Le 18 avril 2011, la région Poitou Charente a lancé les « Trophées Croissance verte-innovation 2011 ». Voilà bien une thématique à la mode ! Que faut-il en penser ? Il faut relire le très officiel « Conseil d’Orientation pour l’Emploi » (COE) qui a produit le 25 janvier 2010 un rapport sur « croissance verte et emploi ». Les contrevérités de l’écologisme sont en général véhiculées par la peur. Comme pour mieux en assurer la crédibilité, on voudrait rassurer l’opinion avec cette illusion que la croissance verte serait créatrice d’emplois.

Source : rapport de la Documentation Française du Conseil d’Orientation pour l’Emploi  « croissance verte et emploi ».

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La question de la création des emplois

Le rapport du « Conseil d’Orientation pour l’Emploi » commence par mettre en avant une étude produite en 2008 pour le WWF[1] par A. Quirion et D. Demailly évalue à 684 000 le nombre d’emplois qui seraient créés en France, sous l’hypothèse d’un ensemble de mesures conduisant à réduire de 30 % les émissions de CO2 à l’horizon 2020.

Cette étude prend en compte :

  • les emplois créés, directs et indirects (316 000 emplois créés d’ici 2020 dans les énergies renouvelables et 564 000 via les dépenses d’efficacité énergétique)
  • mais également les emplois détruits (138 000 emplois seraient détruits dans la filière énergétique et 107 000 dans la filière automobile)
  • et les emplois induits, c'est-à-dire les emplois créés dans les différents secteurs de l’économie du fait de l’accroissement du pouvoir d’achat des ménages qui résulterait d’un allègement de leur facture énergétique (48 000 emplois induits avec un baril à 100 $ en 2020).

Mais comment est calculé l’allègement de la facture d’énergie ? Quand on voit que les éoliennes se traduisent par un achat par EDF de l’électricité à un prix supérieur à celui de son prix de revient, on a du mal à comprendre.

Il est exact que le volume des emplois induits dépend de manière cruciale de la valeur des énergies fossiles. Même si nous doutons de la valeur absolue des chiffres, les proportions, toute chose étant fausse par ailleurs, peuvent très bien  varier sensiblement comme le rapport veut le démontrer:

  • avec un baril à 120 euros, le nombre d’emplois induits créés grimpe à 465 000 environ
  • tandis qu’avec un baril à 40 euros, l’effet « emplois induits » devient négatif (destruction de 185 000 emplois).

On est tout de même un peu affligé de voir que rapport du  « Conseil d’Orientation pour l’Emploi » s’appuie sur une étude réalisée pour le WWF en France, et sur une étude de Greenpeace[2] publiée en 2009.  Les modèles proposés sont à l’évidence assis sur des hypothèses dogmatiques. L’Etude de Greenpeace cherche à évaluer, au niveau mondial, le nombre d’emplois qui pourraient être créés grâce à un recours accru aux énergies renouvelables pour la production d’électricité. Il ne faut pas s’étonner que de telles études parlent de la création de 2 millions d’emploi quand on lit que l’hypothèse retenue est celle d’énergies renouvelables passant de 18%  en 2005 à 42 % en 2030 ! De quelles énergies renouvelables s’agit-il ? Au nom d’une cause humaine non prouvée du réchauffement climatique, on risque fort de faire des investissements contre productifs !

Comparons deux chiffres :
-    AT Kearney a montré qu’il en couterait à, la seule industrie chimique en France deux milliards d’euros d’investissement pour un gain environnemental extrêmement faible  représentant 0,2% des émissions français[3]. Imaginez le chiffre en extrapolant aux objectifs mondiaux. McKinsey[4] chiffre le budget nécessaire à 170 milliards de $ … pour un bénéfice climatique plus qu’hypothétique !
-    20 milliards de $ par an pendant dix ans seraient nécessaires pour donner à 2 milliards d’habitants l’accès à un assainissement de l’eau !

Quelle devrait être la priorité ? Pourquoi, au lieu de parler de « croissance verte », ne parlerions nous pas de la « croissance solidaire ». Comme quoi, la peur fait plus recette que le souci du plus pauvre !

