Huit chercheurs internationaux mettent en cause la fiabilité des tests de l'Autorité européenne de la sécurité alimentaire (EFSA) et de son équivalent américain, la Food and Drug Administration (FDA) concernant l'évaluation des risques pour la santé des OGM et des pesticides. Le communiqué émane du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Crii-gen).
"Les firmes d'OGM agricoles et les commissions d'évaluation négligent systématiquement les effets secondaires des OGM et des pesticides. Ceci est clairement illustré par l'EFSA et la US FDA qui ont évalué les OGM tant controversés du maïs MON 863 ou MON 810", explique le Crii-gen.
Pour les chercheurs du Comité on sous-estimerait "des signes initiaux de maladies comme des cancers, maladies hormonales, immunitaires, nerveuses ou de la reproduction, entre autres".

Source: La Croix.com 08/07/09

Commentaire de "les2ailes.com"

Le Comité de Recherche et d’Informations Indépendantes sur le Génie Génétique (Crii-gen) n’a rien d’indépendant puisqu’il est financé par l’avocat de Greenpeace, Corine Lepage. L’Agence France Presse reprend l’information du Crii-gen selon laquelle « une étude menée par huit chercheurs internationaux met en cause la fiabilité des tests de l'Autorité Européenne de la Sécurité Alimentaire (EFSA) et de son équivalent américain la FDA pour évaluer les risques sur la santé des OGM et des pesticides ». Le communiqué continue en donnant de la crédibilité à cette étude en disant : « L'article signé d'experts français, italien, néo-zélandais, britannique et américain est publié sur le site internet de la revue International Journal of Biological Science». L’accusation est donc crédible et le communiqué  peut poursuivre : "Les firmes d'OGM agricoles et les commissions d'évaluation négligent systématiquement les effets secondaires des OGM et des pesticides.  Il ressort "une importante sous-estimation des signes initiaux de maladies comme des cancers, maladies hormonales, immunitaires, nerveuses ou de la reproduction, entre autres" ». Pour ajouter de la crédibilité à cette affirmation, le communiqué de l’AFP cite « Gilles-Eric Seralini, un des huit auteurs de l'article ». Or Gilles-Eric Seralini préside le conseil scientifique du Crii-gen, ce qui est un peu gênant. Ce que ne dit pas le communiqué, c’est que cinq des huit scientifiques cités sont, eux aussi, membres de ce même Crii-gen. En termes d’indépendance, on peut mieux faire !  Ce qui n’a pas empêché chacun des cinq chercheurs de signer, dans la revue scientifique, une attestation sur l’honneur que « conflit d'intérêt n'existe » !

Quant au contenu, le communiqué parle d’une « une étude …mettant en cause la fiabilité des tests » sur les OGM. Que dit cette « étude » [« How Subchronic and Chronic Health Effects can be Neglected for GMOs, Pesticides or Chemicals » ?

L’introduction de l’étude est une déclaration un peu incantatoire : « les cancers, maladies hormonales, reproductrices, nerveuses, …. augmentent dans le monde, même chez des jeunes.  Il est donc  important d'étudier les effets toxicologiques à long terme par des tests réglementaires avant la commercialisation de produits chimiques et des OGM ». Un tel propos constitue-t-il une grande avancée de la science ? L’« étude » continue en prenant en compte « les données existantes sur les effets toxiques possibles d'un OGM sur des mammifères ».  Or toutes ces études publiées entre 2008 (et 1933 !) l’ont été antérieurement à la décision de l’EPSA qui autorisera la commercialisation de l’OGM. S’agissait-il donc d’une étude scientifique, ou d’une simple analyse biographique se contentant de reprendre des études existantes ? Par ailleurs, l’« étude » s’appuye sur 34 citations d’autres études. Six d’entre elles étaient celles de  Gilles-Eric Seralini parue en 2007. Que penser d’un auteur qui se cite lui-même ? Et sept autres citations étaient une étude de la même année qui s’appuyait également sur l’étude de Séralini. Ne tourne-t-on pas un peu en rond ?  Or de quoi parlait cette « étude » de M. Seralini en 2007 ? Il s’agissait toujours de ce qui avait permis à la rumeur de courir concernant de soi-disant risques sur les rats, étude qui avait été reconnue comme fausse.

Alors, bien entendu, quand la liberté d’expression devient un absolu, chacun a le droit, pour faire avancer un lobby, de monter un dossier pour faire avancer sa cause. Mais chacun est également libre de se demander si on est en présence de véritables études scientifiques, ou de rumeurs montées de toute pièce par des instituts partisans. Chacun doit essayer de ne pas être dupe de ces médias qui les divulguent sans beaucoup de vérification.