommes ont, de leur côté, peut-être développé des résistances naturelles aux pesticides des plantes sans quoi, ils ne seraient pas végétariens, mais seulement carnivores.

Il n'existe malheureusement pas d'études comparatives sur les variétés cultivées en agriculture bio et en agriculture traditionnelle. Il est possible qu'elle conduirait à constater la présence de pesticides naturels à des doses supérieures à celle résiduelle en agriculture utilisant des pesticides synthétiques.

2- Le discours des ONG environnementales

Les ONG environnementales ne lésinent pas quand il s’agit de faire peur :
- WWF: « Infiltrées dans nos produits de consommation courante, les substances chimiques polluent la planète et nuisent à notre santé »
- Greenpeace : « Un tiers des pesticides sur le marché sont dangereux » (source : « pesticides: la liste noire de Greenpeace » en 2008)  [NB: c’est un mensonge par omission, car 100% d’entre eux le sont]
Les livres ne manquent pas :
- « Pesticides – révélations sur un scandale français » de Fabrice Nicolino
- «  Le monde selon Monsanto » de Marie Monique Robin (2008)
- « anti manuel d’écologie »  d’Yves Cochet (2009)
Les films contribuent à ce climat de peur
- "Notre poison quotidien" de Marie Monique Robin (2010)
Le ton est affirmatif et ne laisse pas place au doute. Pourtant les choses ne sont pas si claires, en particulier quant aux accusations concernant le cancer.

3- Les études menées sur le cancer par des organismes antagonistes :

a. Le "Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles – RNV3P ".

Cet organisme  serait « coordonné par l’ANSES », la très nouvelle "Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail", issue de la fusion de l'Afssa et de l'Afsset. Il s’agit de centres d’observations dirigés par des professeurs spécialisés en médecine du travail. Ils n’ont pas vocation à mener des études épidémiologiques, c'est-à-dire qui croiseraient les expositions multiples  (tabac, alcool, hydrocarbures, …) pour établir des corrélations. Le rapport le dit lui-même : « les tumeurs …sont associées à une exposition professionnelle possible, probable ou certaine aux pesticides » [3]. Est-il donc en droit d’être aussi affirmatif qu’il l’est ?

b. « Agriculture et Cancer » -AGRICAN

Il agit en partenariat avec les registres du cancer du réseau Francim et le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès de l'Inserm (CépiDc). Il s’appuie, depuis 2005, sur un questionnaire adressé à plus de 600 000 personnes. Son dernier rapport indique : «  les données disponibles sur le risque de cancer professionnel en agriculture sont insuffisantes », notamment pour mesurer les expositions. A ce jour, Agrican, a établi que la population agricole a une meilleure espérance de vie que la population générale, mourant moins de maladies d'Alzheimer, de Parkinson, d'infarctus... Moins fumeurs, ils meurent moins aussi de cancer (-27 % pour les hommes, -19 % pour les femmes). « Ça n'a rien à voir avec leur travail, mais avec leur mode de vie », note Pierre Lebailly, épidémiologiste qui a supervisé l'étude. Et il précise : « on peut avoir moins d'un type de cancer par rapport à la population générale, ça n'empêche pas d'avoir des facteurs de risque professionnels pour ce cancer ». Agrican relève un peu plus de décès par mélanome, par cancer du sein chez les hommes, par cancer du sang chez les femmes.
Sans préjuger des études en cours, et notamment d'une expertise de l'Inserm, attendue pour l'an prochain, le Dr Lebailly estime qu'il n'y a « quasiment pas de phytosanitaire dont on puisse dire qu'il est associé significativement à tel ou tel cancer ». Mais, dit-il, « ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de familles chimiques suspectées ». [4]

c. L’Institut de Veille Sanitaire- INVS:

Le docteur Daniel Eilstein, de l’InVS, va dans le sens de AGRICAN « … en matière de santé environnementale, il est difficile de mettre en évidence une relation de cause à effet. On a réussi à le faire, tardivement, avec les polluants de l’air, pour lesquels on arrive à déterminer une relation exposition/risque. Mais en ce qui concerne les pesticides, si la revue de littérature en la matière est d’une grande richesse, elle montre la difficulté de déterminer l’existence ou non d’une responsabilité. Il est donc nécessaire d’être prudent, d’autant plus que les conditions expérimentales en matière d’épidémiologie sont toujours délicates à réunir… »[5].