Le distinguo entre « croissance » et « activité »

Une étude du Boston Consulting Group[5], réalisée en 2009, évalue l’impact en emplois à l’horizon 2020 des mesures du Grenelle de l’environnement. Cette étude suppose « la pleine réalisation des programmes du Grenelle qui doivent permettre une réduction de 25 % des émissions de gaz à effet de serre de la France entre 2007 et 2020. Les programmes du Grenelle devraient générer environ 450 milliards d’euros d’activité sur douze ans et contribuer à créer environ 600 000 emplois bruts sur la période, principalement dans les secteurs du bâtiment, des infrastructures (essentiellement ferroviaires) et des énergies renouvelables ».

Mais malheureusement, ce sont des secteurs où l’activité verte résulte essentiellement de la création de normes, des cabinets d’experts chargés de suivre l’application des normes, des fonctionnaires nécessaires à contrôler que l’économie fait bien appel aux dits cabinets. Tout cela crée de l’activité, des emplois, mais peut-on qualifier cette activité de « croissance ».

Il n’est pas difficile de distinguer l’ « activité » de la « croissance ». Sans vouloir être caricatural, rappelons-nous cette aventure savoureuse du « sapeur Camember », héros d’une des premières bandes dessinées par Marie-Louis-Georges Colomb, dit Christophe (1856-1945) : « Sergent! interroge Camember, et la terre du trou ? — Que vous êtes donc plus hermétiquement bouché qu’une bouteille de limonade, sapeur ! Creusez un autre trou ! C’est alimentaire [sic] — C’est vrai! » approuve Camember ».
En creusant un trou pour mettre la terre du trou qu’il venait de creuser, le sergent assure l'emploi « alimentaire » [sic] de son sapeur, mais il ne crée pas de croissance.

 

La croissance, un concept qui renvoie à celui de la rentabilité

Si la croissance ne créé pas de « valeur », on est dans l’activisme, voire dans l’idéologie. Cet activisme a un coût qui est inéluctablement financé par d’autres secteurs de l’économie. Si ce coût handicape à ce point ladite économie, il génère des délocalisations ; il est, de façon induite, destructeur d’emplois.

Quand la croissance créé-t-elle de la « valeur » ? Rappelons ce que couvre le concept de « valeur » en citant Christophe J. Nijdam, maître de conférences à Sciences Po : « La valeur naît de la confrontation entre rentabilité et risque : il y a création de valeur uniquement quand la rentabilité est supérieure au risque »[6]. Et encore : « Quand la rentabilité économique (Roce) est supérieure au coût du capital économique (Wacc), il y a création de valeur économique (EVA). À l’inverse, il y a destruction de valeur économique ».

Le concept de valeur tourne donc bien autour de celui de rentabilité.

De l’importance de toujours se poser la question de la rentabilité quand on pense à la « croissance verte ».

  • Prenons quelques exemples :
    Dans le bâtiment, le comité de filière[7] est resté prudent et juge que les emplois concernés seront surtout des emplois maintenus et non des emplois supplémentaires, et que les mesures du Grenelle permettront d’abord de contrecarrer les effets de la crise. On peut se demander si ce n’est pas l’inverse : les normes vertes renchérissent le coût de la construction de façon considérable. N’est pas facteur de découragement pour les investisseurs qui peuvent préférer se tourner vers d’autres secteurs ? Toutes ces normes se répercutent sur le marché de la location dont le pouvoir d’achat ne permet pas de suivre les coûts. N’est ce pas une des causes de la crise de la construction ?
  • Dans l’agriculture, la filière parle de la création de 
    -   10.000 emplois dans l’agriculture biologique
    -   25.000 emplois dans la filière bois
    -   22.500 emplois dans la gestion du patrimoine naturel
    Malheureusement, on sait l’absence de rentabilité de l’agriculture bio, son inefficacité en matière de bénéfice environnemental, et surtout, son incapacité à nourrir 9 milliards d’habitants en 2050 ! Les questions se posent également dans la filière bois. Comment sont rentabilisés les capitaux investis ?

