Au  pied d’mon Papa, j’étais un palmier; au pied d’ma Maman, je vivais heureux !

1- Eh oui, je suis un palmier, une plante dioïque, comme on dit ; c'est-à-dire que nos fleurs, mâles et femelles, sont portées par des plants différents.
La plupart des autres plantes sont monoïques.
Moi, je suis fier, car, j’ai un Papa et une Maman.
J’ai même lu, dans Wikipedia, que cela nous donne un avantage, celui « de favoriser la diversification du patrimoine génétique »
Je ne suis pas le seul dans mon cas : les houblons, les orties, les houx, les pistachiers, les chanvres, les saules,… sont comme moi : eux aussi, ils sont fiers d’être mâles ou femelles !
Nous sommes tous un peu comme les hommes : nous avons des Papas et des Mamans.

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Alors, oui :

Au  pied d’mon Papa, j’étais un palmier; au pied d’ma Maman, je vivais heureux !
… Alors que les humains, ils sont devenus fous : ils envisagent de nier cette fierté. Dans leur état civil, on ne dira plus qu’ils ont un ''père'' et une ''mère'', mais seulement un ‘’parent 1’’ et un ‘’parent 2’’ !
C’étaient de pauv’gars, qui s’appelaient humains ;
y avaient plus d’Papa, y avaient plus d’Maman ;
je préfère encore être un p’tit palmier.

2- Regardez mon jardin : c’est un vrai ‘’écosystème’’’, comme disent les écolos ! Même que le dictionnaire dit qu’un ‘’écosystème’’, c’est un environnement dans lequel le vivant se reproduit, se développe et se nourrit !

Moi, je suis là, parce que mon Papa palmier et ma Maman palmier se sont reproduit. Ils ont grandi, grandi, très très haut. Le jardinier protège mon écosystème : il coupe le lierre quand celui-ci veut grimper sur mon tronc et veut m’étouffer. 
Il est écolo, mon jardinier : il me protège !
Oui :
Au  pied d’mon Papa, j’étais un palmier; au pied d’ma Maman, je vivais heureux !
… Mais les humains, ils sont devenus fous : Chez eux, les écolos ne protègent plus la famille. Pourtant, la famille, c’est leur écosystème à eux. Sans un Papa et une Maman, pas d’enfant ! Où les enfants peuvent-ils se développer et grandir mieux que dans une famille ? 
Eh bien, non : les écolos veulent que les couples de mâles et les couples de femelles aient chacun des enfants. 
Les écolos, ils braillent pour ça ! Mais aussi les socialos, les fréros et les homos ! Ils en font un tapage avec ça ! Moi, dans mon jardin, il y a deux palmiers mâles. Mon jardinier s’occupe d’eux. Y’a pas de raison : ils sont aussi beaux que mon Papa ou que ma Maman. Mais, mon jardinier ne s’acharne pas à faire pousser un petit palmier entre leurs troncs ! De toute façon, ils ne peuvent pas parler, ces deux palmiers mâles, et ils nous laissent tranquilles !
Oui, ils sont devenus fous :
C’étaient de pauv’gars, qui s’appelaient humains ;
y avaient plus d’papa, y avaient plus d’maman ;
je préfère encore être un p’tit palmier.

 

3- Je suis fier, parce que le jardinier m’a dit que j’étais né aux pieds d'mon Papa et d'ma Maman. Ma Maman porte de grandes grappes, avec des graines qui ressemblent au raisin. Mon Papa porte des grandes inflorescences d’étamines qui envoient plein de cellules mâles à la figure de Maman, Il lui en envoie des millions !
Nous sommes un peu comme des hommes.
Oui :
Au  pied d’mon Papa, j’étais un palmier; au pied d’ma Maman, je vivais heureux !
… Mais les humains, ils sont devenus fous : Après avoir cru que les enfants naissent dans les choux, maintenant, ils vont dans des centres de Fécondation In Vitro. Les Papas sans Mamans, et les Mamans sans Papas pourront y aller aussi !
Oui, vraiment :
C’étaient de pauv’gars, qui s’appelaient humains ;
y avaient plus d’papa, y avaient plus d’maman ;
je préfère encore être un p’tit palmier.