d. Le rapport AFFSET-INSERM

Pour y voir plus clair, nous nous proposons de retenir les conclusions d’un rapport conjoint de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFFSSET)  et de l’INSERM,  « cancer et environnement », dit d’expertise collective.
Pourquoi ?
Parce que ce rapport fait référence à plus de 1 800 articles internationaux qui ont constitué la base documentaire de cette expertise. 48 experts[6] ont signé ce rapport de 887 pages. Le mot « pesticide » y est utilisé 376 fois ![7]
Ce rapport balaye toute une série de cancers. Il croise également l’analyse en étudiant plus généralement l’exposition des malades aux agents chimiques et physiques.
Que dit cette étude ?
Aucune des études ne permet de conclusions précises sur aucun des cancers du sang[8], du cerveau[9] [10], des testicules[11], de la prostate[12],  du poumon[13],  de la thyroïde[14], ni du sein[15].
Pourquoi ? Parce que toutes les études parlent de :
- manque de données prospectives[16]
- critères de choix des pesticides inclus dans ces listes ne sont pas explicites[17]
-
caractérisation de la variable « exposition aux pesticides » est très globale[18]
-
certains facteurs de confusion importants (usage du tabac par exemple) n’ont pas été collectés[19]
-
les informations recueillies sur l’exposition aux pesticides[20] sont insuffisantes pour la distinguer des autres facteurs de risque[21]
-
ce facteur n’est pas statistiquement indépendant des autres facteurs de risque[22]
- études[23] actuelles sur les pesticides sont insuffisamment documentées pour être conclusives [24]
-
beaucoup de difficultés méthodologiques[25]
-
expositions professionnelles … très difficiles à quantifier. ..notamment les expositions aux pesticides[26]
-
grand nombre d’études apprécie l’exposition de manière grossière[27]
-
taille souvent insuffisante des études[28]

Toutes ces lacunes ne veulent pas dire que les études sont mal faites. Cela signifie simplement qu’on est dans le domaine de l’ultra complexe. Si le problème était aussi alarmant que veulent bien le dire les ONG écologistes, point ne serait besoin de mener des études compliquées pour conclure.
Or quelles sont les conclusions ? Elles sont toutes du type suivant :
- impossibilité de porter des conclusions précises[29]
- Etude[30] ne trouvant pas d’élévation de risque pour les expositions aux pesticides[31]
- données actuelles ne permettant généralement pas de conclure définitivement[32]
- étude[33] souffrant de plusieurs limites[34]
- validité considérablement limitée quant à une relation entre « exposition aux pesticides » [35]
- résultats ne permettant pas d’identifier un pesticide spécifique responsable de l’augmentation du risque [36]
- herbicides ne majorant pas le risque de cancer de la prostate[37]
- Difficulté [38] d’interprétation de ce résultat[39]
- Impossibilité de conclure définitivement sur le rôle des facteurs environnementaux dans la survenue des tumeurs cérébrales[40]
- Etudes aujourd’hui insuffisantes[41]

Tout cela concerne tant les études d’impact sur les salariés des usines de production et les agriculteurs qui les utilisent[42] que celles concernant l’impact sur les consommateurs et la population général[43] : le rapport met en garde le lecteur sur le fait que l’agriculture n’est pas forcément à viser. Les usages domestiques sont fréquents, souvent avec un degré de précaution moindre dans les usages.
Quand il s’agit des enfants, le rapport est encore plus critique et indique qu’il faut être prudent dans les conclusions : «  Ces études, qui sont toutes fondées sur l’interrogatoire des mères, ne parviennent toutefois pas à préciser les circonstances et la nature précise de ces expositions… aucun  pesticide n’a  été incriminé en particulier » [44].

e. L'avis des tribunaux

Deux cas d'indemnisations ont été accordés à des agriculteurs pour maladie liées à des phytosanitaires. Toutefois, ces cas relèvent plus de la procédure juridique que de l'expertise scientifique:

b L’avis de la FAO

La FAO, qui pourtant, a souvent des discours très paradoxaux sur l’utilisation des phytosanitaires dans les pays du Sud, a pourtant été obligée de reconnaitre les faits.  Déjà en 2007, le DG de la FAO, Jacques Diouf, avait fait le point sur la confusion entretenue  sur une Conférence internationale sur l’agriculture biologique  tenue à la FAO en mai 2007.
M. Diouf n’a pas nié que l'agriculture biologique puisse contribuer à la lutte contre la faim dans le monde. Comment pourrait-on dire le contraire? Chaque tonne produite contribue à l’objectif ! Mais il a ajouté que seule l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques ou de synthèse, de manière judicieuse, est à même de la combattre.