Veiller à la rentabilité d’une filière verte est essentiel. Nous laissons à l’industrie du voltaïque la responsabilité  des réponses qu’elle apporte, mais il faut lui reconnaître le mérite de s’être posé les bonnes questions:
-    La baisse des coûts du photovoltaïque conduira-t-il ce secteur à la compétitivité avant 2020 : Dans ce cas, le dispositif de soutien sera transitoire et son coût pour la collectivité est prévisible et maîtrisable ?
-    Pour trouver une rentabilité acceptable sur l’ensemble du territoire, est-il possible de mettre en place une dégressivité des tarifs d’achat en fonction de la puissance installée (effet d’échelle) et un coefficient de péréquation en fonction de l’ensoleillement ?
-    Une industrie voltaïque française performante et compétitive a-t-elle besoin de s’appuyer sur un marché domestique suffisant et en croissance régulière pour justifier des efforts de recherche privée et publique ?

Tous les secteurs de la croissance verte devraient se poser ce type de questions, en particulier son coût pour la collectivité, sa maitrise et son évolution prévisible.

La croissance, un concept qui renvoie à celui du bien être.

Si donc la croissance ne créé pas de « valeur », on peut se demander si elle sert, en définitive, le « bien être ».
Or, rien de plus difficile que de prétendre trouver des indices de la mesure de « bien être ». L’ONU a élaboré un « Indice de développement humain » (IDH) dans lequel interviennent des concepts liés à la santé, à l’éducation. Malheureusement, tout cela est hautement subjectif.  Tout dépend des référents de valeur retenus qui sont culturels pour l’essentiel. Les modèles retenus par l’ONU dans les « objectifs du millénaire pour le développement (Millenium) tournent trop autour de thématiques liées à la « santé reproductive » pour que cela soit crédible. Quant à l’UNESCO, on voit trop les recommandations qu’elle fait dans ses rapports sur la manière d’apprendre la lecture dans les pays les moins avancés. Elle écrit sans vergogne[8] que le résultat de l’apprentissage de la lecture et de la grammaire importe peu et que l’essentiel « consiste à faire découvrir par l’apprenant lui-même, le chemin de la vérité ». de quelle vérité s’agit-il ? Ce type de documents montre bien combien il est délicat de confier aux politiques le soin de fixer des indices de bonheur ou de bien être !

Sans être partisan d’un libéralisme effréné, on peut tout de même, pour une part, faire confiance aux intéressés pour juger de ce qu’ils souhaitent pour assurer leur « bien être ».

En matière de « croissance verte », le rapport du « Conseil d’Orientation pour l’Emploi (COE) évoque bien la question de la « demande pour des productions vertes » [9]. La question se pose : Y a-t-il une demande réelle ? Le rapport propose, « pour stimuler le développement de cette demande, plusieurs actions »  La première mesure proposée est de « renforcer la diffusion de l’information sur les nouvelles obligations ». Concrètement, le rapport   propose, dans le domaine du logement, et notamment du logement social, « de développer des actions de conseil auprès des particuliers pour optimiser l’usage des bâtiments répondant aux nouvelles normes environnementales ». On voit bien qu’on est en face d’un marché artificiellement gonflé par les normes et obligations. Pour donner une image positive aux normes, on propose même de « mettre en place des labels permettant d'identifier les professionnels formés aux nouvelles technologies et nouveaux produits » [10].

On est en plein marketing. C’est ce qui peut faire craindre que ne soit qu’un vœu pieux la recommandation du rapport de « veiller à ce que les normes imposées respectent un juste équilibre entre le volontarisme et le réalisme » [11]. C’est bien le volontarisme politique qui risque à long terme d’écraser le réalisme des citoyens. On risque d’oublier que l’asservissement d’un peuple passe par la « soumission » et le primat du  « collectif ». L’humiliation joue alors un rôle majeur. On commence par de petites mesures sans portée, par exemple en vous empoisonnant  l’existence avec la suppression des sacs à la sortie des caisses de super marchés… La soumission est la règle morale conséquente à l’asservissement. Et un jour, sans résistance, on se fait imposer une taxe CO² sur les familles nombreuses !

La « croissance verte » favorise-t-elle la « solidarité avec les générations futures »

Il est exact que le risque existe de ne mesurer la création de valeur qu’à l’aune d’une rentabilité de court terme.

