C’est le titre d’un article de « leMonde.fr » suite à une étude, publiée le 29 janvier 2010 dans la revue « Science ». Cette revue, des plus respectées dans le monde, explique que la teneur en vapeur d’eau, mesurée à une altitude de 10 miles, pourrait avoir expliqué «  près d'un tiers du réchauffement global enregistré au cours des années 1990 » et que la baisse récente de 10% de cette teneur, après 2000, « pourrait expliquer un ralentissement récent de la hausse de la température mondiale ». Cette étude a été dirigée par Susan Solomon, chercheur de l’agence américaine NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). Quel rapport avec le Darwinisme ?

Sources :
« the Guardian » du vendredi 29 janvier 2010
« leMonde.fr » du 5 février 2010

Commentaire de « les2ailes.com »

Commençons par voir les conclusions qu'en tire cette scientifique qui connait bien les arguments du GIEC puisqu’elle a co-présidé le rapport 2007 du GIEC sur le réchauffement de la planète.

Susan Solomon tient à dire que « cette nouvelle étude montre qu'il existe, autour du monde, des climatologues qui essaient vraiment de comprendre et d’expliquer avec ouverture et honnêteté, ce qui s'est passé au cours de la dernière décennie ». Elle ajoute que « ces résultats montrent que la vapeur d'eau stratosphérique constitue un important facteur du changement climatique au sol pendant la dernière décennie ». Elle estime que cela devrait conduire à un « examen plus approfondi du rôle des variations de teneur de la vapeur d'eau stratosphérique dans les modèles climatiques ».
Cette conclusion amène Susan Salomon à se poser de nouvelles questions : « il n'était pas clair de savoir si la diminution de la vapeur d'eau après 2000 est la conséquence d’un changement naturel, ou si elle a été la conséquence d'un monde en réchauffement. Si cette dernière hypothèse est la bonne, alors plus le réchauffement serait important, plus les baisses de teneur de vapeur d'eau agiraient comme une contreréaction et comme frein à l'élévation de la température à venir ». Voilà donc une scientifique qui n'exclue pas que la planète pourrait disposer de mécanismes de rééquilibrages des réchauffements.

Jean Staune, philosophe des sciences, commente longuement l’évènement dans le journal « leMonde.fr » du 5 février 2010.

Il revient sur l’actualité récente qui a révélé les erreurs du GIEC sur la fonte des glaciers de l’Himalaya et les conflits d’intérêts démasqués à l’endroit du président du GIEC : « Le scandale, dit-il, ne réside pas dans le fait que le GIEC ait annoncé la disparition des glaciers de l’Himalaya en 2035, alors qu’elle ne surviendra pas avant 2350 au moins (tout le monde peut se tromper comme le soulignent, à juste titre, les défenseurs du GIEC), mais plutôt dans le fait que la société du président du GIEC, Rajendra Pachauri, a reçu une subvention de 2,5 millions d’euros d’argent public émanant de la commission européenne pour étudier, entre autres, l’impact sur les populations des hautes vallées de l’Inde … de la disparition desdits glaciers. Imaginons un instant, ajoute Jean Staune, que Claude Allègre, ou son ancien institut, ait obtenu une subvention en faisant référence à une erreur d’une telle dimension, cette affaire n’aurait pas manqué de faire la une de nombreux médias. Or, il n’en est rien, au moins en France, alors que les journaux anglais ont largement couvert l’affaire ».

Jean Staune compare la situation actuelle aux pressions dont certains sont l’objet sur la nature des mécanismes de l’évolution, surtout lorsque ces scientifiques veulent « réhabiliter la plupart des grands penseurs non darwiniens qui de Geoffroy Saint Hilaire et Goethe à Richard Goldschmit en passant par d’Arcy Thomson ont tous affirmé que la forme et la structure des êtres vivants n’étaient en aucun cas le produit d’un processus de sélection et d’adaptation mais étaient inscrites dans les lois de la nature ». Il évoque « l’erreur fatidique » commise par Darwin quand il a totalement éliminé de sa théorie cette ligne de pensée, intitulée le structuralisme.

A propos du GIEC ou du Darwinisme, Jean Staune parle de « la violence des réactions que suscite la demande d’un tel débat, qui est interprétée comme la mise en cause d’un dogme dont il n’est pas exagéré de dire … qu’il est de nature quasi religieuse. Bien entendu, la grande majorité des religieux ne sont pas des obscurantistes, ce qui n’empêche pas un obscurantisme religieux d’exister. De la même façon, la plupart des scientifiques ne sont bien évidemment pas des obscurantistes, mais cela n’empêche pas un « obscurantisme scientifique » d’exister ».

Nous rejoignons Jean Staune qui s’insurge contre les pseudos consensus scientifiques : « La volonté d’étouffer les deux débats s’appuie sur l’argument massue : « tous les scientifiques sont d’accord ». Ne pas croire à ce consensus serait donc absurde. Or cela est tout simplement un mensonge. Certes une grande majorité des scientifiques soutient ces positions, ce qui est la moindre des choses pour des thèses qui sont censées créer un consensus. Mais les grands progrès scientifiques n’ont jamais été le fait d’une majorité et n’ont pas été élaborés par des démarches consensuelles ».