c) L’avis de l’ONU

Même l’ONU, dont la connivence avec les ONG environnementalistes  n’est plus à démontrer,  a bien été obligée de faire le constat du caractère indispensable des pesticides.  « Les mauvaises herbes, ennemi naturel numéro un des agriculteurs ». C’est ce que dit l'expert de l’ONU en mauvaises herbes, Ricardo Labrada-Romero. « Elles causent des ravages sans faire de bruit, année après année ». Les mauvaises herbes sont à l'origine de quelque 95 milliards de dollars de pertes de production vivrière à l'échelle mondiale, contre :
-85 milliards de dollars pour les agents pathogènes,
-46 milliards de dollars pour les insectes
-et 2,4 milliards pour les vertébrés (à l'exclusion de l'homme).
Cela correspond à environ 380 millions de tonnes de blé, soit plus de la moitié de la production mondiale escomptée pour 2009. Les pertes économiques peuvent être encore plus colossales si l'on considère que plus de la moitié du temps que les agriculteurs passent dans les champs est consacrée à la lutte contre les adventices, souligne M. Labrada-Romero.
Il s'ensuit que si les fermes veulent accroître leur productivité, une des premières choses à faire est d'améliorer la lutte contre les mauvaises herbes. Et nulle part ailleurs ce n’est plus vrai qu'en Afrique, où les adventices sont une cause principale de stagnation des rendements et de la production. On pourrait bien proposer à nos écologistes urbains qui plaident pour l’interdiction des phytosanitaires d’aller aider, ne serait ce qu’une journée, « les petits exploitants africains qui, dit M. Labrada-Romero, ne pouvant compter que sur leurs propres forces, doivent désherber tous les jours, ce qui veut dire qu'une famille ne peut physiquement pas traiter plus d'un à 1,5 hectare".

5- Conclusion

Disons le tout net : il est évident que les produits phyto-pharmaceutiques sont des poisons. Leur but est de tuer des organismes vivants, insectes, champignons et herbes concurrentes.
La signification du mot grec « pharmakon » est ambiguë et signifie à la fois : remède bénéfique ou poison maléfique. Même la potion mortelle bue par Socrate sous le nom de ciguë (en grec « pharmakon ») était ambivalente : instrument de mort et/ou véhicule vers l'immortalité de l'âme, poison et/ou instrument de salut. Cette contradiction  apparente nous est intolérable. Que dire quand on qualifie ces produits de « pesticides » ?… La peste, rendez-vous compte !
Il n’y a donc pas lieu de s’étonner de la peur qui s’installe, surtout chez le consommateur.
Ceci étant, nous jouons en permanence avec des produits dangereux sans vraiment nous poser de questions : les carburants, le tabac, le canabis, … . Ne parlons pas d’autres produits que nous mangeons comme l’alcool et tous les médicaments.  Quant à un produit qui a défrayé la chronique, la dioxine, réputé pour être cancérigène, on a accusé l’industrie alimentaire de vendre des produits qui en auraient des traces. Mais sait-on qui est le plus gros producteur de dioxine dans les pays développés ? C’est la ménagère elle-même en faisant sa cuisine, ses grillades et autres préparations avec des graisses animales sur-cuites ! Ce genre de détail est peut-être un de ceux qui rend les études épidémiologiques très délicates. On a vite fait d’accuser un bouc émissaire, les pesticides, quand on ne veut pas voir ce dont on est coupable soi-même !
C’est pourquoi, les pouvoirs publics ont à cœur de mettre en place des réglementations obligeant à suivre les doses de résidus. Une eau ne peut être potable que si elle est en dessous de ces seuils. Les producteurs, eux aussi, ont à cœur de faire des études avant le lancement de leurs produits pour vérifier l’absence  de caractère cancérigène de ce qu’ils vendent. On a beau jeu de penser qu’attirés par les profits, ils sont prêts à faire des impasses et à se moquer du consommateur. C’est oublier qu’en cas de sinistre, cela peut leur coûter jusqu’à l’existence même. Après la catastrophe de Bhopal en Inde, la société responsable, Union Carbide, a disparu ! Dans un autre ordre d’idée, British Petroleum a été très sévèrement éprouvée par la marée noire du Golfe du Mexique en 2009.