Le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise aborde le sujet en terme d’efficacité économique et sociale : « La solidarité entre les générations exige que, dans la planification globale, on agisse selon le principe de la destination universelle des biens, qui rend moralement illicite et économiquement contre-productif de décharger les coûts actuels sur les générations futures: moralement illicite signifie ne pas assumer les responsabilités nécessaires, et économiquement contreproductif parce que la réparation des dommages coûte davantage que la prévention »[12]. Ce qui est illicite n’est donc pas l’utilisation d’une ressource rare, mais d’en « décharger les coûts actuels sur les générations futures », sans  avoir le sens des responsabilités. Qu’est-ce à dire ? Dans le domaine de l’énergie, par exemple, il serait irresponsable de ne pas faire preuve de « prévention » c'est-à-dire de ne pas investir dans une solution alternative.

Le « Compendium » lance d’ailleurs explicitement un appel à la communauté scientifique pour qu’elle contribue « à identifier de nouvelles sources énergétiques, à développer les énergies alternatives et à élever les niveaux de sécurité de l'énergie nucléaire »[13].

Le « Compendium », en insistant sur ce devoir de solidarité avec les générations futures, n’a pas le même discours qu’un certain écologisme qui se contente d’appeler les consommateurs à limiter, toujours dans notre exemple, nos consommations de pétrole d’un quart ou de moitié, au motif de sa rareté. Ce discours écologiste n’est pas sérieux, car si les stocks disponibles devaient être épuisés en quelques deux générations, cette logique relèverait d’un malthusianisme qui ne conduirait pas à grand-chose d’autre que la satisfaction de 2 ou 4 fois plus de générations ! Serait-ce la mort annoncée des générations suivantes ? Est-ce l’annonce apocalyptique d’une fin du monde causée par l’homme lorsqu’il aurait consommé ses ressources ? L’homme saurait-il l’heure et la forme de la « fin des temps » ? Le discours du « Compendium » sur la solidarité avec les générations futures est d’un tout autre ordre : certes il s’agit d’une mise en garde et d’un appel à la solidarité, mais ils sont foncièrement assortis d’un discours confiant dans les capacités humaines de « prévention », de « responsabilité » et de « productivité ».

Concrètement, cela signifie que les critères d’une croissance verte, ne doivent pas être jugés à l’aune de la création d’un emploi à court terme. Ils doivent avoir faire l’objet d’une mise en perspective avec les générations futures. Par exemple, à quoi sert de favoriser l’emploi en subventionnant la production d’éolienne quand on sait que les subventions ne permettront jamais d’atteindre des effets d’échelle suffisant dans le futur, et donc d’en baisser le coût économique pour les générations futures.

Malheureusement encore, le rapport  du Conseil d’Orientation pour l’Emploi semble n’avoir qu’une vue à court terme. D’un côté, il dit vouloir « s’assurer du bon calibrage des interventions publiques pour favoriser le développement des nouvelles activités vertes ». Mais aussitôt, il demande que «  les tarifs de rachat de l’électricité soient fixés à un niveau suffisant (cf. éolien off shore) pour encourager l’investissement sans pour autant générer de situations de rente »[14]. L’exemple est mal choisi quand on sait que l’éolien ne sera pas la voie permettant de faire baisser les coûts de l’énergie !

CONCLUSION

Quand deux courbes -croissance et emploi- voient leurs fluctuations se suivre, il faut se demander laquelle précède l’autre. Il se trouve que les variations de la croissance précèdent toujours celles de la croissance. Autrement dit, il est illusoire de croire que la création d’emplois artificiels créé de la croissance. Cette croissance serait artificielle et de courte durée. Ce sont les conditions d’une croissance durable qui assurent des emplois durables.
Malheureusement, la croissance verte est, trop souvent, assise sur des contrevérités, voire des croyances religieuses –celle des émissions de CO² qui seraient cause d’un réchauffement climatique- ou sur des normes artificielles. Il faudra donc s’attendre à des réveils douloureux lorsque les croyances s’effondreront ou lorsque le marché étouffera sous les normes.