4- Mon jardinier, il dit qu’il est écolo : il ne veut pas de graine OGM de palmier. C’est dommage, après tout : avec les OGM, mon jardinier pourrait produire du très bon vin de palmier avec les grappes de ma Maman ! C’est dommage pour lui, mais il fait bien comme il veut.
Moi, ça ne m’aurait pas empêché de germer entre mon Papa et ma Maman
Oui :
Au  pied d’mon Papa, j’étais un palmier; Au pied d’ma Maman, je vivais heureux !
… Mais les humains, ils sont devenus fous : pourquoi les écolos refusent-ils les OGM alors qu'ils acceptent la manipulation des graines des humains? C’est malsain, parce qu’ils veulent les sélectionner in vitro. Ils vont éliminer les embryons femelles pour donner des enfants mâles aux couples de mâles, et sélectionner des embryons femelles pour donner des filles aux couples de femelles.
Les écolos croient défendre la nature, mais c’est contre nature, ce qu’ils font là !
Oui, vraiment :
C’étaient de pauv’gars, qui s’appelaient humains ;
y avaient plus d’papa, y avaient plus d’maman ;
je préfère encore être un p’tit palmier.

 

5- Choisir un mâle et une femelle! C'est ce voulait le jardinier quand il est allé à la jardinerie pour trouver papa et Maman. C’était simple. C’était même marqué sur l’étiquette. Ça lui a permis d’être sûr qu’il pourrait me faire pousser.
Oui :
Au  pied d’mon Papa, j’étais un palmier; au pied d’ma Maman, je vivais heureux !
… Mais les humains, ils sont devenus fous : les femmes portent la culotte et les hommes des jupes [1]. Tout ça pour qu’on ne les reconnaisse pas !
Et quand ils se regardent, tout nus dans la glace, ils disent : « moi, je ne suis pas un père, ni une mère ; je suis un ‘’parent 1’’ ou un ‘’parent 2’’ ». Ils trouvent même ça discriminatoire, car le maire a dit au premier qu’il était le ‘’1’’ et au second qu’il était le ‘’2’’ ! Mais ils se sont battus pour être l’inverse ! C’est vrai : être ‘’1’’ ou ‘'2’’, ce n’est pas la même chose ! Ou alors, je ne sais plus compter!
Oui, vraiment :
C’étaient de pauv’gars, qui s’appelaient humains ;
y avaient plus d’papa, y avaient plus d’maman ;
je préfère encore être un p’tit palmier.

 

6- J’ai un regret : je n’ai pas conscience de ce que je suis. Je n’aurai pas deviné que j’ai un Papa et une Maman. C’est mon jardinier qui me l’a dit.  Chez les humains, il parait qu’on appelle Dieu, le ‘’grand jardinier’’.
Heureusement qu’Il est là, Celui-là. Il m’a même dit que j’étais un petit palmier mâle. Moi je ne m’en étais pas aperçu ! D’ailleurs, ma petite sœur non plus. Il faudra attendre qu’on ai 8 ou 10 ans pour que mon jardinier sache si je serais un petit mâle ou une petite femelle. En attendant, il me laisse jouer à ce que je veux. Moi, mon jeu préféré, c’est de laisser le vent secouer gentiment mes grandes feuilles !
Oui :
Au  pied d’mon Papa, j’étais un palmier; au pied d’ma Maman, je vivais heureux !
… Mais les humains, ils sont devenus fous : leur jardinier à eux, ne s’appelle plus Dieu, mais ‘’instituteur’’. Il interdit maintenant aux petits mâles de jouer aux petites voitures, et aux petites filles de jouer à la poupée [2]; ça pourrait les perturber, leur dit-il, car, avec cette discrimination, le petit mâle ne pourrait plus devenir une grande femelle ; et la petite femelle ne pourrait plus devenir un grand mâle! L’instituteur interdit au petit frère, de dire qu’il a une petite sœur. Ce sont des mots qu’il faut supprimer du vocabulaire ! Il faut, dit-il, « arracher l’élève à tous les déterminismes » |3] y compris celui de la famille.
Moi, je ne comprends rien à leur histoire.
Oui, vraiment :
C’étaient de pauv’gars, qui s’appelaient humains ;
y avaient plus d’papa, y avaient plus d’maman ;
je préfère encore être un p’tit palmier.

 