La presse en titrant : « manger tue » (Telerama 2011) rend perplexe ! C’est un « énoncé lapidaire qui laissera perplexe les affamés de Somalie » [63]. En fait, nous souffrons  surtout d’indigestion. Dans l’imaginaire collectif, insecticides, nématocides et autres fongicides sont de fieffés poisons, avant d’être des auxiliaires de l’agriculture. Plus d’un Français sur deux considèrent que leur utilisation fait courir des risques aux populations, selon le dernier baromètre de l’IRSN sur la perception des risques. Mais ce n’est pas parce que l’imaginaire collectif est marqué par de grandes peurs qu’il faut y succomber en participant à des décisions qui seraient autrement plus mortifères !


[1] http://www.enviro2b.com/2011/10/10/agriculteurs-les-deux-tiers-de-leurs-tumeurs-lies-aux-pesticides/

[2] http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/appros-phytosanitaire/article/les-agriculteurs-en-bonne-sante-mais-les-phytosanitaires-sous-haute-surveillance-216-75165.html

[3] http://www.anses.fr/index.htm

[4] http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/appros-phytosanitaire/article/les-agriculteurs-en-bonne-sante-mais-les-phytosanitaires-sous-haute-surveillance-216-75165.html

[5] Déclaration devant la Commission des affaires économiques, de l'environnement et du territoire de l’assemblée nationale Mercredi 7 novembre 2007, Séance de 16 heures 15

[6] En lien avec l’Académie de médecine et l’Académie des sciences, le Circ a récemment publié un rapport qui présente une estimation du nombre de cas de cancers en 2000 en France imputables aux expositions à des cancérogènes avérés

[7] http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/084000739/0000.pdf

[8] [16] [29] Concernant le cancer du sang : « les expositions professionnelles aux pesticides et aux PCB ont été, de manière répétitive, mises en  cause dans les lymphomes de l’adulte….Les difficultés liées à l’évaluation rétrospective des expositions professionnelles et le manque de données prospectives handicapent ces recherches et empêchent encore de porter des conclusions précises. » (p 311)

[9] [17] [31] [32] Concernant le cancer du cerveau : « L’étude de Lee et coll. (2005) proposait également une liste de 20 insecticides et 17 herbicides, … et  a mis en évidence un risque élevé avec la metribuzine, le paraquat, le bufencarb, le chlorpyriphos et le coumaphos. Les critères de choix des pesticides inclus dans ces listes ne sont pas explicites (pesticides les plus vendus ou toxicologie des substances). L’étude européenne multicentrique coordonnée par le CIRC, menée auprès de 1 178 cas de tumeurs cérébrales et 1 987 témoins, ne trouve pas d’élévation de risque pour les expositions aux pesticides[9]» (p 350).
Le rapport ajoute : «  En conclusion, même si un certain nombre de facteurs étiologiques ont été suggérés par les études  épidémiologiques menées au cours des dernières décennies (radiations ionisantes et non ionisantes, pesticides, métaux, composés nitrosés, tabagisme, colorants, SV40…), les données actuelles ne permettent généralement pas de conclure définitivement. » (p 359).

[10] [25] [26] [27] [28] [40] Concernant le cancer du cerveau : « De façon générale, la recherche sur les facteurs de risque des tumeurs du SNC rencontre beaucoup de difficultés méthodologiques. Avant tout, le regroupement, dans la plupart des études publiées, d’entités vraisemblablement d’étiologie différente, constitue un problème majeur pour ces  tumeurs. … Enfin, les expositions professionnelles comme celles de l’environnement général restent très difficiles à quantifier. C’est notamment le cas des expositions aux pesticides. Ainsi, on ne dispose que de très peu d’éléments pour argumenter des relations dose-effet car un grand nombre d’études apprécie l’exposition de manière grossière (simples intitulés de profession, ou exposition présente/absente). Des progrès pour catégoriser plus finement les expositions apparaissent absolument nécessaires. Il n’est donc pas possible aujourd’hui de conclure définitivement sur le rôle des facteurs environnementaux dans la survenue des tumeurs cérébrales. » (p 380)
Pour répondre aux rumeurs concernant la fragilité des enfants, le rapport ajoute : «  En conclusion, le rôle de l’environnement dans les tumeurs cérébrales de l’enfant est encore très mal connu. Cela tient en partie à la difficulté de caractériser les expositions environnementales de l’enfant, notamment aux pesticides et aux hydrocarbures, à l’imprécision de la définition de la maladie, qui agrège des catégories de tumeurs très différentes, et à la taille souvent insuffisante des études. » (p 371)

