Rompant avec la pensée unique qui prévaut dans des milieux libéraux, une table ronde organisée par la fondation Farm au Salon de l’agriculture le 4 mars a globalement conclu que la restauration de protections douanières est nécessaire, si ce n’est suffisante, pour développer les agricultures vivrières du Sud.

Source : AGRA Presse Hebdo Lundi 8 mars 2010 – N° 3242 – (page 19)
Fondation farm

Commentaire :«les2ailes.com»

La thèse de la France est bien de privilégier l’outil de la protection douanière, estime Sujiro Seam, haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères (direction des biens publics mondiaux). La politique française consiste aussi à aider certaines régions, l’Afrique de l’Ouest en particulier à créer une union économique sur le modèle européen avec un tarif extérieur commun. C’est ainsi que l’on pourrait protéger les agricultures locales contre l’importation de produits à bas prix. Une importation qui, selon Lionel Guézodjé, agriculteur et responsable professionnel au Bénin, pratique des prix qui ruinent les productions locales, citant notamment la volaille.

Arlène Alpha, du Gret, expliquait à ce sujet que la concurrence des produits subventionnés par l’Europe continuait d’être très nuisible aux paysans locaux, même si le poids des restitutions tend à se réduire. L’important pour Arlène Alpha, comme pour l’ensemble des participants, c’est d’avoir des prix rémunérateurs. « Avoir des prix rémunérateurs, c’est lutter contre la faim dans le monde », dit-elle. Des prix mais aussi du financement, insistait le directeur de FARM, Bernard Bachelier. C’est à cette condition que les agriculteurs sont en mesure d’investir dans des outils qui permettent de mieux vendre leur production.

La Fondation pour l’Agriculture et la Ruralité dans le Monde (FARM) a été crée par sept fondateurs:

  • l’Agence Française de Développement (AFD)
  • le Groupe Air France-KLM
  • le Groupe Casino
  • le Groupe Crédit Agricole S.A.
  • le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS)
  • le Groupe Limagrain
  • Suez

Elle est administrée par un conseil composé de quinze membres :

  • 5 membres au titre du collège des fondateurs :
    — René Carron, président de Crédit Agricole S.A., président du conseil d’administration
    — Jean-Louis Blanc, directeur du développement-France de GDF-Suez, trésorier
    — Jean-Yves Grosclaude, directeur technique opérationnel à l’Agence Française de Développement (AFD)
    — Jean-Claude Guillon, directeur de la stratégie et de la communication du Groupe Limagrain
    — Claude Risac, directeur des relations extérieures du groupe Casino
  • 3 membres au titre du collège des amis de la fondation :
    — Erik Orsenna, académicien, conseiller d’Etat, vice-président du conseil d’administration
    — Christian de Boissieu, président du Conseil d’Analyse Economique (CAE) et du Conseil de stratégie pour l’agriculture et l’agroindustrie durable (CSAAD)
    — Xavier Beulin, président de Sofiprotéol et vice-président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA)
  • 7 membres au titre du collège des personnalités qualifiées :
    — Jean-Paul Betbèze, professeur des universités, chef économiste de Crédit Agricole S.A., secrétaire du conseil d’administration
    — Sylvie Brunel, géographe, professeur à l’Université de la Sorbonne
    — Michel Camdessus, ancien gouverneur de la Banque de France et ancien directeur général du Fonds Monétaire International (FMI)
    — Christiane Lambert, vice-présidente de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA)
    — Hervé Lejeune, inspecteur général de l’agriculture
    — Mahamadou Sako, associé chez Deloitte, vice-président du comité Afrique du MEDEF (Mouvement des entreprises de France) International
    — Carlo Trojan, président de l’International Food and Agricultural Trade Policy Council (IPC)

Le commissaire du gouvernement désigné est Stéphane Le Moing, chef du service des relations internationales à la direction générale des politiques économiques, européennes et internationales du ministère de l’agriculture et de la pêche (DGPEI).