Le 5 mai 2009, un groupe de milliardaires s’est réuni dans la maison de Sir Paul Nurse, un biochimiste britannique du Prix Nobel et Président de l'Université privée Rockefeller, à Manhattan. Ils étaient invités par Warren Buffett et Bill Gates. Les échanges de vues portaient sur la façon d'optimiser les dons de bienfaisance au cours d'une période de bouleversements financiers. Ultimement, « ils sont arrivés à un consensus selon lequel ils cautionneraient une stratégie où la croissance de la population serait taxée de potentielle menace environnementale, sociale et industrielle désastreuse… ils doivent être indépendants des agences gouvernementales, lesquelles sont incapables de contrer le désastre imminent [qu’ils] voient tous »…..

Source : The Sunday Times on line du 24 mai 2009
Chronicle of Philanthropy du 20 mai 2009
Centre de recherche sur la mondialisation du 24 juin 2009

Commentaire de «les2ailes.com»

Etaient ainsi réunis, entre autres :

  • Bill Gates (né en 1955), co-fondateur de Microsoft,
  • Warren Buffett (né en 1930), investisseur considéré en 2008 comme l’homme le plus riche du monde,
  • Michael Bloomberg (né en 1942), homme d’affaire et maire de New York
  • George Soros, (né en 1930), célèbre pour ses activités de spéculation sur les devises
  • Eli Broad, (né en 1933), magnat de l'immobilier, fondateur du groupe « SunAmerica »
  • Oprah Winfrey, (née en 1954), une des actrices les plus riches du monde
  • David Rockefeller Jr. (né en 1941), initiateur de la « trilatérale », ancien PDG de Chase Manhattan Bank, actionnaire d’ExxonMobil.
  • Ted Turner (né en 1938), magnat des médias, fondateur de TBS et CNN
  • Peter Peterson (né en 1926), Président du groupe Blackstone et ancien
  • Julian Robertson, (né en 1932), manager du fonds « Tiger Management Corp »
  • John Morgridge (né en 1933), ancient PDG de “Cisco systems”.
  • Patricia  Stonesifer, présidente de la Smithsonian Institution [1]

Ces riches élites sont très actives dans leurs fondations et, selon le « Chronicle of Philanthropy », les participants à la réunion du 5 mai ont, ensemble et au cours des 13 dernières années, donné plus de 72,5 milliards de dollars à des causes qu’ils soutiennent.

Quelle est la philosophie qui sous-tend leurs engagements ?

Bien que des reportages sur de telles réunions ne puissent être vérifiés, les sources du journaliste d'investigation Daniel Estulin [2], ainsi que celles de Jim Tucker [3], traqueur vétéran du Groupe Bilderberg, ont fait preuve d’une extrême justesse par le passé.

Le journal Times du Royaume-Uni rapportait que ces « éminents milliardaires se sont rencontrés en secret pour envisager la façon dont leur richesse pourrait être utilisée pour ralentir la croissance de la population mondiale [et qu’ils] avaient parlé de joindre leurs forces pour surmonter les obstacles politiques et religieux au changement ». En outre, « on a alloué 15 minutes à chacun des milliardaires afin qu’ils présentent leur cause favorite. Pendant le dîner, ils ont discuté de la manière dont ils pourraient choisir une “cause ombrelle“ pouvant servir leurs intérêts ». Ils ont « convenu que la surpopulation était une priorité ». Ultimement, « ils sont arrivés au consensus selon lequel ils cautionneraient une stratégie où la croissance de la population serait taxée de potentielle menace environnementale, sociale et industrielle désastreuse [et qu’ils] doivent être indépendants des agences gouvernementales, lesquelles sont incapables de contrer le désastre imminent [qu’ils] voient tous ». Un des invités a déclaré qu’« ils désiraient discuter de riche à riche sans craindre que ce qu’ils disent se retrouve dans les journaux, les dépeignant comme un gouvernement mondial de rechange ».

Le journaliste, Daniel Estulin, aurait reçu de ses sources au sein de Bilderberg un résumé de la réunion de 73 pages destiné aux participants et révélant de sérieux désaccords parmi ceux-ci. « Les partisans de la ligne dure sont favorables à un déclin dramatique et à une dépression courte et sévère, mais d’autres pensent que les choses sont allées trop loin et que les retombées du cataclysme économique mondial ne peuvent pas être calculées avec exactitude si le modèle de Henry Kissinger est choisi. » Richard Holbrooke est l’un d’eux, mais on ignore pour l’instant si sont point de vue est en fait celui d’Obama. » La vision du consensus était que la récession empirerait et que la reprise serait « relativement lente et prolongée » et de chercher ces termes dans la presse durant les semaines et les mois à venir.

Cette douzaine de leaders constituent les piliers d'un groupe dit "de Bildeberg", connu pour être partisan de la thèse de « la fin des états ». Il s'est réuni quelques jours plus tard, du 14 au 17 juin, sur la péninsule Vouliagmeni, à 25 kilomètres d’Athènes, en Grèce. Le groupe « de Bildeberg » n’en est pas à sa première réunion. Déjà en 1999, David Rockefeller disait à la réunion de Baden Baden : “Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire".

On aurait vite fait de penser que ce groupe "de Bildeberg" est au centre d’un complot mondial. Pourtant, certains invités français [4] ne sont pas tous suspects de partager les mêmes idées. Bruno Fay, dans le journal le Monde, disait : « Si les conférences du Bilderberg réunissent effectivement quelques unes des personnes les plus puissantes de la planète, si les débats restent en effet confidentiels et qu’ils portent généralement sur les thèmes politiques d’actualité, je ne crois pas en revanche à la thèse du complot mondial. Disons plutôt que le groupe Bilderberg est probablement l’un des plus puissants think-tank de la planète. Et c’est déjà suffisant pour inviter les médias à s’y intéresser un peu plus. »

 


 

[1] La Smithsonian Institution est une institution éducative et de recherche associée à un vaste complexe de 19 musées et sept centres de recherche principalement situés à Washington, fondée et gérée par le gouvernement américain. Elle était déjà impliquée dans un projet de surveillance collaboratif de la biodiversité invitant chacun à en devenir partenaire. Cette institution pourrait de 2009 à 2020 devenir le principal support d'un projet phare dit « Encyclopédie de la Vie ».

[2] Il a enquêté pendant 15 ans sur les activités discrètes du Groupe Bilderberg, et a écrit un livre, intitulé La véritable histoire du Groupe Bilderberg (titre original : La Verdadera Historia Del Club Bilderberg, paru en Espagne en 2005), édité en 42 langues et paru dans 60 pays.

[3] En 2005, Tucker a écrit Jim Tucker's Bilderberg Diary, un livre retraçant ses trente et quelques années d'exposer le Groupe de Bilderberg.

[4]  Nicolas Baverez (avocat, normalien et docteur en histoire), Henri de Castries (PDG d’AXA), Bertrand Collomb (ancien PDG de Lafarge), Jean-Pierre Jouyet (ancien Secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes, Président de l’Autorité des Marchés), Bassma Kodmani (émigrée politique de Syrie, CNRS, membre de la Fondation pour l’Innovation Politique), Christophe de Margerie (fils de Pierre Rodocanachi et de Colette Taittinger, PDG de Total), Thierry de Montbrial (fondateur de l’Institut Français des Relations Internationales), Christine Ockrent (journaliste), François Pérol (PDG de la Banque Populaire et Caisse d’Epargne), Manuel Valls (député socialiste, maire d’Evry) et Hubert Védrine (ministre des Affaires Etrangères de Jospin).