[11] [18] [19] [34] [35]Concernant le cancer des testicules : « une étude de grande ampleur, a permis de comparer le ratio d’incidence standardisée (SIR) du cancer du testicule chez 33 658 applicateurs de pesticides travaillant en Floride… cette étude souffre également de plusieurs limites. D’une part, la caractérisation de la variable « exposition aux pesticides » est très globale ayant été faite via l’obtention d’une licence d’achat de pesticides ne permettant aucunement de s’assurer de l’utilisation effective des pesticides par le détenteur de la licence…Par ailleurs, certains facteurs de confusion importants (usage du tabac par exemple) n’ont pas été collectés. Enfin, … et la sélection probable opérée par le « healthy worker effect » limitent considérablement la validité générale de cette étude faisant état d’une relation entre « exposition aux pesticides » et incidence du cancer du testicule ». (p 579-80)

[12] [21] [22] [36] [37] Concernant le cancer de la prostate : « trois méta-analyses ont été  réalisées chez les professionnels exposés aux pesticides,… Cependant, …les informations recueillies sur l’exposition aux pesticides sont insuffisantes pour la distinguer des autres facteurs de risque. …L’homogénéité des résultats dans ces études serait en faveur d’une association possible entre le cancer de la prostate et l’exposition aux pesticides. Cependant, les résultats de cette étude ne permettent pas d’identifier un pesticide spécifique responsable de l’augmentation du risque ». (p. 620)
Le rapport ajoute : « il apparaît que l’exposition à certains pesticides, en particulier chez les applicateurs et les employés des usines de production de pesticides, serait responsable d’un risque accru de cancer de la prostate, mais actuellement, ce facteur n’est pas statistiquement indépendant des autres facteurs de risque.» (p 626)  Le rapport conclue : « Il semble que les herbicides ne majorent pas le risque de cancer de la prostate. » (p 642)

[13] «  L’association entre pesticides et risque de cancer du poumon est une question difficile à documenter » (p 140).

[14] [24] [39] Concernant le cancer de la Thyroïde : « « Seulement deux études ont mis en évidence une relation entre l’exposition aux pesticides … et le risque de cancer de la thyroïde…. L’interprétation de ce résultat est difficile car un très grand nombre de tests ont été effectués dans cette étude, qui n’a pas mis en évidence d’augmentation pour les autres professions potentiellement exposées, agriculteurs, ouvrières des usines de fabrication, mais qui a montré une augmentation pour d’autres professions très différentes.
Une étude de cohorte prospective américaine, l’Agricultural Health Study, sera prochainement la source majeure d’information sur ce sujet. Elle porte sur 90 000 agriculteurs ou femmes d’agriculteur, inclus entre 1993 et 1997, et comporte un enregistrement de tous les pesticides utilisés. La première publication sur la mortalité par cancer jusqu’en 2000 … n’a pas mis en évidence d’augmentation pour le cancer de la thyroïde…. Les études actuelles sur les pesticides sont insuffisamment documentées pour être conclusives »
(p 704-705-706)

[15] [41] Concernant le cancer du sein : « « Une étude rapporte également que le niveau élevé de DDT était associé à une augmentation significative de cancer du  sein chez les femmes possédant l’allèle nul du gène GSTM1. Ces études sont aujourd’hui insuffisantes. Il est important dans les études futures de pouvoir distinguer les différentes formes de pesticides utilisés, … ». (p 503)

[20] (Van Maele-Fabry et coll., 2003, 2004 et 2006)

[23] (Alavanja et coll., 1996)

[30] (Schlehofer et coll., 2005)

[33] (Fleming et coll., 1999)

[38] (Lope et coll., 2005).

[42] Concernant les personnes professionnellement exposées, l’étude conclue : «  L’exposition professionnelle, présente ou passée aux pesticides concerne en France une population très nombreuse, entre 1 et 2 millions de personnes d’après le recensement agricole de 2000.  … Le constat global est donc qu’il n’existe pas actuellement de statistiques à une échelle géographique fine concernant la nature des produits pesticides utilisés en France » (p 796).

[43] Concernant la population en général, l’étude écrit : « « À ce jour, une seule étude française a permis d’estimer l’imprégnation globale aux pesticides dans la population générale. Ce travail de thèse a permis de renseigner l’exposition d’une population de 130 enfants franciliens âgés de 6-7 ans, … En France, les niveaux d’exposition de la population générale aux pesticides restent très mal connus… Ceux-ci ne peuvent donc constituer en l’état une source de données pour alimenter un système de surveillance ou estimer l’exposition de la population française aux pesticides.
L’alimentation, bien que souvent présentée comme le contributeur majoritaire de l’exposition aux pesticides, ne semble pas directement corrélée aux concentrations dans les milieux biologiques.» (p 760-61). Le rapport fait également des commentaires généraux quelques soient les populations concernées : «  L’association entre pesticides et risque de cancer du poumon est une question difficile à documenter » (p 140).

