C’est ce qu’affirmait Caroline Boin, directrice de projet à l’ « International Policy Network » (IPN), célèbre « think tank » proche de Tony Blair au cours d’un débat qui l’opposait en novembre 2009 à Alex Thomson, représentante de  l’ONG antinataliste « Optimum Population Trust » qui prétend que le contrôle des naissances est le meilleur moyen pour réduire les émissions de CO²….

Sources :
- International Policy Network (IPN) du 8 décembre 2009
Channel 4 News du 18.11.2009
Progressive Governance Conference du 2 avril 2009

Commentaire de «les2ailes.com»

« International Policy Network » (IPN) est un « think tank »  international fondé en décembre 2000 avec le soutien de quatre chefs de gouvernement sociaux-démocrates européens, le Britannique Tony Blair, l'Allemand Gerhard Schröder, le Suédois Göran Persson et l'Italien Giuliano Amato dans la lignée de l'organisation des sommets des progressistes. Il est présidé par l’ancien commissaire européen au commerce, Peter Mandelson, partisan convaincu du libéralisme de l’OMC et des réductions des frais de douanes, y compris en matière agricole. En France, son principal partenaire est le « club de Dominique Strauss-Kahn », président du FMI.

On est très partagé sur le rôle d’IPN. En effet, en tant que secrétaire général du « Sommet des Progressistes » (Progressive Governance), dont la dernière conférence s’est tenue à Viña del Mar, au Chili, les 27-28 Mars 2009, l'IPN a signé une déclaration rappelant la nécessité « d'entreprendre une action urgente et coordonnée contre le changement climatique et à accroître les investissements dans les énergies propres afin de définir le chemin d'une économie à faibles émissions mondiales ». Il y a là un parti pris déjà dénoncé par « les2ailes.com ».
On sait également que, pour l’IPN, le défi majeur à l’extérieur est le protectionnisme. Ses idées sont très « mondialement correctes » et l’IPN se réjouit de voir que « la pièce maîtresse de la politique commerciale de l'Union est le Cycle de Doha… et que l'offre agricole de l'UE déposé en Octobre 2005 verra la fin à toutes les subventions à l'exportation ». On sait à quel point cette stratégie mondiale du commerce est destructrice pour les économies agricoles des pays les moins avancés.

Curieusement, à côté de ces positions très politiquement correctes de l’IPN, on entend Caroline Boin, une des directrices de projet d’IPN, dire : "Je pense que la pauvreté est un problème énorme et nous attribuons beaucoup de choses à l'excès de population, comme les bidonvilles ou la faim ou le manque d'accès à l'eau potable, et nous avons tendance à les expliquer par l'excès de population. En fait, beaucoup zone africaine sub-saharienne sont sous-peuplées. Dans ces régions ont y vit les pires souffrances. Ma conviction, c'est que c'est un gadget. La réduction des taux de fécondité ne va pas faire face au changement climatique.
Et même si tout le monde s’est retrouvé sur les objectifs de Kyoto, il en résultera une variation insignifiante de température. Les quotas d’émissions ont des coûts élevés et des bénéfices clairsemés. Il existe une meilleure méthode: permettre aux gens de faire face aux changements climatiques grâce à la croissance économique est porteur d'une double promesse. Cela nous permettra d'attaquer les problèmes urgents qui touchent les pauvres d'aujourd'hui, telles que le paludisme et la faim. Et cela habilitera les gens à faire face à leurs problèmes d'avenir, s’ils devaient s'aggraver en raison du changement climatique.
Il ya beaucoup de discussions sur les effets prévus du changement climatique.  Est-ce que les maladies comme le paludisme augmenteront ? Y aura-t-il pénurie d'eau et la nourriture ? Les événements météorologiques extrêmes seront-ils plus fréquents ? En fait, ces problèmes ne pouvaient guère être pire pour la majorité des gens dans le monde en ce moment, tout simplement parce qu'ils sont pauvres.  Le paludisme tue un million de personnes chaque année. Les diarrhées tuent chaque année 1,5 million d'enfants consommateurs d'eau insalubre.
C’est la croissance économique qui a permis aux pays riches de se débarrasser de la faim et des maladies comme le paludisme. Bien-être est synonyme de santé, d'eau potable et d’un large éventail de technologies d'importance vitale, à commencer par les semences hybrides qui améliorent les récoltes et par les vaccins qui nous protègent de maladies.
De la même manière, la croissance économique et le développement technologique nous permettent de surmonter des événements tels que les sécheresses, les inondations et les tempêtes. En fait, les décès dus à des événements météorologiques extrêmes ont chuté de 95% depuis 1920. Les événements météorologiques extrêmes touchent de manière disproportionnée les pauvres parce qu'ils n'ont ni logements robustes, ni systèmes d'alerte, ni défenses contre les inondations, ni de bonnes routes. Pour construire cette infrastructure, les pauvres ont besoin de croissance économique. Cela ne viendra pas par l’augmentation de l'aide étrangère ni de subventions pour des technologies "propres".

Malheureusement, Caroline Boin termine son propos par un discours ultralibéral classique : « Les gouvernements doivent se débarrasser des subventions, des taxes et des réglementations qui entravent la croissance économique. Ce n'est pas le changement climatique mais les politiques, tels que les tarifs prohibitifs de la médecine, les subventions aux agriculteurs pour leur utilisation de l'eau et les restrictions sur les exportations alimentaires, qui causent la pauvreté et mauvaise santé ". Nous pensons, au contraire, que ce sont les exportations alimentaires qui causent la pauvreté dans beaucoup de pays africains.