Un véritable séisme financier pourrait alors subvenir au sein de la profession bancaire. Après la « sub-prime crise », on pourrait avoir une « green-crise ». D’innombrables hedge funds se sont constitués pour attirer des capitaux à investir dans le risque climatique. Il donne l’exemple du réseau « Investor Network on Climate Risk » (INCR) dont les capitaux représentent plusieurs milliers de milliards de dollars. Ce réseau d’investisseurs « est dirigé par des gros poissons de la banque, comme Morgan Stanley, ou des fondations comme la fondation Heinz (du nom de la famille de la femme de John Kerry),... gérée par un conseil d’administration où on retrouve des pontes de la finance ainsi que de nombreux fonds de pension… du genre AIG, le GIM d'Al Gore, l’église évangélique luthérienne d’Amérique, l’église presbytérienne… ou encore des évangéliques, comme Vidette Bullock de l’Eglise Méthodiste Unie… ». La crainte est tellement fondée que « l’INCR a  écrit aux chefs de la majorité et de l’opposition au Sénat afin qu’ils prennent conscience du fait qu’il faut continuer à « investir et à produire des crédits taxables » histoire que le business continue à bien se porter. Car, précise le courrier, « on risque de perdre plus de 116.000 emplois et 19 milliards de dollars d’investissement en 2009 rien que dans l’industrie des énergies solaire et éolienne ». Mais ce n’est là qu’une tentative d’influence et de pression parmi tant d’autres, puisque l’INCR est en fait en première ligne pour défendre la cause de l’ économie verte ».

Nous ne pouvons que renouveler notre appel pour une « Nouvelle Ecologie Sociale fondée sur la Raison »


[1] P. Quirion et D. Demailly, -30% de CO2= + 684 000 emplois, étude pour le WWF, CIRED, 2008

[2] European Renewable Energy Council, Greenpeace, Working for the climate. Renewable energy and the Green Job [R]evolution, août 2009

[3] Source : usine nouvelle du 21.7.2010

[4] Source : Greenunivers – mardi 20.5.2005

[5] Boston Consulting Group, Réflexions sur le portefeuille de mesures Grenelle Environnement, 2009

[6] Source : Christophe J. Nijdam : Membre de la SFAF, maître de conférences à Sciences Po Paris

[7] Rapport  du Conseil d’Orientation pour l’Emploi  « Croissance verte et emploi ». Page 13

[8] La méthodologie recommandée est de jouer sur : « l’aspect culturel ». Le principe proposé est d’assurer l’enseignement dans trois domaines : « L’Education à la Vie Familiale (EVF)/ Education en Matière de Population  (EMP)/ Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) et sida ». L’alibi mis en avant est un certain apprentissage à la lecture des enfants : «  La démarche didactique à suivre ici vise, non plus les pratiques raisonnées de l’expression et de la communication, ni l’acquisition de savoir-faire d’ordre méthodologique, mais plutôt la construction du sens des textes lus et l’expression de l’opinion motivée de l’apprenant sur ledit sens. Quelle que soit la forme de lecture pratiquée, le professeur devra :
-  choisir comme corpus un texte lié à l’ « EVF/EMP/VIH et sida » ;
-  se garder d’étudier isolément la langue, puis les idées;
éviter d’interminables digressions lexicales ou grammaticales ;
-  laisser aux apprenants le soin d’élaborer le bilan de lecture (intérêt littéraire et portée sociale du texte) ;
-  prolonger le cours, au besoin hors de la classe, par de petits travaux de recherche ou de production ».
La plaquette de l’UNESCO termine ce propos par cette remarque : « Quel que soit le cas, la démarche didactique, pour intégrer efficacement les thèmes de l’ « EVF/EMP/VIH et sida » dans le processus, devra utiliser la « maïeutique », l’art qui consiste à faire découvrir par l’apprenant lui-même, le chemin de la vérité ».
On voit clairement que le résultat de l’apprentissage de la lecture et de la grammaire importe peu. Ce n’est qu’un prétexte. Dans les années 1970, on apprenait à lire dans le petit livre rouge.

[9] Rapport  du Conseil d’Orientation pour l’Emploi  « Croissance verte et emploi ». Page 17

[10] Rapport  du Conseil d’Orientation pour l’Emploi  « Croissance verte et emploi ». Page 17

[11] Rapport  du Conseil d’Orientation pour l’Emploi  « Croissance verte et emploi ». Page 19

[12] « Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise », 2 avril 2004, § 367

[13] « Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise », 2 avril 2004, § 470

[14] Rapport  du Conseil d’Orientation pour l’Emploi  « Croissance verte et emploi ». Page 19