[44] «  Toutes les études publiées aujourd’hui suggèrent un doublement du risque de leucémie chez les enfants dont la mère a utilisé des pesticides à usage domestique. L’association paraît concerner l’utilisation de ces produits pendant la grossesse et la petite enfance, dans le jardin et  à domicile… Ces études, qui sont toutes fondées sur l’interrogatoire des mères, ne parviennent toutefois pas à préciser les circonstances et la nature précise de ces expositions… aucun  pesticide n’a  été incriminé en particulier. » (p. 297)

[44 bis] Source: Agra presse Hebdo n° 3349 du 7 mai 2012 (p. 34-35)

[45] (RR = 1,1 ; IC 95 % [0,9-1,3]) (De Roos et coll., 2005).

[46] Source ARC

[47] Dr  Luc Multigner, Dr Alejandro Oliva, in “ Human reproduction”, publication de la Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie. Vol 16, p1768, Août 2001.
Le même Dr Luc Multigner passe d’ailleurs son temps à se contredire : « Les pesticides, de par leurs propriétés intrinsèques, représentent un danger potentiel pour l’homme en cas de contact inopiné….. » [affirmation], puis : « Leur usage, professionnel ou domestique, suscite de nombreuses interrogations quant aux conséquences délétères qu’ils pourraient avoir sur la santé ». [conditionnel - interrogation],  et ensuite : « Toutefois, et en dépit des limitations méthodologiques des approches épidémiologiques, des données convergentes ont permis d’acquérir quelques certitudes et des suspicions assez consistantes quant aux effets délétères à long terme pour certains pesticides ou familles chimiques de pesticides » Mais l’auteur parle à nouveau des « nombreuses incertitudes qui subsistent en matière d’effets retardés des pesticides sur la santé humaine » (http://www.jle.com/fr/revues/sante_pub/ers/e-docs/00/04/0C/D4/article.phtml)

[48] http://www.caducee.net/breves/breve.asp?idb=2331&mots=all

[49] Luc Multigner rappelle que « La dangerosité de certains pesticides sur la fonction de reproduction a été prise sérieusement en considération à la suite des conséquences dramatiques liées à l’emploi du dibromochloropropane (DBCP). C’est en 1977, parmi les ouvriers travaillant dans les usines de production du DBCP aux États-Unis, que furent signalés les premiers cas d’infertilité  C’est également en 1977 qu’on a découvert les effets sur la fertilité masculine d’un insecticide organochloré, la chlordécone. Une centaine d’ouvriers fabriquant cette molécule aux États-Unis ont présenté  un syndrome toxique associant des symptômes neurologiques et une atteinte de leur fertilité.
Au Danemark, l’emploi de pesticides dans une activité de floriculture en serre a été associé à une augmentation du DNC. »  (http://www.jle.com/fr/revues/sante_pub/ers/e-docs/00/04/0C/D4/article.phtml)

[50] http://www.eau-artois-picardie.fr/IMG/pdf/resumemultigner.pdf

[51] congrès annuel de la société américaine de médecine de la reproduction

[52] (Mol Reprod Dev. 2002 Nov;63(3):376-87)

[53] http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2003/sem02/mag1107/gr_7200_infertilite_cannabis_obesite.htm

[54] Règlement CE n° 834/2007 (art 16, § 1)

[55] CE n° 834/2007 (art 12-1,f)

[56] (source : ARC)

[57] http://www.lepetitsitesante.fr/cancer/facteurs_externes/CANCER_et_AGRICULTURE.pdf

[58] « le fanatisme de l’apocalypse », Pascal Bruckner (Grasset- p 171)

[59] François Ewald dans « Au risque d’innover » (Autrement, 2009)

[60] « CDSE », 2 avril 2004, § 468

[61] Source : Editorial « Agrimonde », mai 2008 « CIRAD-INRA-AgrimondeFR-v8.indd »

[62] http://www.maxisciences.com/pesticide/pesticides-l-opecst-rappelle-les-benefices-lies-a-leur-utilisation_art7126.html

[63] « le fanatisme de l’apocalypse », Pascal Bruckner (Grasset- p 163)