7- Ils s'enlacent, mon Papa palmier et ma Maman, dès qu’il y a du vent : leurs feuilles se frottent les unes contre les autres. Leurs cœurs de palmier ne sont pas loin l’un de l’autre. Je ne sais pas s’ils s’aiment. Mais, moi, j’aime les voir l’un à côté de l’autre.
Oui :
Au  pied d’mon Papa, j’étais un palmier; au pied d’ma Maman, je vivais heureux !
… Mais les humains, ils sont devenus fous. Il suffit  qu’ils aient envie de s’enlacer pour vouloir se marier ou se pacser, même si c’est un couple de mâles ou un couple de femelles. Avant, les humains voulaient rendre la parité obligatoire dans toutes les structures sociales, dans chaque parti politique, dans chaque entreprise. Pourquoi y renoncent-ils dans la famille? Pourquoi ne pas la réclamer dans chaque école pour avoir autant de maîtres que de maîtresses ?
A ce train là, les humains autoriseront la polygamie [4] -et la polyandrie?- dès que trois personnes diront au maire qu’ils s’aiment ? Puis, au premier coup de vent, ils se séparent, se répudient au nom de la liberté. Je ne sais pas si c’est ça l’amour et avoir du cœur ! Mais je sais que les enfants, eux, ils n’aimeront pas ça. L'amour et le bonheur deviendront-ils redevables du fait politique? 
Oui, décidément :
C’étaient de pauv’gars, qui s’appelaient humains ;
y avaient plus d’papa, y avaient plus d’maman ;
je préfère encore être un p’tit palmier.

 

8- Et puis, mon jardinier est mort. Sa pauvre veuve était bien triste. Il s'occupait si bien d'elle. Moi,  je n’ai pas pleuré! Il s’occupait pourtant bien de moi, le jardinier. Mais un palmier, ça n’a pas de conscience.
M'enfin, même sans jardinier,
au  pied d’mon Papa, j’étais un palmier; au pied d’ma Maman, je vivais heureux !
… Mais les humains, ils sont devenus fous : la pauvre veuve pleurait parce qu’elle ne pouvait même plus dire qu’elle était une veuve. Eh, oui ! Quand il n’y a plus de père ni de mère, il n’y a plus de veuf ni de veuve ! Il n’y a plus que des ‘’survivants 1’’ ou des ‘’survivants 2’’. La veuve du jardinier ne savait d’ailleurs même plus si elle était ‘’1’’ ou ‘’2’’ !
Et quand il n’y a plus de veuve, il n’y a plus de pension de réversion pour les veuves. Alors, elle n’avait même plus de quoi se payer un voile noir pour se mettre sur la tête. Si elle pleure tant, je crois que c’est surtout parce qu’elle se sent la veuve d’un monde qui défaille.
Moi, je ne comprends rien à leurs histoires. 
Alors, tous les petits palmiers voudraient chanter ce refrain dans leurs jardins, en pensant à ces pauvres enfants d'humains:
N’acceptez pas d’être de pauv’gars :
Gardez vous un Papa ; gardez vous une Maman,
Si vous voulez rester encore, de vrais petits humains

© « les2ailes.com »

[1] La jupe a gagné les podiums des défilés. De nombreux créateurs, beaucoup plus que les saisons précédentes, proposaient, en 2011, plusieurs modèles de jupes pour homme dans leurs collections hiver, chez Kenzo, Gaultier Monsieur, Walter Van Beirendonck, Carlo Pignatelli, ... Une association s'est créée: "Hommes en jupe" estimant que "les vrais mecs portent des jupes"

[2] " Des marteaux pour les filles et des casseroles pour les garçons: le modèle suédois d'éducation s'exporte. Pionnière en France dans la lutte contre les stéréotypes dès le berceau, la crèche Bourdarias de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, suscite l'intérêt du gouvernement.
Vendredi, Najat Vallaud-Belkacem, ministre pour le Droit des femmes, et Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille, s'y sont rendues pour promouvoir les bienfaits de cette sensibilisation pour le moins précoce à la lutte contre les clichés garçon-fille. La seconde projette même de faire évoluer la formation de tous les professionnels de la petite enfance pour les sensibiliser à la question". (source: Le Figaro.fr - 7.9.2012)

[3] Interview de Vincent Peillon, ministre de l'Education, le 1.9.2012: "Le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s’émanciper, car le point de départ de la laïcité c’est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix. Je ne crois pas du tout à un ordre moral figé". (source: le JDD)

[4] "Avec la reconnaissance du mariage homosexuel, on passe de la notion de droit individuel - le droit au mariage pour chacun - au droit du couple en tant que manifestation amoureuse...Si l’on ne fonde plus le mariage sur l’altérité sexuelle et qu’il ne devient plus qu’une reconnaissance sociale d’un amour, alors, il faut également autoriser le mariage à plusieurs, sous peine de discrimination envers des personnes qui voudraient officialiser un amour à plusieurs. C’est ainsi qu’en 2007 une union civile à trois a été reconnue aux Pays Bas et qu’un procès se déroule actuellement à Vancouver pour faire reconnaître le mariage à plusieurs". [source: Liberté politique- 10.2.2012].
L'union civile en question "a été célébrée entre trois partenaires (un homme et deux femmes) " (source: commission juridique de la CNAFC- février 2007)